Dans le cas du test sur la transmission mère-enfant du sida, les données recueillies, importantes et valides, sont quasi-exclusivement au bénéfice des pays riches puisque l'on savait dès le départ que, une fois le protocole terminé, le traitement resterait inaccessible aux populations qui ont été sujets de l'essai. Le problème n'est donc pas la qualité de l'essai clinique mais les conditions éthiques qui l'entouraient.
Il existe pourtant une grosse raison de s'inquiéter: lorsque l'industrie pharmaceutique (ou agro-alimentaire, ou autre) est soudainement en faveur d'une norme nouvelle et la soutient pour des raisons qu'elle présente comme éthiques, il est urgent de sortir le détecteur à c...ries.
Le problème, qui existe déjà, de la comparaison entre divers médicaments sur le marché est que l'industrie pharmaceutique ne va bien sûr pas systématiquement comparer son nouveau produit au meilleur sur le marché, ni à la dose la plus efficace. Si l'obligation de tester contre placebo tombe, il est certain qu'on verra de plus en plus de tests contre de la poudre de perlin-pinpin: à quand le test des antigrippaux, qui montrent peu de différence d'efficacité lorsque comparés aux vaccins ou aux traitements symptomatiques, contre l'ocillococcinum, sous prétexte de quelques études biaisées en faveur de l'homéopathie et qui en auraient "démontré" l'efficacité contre la grippe ?
Bref, en l'occurence, la position de la FDA est plus que prudente et raisonnable.