Bin justement, l'expérience pearce-pratt était l'une des plus importantes réalisées par Rhine avec les cartes zener à Duke... Du moins c'était celle qui eu, de très loin, les résultats les plus significatifs sur le plan statistique.
Mondreiter : «Ceci dit, les tests avec les cartes de Zener présentent certes trop peu de combinaisons possibles. On doit pouvoir améliorer, je pense.»
A mon avis le problème ne vient pas tant du peu de combinaisons possibles des cartes zener, que du peu de rigueur des protocoles de Rhine. Il a commencé par obtenir de bons résultats, mais au fil des ans et des critiques qui s'élevaient contre lui, il a rendu ses protocoles plus rigoureux, et les résultats sont devenus de moins en moins intéressants, jusqu'à être non significatifs...
Il s'est donc vu obligé, pour conserver ses illusions, de proposer des interprétations de plus en plus tordues, en inventant toutes sortes de d'explications ad hoc permettant de voir le psi n'importe où : par exemple, les résultats négatifs interprétés en faveur du psi grâce à l'effet du "psi-missing"; ou encore les résultats interprétés comme voyance ou psi retardé en cherchant une corrélation non sur la carte que le sujet cherche à voir, mais les deux cartes précédentes ou les deux cartes suivantes; etc...
Vous parlez des statistiques, mais il faut faire attention. La plupart du temps, les critiques des sceptiques s'attaquent plus à la validité des résultats qu'à leur interprétation statistique.
Deux exemples tirés de travaux de Rhine :
- Pendant longtemps Rhine a obtenu des résultats statistiquement très significatifs. Malheureusement, comme les résultats étaient souvent enregistrés manuellement, cela laissait planer un doute sur la fiabilité des données... Or des expériences à la Stanford University, réalisées en suivant le même protocole que Rhine avec les cartes Zener, ont montré qu'il y avait toujours des erreurs dans l'enregistrement des données, et que quand la personne qui s'occupait de l'enregistrement croyait à la télépathie, les erreurs étaient très souvent en faveur de l'hypothèse psi (les expériences étaient filmées, à l'insu des participants, pour vérifier les résultats...). Et ces erreurs étaient assez nombreuses pour donner l'illusion de résultats statistiquement très significatifs, alors que si on reprenait les résultats en éliminant les erreurs, il n'y avait plus la moindre correlation !
- Quand Rhine s'est mis à travailler sur le PK avec des dés, il a trouvé un effet étrange dans les résultats : une baisse en diagonale des réussites dans la répartition par quartiers de la feuille d'enregistrement. (en clair, il y avait plus de succés au début de l'expérience qu'à la fin). Les résultats eux-même n'étaient pas significatifs, mais l'effet de baisse en diagonale était hautement significatif. Rhine le pris pour une preuve de la réalité de l'effet PK, supposant que cela signifiait que les sujets se fatigaient au cours de l'expérience et que le PK ne marchait donc qu'au tout début.
Malheureusement pour le PK, un chercheur repris ces expériences, en 1952 à Yale. Comme à Stanford, les expérimentateurs étaient filmé à leur insu, pour pouvoir comparer les résultats réels avec ceux qui étaient notés. Et comme précédemment, il s'avéra que l'effet de baisse en diagonale était dû uniquement aux erreurs dans l'enregistrement des résultats...
Voilà donc, entre autres raisons, pourquoi je n'accorde aucune crédibilité aux expérience de Rhine, et aussi pourquoi les cartes zener ne me semblent pas adaptées. Pour éviter les erreurs il est nécessaire que les procédures d'enregistrement soient effectuées de façon automatique, comme dans les expériences avec des générateurs aléatoires; mais avec les cartes zener (comme avec les dés), ce n'est pas possible.
Gaël.