Non. Je ne «végète» pas plus que quelqu'un qui s'est confortablement installé dans une vision du monde fondée sur la conviction d'y voir un sens. Par définition, il me semble que ce «sens» doit être inchangeant.
Acceptons que vous ayez raison un instant (mais pas plus) de dire qu'il faut choisir entre 1) sens à la vie OU 2) nihilisme. Je dirais que celui qui végète le plus c'est celui qui s'est sclérosé dans une perception inchangeante de la réalité, et presque certainement donnée par quelqu'un en autorité (prêtre ou guru). Or, puisque le nihiliste, par définition, abandonne ce genre de choses, dans ce sens il est forcément incapable de «végéter».
Enfin, c'est juste pour s'amuser. Vous comprenez déjà, je suppose, qu'il y a un problème avec votre mot, «végéter», qui peut vouloir dire bien des choses.
Peut-être vouliez-vous dire que sans sens à la vie on ne peut pas décider d'agir, on a aucune raison de faire quoi que ce soit. Une sorte de nihilisme de la lassitude, en fait. Un nihilisme dépressif. Il y a un défaut dans cette vision aussi. On n'a pas besoin de coller un «sens à la vie» pour être curieux. Et la curiosité pousse à agir. En fait, je dirais même que la plupart des «sens à la vie» déjà tout cuits qui sont disponibles sur le marché de la spiritualité, sont les ennemis de la curiosité -- puisqu'ils poussent à agir, et à comprendre les choses, toujours de la même façon. Pas mal végétatif, non?
Dans ce second cas, évidemment, je fais une simplification trop poussée de l'expression, «sens à la vie» -- mais pas pire que vous ne le faites avec «nihilisme».
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