par Deborah Zabarenko
WASHINGTON (Reuters) - Un groupe d'astronomes est
persuadé, grâce aux calculs d'ordinateurs très puissants,
que la durée de formation des planètes géantes gazeuses
se compte en centaines plutôt qu'en millions d'années,
comme le soutiennent jusqu'à présent la plupart des
scientifiques.
Il est en effet largement considéré à l'heure actuelle
que les planètes de la taille de Jupiter, la plus grosse
de notre système solaire, s'agrègent en plusieurs
millions d'années à partir de disques compacts de débris
cosmiques entourant des étoiles naissantes.
Mais les résultats des recherches d'un groupe
d'astronomes américains et canadiens, publiés jeudi dans
le journal Science, indiquent que ces gigantesques
disques se désagrègent après seulement quelques
révolutions autour de leur étoile et que des agrégats de
matières commencent rapidement à se former et à attirer
les gaz pendant cette dislocation.
Selon les scientifiques, les planètes doivent se former
pendant cette première phase. "Si les planètes gazeuses
géantes ne peuvent pas se former rapidement, elles ne se
formeront probablement jamais", a expliqué lors d'un
entretien téléphonique Thomas Quinn, astronome à
l'Université de Washington et l'un des auteurs de
l'article paru dans Science.
LES PLANETES DU TYPE DE JUPITER
Les astronomes ont comptabilisé plus d'une centaine de
géantes gazeuses extra-solaires comparables à Jupiter
indique que ces planètes géantes sont très répandues, a
ajouté Quinn.
Les scientifiques avaient jusqu'ici émis l'hypothèse que
les disques dits protoplanétaires pouvaient congeler
rapidement pour former des planètes géantes mais ils ne
disposaient de la puissance de calcul d'ordinateurs à
même d'en faire la simulation, a expliqué le chercheur.
Si Quinn et ses collègues ont vu juste, cela signifierait
donc que la plupart des planètes géantes se forment
rapidement car si le processus d'agrégation prenait
plusieurs millions d'années, les géantes gazeuses
seraient rares, le matériel pouvant les aider à leur
formation étant aspiré au fil du temps par les étoiles
avoisinantes.
Des supers-ordinateurs supportant des logiciels puissants
conçus pour retracer les origines du cosmos ont été mis a
contribution par l'équipe d'astronomes pour effectuer les
calculs étayant leur théorie d'une formation rapide des
planètes.
"Ce fut assez vite tranché", dit Quinn, au sujet de la
simulation informatique. "Nous avons regardé la
visualisation et vu que c'était des planètes,
effectivement de la bonne masse. De plus, elles tournent
aussi vite que l'on s'y attendait, aussi vite que nous
voyons tourner Jupiter."
Quinn a précisé que l'ordinateur ne désignait aucune des
planètes existantes comme s'étant formée aussi
rapidement, mais qu'il indiquait seulement que le
scénario était valide.