Ce n'est pas si absurde a priori. Tous les biologistes l'ont admis jusqu'au début du siècle. Darwin lui-même ne voyait pas d'autre moyen d'expliquer l'existence des instincts (comme la migration des oiseaux).
Le problème, c'est que cette idée (que tout le monde ou presque, en faisant probablement une analogie avec la capacité de notre esprit à acquérir de l'expérience après une certaine période d'apprentissage, est disposé à trouver intuitivement vraie) a été testée à plusieurs reprises, et qu'elle s'est toujours révélée fausse. Elle a la vie dure (des expériences ont été refaites il y a cinq ans sur des oiseaux migrateurs pas plus tard qu'il y a cinq ans, si je me souviens bien), mais on n'a jamais pu la démontrer. Au niveau moléculaire, on ne connaît pas non plus de mécanisme susceptible d'autoriser la transmission des caractères acquis.
Je crois que maintenant, tous les biologistes sont d'accord pour dire que les caractères acquis dans la vie de l'individu ne sont en aucun cas héréditaires. Tout ce qui est héréditaire a une base génétique. Et tout ce qui est génétique est insensible aux modifications de l'environnement et aux vicissitudes de l'histoire individuelle.
>Monstres c’est tout et rien ! Ce sont toutes ces énormes créatures qui devaient effrayer l’Homme , l’espèce , à cette époque . Je ne sais moi ! Tellement effrayé pendant tellement d’années copier/coller que l’empreinte s’est transmise jusqu’à nous * ! La même phénomène qui fait qu’un animal réagisse d’une façon ou d’une autre face à un autre animal même s’il s’agit de leur première rencontre …
En un sens, ce que vous dites n'est pas totalement faux. Le fait que nos ancêtres se soient retrouvés face à des prédateurs il y a encore assez peu de temps n'est probablement pas sans rapport avec la capacité de l'être humain à paniquer (par rapport à des animaux impressionnants ou à l'obscurité). Mais ce n'est évidemment pas grâce à l'hérédité des caractères acquis : si cette tendance à avoir peur est déterminée, ne serait-ce qu'en faible partie, génétiquement (ce qui n'est pas sûr du tout), alors il est très probable que la sélection naturelle l'ait favorisée par le passé.
Encore une fois, si c'est réellement le cas (c'est une possibilité à mon avis intéressante, mais juste une possibilité - car il faut reconnaître au programme génétique une importance que tout le monde, y compris moi, ne sera pas forcément disposé à lui attribuer), c'est juste une question de modifications génétiques (générées par le hasard) qui se sont trouvées à un moment donné plus efficaces dans un environnement donné et se sont transmises à la descendance. Ca n'a rien à voir avec une éventuelle hérédité directe de l'expérience acquise par les parents ou les ancêtres (et encore moins avec l'idée que le développement récapitule l'évolution).
Quant à l'idée que l'ontogénie récapitule la phylogénie, j'aimerais bien que vous précisiez l'importance que vous lui accordez exactement. Est-ce que vous estimez qu'elle est vraie physiquement (ce qui n'est pas vrai : nous descendons d'animaux qui ressemblaient à des singes, mais à aucun stade de son développement, l'homme ne ressemble à un singe - ce serait même plutôt l'inverse) ? Ou bien vous la limitez à d'autres caractères ?