Florence a écrit : 30 déc. 2022, 12:44Dans ce grand marché
de (auto) dupes, ce grand cercle vicieux
de la consommation à outrance, le consommateur a tout autant sa part
de responsabilité que le producteur/promoteur.
A mon sens, en gros, la responsabilité du producteur est engagée dans 3 situations
- quand il est en situation de monopole (ou d'oligopole en cas d'entente avec ses concurents) car là il peut (ou pourrait) profiter de l'occasion pour vendre des produits ou services plus respectueux de notre biosphère et du climat. Etant en situation de monopole, il ne subit pas la concurrence. Il a donc la possibilité de vendre des produits ou services plus chers sans se mettre en danger de faillite face à des concurrents proposant des alternatives moins coûteuses.
.
- Quand il a la possibilité de vendre de meilleurs produits ou services en réduisant ses marges (pour rester d'un coût suffisamment attractif afin de pouvoir vendre ses produits ou services sans se mettre dans le rouge en dépenses publicitaires)
.
- Quand il triche : rétention d'information, désinformation, mise en vente de médicaments malgré des effets secondaires dont il a connaissance sans en avertir ses clients ou encore recours à l'obsolescence programmée.
Dans les autres situations, c'est le consommateur qui mène le
jeu...
...sans le savoir.
La période de sevrage que nous devons entamer le plus tôt possible (plus des
relocalisations pour réduire notre interdépendance, notamment du point
de vue
de la production
de ressources alimentaires et, plus généralement, la
préférence pour la résilience par rapport à la performance) sera très difficile.
Ce sevrage, et
la redéfinition de ce dont nous avons réellement besoin, auront lieu que nous le souhaitions ou non. Les dégâts seront d'autant plus violents (à tous point
de vue) que nous tarderons à réagir. Il vaut mieux anticiper et choisir, le plus tôt possible, nos options
de décroissance plutôt que violemment subir une décroissance non choisie plus tard, avec des dégâts sociétaux bien plus graves qui ne peuvent pas être prédits
de façon fiable (la direction d'évolution succédant au déclenchement d'une instabilité est sensible à
de petites perturbations, ce qui la rend imprévisible).
cf.
Mondialisation : se préparer au chaos ? Arthur Keller Titulaire d'un Master of Science in Spacecraft Technology and Satellite Communications obtenu à l'University College London et d'un diplôme d’ingénieur en traitement
de l’information
de l'école ESCPE Lyon. Arthur Keller est aussi diplômé
de l'Institut
de relations internationales et stratégiques en gestion
de programmes internationaux, spécialisé dans l’identification et la caractérisation des vulnérabilités des systèmes complexes.
Je n'aime pas le titre
de sa vidéo mais son contenu est pertinent (et bon, je serais bien en peine
de proposer un titre moins agressif qui serait réellement plus efficace pour engager à la lecture).
Keller, dans une approche systémique, s'intéresse plus particulièrement au système complexe que représente notre économie mondiale et les ressources sur lesquelles elle repose (pétrole, charbon, bois, minerais, terres agricoles) ainsi que son interaction avec la biosphère.
Voir aussi
Écologie, progrès et décroissance : Arthur Keller et Aurélien Barrau. Barraud est par moments un peu agaçant dans la forme, mais ce qu'il dit mérite d'être écouté (sans qu'il soit, pour autant, obligatoire
de coller à 100% à l'ensemble
de ses positions idéologiques)
Je pense que nos décideurs actuels, dans tous les domaines, ainsi que nos futurs acteurs économiques ont un besoin fort d'écouter ces interventions et
de lire les documents écrits par
de tels auteurs. Jancovici est un premier pas très important (proposant
un plan d'action concret et très détaillé de décarbonation de notre économie et plus facile à franchir quand on a une formation technique), mais A. Keller, A. Barraud et
X. Drouet vont (à mon sens) plus loin concernant la problématique posée en donnant toute sa place à la protection
de la biosphère dans le problème à résoudre. Ce problème est plus qu'un "simple" problème
de protection
de notre climat en décarbonant notre économie.