Psychanalyse et astrophysique

Homéopathie, acupuncture, reiki, urinothérapie, etc. Des preuves???
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nikola
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#301

Message par nikola » 09 déc. 2022, 06:38

richard a écrit : 08 déc. 2022, 17:09 De plus la science ne prétend pas à la vérité absolue.
Au contraire des charlatans de tout poil.
Cela dit, il y a quand même des choses qu’on sait fausses, et depuis avant la révolution copernicienne : par exemple que la Lune est un calendos. On sait en revanche de source sûre qu’elle est une crêpe.
Dernière modification par nikola le 09 déc. 2022, 07:28, modifié 1 fois.
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#302

Message par Dominique18 » 09 déc. 2022, 06:57


Mesoke
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#303

Message par Mesoke » 09 déc. 2022, 08:22


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Re: Psychanalyse et astrophysique

#304

Message par Dominique18 » 09 déc. 2022, 08:49

Mesoke a écrit : 09 déc. 2022, 08:22 Oui, la Lune est une crêpe :mrgreen:
Franquin, excellente référence.

Une chanson, peut-être, de l'ami Hubert-Félix
?

https://m.youtube.com/watch?v=eeTAfzG0rZ0

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richard
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#305

Message par richard » 09 déc. 2022, 18:24

C’est sûr que si tu lis des écrits qui vont dans ton sens tu ne risques pas de changer d’opinion. Je te laisse méditer cette réflexion:
La psychanalyse est avant tout un modèle anthropologique : elle dit quelque chose de ce qu’est un être humain, toutes époques et toutes cultures confondues.
issue de cet article. Gros bisous,

richard
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#306

Message par Jean-Francois » 09 déc. 2022, 18:38

richard a écrit : 09 déc. 2022, 18:24 C’est sûr que si tu lis des écrits qui vont dans ton sens tu ne risques pas de changer d’opinion. Je te laisse méditer cette réflexion:
La psychanalyse est avant tout un modèle anthropologique : elle dit quelque chose de ce qu’est un être humain, toutes époques et toutes cultures confondues.
L'astrologie et les discussions de bistro aussi peuvent être présentées comme "des modèles anthropologiques" (voire sociologiques) qui "disent quelque chose de ce qu'est un être humain". Ça n'en fait pas des modèles validés.

Jean-François
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#307

Message par richard » 09 déc. 2022, 18:45

Il existe des critiques de la psychanalyse qui ont plus de profondeur que la tienne, sans vouloir te vexer.
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#308

Message par Jean-Francois » 09 déc. 2022, 19:10

richard a écrit : 09 déc. 2022, 18:45 Il existe des critiques de la psychanalyse qui ont plus de profondeur que la tienne, sans vouloir te vexer.
Si vous allez par là, il existe des tentatives de défense de la psychanalyse et il existe vos messages insipides. Le manque de profondeur est adapté à l'insipidité de vos interventions.

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#309

Message par richard » 09 déc. 2022, 19:16

J’ai l’impression que je t’ai vexé Jean-Francois. Excuse-moi !
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#310

Message par Jean-Francois » 09 déc. 2022, 19:36

richard a écrit : 09 déc. 2022, 19:16 J’ai l’impression que je t’ai vexé Jean-Francois. Excuse-moi !
Vous manquez de dignité à troller comme ça. Si vous vous faites chier, pas la peine de venir vous manifester sur le forum. Mettez-vous au boulingrin.

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#311

Message par richard » 09 déc. 2022, 19:58

Merci du conseil Jean-Francois ! Je vais y réfléchir.
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#312

Message par Dominique18 » 09 déc. 2022, 20:52

Chuck Norris joue au bilboquet avec une boule sans trou. Sinon c'est trop facile.

Richard, tu devrais t'en inspirer. Nul doute que tu parviennes à surpasser le maître.

En réfléchissant, et en mettant en perspective, il apparaît que certains phénomènes n'existent que parce qu'on se réfère, c'est un passage obligé, à leur auteur ou du moins au phénomène qui renvoie à son propagateur.
Un petit tour de factuel...

Retirons les "grands noms" Freud, Lacan, Klein (Mélanie), Dolto,... que reste-t-il donc?
Une bonne poignée de concepts, qui, passés à la loupe de l'examinateur rigoureux, ne tiennent pas debout.
Ils ne résistent pas aux investigations en termes de démarches scientifiques.

Ce n'est pas le discours hermétique, couramment pratiqué, qui sauvera la mise.
"Je ne comprends rien, mais pourtant que de belles phrases, que d'envolées lyriques, que de références, que de belles expressions, quelle maestria langagière ! Ce doit être assurément génial."

Ce carburant est toujours utilisé par les sectes, c'est leur marque de fabrique, quelle que soit leur obédience : religieuse, mystique, spirituelle, politique,... Ce n'est pas parce qu'on ne comprend rien qu'il y a quelque chose à comprendre. Je m'étais livré à une petite expérience avec un extrait de l'un des discours de Lacan, auprès de différentes personnes, par le passé. Sans préciser qu'il s'agissait du "maître" en question. Il y aurait de quoi en écrire un livre, quant aux réactions et analyses recueillies. Ce fut une expérience très éclairante.

L'inconscient freudien reste freudien, il ne rencontre aucune légitimité en dehors du champ psychanalytique, pas avec les considérations des noms cités et de leurs successeurs.
Il est inouï de constater qu'aucune investigation, si on peut encore parler d'investigation à ce niveau, qu'il semble bien impossible pour un psychanalyste de pratiquer sans que ce soit obligatoirement prédéfini suivant les axes posés par les "pères créateurs" Freud, Lacan et compagnie, comme s'il s'agissait de "vérités" définitives et immuables, ad vitam eternam.

Comme si les généticiens devaient sans cesse en appeler à Mendel, ou les spécialistes de l'évolution suivre rigoureusement les traces de Darwin. Il y a belle lurette que les fondateurs initiaux sont dépassés, ainsi que leurs travaux.
Restent les bases, fondamentales, et c'est ce qui importe. Les environnements ont évolué, les possibilités d'exploration également, étayées par les ressources technologiques, l'interdisciplinarité...

Rien de tout cela en ce qui concerne la psychanalyse, restée figée dans un espace-temps. Si on se penche sur les cas de l'autisme, des addictions,... c'est plus une catastrophe qu'autre chose, un désastre.
L'autisme est une dénomination fourre-tout fausse. On devrait dire les autismes.
A cet égard, ce n'est pas la psychanalyse qui a permis une avancée en quoi que ce soit pour le cas du syndrome d'Asperger. Pour les délires, et les erreurs de diagnostic avérées, assurément.

La "connaissance" via la psychanalyse devrait supplanter les autres types de connaissances obtenues auprès d'autres disciplines. Ce n'est pas le cas. Ce qui revient à dire que la psychanalyse ne fut qu'un épiphénomène dans l'historicité de développement des connaissance. Elle ne transcende en aucun cas les disciplines liées aux neurosciences.

La relation entre un patient et un thérapeute s'inscrit dans une dynamique, en première approche. La suite dépend de facteurs, d'orientations, des troubles pathologiques, de leur gravité. L'objectif, pour le patient volontaire, est d'aller mieux, globalement, et assez rapidement, le temps compte, pas de se lancer dans une expédition au long cours qui peut durer des années.

Dans ce cas, la psychanalyse ressemble autant à un emplâtre sur une jambe de bois.
Les thérapies cognitives comportementales répondent à un protocole court, rigoureux, avec des praticiens certifiés.

La modification des sociétés interviendra inéluctablement compte-tenu des circonstances actuelles, ce qui ne fera que suivre le cours historique, avec la notion de faits sociaux, chère à Durckheim.

La psychanalyse n'interviendra pas et ne se posera certainement pas en arbitre dans cette modification. Il faut être complètement perché pour l'envisager, ou cultiver le plaisir de l'opposition bête, stupide et stérile, où la force de la paresse intellectuelle représente une donnée non négligeable. La jouissance de se conduire au pur fumiste et de prétendre continuer à enquiquiner son monde? L'entretien de la contradiction permanente, reposant sur du vent. Tu parles d'une gloire...

La psychanalyse est devenue une escroquerie intellectuelle entretenue, parce que la situation initiale n'a plus rien à voir avec les contextes actuels, que ses réponses sont inappropriées, fausses, que Freud fut un faussaire doublé d'un manipulateur génial, et que les autres ne valent guère mieux, à part ceux qui ont réussi à faire le ménage, à dénoncer l'emprise, et à sortir du moule conformiste.

Ce fut un épiphénomène nécessaire, en temps que phénomène dynamique social, car l'époque s'y est prêtée. Un levier, un catalyseur,...
qui n'a plus de raison d'être actuellement. A quoi cela peut-il bien correspondre de prétendre vouloir marcher sur l'eau en portant un éléphant dans chaque main?

(prétendre dans le sens de prétentieux : une volonté intellectuelle, avec une quête de pouvoir et d'autorité associées. Il suffit de constater les réactions, plus ou moins violentes, quand on ose affronter le mastodonte psychanalytique français, avec noms d'oiseaux, recours aux tribunaux... cf. le documentaire Le phallus et le néant).

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#313

Message par richard » 10 déc. 2022, 13:15

Merci Dominique pour toutes ces informations ! Effectivement les tcc semblent bien plus efficaces et moins onéreuses qu’une analyse.
Je ne savais pas non plus que la psychanalyse n’avait pas progressé et en était restée à la pensée freudienne, je croyais que ce n’était qu’un cadre de base comme on en trouve dans toutes les disciplines. Je vas l’dire à mon ami psychanalyste pour qu’il arrête de réfléchir, de faire des séminaires et d’écrire des livres. Il pourra ainsi se consacrer un peu plus au jardinage et se mettre, lui aussi, au boulingrin.
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#314

Message par Dominique18 » 10 déc. 2022, 14:24

https://www.asterix.com/portfolio/prolix/

Image

Devin pour les uns, charlatan pour les autres, psychanalyste pour les éberlués, au choix...

Prolix, en français...
Charlatanix, en portugais...

Le français, la langue de la litote.
Le portugais a l'avantage de l'efficacité, il ne s'embarrasse pas de détails ou de fioritures inutiles et va direct à l'essentiel.

Passé un certain seuil, la cruauté de la réalité n'en est que plus vive *...

* uniquement si on a besoin de confirmation.
Inutile dans tous les autres cas de figure.

Bien réfléchi ? Faudra pas venir pleurer après.
* https://m.youtube.com/watch?v=FPMvKI6oIe0

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#315

Message par Dominique18 » 11 déc. 2022, 10:45

Morceau de culture : Richard Abibon fut cité comme référence.
Qu'en est-il ?

Introduction...
C'est en rêvant qu'un de ses analysants lui lançait des pierres que Richard Abibon a compris qu'il nourrissait une certaine agressivité inconsciente à l'égard de ses clients. Il était urgent de s'en rendre compte, non pas dans l'espoir de rectifier le tir par un acte conscient de volonté, mais simplement parce que tout ce qui se met en paroles contribue à modifier les modes relationnels. A travers ses rêves, Richard Abibon analyse sa relation inconsciente à quelques-uns de ses analysants, se faisant pour l'occasion l'analysant de sa pratique d'analyste. Si cette voie n'a pas beaucoup été explorée, elle a cependant été ouverte par le père de la psychanalyse: Freud.
Développement...
Spoiler
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A travers ses rêves, Richard Abibon analyse sa relation inconsciente à quelques uns de ses analysants, se laissant pour l’occasion l’analysant de sa pratique d’analyste.
Le propos se situe bien dans la ligne droite de l’inventeur de la psychanalyse : à l’aube du siècle passé, Freud passe d’une étude de ses patientes à une interrogation sur lui-même. Des Etudes sur l’hystérie à L’interprétation du rêve et de ses propres rêves. Pour être analyste, le praticien doit retourner à sa propre analyse de l’analyste. Retour à Freud redoublé, le retour d’Abibon peut-il nous éclairer sur la psychanalyse aujourd’hui ? Le livre d’Abibon contribue-t-il à une mise à jour de l’invention de la psychanalyse ?
Pour répondre à la question, nous posons la question : quelle est la différence entre la démarche freudienne et celle d’Abibon.
Au premier abord, la différence apparaît au niveau de type de clientèle de Freud et Abibon, du point de vue socioculturel et psychopathologique. Les analysants de Freud, venant pour la plupart de la bourgeoisie viennoise, consultaient dans le cadre d’une pratique privée pour des problèmes apparemment névrotiques, hystériques ou obsessionnels. Les analysants d’Abibon, largement issus de l’immigration et consultant dans le cadre d’un dispensaire, ne portent pas d’étiquette diagnostique même si le psychiatre classique pourrait les ranger sans grande difficulté dans les catégories de « schizophrénie », de « dépersonnalisation » ou de « borderline ».
Cette différence contingente et anecdotique ne nous retiendra pas, pas plus d’ailleurs que les différences personnelles entre l’inventeur de la psychanalyse et de son lointain successeur.
Une différence structurelle, bien plus importante, s’offre immédiatement au lecteur: L’interprétation du rêve de Freud est centrée sur une thèse massive – Le rêve est l’accomplissement (déguisé) d’un désir (refoulé) – , alors que Le rêve de l’analyste se défend explicitement de toute thèse universelle. Là où le fond de la gorge d’Irma éclairait définitivement la lanterne de la psychanalyse, Richard Abibon se propose « la plus grande prudence afin de ne pas verser aussitôt dans une identification qui m’aurait fait prendre la vessie d’Aldjia pour ma propre lanterne. Je ne puis que conclure sur la singularité de mon discours en déposant l’hypothèse universelle au pied du non licet », non licet qu’Abibon qualifie d’ailleurs de « freudien »2. Car c’est bien à suivre le fil de l’invention freudienne qu’Abibon se retrouve sur le versant singulier d’un discours apparemment assez éloigné de la vulgate freudienne.
Mais que veut dire cette « singularité » sur laquelle l’auteur ne cesse d’insister tout au long de son ouvrage ? Précisément la singularité de « l’auteur » (ici en l’occurrence du psychanalyste), qui, permettons-nous le mot, ne s’auteurise que de lui-même. Aussi bien l’auteur ne citera-t-il jamais directement ses analysants : pas de discours direct des analysants, pas de tirets ou de guillemets prétendant rapporter une parole fidèlement. Il s’agit bien de rappeler que le sujet de l’énonciation n’est ici que l’auteur qui ne se défile pas : « Je n’aurais pas l’outrecuidance de croire ou de faire croire que ce sont là les paroles d’un autre : ce n’est que ce que je crois me souvenir de ce que j’ai cru entendre, déjà élaboré par le temps, le sommeil et les rêves. Mais vous lecteur, vous pouvez me répondre de votre voix ou clavier : le dialogue, ici, il est entre nous, et pas pour de semblant ; enfin, j’espère »3.
Loin de la thèse – qui fait toujours universitaire – , nous nous trouvons plongés et invités dans un travail d’élaboration toujours déjà commencé par le temps, le sommeil et les rêves. Cette fois, non pas la thèse, mais la démarche est authentiquement freudienne : le rêve est indissociable de ses
1 Richard Abibon, Le rêve de l’analyste, éditions Le Manuscrit, essais et documents, livre disponible sur [...]
2 P. 303.
3 P. 71.
1
associations et donc de l’à venir du rêve. N’est-ce pas là être plus freudien au vingt-et-unième siècle que Freud ne pouvait l’être cent ans plutôt ?
Quel est l’avenir du livre de Richard Abibon ?
Le lecteur y est constamment convoqué.
Il ne s’y retrouvera qu’à une double condition : 1° malgré sa présentation aisée, familière, explicite, le livre est loin, très loin d’un ouvrage de vulgarisation ; le lecteur doit déjà être quelque peu familiarisé avec la pratique des textes freudien et lacanien ; 2° à cause de sa présentation aisée, familière, explicite, le livre est loin, très loin d’un manuel technique qui fixerait le dogme freudien et lacanien ; le dogmatisme ne trouvera dans ce livre que motif à s’offusquer. Puisse ce livre servir plutôt de pierre d’achoppement, de scandale pour relancer le travail du lecteur.
Car tel a été aussi le parcours de Richard Abibon. Il sait déjà, il n’est pas né de la dernière pluie ; et pourtant ce savoir ne flocule pas en un savoir définitivement assuré. Non seulement, Freud et Lacan se trouvent constamment remis sur le métier ; mais surtout le « cas », non pas le cas psychiatrique, mais ce qui lui tombe de l’analysant comme interrogation, lui sert de relance pour son propre désir d’analyste, qui seul peut être suivi à la trace dans ce livre ; l’affaire de l’analysant importerait certes aussi, elle s’efface dans l’énonciation de l’auteur (à charge bien sûr pour l’analysant d’en avoir fait aussi quelque chose, mais c’est là une toute autre histoire, dont le lecteur se gardera doublement de juger, puisque l’auteur ne nous parle que de sa propre énonciation et que le lecteur ne connaît que sa propre lecture).
On ne résistera pourtant pas à épingler la grosse Estelle, la belle Aldjia, le détestable Pierre pour y lire la trace du parcours singulier du psychanalyste Abibon.
La grosse Estelle, « est-ce elle », est-ce la mère ? Car cette question sur la maternité sous-tend incontestablement la pratique de l’analyste, qui ne se contente pas de suivre son analysant, mais qui va jusqu’au bout de porter la parole de l’analysant : « J’ai ouvert cette problématique sur celle de la prise en charge, non en termes de suivi, comme on le dit trop souvent en institution, mais en allant jusqu’au bout de ce que cela peut signifier en termes inconscients : jusqu’au désir de l’analyste de porter en soi l’analysant comme un bébé » 4.
La belle Aldjia – le mystère de la beauté ne livre pas sa clef - . Le désir de l’analyste est convoqué sans savoir. Pourquoi devrait-il se refermer sur un savoir ? La question est sans doute inséparable de la politique générale du livre : le parcours singulier de l’auteur, qui prolonge son rêve et se remet en question.
Le détestable Pierre – auquel l’analyste serait bien tenté de rejeter la pierre « c’est la faute à telle ou telle pathologie du patient », et le diagnostic peut bien servir pour conforter ce genre d’accusation. Abibon aurait pu le trouver « sans aucune demande », ou « schizo », pour le renvoyer à d’autres. C’est à l’aune de ce qui apparaît comme « impossible », que l’on peut mesurer le désir de l’analyste : « tout ce que je peux faire pour ne pas l’entraîner encore dans une conception universelle du singulier, c’est de vous faire part de ma singularité, dont au moins je suis sûr, la singularité de mon rapport à lui, lui laissant le soin de s’occuper de la sienne propre, afin qu’en aucun cas il ne puisse être réduit à un cas »5.
Le livre nous détaille ainsi le rapport singulier du psychanalyste avec tel ou tel analysant. Il n’en reste pas là ; il nous montre aussi le fil conducteur qui soutient le psychanalyste Abibon dans son travail singulier. De ce fil singulier, Richard Abibon tente de rendre compte par des morceaux de topologie qui viennent cristalliser son parcours singulier et sa façon subjective d’entendre, de porter, de répondre, de questionner, de relancer.
Le livre se termine par le parcours de trois questions : « Mais qui donc est dedans ? qui est dehors ? », « Mais qui donc a retourné le tableau ? » et « Mais qui donc a changé le code ? ».
Trois « mais » qui relancent le fil de l’analyse.
Qui ? Qui ? Qui ?
Réponse : « l’auteur », et pas seulement Richard Abibon ou son livre en personne.
4 P. 367. 5 P. 365.
2
Le « dehors » de l’analysant qui apparaissait à l’extérieur de l’analyste s’avère homogène au « dedans » du rêve de l’analyste. L’analyste l’accepterait en son for intérieur, « à la manière d’une mère qui accepte la fécondation et le développement d’un bébé dans l’intérieur de son corps »6. L’image serait trompeuse si elle se réduisait à une sorte d’ingurgitation ou d’introjection imaginaire. Mais l’oscillation dedans - dehors se joue dans un transfert en forme de bande de Moebius.
Le retournement du tableau, qui, au delà de toutes les représentations de l’objectivité du cas, renvoie à la présentation du sujet (c’est le rêve de l’analyste qui fait le sujet du livre), le retournement du tableau renvoie à notre propre regard. Il s’agit de mettre en question l’espace de notre regard et de sa théorie (propos topologique par excellence : « la topologie n’est-ce pas ce n’espace ... ? »). Epinglons ici les très intéressantes remarques et trouvailles de Richard Abibon sur les Ménines de Velazquez.
Enfin le « changement de code » où la lettre de l’analysant est toujours volée, volée à sa mère, son père, etc. C’est encore le destin de la lettre d’être volée par l’analyste. Faudrait-il y déplorer le détournement des dits de l’analysant au profit de l’analyste ?
Quoi qu’il en soit, la lettre du symptôme y devient bien signifiante, employée pour autre chose.... Et l’écrit d’Abibon est bien le signifiant qui représente l’auteur pour une nouvelle dérive du signifiant.
Nous avons bien lu le rêve de l’analyste.
Conclusion...

Au lecteur de se mettre au travail.

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#316

Message par LoutredeMer » 11 déc. 2022, 15:15

Dominique18 a écrit : 11 déc. 2022, 10:45 Morceau de culture : Richard Abibon fut cité comme référence.
Qu'en est-il ?
"Il publie en 2000 « De l’autisme: topologie du transfert dans l'exercice de la psychanalyse. Avec des adultes, faire agir la coupure dans les nœuds »"

Dominique a écrit :Au lecteur de se mettre au travail.
Voilà, c'est fait. A dégager :D
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#317

Message par Dominique18 » 11 déc. 2022, 15:54

LoutredeMer a écrit : 11 déc. 2022, 15:15
Il publie en 2000 « De l’autisme: topologie du transfert dans l'exercice de la psychanalyse. Avec des adultes, faire agir la coupure dans les nœuds »"
Mais bien sûr...
C'est ce qu'on appelle la neuneuthérapie.
:mrgreen:
Tout est dans la tête !
:lol:

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#318

Message par richard » 11 déc. 2022, 16:57

Salut ! Je vous propose cette vidéo sur les déconvertis de la psychanalyse. Je pense qu’elle vous plaira. La psychanalyse serait-elle plutôt une croyance athée plutôt qu’une analyse rationnelle du psychisme ?
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#319

Message par Dominique18 » 11 déc. 2022, 17:13

Les productions de Sophie Robert ont déjà maintes fois été citées sur ce forum. Ce n'est donc pas le scoop du jour.
La Tronche en biais a également produit trois vidéos sur le sujet.
Il n'est pas question de plaire ou de ne pas plaire, mais de factuel, avec argumentation solide à la clé. La psychanalyse n'est pas plus une croyance athée, qu'une analyse rationnelle du psychisme humain: elle n'est rien, aucune reconnaissance scientifique, aucune légitimité, mais un obscurantisme entretenu encore trop présent en France.
Le sujet a xxxxx fois été débattu.
Il n'y a plus rien à en dire sinon répéter encore et toujours. L'argumentaire ne variera pas.

Un aperçu des productions:

https://m.youtube.com/@DragonBleuTV/videos

A destination du troll qui encombre les tuyaux:

https://m.youtube.com/watch?v=gNDVwb6p1AA
Dernière modification par Dominique18 le 11 déc. 2022, 19:11, modifié 9 fois.

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#320

Message par nikola » 11 déc. 2022, 18:09

LoutredeMer a écrit : 11 déc. 2022, 15:15 "Il publie en 2000 « De l’autisme: topologie du transfert dans l'exercice de la psychanalyse. Avec des adultes, faire agir la coupure dans les nœuds »"
Aïe, mais il ne touche pas à mon nœud cette tête de nœud.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#321

Message par richard » 11 déc. 2022, 20:06

Quand vous en aurez marre de taper sur le freudisme et le lacanisme vous pourrez choisir d’autres psychanalyses dans cette liste.
:hello: A+

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Re: Psychanalyse et astrophysique

#322

Message par Dominique18 » 11 déc. 2022, 20:46

Humour...
Une blonde va chez le psychanalyste et lui raconte :
– Voilà, docteur, toutes les nuits je fais le même rêve. Je suis devant une grande porte et je la pousse, je la pousse, je la pousse à en crever et elle ne s’ouvre jamais.
– Ah bon. Et qu’est-ce qu’il y a d’écrit sur cette porte ?
– Tirez.

Un psychanalyste demande à sa patiente :
– Alors, avez-vous fait de beaux cauchemars ces temps-ci ?
– Non, aucun.
– Mais comment voulez-vous que je vous soigne si vous ne faites pas vos devoirs à la maison ?

Un patient va chez le psychanalyste. Le psychanalyste lui fait un test de Rorschach ; il montre au patient un cercle avec un point à l’intérieur et demande :
– Que voyez-vous ?

Le patient répond :
– Deux personnes en train de faire l’amour au milieu d’une pièce circulaire.

Le psychanalyste montre au patient un autre dessin qui est un carré avec un point à l’intérieur :
– Que voyez-vous ?

Le patient répond :
– Deux personnes en train de faire l’amour au milieu d’une pièce carrée.

Le psychanalyste montre au patient un autre dessin qui est un triangle avec un point à l’intérieur :
– Que voyez-vous maintenant ?

Le patient répond :
– Docteur, vous ne seriez pas un peu pervers ?!?

https://yestherapyhelps.com/the-9-types ... hors-12133

Mélanie Klein...
...Dans les relations d'objet, la pulsion de vie serait vue à travers la reconnaissance , tandis que la mort par envie et jalousie. Ceci est particulièrement important pour la résolution du conflit d'Œdipe.

Il indique également que le Soi a quatre fonctions de base, expérimenter et lutter contre l’anxiété causée par la pulsion de mort, l’établissement de relations d’objets, l’intégration et la synthèse du Soi, ainsi que l’acquisition et la transmission par introjection et projection d’attitudes et de caractéristiques. externe ou interne...
Édit...
Rectification d'importance, et correction...
La psychanalyse est avant tout un modèle anthropologique : elle dit quelque chose de ce qu’est un être humain, toutes époques et toutes cultures confondues.
Non!
Elle "dit" ce qu'en "dit" le psychanalyste, ce qui est tout à fait différent.
Un modèle anthropologique qui se passe de la validation par les pairs, en dehors de toute démarche scientifique... On croit rêver. Dans les CRA, ce sont des bonimenteurs à l'œuvre ?
Il faut continuer à être sérieusement atteint pour oser encore affirmer sans honte, en 2022, que l'autisme (et non pas les autismes) peuvent être traités par la psychanalyse.
cf. Le mur, dix ans après, de Sophie Robert.
et les travaux de Tobie Nathan, autrement plus sérieux, que les délires fumeux ci-dessus évoqués.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Tobie_Nathan
Quand vous en aurez marre de taper sur le freudisme et le lacanisme vous pourrez choisir d’autres psychanalyses dans cette liste.
Ce n'est pas en balançant tout et n'importe quoi sans aucun développement ni argumentation recevables que ça risque de le faire.
C'est devenu de qu'on peut qualifier de routine.
Le tout en n'y connaissant bien sûr strictement rien. Le propre d'un contraireux têtu et obstiné. :lol: :lol: :lol:

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Dominique18
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#323

Message par Dominique18 » 12 déc. 2022, 14:29

Plutôt que de tourner en rond en radotant, donnons la parole des étudiants qui suivent un cursus universitaire en psychologie. Ça ne manque pas de sel. Des retours d'expériences sur le terrain...

https://m.youtube.com/watch?v=uHKxxjB3kps
Sur le plateau, 5 étudiants en psychologie des UFR de Grenoble, Rennes, Lille, Lyon, et Rouen, ainsi qu'un psychologue clinicien et une professeure de psychologie à Paris 8 vont raconter ce que c'est que de vouloir apprendre, enseigner et pratiquer la psychologie fondée sur les preuves, dans un milieu encore largement dominé par la psychanalyse.
Il apparaît que l'enseignement de la psychanalyse n'est pas transparent, qu'il avance souvent masqué, qu'une forme de terrorisme intellectuel peut régner, avec des formes de chantage (il faut en passer par là pour obtenir la validation de ses acquis), et qu'un dogmatisme idéologique est présent.

Il existe des initiatives pour contrer cet état de fait et faire bouger les choses :

https://psychologiescientifique.org/actu/presentation/
L’A.P.S.U. est une association loi 1901 réunissant étudiants, praticiens, enseignants et chercheurs, ainsi que tout individu souhaitant favoriser la promotion des connaissances et développer la réflexion sur la méthode scientifique en psychologie, plus particulièrement au sein de l’Université.
Un article qui ne peut que faire grincer les dents des psychanalystes et de leurs aficionados, peut servir de mode d'auto-défense intellectuelle face à nombre d'affirmations trop souvent entendues:

https://psychologiescientifique.org/res ... valuables/

On peut avoir été médecin, ministre, et s'être laisser aller à prononcer de somptueuses âneries en rupture avec le code déontologique relatif aux deux fonctions :
Intéressons-nous maintenant à une deuxième affirmation souvent émise par les partisans de la psychanalyse.
« La souffrance psychique n’est ni évaluable, ni mesurable ».

Cette phrase, prononcée par Philippe Douste-Blazy en 2004 dans un discours à un congrès psychanalytique, et qui le décrédibilisa définitivement en tant que ministre de la santé, n’est en fait pas de lui. Il ne fit rien d’autre ce jour-là que de répéter l’un des slogans préférés des psychanalystes (toutes écoles confondues), qui leur sert de parade pour se soustraire à toute évaluation.
La conclusion de ce long article, parfaitement accessible et compréhensible, alors que d'autres restent désespérément hermétiques.! (Dans la vidéo, c'est parfaitement expliqué, par des personnes qui croisent leurs expériences. Elles n'ont pas le profil d'attardés et semblent bien exercer toutes leurs facultés mentales. Rendre hermétique un texte parce que le contenu est insipide, et qu'il n'y a strictement aucun enseignement à en retirer, c'est facile. Rendre lisible et compréhensible des notions difficiles , voire très difficiles, c'est beaucoup plus ardu, et pas à la portée du premier venu. Dans la première catégorie, on trouve une foultitude de charlatans et autres illuminés, dans la seconde, il ne reste généralement plus que les experts, le tri est fait, avec la validation par les pairs, suite à un examen approfondi).

...En revanche, concernant tous les psychanalystes qui persistent à revendiquer la capacité à soigner des troubles mentaux, et qui souhaitent continuer à opérer dans le champ de la psychiatrie et de la psychologie clinique, il est totalement inacceptable de revendiquer que leurs pratiques, seules parmi tous les actes de soins, échappent à toute évaluation. Cette revendication est d’ailleurs contradictoire avec le code de déontologie médicale et le code de déontologie des psychologues, qui tous deux prescrivent que les pratiques thérapeutiques doivent être validées scientifiquement.

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LoutredeMer
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#324

Message par LoutredeMer » 12 déc. 2022, 16:28

Dominique18 a écrit : 12 déc. 2022, 14:29 Plutôt que de tourner en rond en radotant, donnons la parole des étudiants qui suivent un cursus universitaire en psychologie. Ça ne manque pas de sel. Des retours d'expériences sur le terrain...

https://m.youtube.com/watch?v=uHKxxjB3kps
:up:

Si certains avaient encore des doutes, cette fois-ci c'est encore plus clair.

J'adore la prof! :a2:
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

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Dominique18
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Re: Psychanalyse et astrophysique

#325

Message par Dominique18 » 12 déc. 2022, 17:32

LoutredeMer a écrit : 12 déc. 2022, 16:28
Si certains avaient encore des doutes, cette fois-ci c'est encore plus clair.

J'adore la prof! :a2:
Sophie Robert a abattu du boulot et son parcours n'a pas été sans risques et sans mal, avec tentatives de diffamation, tribunes dans les journaux, procès, demandes d'interdiction de projection,... La fine fleur de l'intelligentsia psychanalytique qui tient le haut du pavé depuis des lustres (le cénacle parisien) s'est révélée sous son vrai jour : hargneuse, gardienne féroce de "la tradition", jalouse de ses privilèges....

On note beaucoup moins de présence psychanalytique dans les médias (Winter, Roudinesco, Miller,...). Son premier documentaire d'importance, Le mur, a mis le feu aux poudres et a contribué à libérer la parole et surtout, à la (re)donner.
Le phallus et le néant enfonçait les clous du cercueil.

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