Patrick COHEN : On va changer de religion si vous le permettez. Hier soir, le Président de CRIEF, Roger CUKIERMAN, lors du dîner annuel des institutions juives de France a dénoncé un regain d’antisémitisme et à ce propos, il a parlé d’une alliance « rouge, vert, brun qui donne des frissons », alors le rouge c’est l’extrême gauche, le vert c’est les écolos et José BOVE et le brun c’est vous en sa bouche. Votre réaction ?
Marine LE PEN : Il se trompe, que voulez-vous que je vous dise, il se trompe et je crois qu’il trompe la communauté juive parce que je veux pas faire de monomanie mais il se trompe de cause. La cause de l’augmentation des actes antisémites depuis un certain nombre de mois, ce n’est pas le transport du conflit israélo-palestinien sur notre sol, la cause c’est justement l’immigration totalement anarchique dans ce pays, et l’absence de contrôle de l’Islam radical. C’est cela en réalité la vérité et je crois que Monsieur CUKIERMAN devrait la donner parce que là, il va plutôt dans le sens du gouvernement, ça me paraît être une position plus politique qu’une position réaliste.
Patrick COHEN : Et quand Bruno GOLLNISCH au nom du Front National publie un communiqué de soutien à un éditeur négationniste Jean PLANTIN, qui vient de subir une nouvelle condamnation pour avoir continué à diffuser des ouvrages qui présentent comme un mythe ou un mensonge l’extermination des juifs par le régime nazi, c’est pas une manifestation douteuse ?
Marine LE PEN : Bruno GOLLNISCH défend la liberté d’expression, il l’a toujours défendue et je crois qu’il n’est pas le seul puisque aujourd’hui il y a un débat qui s’instaure pour savoir si réellement la loi consistant à limiter la liberté d’expression va dans le bon sens.
Patrick COHEN : Où ça un débat ?
Marine LE PEN : Ecoutez, je me souviens plus du nom de l’auteur qui vient de faire un livre sur ce sujet là, pour solliciter justement la suppression des lois qui visent à limiter la liberté d’expression.
Patrick COHEN : Et comme le dit GOLLNISCH, vous pensez que contester l’existence de chambres à gaz, ça relève de la critique historique ?
Marine LE PEN : Vous savez quoi, ce qui serait vraiment très sympathique Monsieur COHEN, c’est que vous invitiez Monsieur GOLLNISCH !
Patrick COHEN : Non, non, attendez, c’est un communiqué du Front National signé de Bruno GOLLNISCH qui engage le Front National !
Marine LE PEN : Et il viendrait avec beaucoup de plaisir répondre à vos questions !
Patrick COHEN : On y pensera. Il est venu en mai dernier. Non mais attendez, c’est un communiqué qui engage le Front National. Est-ce que la contestation de l’existence des chambres à gaz relève de la critique historique ?
Marine LE PEN : Ecoutez !
Patrick COHEN : Ecoutez, je pose la question Madame !
Marine LE PEN : Monsieur COHEN.
Patrick COHEN : Ecoutez, je note que vous ne voulez pas répondre si vous voulez !
Marine LE PEN : Mais non mais c’est pas le problème, nous avons toujours été contre les atteintes à la liberté d’expression, c’est une position, aux Etats-Unis, il n’y a absolument aucune limite à la liberté d’expression, ça n’est pas pour ça une pays totalitaire, enfin pas encore. C’est une philosophie, c’est un principe de base, on peut être pour, on peut être contre, on peut en discuter, le problème n’est pas là, ne tirez pas systématiquement, si vous voulez, d’un principe qui est un principe de liberté que nous défendons, la défense de tel ou tel, c’est absurde ! C’est absurde.
elle marchait sur des oeufs...