Je vous donne ça un peu en vrac, un peu de mémoire, et sans rien connaître aux domaines concernés, mais j'aimerais bien avoir des points de vue éclairés là-dessus.
On y a vu l'expérience dont tu parlais Gaël (enfin je crois) sur les rats, effectuée par Stafford Lightman. Son association par la suite avec l'immunologue Nicholas Cohen, et les débuts de ce qui semble s'appeler la psycho neuro immunologie.
D'autres éléments sont venus étoffer le dossier, dont l'étude sur un groupe d'étudiants en médecine durant leur période d'examens, donc soumis à un stress important qui montraient un taux de globules blancs nettement moindre qu'en période normale.
La principale question restait quel canal de communication pouvait-il bien y avoir entre le système immunitaire et le cerveau. Ensuite une neurologue, Suzanne Felton, aurait observé au microscope une cellule nerveuse intimement liée à un lymphocite. De son côté Ed Blalock, un biologiste, a pu inhiber la fabrication d'anticorps dans une culture, en y injectant une hormone ACTH, et concluait qu'il y avait là un langage commun pour communiquer et interréagir.
Des études ont été menées sur des patients en état de stress chronique (en opposition au stress ponctuel), par exemple avec des conjoints de personnes atteintes d'althzeimer. Les résultats ont montré que ces sujets mettaient 24% plus de temps à guérir une blessure standardisée (une brulûre je crois, sur le bras, de quelques millimètres de diamètre)
que chez le groupe témoin.
L'hypothèse qui semble retenue jusqu'à maintenant, est qu'en plus du «cablage» du système nerveux, l'autre système de communication qui serait concerné serait le système hormonal: messages du cerveau vers les glandes surrénales, puis augmentation du cortisol, et ultimement de la réponse immunitaire.
Il a ensuite été question de cette expérience d'Angelika Buske, sur 48 sujets qui recevaient des doses d'adrénaline conjointement à l'ingestion d'une pastille mentholée, durant 4 jours. Au cinquième jour l'adrénaline était remplacée par une solution neutre, tout en maintenant la prise de la pastille mentholée: la réaction immunitaire (du simple au double) est restée aussi élevée que durant les 4 premiers jours, donc un début de preuve sur le conditionnement de la personne sur l'accroissement des cellules tueuses.
Leslie Walker, psychologue, et Oleg Eremin, chirurgien, ont ensuite tenté de compléter les traitements standard auprès de patients atteints de cancer par une tentative d'utiliser ces défenses naturelles du corps avec une technique faisant appel à la relaxation et à l'imagerie. L'étude est en cours et il faudra attendre cinq ans avant de pouvoir tirer des conclusions, mais les résultats préliminaires semblent démontrer que le groupe cible semble déjà avoir moins de métastases que le groupe témoin.
Voilà en gros la matière couverte dans ce reportage. Je crois que chaque chercheur interrogé a pris la peine de préciser qu'il n'était pas question ici de panacée pour guérir quoique ce soit, mais bien d'une piste pour l'amélioration des techniques déjà utilisées. Plusieurs ont même déploré l'effet exagéré qu'ont eu leurs recherches sur certaines thérapies «alternatives» qui ont tôt fait de monter ça en épingle.
J'ai fait des recherches dans Pubmed avec les noms mentionnés, mais j'avoue que je n'ai rien vu d'assez «vulgarisé» pour que je m'y retrouve.
À mon avis de téléspectateur, je crois qu'il semble y avoir là une piste qui devient de plus en plus prometteuse et intéressante.
Qu'en pensez-vous ?
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