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Re:Morale... ou éthique ?


Re: Morale... ou éthique ? -- Claude
Posted by Florence , Oct 05,2000,08:27 Index  Forum

Cher Claude,
Voler dans les hautes sphères de la spéculation nous change du médiocre (mea culpa, je ne devrais pas gacher mon temps de la sorte, Charles, où es tu pour nous ramener sur le droit chemin, où sont nos belles résolutions d'ignorer Gatti ?) bruit de fond habituel, n'est-il pas ? Nous arrivions, dans nos hautes sphères, à la conclusion que morale, idéaux et éthique sont "élastiques", conditionnés par la culture, les circonstances du moment, et que voici un beau sujet qui doit nous les faire examiner concrètement.

Ma première pensée est que tout le monde se sent concerné, interrogé, voire un peu choqué. Un argument en faveur d'un sens moral universel ? :-)

Le cas anglais n'est pas le premier, il y avait eu auparavant un couple qui avait mis un bébé en route en vue de la greffe de rein prévisible chez leur aîné, ce qui est à mon sens pire, car il s'agit de fabriquer un enfant pour lui faire prendre un risque (le prélèvement d'un organe) et le rendre potentiellement infirme (insuffisance rénale chronique), même s'il s'agit de sauver son frère, alors que le cas récent n'implique rien de plus grave que de prélever des cellules-souches de sang du cordon ombilical. Il reste bien sûr le fait de l'avoir sélectionné, manipulé, .... et il est choquant de considérer un être humain comme une fabrique de pièces détachées. On peut spéculer à loisir sur la relation qu'il aura après coup avec ses parents, ses frères et soeur. Il en avait été déjà question dans ce forum, au sujet d'adoption aussi.

Bien que donneuse de sang, de moelle, de mes organes (on peut même me manger après mon trépas, je serai bien la seule à n'être plus concernée du tout), je suis malgré tout choquée par la greffe d'organes, le soulagement de problèmes souvent dus à un mode de vie discutable (alcool, tabac, pollution, sur/mal-nutrition, assistance pré-natale parfois excessive) dépendant alors de la mort accidentelle ou la mise en danger d'autrui, avec le cortège de détresses qui s'ensuit.

Il y avait débat au Japon l'an dernier à ce sujet: les traditions confucianistes, entre autres, imposent de se faire enterrer, ou brûler, dans l'intégralité de son corps, au point que certains gardent leurs dents, appendice et autres restes d'opérations afin d'être enterrés avec. Même le don du sang est mal vu là-bas. L'idée de prélever un organe répugne car elle implique une incomplétude, une infirmité dans l'au-delà, ce qui serait causer un grand mal, supérieur à celui de laisser mourir un malade ou un enfant infirme.

J'arrête là, il faut que je travaille un peu dans la journée.

Florence