"Prenons le JT, censé nous informer sur le vaste monde en nous montrant ce qui s’y est passé, les images faisant foi. Bien entendu, on sait tous que ce n’est pas si simple, que toute image suppose de petits (voire de grands) arrangements avec le réel. L’angle de prise de vue, le montage, les contraintes de temps, de vitesse, sans parler de manipulations volontaires, tout cela (et le reste) sape toute idée d’objectivité – de toute façon illusoire. Mais enfin, grosso modo et l’un dans l’autre, on est comme saint Thomas : on croit (plus ou moins) ce qu’on voit (plus ou moins bien). Parce que les images ont en elles-mêmes une force que n’ont pas, par nature, les mots : je vois, je filme ; tu regardes, tu crois. Ce rapport d’immédiateté au réel (l’œil qui voit ce que la caméra a filmé), c’est ce qui fait qu’on est des millions, chaque soir, à regarder le spectacle du monde."
Un tel texte relance de toute évidence la question du scepticisme à garder devant des témoignages qui n'ont "même pas" d'images comme soutient.
Jean-François