Je préciserai que j'ai assisté au cours des dernières années à un changement dans l'attitude envers l'adoption, qui est vécue par passablement des gens que j'ai rencontré dans ce contexte comme un véritable exutoire à des frustrations diverses. Se produit alors le phénomène que tu décris si bien d'attribution de rôle aux adoptants comme aux enfants adoptés.
Il est certain que mon échantillonage est biaisé, car j'ai été appelée à "intervenir" en raison de mon vécu de "demi-adoptée": mon père africain étant décédé dans mon bas-âge, ma mère française s'est remariée avec un suisse, et je vous rassure, tout se passe bien. Par contre, à l'adolescence, j'ai éprouvé un fort besoins de retrouver en partie mes racines africaines (ça m'a passé, après 40 ans ici, j'suis une vraie g'nevoise ...) et je reconnais ce besoin chez quasiment tous les adoptés qu'il m'a été donné de cotoyer. Le problème devient vite tragique lorsque les motivations et surtout les circonstances de l'adoption ont fait l'objet de mensonges ou de dissimulation.