Un débat oppose parfois croissance du PIB et protection
de la planète. Souvent, les analyses sur ce sujet passent à côté
de l'essentiel :
- la façon dont sont déterminés les prix des biens et services que nous produisons et achetons,
- le rôle déterminant qu'y jouent nos choix et la valeur que nous attribuons à tel ou tel bien ou service.
Je justifie ci-dessous l'affirmation suivante :
la protection
de la planète est compatible avec
la croissance du PIB par modification du prix que nous sommes prêts à payer pour
la production
de tel ou tel bien ou service.
Imaginons, à titre d'exemple,
la réussite d'une pub hyperattractive pour une denrée alimentaire antérieurement considérée comme délicieuse, mais sans plus, en
la faisant passer pour le summum du raffinement gastronomique auprès du grand public et que l'on limite volontairement sa production pour accroître
la demande sans en accroître l'offre. Que va-t-il se passer ?
Son prix va augmenter, contribuant à une hausse du PIB sans impact sur le prélèvement
de ressources naturelles et sans dégâts supplémentaires créés par notre activité économique.
Le PIB peut donc monter, aussi, pour des raisons valables cette fois, sans impact sur le prélèvement
de ressources et dégâts causés à
la planète. Il faut, pour cela, parvenir à créer une image négative des biens et services nuisibles à notre planète (contribuant à une baisse
de leur prix, donc à une disparition
de leur production en raison
de la perte
de profitabilité
de cette production, perte
de profitabilité éventuellement renforcée par des taxes et quotas appropriés sur cette production) et une image positive des biens et services vertueux vis à vis
de la protection
de la planète (contribuant à
la hausse
de leur prix).
L'obtention d'un impact positif sur
la demande
de biens ou services vertueux pour
la planète relève d'un travail sur leur image. Il s'agit d'une problématique classique
de marketing. L'augmentation du prix
de ces biens et services vertueux, accompagnée d'une baisse
de production
de biens et services nuisibles par des taxes et quotas appropriés, engendre
la croissance du PIB,
- attestant ainsi de l'augmentation de valeur attribuée aux biens et services produits,
- tout en accroissant la protection de la planète,
- et ce, sans accroissement de la dette car sans augmentation des ressources mobilisées ou détruites (augmentation de dette découlant, en fait, de l'anticipation erronée d'une croissance indéfiniment possible du prélèvement des ressources naturelles).