Raphaël a écrit :Il existe une quantité innombrable de choses vis-à-vis desquelles on est libre. Par exemple on peut dire que je suis libre de prendre un café vis-à-vis Donald Trump => que j'ai un libre arbitre selon ta définition => que ta définition ne veux rien dire.
Pas d'accord.
La définition couvre tous les cas. Dans le cas que tu propose, je te confirme que Donald Trump ne me prive pas de mon
libre arbitre (et que je bois mon café).
Entrer les cas dans la définition n'aurait d'intérêt.
J'admets que ma définition est extrémiste puisque l'existence d'un Donald Trump sans influence sur ma décision de boire mon café me suffit pour déclarer que j'ai un
libre arbitre.
Mais je ne vois pas quel problème ça pose.
C'est une conséquence directe du fait que la liberté est relative.
Si on m'attache à une chaise avec un entonnoir pour me forcer à boire mon café, je le boirais, mais sans avoir décidé de le faire, donc malgré l'existence de DT, je n'aurais pas fait usage du
libre arbitre dans cette action.
C'est pas très compliqué. dans "
Libre arbitre", y'a
libre, et
arbitre (celui qui choisis).
Libre choix quoi.
La clef de beaucoup de désaccords entre ceux qui rejettent et ceux qui admettent l'existence de cette capacité porte sur cette question de liberté. Pour ceux qui font référence à une liberté absolue bien entendu, le
libre arbitre ne peut as exister, mais ils font référence à une chose qui en soit ne peut pas non plus exister. Cette base de désaccord ne doit rien au déterminisme.
Une autre base de désaccord est que l'homme étant entièrement déterminé (postulat déterministe), il ne peut pas être
libre. Le
libre arbitre est vu comme une contradiction fondamentale au déterminisme car il pourrait faire émerger un avenir différent. Si j'ai bien compris la théorie déterministe, c'est parfaitement exact dans une vision holistique de l'univers et atomiste de l'individu.
Amha, le second désaccord tombe si on adopte une approche holistique individu par individu. Et c'est à cette échelle que les sociétés, généralement, fonctionnent. C'est aussi à cette échelle que le
libre arbitre peut être considéré comme un comportement objectivement observable.
On peut m'opposer que ma position "pue" le "ad hoc". Mais il faut tout de même y aller mollo sur cette critique car l'échelle de l'individu n'est pas n'importe lequel. C'est à cette échelle que s'exerce aussi toutes nos réflexions et tous nos accès à la conaissance. Il est bon et bien que nous sachions construire des raisonnements dépassant notre subjectivité. Mais ça ne fait pas de tout ce qui se rattache à notre subjectivité des artefacts ou des illusion. Notre existence physique est un fait dont nous sommes matériellement bien incapables de nous libérer. C'est notre contrainte première.
On peut aussi me dire que mon individu holistique est intégralement déterminé. C'est rigoureusement exact (selon la théorie déterministe). Mais ça n'a plus aucune espèce d'importance. A chaque décision qu'il va pendre, ses innombrables racines causales sont intégrées à son être. Donc en dehors des cas où quelques causes massives ne vienne le contraindre à sa décision, il est
libre.
On se rapproche ici beaucoup de la pratique d'analyse statistique permettant de démêler les causes assignables (signal) des causes diffuses (bruit). Si on ne dispose d'aucune cause assignable sur un phénomène, il échappe totalement à notre contrôle. Il est
libre (dans ce cas-ci, vis-à-vis de nous). Si ce phénomène a par ailleurs la capacité de faire la distinction entre lui et nous et la conscience de ses choix, il aurait raison de qualifier cette capacité de
libre-
arbitre.
C'est pour ça au passage que je botte en touche sur la question du
libre-
arbitre chez les animaux. Si les situations où ils sont hors contrôle sont observables, leur état de conscience de soit, de conscience de choix et la façon dont ils trouveraient pertinent de qualifier leurs propre capacité pour le moment nous est inaccessible.