Sans aucun doute. Mais pour éviter de déraper, il faut systématiser: lesquels représentent quoi et quand. Sinon on risque de dire: «ça représente quelque chose quand je trouve que ça a l'air de représenter quelque chose». Autrement dit, on se laisse encore l'espace nécessaire pour tout réinterpréter. Quand on arrive à interpréter, on prend la réalité comme une validation, une preuve, et quand on y arrive pas, on suppose simplement que dans ce cas précis il n'y avait pas de «signification». En fait, c'est pire que votre affirmation précédente, parce que là on n'a jamais tort, il est impossible de se tromper (et donc, en fait, d'avoir raison). Votre affirmation précédente, au moins, c'était une hypothèse en bonne et due forme. Fausse, mais bien construite: vous avez énoncé une loi qui était facilement testable. (quand on parle d'hypothèses, bonne/mauvaise est complètement différent de vraie/fausse et une mauvaise hypothèse n'est jamais fausse, ni vraie).
Ce qu'il faut, c'est établir des hypothèses et les tester, jusqu'à ce qu'on en trouve une qui résiste. Il faut dire, «la chose x a toujours un sens y, ou a toujours un sens y dans le contexte z»; ensuite il faut vérifier, et pas dans l'à-peu-près, si c'est vrai dans la réalité et pas seulement dans notre imagination.
Si l'utilisation du langage dans les relations interpersonnelles vous intéresse, vous devriez potasser des ouvrages d'ethnométhodologie. On y apprend comment les gens créent leur réalité sociale --- comme contexte de signification et d'action individuel et de groupe (d'où le «ethno» dans ethnométhodologie) --- à travers leur utilisation quotidienne du langage.