Oui.Psyricien a écrit :Euh ... manque un morceau à la réponse non ?
Psyricien a écrit :Vous considérez une manifestation de l'irréversibilité (l'entropie qui caractérise la configuration d'un système) comme source de cette irréversibilité ? C'est hautement débattable. G>
Ce n'est pas débattable. C'est faux.
Je considère comme
L'entropie caractérise
En raison de ce manque d'information, des états quantiques pourtant distincts, mais auxquels sont associés le même ensemble de grandeurs macroscopiques (avec les mêmes valeurs), sont rangés dans "un" même état macroscopique.
Le regroupement d'états quantiques distincts en classes d'équivalence "d'états macroscopiques" modélise donc les limitations d'accès à l'information (la myopie, la grille de lecture) d'une famille d'observateurs dits macroscopiques.
Murray Gell-mann a écrit : M. Gell-Mann, The Quark and the Jaguar, Londres. Little Brown and Co, 1994, p. 218-220
L’entropie peut être considérée comme une mesure de l’ignorance. Lorsque nous savons seulement qu’un système est dans un macroétat donné, l’entropie du macroétat mesure le degré d’ignorance à propos du microétat du système, en comptant le nombre de bits d’information additionnelle qui serait nécessaire pour le spécifier.
C'est de cette "myopie" (via la notion d'irréversibilité reposant sur cette "myentropie") que découle la possibilité de réaliser des observations, c'est à dire la possibilité d'attribuer (par des processus irréversibles de mesure) des propriétés (intersubjectives) aux systèmes physiques et phénomènes avec lesquels nous interagissons.
Bohr a écrit :Lettre adressée en 1947 à son collègue Wolfgang Pauli
Le concept même d'observation entraîne une irréversibilité.
Je signale toutefois, bien que son point de vue soit minoritaire, qu'Ilya Prigogine considère, au contraire, l'irréversibilité des évolutions observables à l'échelle macroscopique comme objective et non intersubjective (un "fait de nature" donc).Bitbol a écrit : PRÉLUDE À L’IRRÉVERSIBILITÉ: LA « FLECHE DU TEMPS » EST-ELLE UN FAIT DE LA NATURE?
C'est du concept d'observation que provient l'irréversibilité constatée, et non pas de la nature observée, ni de la constitution
de tel ou tel dispositif d'observation... L'irréversibilité découle de la grille de lecture que nous avons imposée aux phénomènes.
Pour ma part, je ne souscris pas au caractère supposément objectif, un caractère de "fait de nature", qu'Ilya Prigogine attribue à l'imprédictibilité des évolutions régies par une dynamique du chaos déterministe et à l'asymétrie des évolutions temporelle qui leur serait "objectivement" associée (cf. la transformation dite du boulanger par exemple). Cette asymétrie découle, en fait, d'une connaissance nécessairement imparfaite de l'état initial des systèmes observés. Cette limitation d'accès à l'information sur l'état initial nous ramène en fait (selon moi) à la grille de lecture (la "myentropie") de l'observateur macroscopique.Ilya Prigogine a écrit : La Fin des Certitudes
Le même genre de présentation de la flèche du temps figure dans la plupart des ouvrages. Or cette interprétation, qui implique que notre ignorance, le caractère grossier de nos descriptions, seraient responsables du second principe et dès lors de la flèche du temps, est intenable. Elle nous force à conclure que le monde paraîtrait parfaitement symétrique dans le temps à un observateur bien informé, comme le démon imaginé par Maxwell, capable d’observer les microétats. Nous serions les pères du temps et non les enfants de l’évolution.
Cf. aussi : Is future given.
Carlo Rovelli propose d'ailleurs un avis inverse de celui de Prigogine concernant l'écoulement irréversible du temps.
.Carlo Rovelli a écrit : "forget time" VI. RECOVERY OF TIME
The time of our experience is associated with a number of peculiar features that make it a very special physical variable. Intuitively (and imprecisely) speaking, time “flows”, we can never “go back in time”, we remember the past but not the future, and so on. Where do all these very peculiar features of the time variable come from?
I think that these features are not mechanical. Rather they emerge at the thermodynamical level. More precisely, these are all features that emerge when we give an approximate statistical description of a system with a large number of degrees of freedom. We represent our incomplete knowledge and assumptions in terms of a statistical state ρ.