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Re:Re:Re:Re: Et l'euthanasie des hommes?


Re: Re:Re:Re:Et l'euthanasie des hommes? -- Beber
Postée par Florence , May 23,2000,00:46 Index  Forum

J'ai été confrontée au problème d'avoir à choisir pour ma grand-mère de 93 ans si elle devait être prise en charge dans un service de soins intensifs (= acharnement thérapeutique), avec peu de chances de revenir à un état de santé compatible avec la vie indépendante qu'elle avait menée jusque là, ou laissée au cours "normal" des choses, c'est à dire une mort, paisible au demeurant, mais à court terme. Il ne s'agissait pas d'euthanasie, elle n'était pas malade mais au bout de sa vie. Ca n'est pas facile de devoir porter cela, même avec le conseil de médecins et personnel soignant dévoués.

Je travaille dans un service hospitalier qui s'occupe entre autres du traitement de la douleur et de soins palliatifs. Je peux dire qu'il y a peu de personnes, quel que soit leur âge, qui réclame la mort. Tous réclament une mort dans la dignité et sans souffrance. L'acharnement thérapeutique est considéré comme une stupidité inhumaine si il ne conduit pas au retour à une qualité de vie décente. L'euthanasie active (= provoquer la mort) est fortement étrangère aux médecins et soignants, qui sont formés pour sauvegarder la vie. L'euthanasie passive (= ne pas empêcher, parfois hâter indirectement la mort) est parfois pratiquée: on s'abstient de certains traitement, on donne des médicaments contre la douleur en sachant que cela abrège de quelques jours ou heures la vie du patient.

Dans tous les cas, toutes les personnes impliquées sont affectées par le décès du patient et leur participation à celui-ci. Lorsqu'on en parle, la comparaison avec nos chiens et chats ressort toujours ... les sentiments se ressemblent, bien que les patients nous soient plus étrangers que nos animaux domestiques.

Je vous souhaite de ne jamais y être confronté, mais préparez-vous tout de même, on ne sait pas ce que la vie nous prépare :-)


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