Re:Woah là !
Re: Woah là ! -- Sébastien
Mais dans un sens particulier du mot, tout est effectivement «vrai» dans un certain contexte (au moins dans son contexte rhérorique, par exemple). Pas vrai dans le sens de «réel» mais dans le sens de «on vit sa vie en d'après x» ou «on pense et on agit en fonction de x». Socialement parlant, la vérité c'est pas un contenu mais un système de mesure et de comparaison; et ce système est nécessairement valide, du simple fait qu'on a décidé de l'adopter. Par exemple, si on tente de comprendre ce qui se passe dans un groupe social x, où les gens creusent des puits là où un sourcier a dit avoir «senti» de l'eau, eh bien il est inutile de souligner que ceci est physiquement impossible. Dans ce contexte, le «savoir» du sourcier dicte le comportement du groupe. Il est donc «vrai». Ceci est d'autant plus vrai (!) dans le cas de choses abstraites et ayant une place importante dans une culture comme la morale, les sentiments, etc.Ce que les zozos font, c'est d'ensuite oublier les paramètres du contexte pour généraliser, réifier ou «essentialiser» leur trouvaille du jour. Je pense qu'il est utile de se souvenir qu'il existe différentes «saveurs» de vérité, applicables à différents types d'explication et différents types d'objets. De toute évidence, le sourcier est une mauvaise façon de trouver des puits et une meilleure connaissance scientifique de l'environnement devrait remplacer tout ça si on désire avoir une réelle efficacité. Il n'en reste pas moins que c'est là la réalité à étudier pour comprendre le comportement des gens qui y croient. Donc, ce que je disais c'est que le spiritisme est une «réalité», est vrai pour ceux qui agissent en conséquence, c'est un «fait social» bien réel malgré son absence totale de base matérielle ou naturelle, bien sûr. Comme on disait à l'École de Chicago: si on définit une chose comme réelle, elle est réelle dans ses conséquences.
Suivi