Je vous fais remarquer ici que c'est Pantel qui propose au docteur de se renseigner chez une quinzaine de temoins.C'est pas banal pour un tricheur hein!
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la Direction Régionale de la Sécurité Sociale m'invite, suite au compte rendu établi par Madame Pisano, à me présenter au Docteur Beyvin, Médecin du Travail de l'Entreprise, pour exposer mon cas. Sur le moment, je ne saisis pas bien le sens de la manoeuvre et je ne fais même pas un rapprochement avec la similitude de la situation vécue quelques trois ans auparavant, à l'armée.
C'est au Centre Cantini (où travaille Jacques), que se tient le cabinet de la Médecine du Travail. Je m'y rends donc et réponds le plus objectivement possible aux questions qui me sont posées.
Le Docteur Beyvin, de toute évidence, n'a pas eu vent de toute l'histoire et bien des points lui ont été cachés, à moins qu'il ne veuille en tenir compte pour des raisons qui lui sont propres. Ce qui ressort, de toute évidence, c'est qu'il n'est fait état que de ma personne en ce rapport qu'il est en train d'établir et que, pour lui, je suis la proie d'hallucinations ! Comme je ne sais pas où cela est en passe de me mener, je lui demande s'il ne juge pas utile de faire corroborer mes dires par des témoins travaillant ou ayant travaillé avec moi. Cette question n'a pas l'air de l'enchanter vraiment, mais il ne peut s'y soustraire et prend note des noms de camarades qui m'avaient proposé, avant que je ne me soumette à cet interrogatoire, de me porter assistance sous toutes les formes que je jugerais utiles, au cas où je sentirais poindre quelque menace visant à me culpabiliser ou à me faire endosser tous les torts.
C'est ainsi qu'après avoir auditionné une bonne douzaine d'employés, le Médecin du Travail rédigea son rapport. Son honnêteté l'engagea à me préciser, après qu'il m'eût convoqué une seconde fois, qu'il s'estimait incompétent pour rendre un jugement définitif et objectif dans cette affaire, considérant que si je pouvais être la victime d'hallucinations, je n'étais pas le seul.
Un vendredi d'octobre, alors que l'après-midi tout à fait estival touchait à sa fin, deux communications téléphoniques successives vinrent m'interrompre dans mes activités.
Ce fut d'abord le Docteur Beyvin m'avisant que "notre employeur" ne se contentait pas de son rapport et qu'il lui était exigé, du fait, d'établir un complément d'enquête, de façon à statuer efficacement sur le cas "Jean-Claude Pantel". Autrement dit : ne pouvant outrepasser ses droits qui ne lui permettaient pas de décider, à lui seul, quoi que ce soit, le Docteur Beyvin venait de prendre un rendez-vous avec le Professeur Serratrice chez lequel il m'engageait à me rendre, dans le Service Psychiatrique de l'Hôpital Michel Lévy. Et ce, le lundi suivant à dix-sept heures précises.
Et puis, alors que je venais tout juste de raccrocher le combiné, la sonnerie retentit, m'extirpant des brumes de ma torpeur. A l'autre bout du fil, une voix claire et précise :
- Allô, Jean-Claude Pantel ? Jimmy Guieu à l'appareil...
Pas encore remis de mon émotion, je balbutiai quelques mots, tentant d'expliquer à mon correspondant que j'avais appris qu'il s'intéressait à certains faits dits surnaturels et que j'avais cherché à le joindre sans résultat, dans le but de lui confier ce que je vivais depuis plus de quatre ans.
Jimmy Guieu me proposa une entrevue pour le lundi à venir à... dix-sept heures. Ce à quoi, je répliquai que la chose était impossible étant donné que, précisément dans le cadre de cette affaire, je me trouvais convoqué par un Psychiatre ce même jour, à la même heure.
A ces dires, mon interlocuteur me lança sur un ton affolé :
- Malheureux ! N'y allez pas ! Vous risquez de vous faire interner !
Pour ajouter aussitôt :
- Il faut que je vous voie ce soir...
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suite bientot avec des noms de gens encore vivants
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