Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

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Dr Giggles
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Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#1

Message par Dr Giggles » 07 oct. 2008, 03:24

Bonsoir mes très chers frères, mes très chères soeurs :mrgreen: :lol: ,

j'ai vu que vous avez traité de laïcité. Ça m'a donné envie d'ouvrir un second sujet avant de clore ma journée, et de vous partager ce texte que j'avais publié dans mon blog (et que si peu de visiteurs sont venus voir en huit mois :pleure: - mais je me venge, je le mets ici, si bien sûr il convient aux proprios du site). :lunettes:

Je vous partage donc ce texte, que certains croyants de mon entourage ont jugé avec un silence inquiétant (c'est parfois pire qu'une réplique). :grrr: Ce sont eux qui, pourtant, nous ont accusés, les partisans de la laïcité et de la séparation des pouvoirs de l'église et de l'État... d'intégrisme! :mur:

Là-dessus, vlà le papelard et je retourne aux miens! À la prochaine! :feste:

«Existe-t-il un intégrisme laïque? Le croyant est-il opprimé par la séparation des pouvoirs de la religion et de l'État? Interdire un tribunal religieux est-il une offense à la liberté?

Les religions, spiritualités, ésotérismes, sectes, et autres pensées circulaires érigent une morale et des vertus hors desquelles tout leur est condamnable. C'est leur spécialité.

Les retenir de condamner est-il si condamnable?

Les structures qui en découlent, tout comme leurs représentants, imposent une vérité hors de laquelle tout leur est mensonge et errance, ce qui est une profonde allergie à l'altérité. Rétablir, grâce à la laïcité, le droit d'exister d'autrui, est-il une offense à autrui? Poser la question, c'est y répondre.

La laïcité n'est ni une vertu, ni un concept, ni une vérité, elle n'est rien en soi sinon un espace d'existence et ne s'impose pas; elle n'est que le refus des tyrannies, le rejet du délire, la recherche de l'objectivité, d'une éthique applicable qui ne soit pas une «vérité», mais un outil civilisateur, qui ne se base pas sur des proverbes tout crus pondus il y a des milllénaires, mais sur un esprit critique aiguisé et conscient des réalités contemporaines.

Elle n'est pas un système, ni une religion, ni un regroupement, elle n'a pas de pape, d'iman, de rabbin ou de moine, de décideur, de gourou. Elle est un concensus social. La religiosité n'est jamais un concensus, puisqu'elle se présente comme indiscutable et issue d'une force «supérieure».

L'adoration de Dieu est une bien subtile adoration de soi. L'on érige une réalité qui serait supérieure à autrui, et par son biais, l'on impose notre narcissisme au monde.

La religiosité étant le culte exalté de soi compensant un Moi morcelé, forcément, autrui y est hautement compromis. Elle ne tente de réaliser l'humain que par le biais de «vertus» cloisonnées en concepts irréductibles.

Le croyant ne peut pas vous parler de pertinence ou d'adéquation de votre comportement; il ne vous évaluera qu'en termes de «luxure» ou de «pureté», de «piété» ou d'«impiété», d'«orgueil» ou «d'humilité», de «péchés» ou de «vertus», qu'il nomme «valeurs» alors qu'elles n'en ont aucune, ni sur le plan éthique, ni sur celui de la raison. Orgueil, humilité, luxure, pureté, bien, mal, n'ont pas de sens sur le plan de la raison formelle, ce ne sont que des moyens de réduire autrui à l'esclavage d'une vision du monde qui met celui-ci en péril. Oscillant entre reproches et encensements, jugements et magnanimités, le croyant n'atteint jamais l'objectivité et rate la cible par cinquante lieues ou cinquante psychiatres.

Ne pouvant ainsi s'extirper de la morale, les religiosités n'atteignent jamais l'éthique.

Les religions ont-elles connu de grands artistes,de grands penseurs, de grands bâtisseurs? Bien sûr! Ô combien ces penseurs, artistes et bâtisseurs auraient été plus grands encore, plus utiles, plus phénoménaux s'ils n'avaient été coincés dans les limites bétonnées de la pensée religieuse!

Les religions, sectes, gourous et autres joyeux drilles cherchent à étouffer la Vie, si compromettante, et donc, forcément, ne pouvant y arriver, ils la dressent contre elle-même par la conflictualité. Leurs cimetières sont ô combien plus vastes que leurs jardins! D'autant plus que le jardin est promis pour après. Plus tard, quand les Anges auront des dents.

Or, l'idée de Dieu est totalement incompatible avec celle de la souffrance; ou il n'existe pas, ou c'est un monstre à abattre.

Pour sortir des abstractions, posons donc la question avec le réalisme des faits : empêcher une bande de gourous d'autoriser des maris à battre leurs femmes à coups de tournevis et de paroles sacrées est-il un mal, une horreur?

Vu ainsi, on reprendra peut-être le sens des réalités en se rappelant où mène le pouvoir religieux.

Le culte peut devenir facilement un refuge inassumé de sectaires incapables d'approcher (encore moins, forcément, de saisir) le concept d'empathie autrement que par paraboles inapplicables ou dénaturées et enfermées dans des circonvolutions morales tautologiques. Elles se fixent sur des dogmes et des vérités qui se veulent un absolu en se prétendant détachées des contraintes du monde formel.

Or, il n'est pas possible, d'aucune façon, de fonctionner avec des dogmes et d'en même temps développer son esprit critique et son jugement; c'est l'un, ou c'est l'autre.

La diversité symbolique construit de plus profondes civilisations que la fixité divine, lorsqu'elle est discursive, lancée dans de libres et vivantes dialectiques et non pas adulation figée; les idées évolutives sont de plus efficaces civilisatrices que les visions éteignoires d'un monde constamment étriqué par nos religiosités circonscrites.

Maintenant, évidemment, tomber dans le terrible et dangereux piège de nos haines bien commodes et créer un ennemi global, LES croyants, serait un excès tout aussi déplorable.

Ne pas confondre un concept avec son porteur en ceci que l'on ne traite pas une personne comme on peut traiter ses idées. N'allons pas enfermer les croyants dans des goulags ou des camps de rééducation! Il faut, éthiquement et humainement offrir aux croyants le droit de vivre leur spiritualité dans son ordre de viabilité, c'est-à-dire, dans l'intimité et la discrétion de l'expérience mystique… en attendant qu'ils récupèrent leur esprit critique ;o) Mais leur donner du pouvoir politique et de l'influence dans la dimension sociale est d'une extrême dangerosité. La croyance et tout ce qu'elle contient : morales, dogmes, émerveillements primaires et jugements primates, est réductiviste. Elle ne contient ni construction, ni déconstruction : elle est fixe, plastique, lettre morte. Par cette nature, elle tue la pensée, méprise l'altérité et réduit autrui à des termes moraux ou des sentences morales.

Autrement, clairement et plus simplement dit, laissons la paix aux croyants, mais ne les laissons pas mettre en péril la nôtre.

Repousser les méfaits de ceux qui veulent imposer leur loi n'est jamais imposer sa loi; c'est rétablir la loi.

Refréner la dérive religieuse n'est jamais une dérive; contrer les effets néfastes de la pensée religieuse n'est jamais néfaste; combattre le fanatisme de la religiosité n'est jamais du fanatisme; contrer le crime, n'est pas un crime.

De même, combattre l'intégrisme religieux n'est pas de l'intégrisme. L'association des termes : «intégrisme» et «laïcité» est un non-sens, une formule sans queue ni tête, indéfendable.

Contrer les terribles conséquences de la religion sur la société en répandant l'humanisme, l'éducation, la science, la civilisation, comporte des paradoxes, oui; des orthodoxies, non. De l'intégrité, oui; de l'intégrisme, non.

L'Humanité évoluera et grandira laïque ou périra religieuse.»

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Denis
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Une seule roche retournée

#2

Message par Denis » 07 oct. 2008, 05:29


Salut Dr Giggles,

Je suis pas mal d'accord avec toi sur ce que tu viens d'écrire.

Nous aurons donc du mal à nous y détordre mutuellement des idées folles. Ça serait comme essayer de se détordre soi-même, ce qui est aussi difficile que se soulever soi-même en se tirant par la ceinture.

La seule roche que je soulève, pour voir ce qu'il y a dessous, c'est celle-ci :

Tu dis :
Elle [la laïcité] n'est pas un système, ni une religion, ni un regroupement, elle n'a pas de pape, d'iman, de rabbin ou de moine, de décideur, de gourou. Elle est un concensus social.
Que fait-on dans le cas d'une société où il y aurait consensus social sur "il est immoral qu'une femme montre son visage en public" ou "il est immoral de se masturber en public".

Dans un cas et dans l'autre, le consensus social est-il suffisant pour interdire formellement ces pratiques?

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#3

Message par Dr Giggles » 07 oct. 2008, 05:44

Bonsoir Denis,

merci du commentaire! Ouf! Je dispose donc d"une autre journée préservé de tout internement. :blob:

En ce qui regarde la question du concensus, je pense que nous devons faire la différence entre l'acceptation soumise d'une directive irraisonnée d'origine religieuse, comme : "il est immoral qu'une femme montre son visage en public", et un concensus, qui est issu d'une multitude de facteurs, dont la discussion éthique, qui n'appartient pas aux sociétés qui imposeraient, et non proposeraient, cet énoncé entre guillemets. À mon bien partial avis, un concensus ne pourrait surgir d'un totalitarisme religieux, puisque la multitude n'est pas appelée à discuter. De même, l'énoncé entre guillemets ne pourrait - disons, en tout cas, fort peu probablement - surgir d'une société démocratique laïque où tous les secteurs de la société sont appelés à se prononcer. L'énoncé entre guillemets tombe alors caduque dans une société éthique.

À bientôt, bonne nuit! :a1:

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Jonathan l
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#4

Message par Jonathan l » 07 oct. 2008, 07:14

D'accord sur l'ensemble. Mais dans ce cas précis la religion n'a rien a y voir. Ou presque. Le voile dit Islamique n'a pas toujours fait parti de l'Islam contrairement à ce que l'on pourrait croire. C'est la culture arabe qui avait le voile et celui-ci c'est tranquillement et lentement imposé dans l'islam.
Cartaphilus a écrit : A propos de la "très grande majorité des gens qui croient en dieu" : 100 milliards de mouches ne peuvent se tromper ; la m...., c'est forcément bon.

Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#5

Message par Dr Giggles » 07 oct. 2008, 07:23

Dors pas plus que moi, Jonathan? :a2:

Oui, le voile a précédé l'Islam, mais il avait eu plusieurs origines et fonctions: origines religieuses pré-islamiques patriarcales, origines utilitaires environnementales. Je ne sais plus où j'ai lu ça, faudra que je fouille mes vieux livres pour retrouver d'où ça me sort. Je me demande si ce n'était pas tout bonnement dans une encyclopédie Larousse. Attendons les sources, à moins que quelqu'un ici les aient, ça me sauvera de l'ouvrage...

Bonne nuit peut-être...

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Lambert85
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#6

Message par Lambert85 » 07 oct. 2008, 07:50

Il existe des intégristes laïques, le moindre signe religieux (chrétien souvent) leur donne des boutons.
Русский военный корабль, иди нахуй ! 🇺🇦 :sniper:

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Red Pill
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#7

Message par Red Pill » 07 oct. 2008, 07:53

Lambert85 a écrit :Il existe des intégristes laïques, le moindre signe religieux (chrétien souvent) leur donne des boutons.
Souvent ce sont les mêmes qui aprouvent les accomodements "raisonables" pour le Kyrpan et le Hijab. Essayez de comprendre. :roll:
"If you're easily offended you can also be easily manipulated."
---

Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#8

Message par Dr Giggles » 07 oct. 2008, 09:23

Bonjour Lambert85,

comme j'ai déjà développé et exposé mes points, je vous invite à faire de même des vôtres afin de bien nous faire comprendre votre vision de la chose, les raisons de votre position et un résumé de votre argumentation.

Merci!

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Cartaphilus
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#9

Message par Cartaphilus » 07 oct. 2008, 11:17

Dr Giggles a écrit :La croyance et tout ce qu'elle contient : morales, dogmes, émerveillements primaires et jugements

primates, est réductiviste./.../elle tue la pensée, méprise l'altérité et réduit autrui à des termes moraux ou des sentences
morales.
Salut d'un petit nouveau à un autre nouveau ; très heureux que vous ayez lancé ce sujet.

Votre texte révèle le philosophe caché derrière votre pseudo, et, par la richesse de ses idées, appelle un (petit) commentaire de ma part qui, j'espère, ne sera pas une simple paraphrase.

La croyance, érigée en système dogmatique qui définit à la fois l'orthodoxie et l'orthopraxie, essentialise l'individu, à la fois le fidèle et le mécréant, l'homme et la femme, le maître et le serviteur, fige leur identité et leur statut, et réduit toute altérité à un stéréotype fondé sur les préjugés de cette croyance, préjugés source de discrimination.

A mon humble avis, seule la laïcité, rejetant les différents dogmes pour ce qu'ils sont, permet l'établissement d'un véritable contrat social débarrassé de toute pensée magico-religieuse, créant une véritable égalité entre les citoyens.

A l'heure où certains repeignent la laïcité en rose tendre, en bleu pâle ou en vert pomme, en lui apposant un adjectif qualificatif (exemple : "laïcité positive"), et lancent le mot de laïcard à ceux qui récusent tout affadissement de son principe par un tel procédé, l'urgence de rappeler la nécessité de la laïcité, tolérante dans les pratiques de l'individu mais sans concession quant à la primauté de la loi républicaine sur tout autre référence, n'en apparaît que plus pressante dans notre société.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

Damien26
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#10

Message par Damien26 » 07 oct. 2008, 11:47

Que c'est rafraichissant de lire des textes bien écrits, pensés et qui soulèvent des questionnements utiles et constructifs.
Ca change de tous les zozos mytho qui viennent troller avec des histoires abracadabrantes puis disparaissent (ou pas :? ).
Merci

Florence
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#11

Message par Florence » 07 oct. 2008, 14:32

Dr Giggles a écrit :Bonsoir mes très chers frères, mes très chères soeurs :mrgreen: :lol: ,
Bienvenue, mon révérend cher ami.

«Existe-t-il un intégrisme laïque? Le croyant est-il opprimé par la séparation des pouvoirs de la religion et de l'État? Interdire un tribunal religieux est-il une offense à la liberté?
Evidemment que oui. Le croyant est opprimé dès lors qu'il ne peut pas imposer sa supériorité morale, donc également sociale et matérielle, due à sa pratique religieuse au païen et à l'idolâtre, et surtout au non-croyant! Comme l'écrivait si bien L. Sprague de Camp (dans: Lest Darkness Fall)

"Vous n'aimez pas les Goths ?"
"Non ! Pas avec les persécutions que nous devons endurer !"
"Des persécutions ?"
"Des persécutions religieuses. Nous ne supporterons pas cela éternellement."
"Je croyais que les Goths laissaient tout un chacun libre de vénérer qui ils voulaient."
"C'est bien le problème! Nous autres Orthodoxes sommes forcés de supporter de voir les Ariens, les Monophysites, les Nestoriens et les Juifs vaquer à leurs affaires sans être molestés, comme s'ils possédaient le pays. Si ça n'est pas de la persécution religieuse, je voudrais bien savoir ce que c'est !"


La laïcité n'est ni une vertu, ni un concept, ni une vérité, elle n'est rien en soi sinon ....
l'obstacle à l'établissement ou au retour du pouvoir des soi-disant détenteurs de vérités sur le monde.
Elle n'est pas un système, ni une religion, ni un regroupement, elle n'a pas de pape, d'iman, de rabbin ou de moine, de décideur, de gourou. Elle est un concensus social.


lequel est pour le religieux un concept haïssable, qui mène à l'adoration de l'homme par lui-même, et partant aux maux que sont la libre-pensée, l'émancipation de l'individu, etc. Notez qu'il s'agit exactement au même argument que celui avancé régulièrement par toutes les dictatures qui prônent la supériorité de l'intérêt collectif sur les droits individuels ...

L'adoration de Dieu est une bien subtile adoration de soi. L'on érige une réalité qui serait supérieure à autrui, et par son biais, l'on impose notre narcissisme au monde.

La religiosité étant le culte exalté de soi compensant un Moi morcelé, forcément, autrui y est hautement compromis. Elle ne tente de réaliser l'humain que par le biais de «vertus» cloisonnées en concepts irréductibles.

Le croyant ne peut pas vous parler de pertinence ou d'adéquation de votre comportement; il ne vous évaluera qu'en termes de «luxure» ou de «pureté», de «piété» ou d'«impiété», d'«orgueil» ou «d'humilité», de «péchés» ou de «vertus», qu'il nomme «valeurs» alors qu'elles n'en ont aucune, ni sur le plan éthique, ni sur celui de la raison. Orgueil, humilité, luxure, pureté, bien, mal, n'ont pas de sens sur le plan de la raison formelle, ce ne sont que des moyens de réduire autrui à l'esclavage d'une vision du monde qui met celui-ci en péril. Oscillant entre reproches et encensements, jugements et magnanimités, le croyant n'atteint jamais l'objectivité et rate la cible par cinquante lieues ou cinquante psychiatres.

Ne pouvant ainsi s'extirper de la morale, les religiosités n'atteignent jamais l'éthique.
qu'elles n'ont jamais visée d'ailleurs, préférant l'outil ô combien plus efficace de la culpabilité et de la peur.
Les religions ont-elles connu de grands artistes,de grands penseurs, de grands bâtisseurs? Bien sûr! Ô combien ces penseurs, artistes et bâtisseurs auraient été plus grands encore, plus utiles, plus phénoménaux s'ils n'avaient été coincés dans les limites bétonnées de la pensée religieuse!
Spéculation intéressante, que nos descendants pourront peut-être vérifier en comparant les réalisations d'antan à celles de notre période plus laïque ...

Or, l'idée de Dieu est totalement incompatible avec celle de la souffrance;
C'est hélas mal formulé: L'histoire des religions montre au contraire que dieu(x) et souffrance ont quasiment toujours été considérés comme parfaitement compatibles. Evidemment, cette compatibilité ne tient que si l'on évite soigneusement de s'interroger sur la cohérence interne et externe des justifications à cette compatibilité, faute de quoi on en arrive à votre
ou il n'existe pas, ou c'est un monstre à abattre.
qui constitue, comme tout le monde le sait bien, une vile attaque contre les croyances religieuses, lesquelles sont par définition exemptées de toute interrogation au moyen des armes déloyales que sont doute et logique.
Pour sortir des abstractions, posons donc la question avec le réalisme des faits : empêcher une bande de gourous d'autoriser des maris à battre leurs femmes à coups de tournevis et de paroles sacrées est-il un mal, une horreur?

Vu ainsi, on reprendra peut-être le sens des réalités en se rappelant où mène le pouvoir religieux.
Certes, mais la charité ne veut-elle pas que "qui aime bien, châtie bien", et la réalité n'est-elle pas, du point de vue du croyant, la promesse d'un paradis qui mérite maints sacrifices ici-bas ?
Le culte peut devenir facilement un refuge inassumé de sectaires incapables d'approcher (encore moins, forcément, de saisir) le concept d'empathie autrement que par paraboles inapplicables ou dénaturées et enfermées dans des circonvolutions morales tautologiques. Elles se fixent sur des dogmes et des vérités qui se veulent un absolu en se prétendant détachées des contraintes du monde formel.

Or, il n'est pas possible, d'aucune façon, de fonctionner avec des dogmes et d'en même temps développer son esprit critique et son jugement; c'est l'un, ou c'est l'autre.
Qui donc a besoin d'esprit critique et de jugement lorsqu'il dispose de "la vérité" ?
La diversité symbolique construit de plus profondes civilisations que la fixité divine, lorsqu'elle est discursive, lancée dans de libres et vivantes dialectiques et non pas adulation figée; les idées évolutives sont de plus efficaces civilisatrices que les visions éteignoires d'un monde constamment étriqué par nos religiosités circonscrites.
Eteignoir pour vous, mais lumières pour le croyant qui s'afflige de ne pouvoir, maudite laïcité, retourner à l'âge d'or que nient les athées ...
Maintenant, évidemment, tomber dans le terrible et dangereux piège de nos haines bien commodes et créer un ennemi global, LES croyants, serait un excès tout aussi déplorable.

Ne pas confondre un concept avec son porteur en ceci que l'on ne traite pas une personne comme on peut traiter ses idées. N'allons pas enfermer les croyants dans des goulags ou des camps de rééducation! Il faut, éthiquement et humainement offrir aux croyants le droit de vivre leur spiritualité dans son ordre de viabilité, c'est-à-dire, dans l'intimité et la discrétion de l'expérience mystique…
....
Autrement, clairement et plus simplement dit, laissons la paix aux croyants, mais ne les laissons pas mettre en péril la nôtre.



I believe very strongly in freedom of religion--but I think that that freedom is best expressed as the freedom to keep quiet. (Robert A. Heinlein) (Je soutiens fortement la liberté de religion – mais je pense que cette liberté s'exprime au mieux comme la liberté de ne pas enquiquiner autrui.)


L'Humanité évoluera et grandira laïque ou périra religieuse.»
Oui, mais que de grandeur dans le slogan "plutôt mourir libre que [rouge/athée]" ;)
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#12

Message par Christian » 07 oct. 2008, 19:17

Florence a écrit :
Les religions ont-elles connu de grands artistes,de grands penseurs, de grands bâtisseurs? Bien sûr! Ô combien ces penseurs, artistes et bâtisseurs auraient été plus grands encore, plus utiles, plus phénoménaux s'ils n'avaient été coincés dans les limites bétonnées de la pensée religieuse!
Spéculation intéressante, que nos descendants pourront peut-être vérifier en comparant les réalisations d'antan à celles de notre période plus laïque ...

Peut-être pas. il me semble que depuis Darwin, il y a eu pas mal de réalisations...

Christian
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »

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Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#13

Message par Dr Giggles » 07 oct. 2008, 23:44

:a7: Ouaaah! Des réponses brillantes! À pleines poignées! Je suis plus habitué à me faire houspiller, sans vouloir discréditer mes anciens interlocuteurs - euh! monologuistes! - croyants. Il y a ici des propos qui forcent la réflexion, une pesée plus précise de mon sujet et, qu’Aristote vous bénisse, la saine remise en question lorsque le propos est moins appuyé. Une discussion, quoi. On en cherche en vain dans mon coin de pays. En plus, il y a des gens qui partagent mes vues. Incroyable. J’étais sur le point de me déclarer sociopathe. Je pense qu'il y a lieu d'attendre un peu.

Religiopathe peut-être. :mefiance:

Eh bien donc mille bonjours respectueux, :a2:

Cartaphillus :

J’aime bien votre logo; vous frappez à la porte de ma zone d’inculture, car je n’en replace pas la provenance, bien que cela ressemble à du Gustave Doré. Qu’est-ce?

Merci pour vos commentaires! :dix:

Je suis émerveillé, ou tout au moins enthousiaste pour ne pas donner un spectacle d’hystérie joyeuse, par cette assertion :
«La croyance, érigée en système dogmatique qui définit à la fois l'orthodoxie et l'orthopraxie, essentialise l'individu, à la fois le fidèle et le mécréant, l'homme et la femme, le maître et le serviteur, fige leur identité et leur statut, et réduit toute altérité à un stéréotype fondé sur les préjugés de cette croyance, préjugés source de discrimination.»
Un petit chef-d’œuvre, ça. :genoux:

C’est brillamment tourné. Dire qu’il m’a fallu un roman de 5900 pages pour affirmer ce que vous avez réussi à énoncer en quelques mots. Avoir su… Puis-je vous citer? En indiquant la référence avec révérence bien sûr.

Il existe, je pense (je ne dis jamais : «je crois». Je pense donc je suis, ou je crois donc je ne suis pas ou bien j’en suis quelques-uns de trop… :mrgreen: ), dans la religiosité, bien des… paradoxes, pour être poli, qui ne se résolvent jamais en paradigmes, puisque toute dialectique est exclue de la Révélation qui est un long monologue, et parce qu’ils sont insolubles, fracas de proverbes contradictoires issus de 900 auteurs en mal d’adulation ou en manque de dilaudine.

J’ose à peine vous commenter; ajouter serait réduire. On ne dépose pas de nourriture dans une trop belle assiette :o) Hem, pardon, ça fait un peu parabole, un restant de mes vieilles années de croyant, et un tic d'écrivain…

J’aimerais que les lecteurs réfléchissent à l’ensemble de vos remarques. :vieux:

Je connais mal la situation de la laïcité en France; j’ai l’impression qu’au Québec, elle connaît cet affadissement dont vous parlez, devant les assauts de religions conquérantes (au fait, ne le sont-elles pas toutes?) qui n’y vont pas avec douceur pour tenter de retourner la situation afin de faire de nous les intégristes, et d’eux, les libérateurs, et s’ils pouvaient mettre toutes les femmes en laisse, rouvrir les grandes salles de torture – oups, salles de purification paraît-il! - d’autrefois, ils le feraient immédiatement. Et alleluiah, la grand-mère au méchoui! Allahu akbar, les sceptiques à la guillotine!
:guillotine:
C’est d’une inhumanité, d’un simplisme parfois décourageant, toujours horrifiant. La religion ne peut libérer personne, puisqu’elle repousse et opprime les autres confessions et traite l’athéisme comme un crime méritant la mort. Or, criminaliser la liberté de pensée est le pire des emprisonnements. Quant à la décapitation qui attendrait notre groupe de sceptiques et d’humanistes, ce serait bien immonde, perdre la tête pour s’en être servi. :mur:

L’amputation est d’ailleurs l’un des thèmes favoris des religions et de la plupart des courants ésotéristes. Pour les adeptes du supramental, le mental est un danger et crée des illusions, hop, on se l’ampute; pour d’autres, le sexe est impur, et zap! on le coupe à qui s’en sert; l'intelligence est une ruse de satan, l'émotion crée des «vibrations astrales néfastes», hop, léguminons-nous, y a rien de mieux que d'être une carotte; il y a même des paraboles disant qu’il vaut mieux se couper un bras plutôt que de s’en servir autrement que selon les prescriptions religieuses. Les humains ont le sens de l'éthique, scrap, on le coupe en deux pour en faire de la morale. Et on décapite les penseurs. Ne vous servez de rien, car ce sera enlevé.

Le Paradis est-il une banque d’organes? :hein:

La religiosité, qui se dit porteuse de vie, est la plus phénoménale propagatrice de mort qui se soit vue sur Terre!

J’ai toutes les peines du monde à faire publier mon dernier roman sous sa forme polémique (on veut me l’adoucir), tout simplement parce qu’il est humaniste, polémique et attaque cette question d’un couvert à l’autre. On me dit que l’on craint les poursuites, la tourmente, voire même, les bombes extrémistes. C’est tout de même incroyable qu’à notre époque, l’on doive rouvrir le débat sur la laïcité et le créationnisme, même aux Etats-Unis, et qu’avant de publier un livre sur la laïcité ICI, qu Québec, il faille demander la permission aux organisations religieuses! Sommes-nous en 1421? Je m’en trouve parfois les bras ballants, l’air d’un brochet. Peut-être en suis-je un, mais peut-on taper sur un clavier avec des nageoires? Euh, où en suis-je... :dizzy:

Je vais lire d’autres de vos textes, vous m’avez intéressé! Merci encore de vos commentaires.

Damien 26 : Merci du commentaire, il est réciproque! Comme il est rafraîchissant de lire sans délire, des commentaires comme les vôtres et de vraies discussions réfléchies, sans proverbe poisseux! Presque tous mes amis sont croyants et ferment durement la porte à ces questions. Laïcité, évolutionnisme, droits des femmes, liberté de pensée, esprit critique, tout cela les place dans une humeur que je qualifierais de «Syndrome du narcisse de métal»… L’un d’eux, que je vais bouder longtemps, m’a dit il y a quelques jours à peine : «Si tu vois les choses de façon négative, l‘univers te reflétera des choses négatives. Tu es malheureux parce que tu ne visualises pas positivement. Demande à l’univers ce que tu désires et l’univers te l’enverras, la vie est aussi simple que ça». Ah? Puis-je demander à l'univers d’enlever le gène qui cause la trisomie 21 à la fille de ma blonde? Es-ce possible, des ******** pareilles! :interro:

Cette religion nouvelle, populaire en affaires, du «winner» qui a compris l’univers et du «loser» qui serait responsable de ses propres souffrances puisqu’il les «appelle», elle me fait peur également; une sorte d’extrême-droite se développe autour de cette nouvelle religion, qui appelle à laisser crever les «faibles» car ce serait leur faute, et comme elle a des moyens, elle va s’avérer un véritable danger pour notre société, pour la laïcité, pour la pensée critique. Mais qui les dénonce, qui en parle, qui les confronte? C’est le silence absolu! Faudrait tout de même bien réagir! :manif:

On n’est bien sûr pas à l’abri de commentaires décourageants. Mais tant qu’il n’y a pas QUE des commentaires décourageants, et que l’on découvre quelques merveilles de pensée critique, comme ce que je lis sur ce site, ça fait l’effet d’un bon bain chaud.

FLORENCE : Quel honneur, une réponse de Florence, ô merci, plume efficace et surpuissance aux encres d’impact!

Que j’ai apprécié votre cynisme, vos réponses à ne pas lire au premier degré, c’était succulent! Même si elles révèlent une réalité qui est loin d’être encourageante.
«Le croyant est opprimé dès lors qu'il ne peut pas imposer sa supériorité morale»
Pour m’éloigner du fondamental et me rapprocher du trivial, bien brièvement rassurons-nous, je l’ai en effet remarqué presqu’à chaque jour de ma vie. Le Nouvel-Âge, ou Nouveau-Moyen-Âge comme le dit si bien Irène Durand, a trouvé une expression encore plus vicieuse que celles que j’avais entendues des vieilles religions, lorsqu’on les contredit ou tout simplement, lorsqu’on les questionne sur leurs croyances, et c’est celle-ci, hautement fréquente et méprisante : «C’est parce que tu n’es pas rendu là. Un jour tu comprendras». On l’entend partout dans l’univers du Guide Ressources et de l’ésotérisme, celle-là! Peut-on faire pire dans la condescendance? :roll: Quel talent pour s’élever soi-même et considérer avec mépris la plèbe qui ne partage pas ses vues! Ouac!

Je clame et récite ma signature plus que jamais…

Lorsque vous dites que la laïcité est : «l'obstacle à l'établissement ou au retour du pouvoir des soi-disant détenteurs de vérités sur le monde.», vous soulevez un fait plutôt effrayant. À une époque où l’on croyait que la pensée critique était enfin en plein essor, la non-pensée, la foi, se répand soudainement avec une vivacité et une agressivité qui m’apparaît unique depuis le siècle des Lumières – en Occident -. Nous avons trop accommodé les religions, elles en mènent saprément large. Il est peut-être temps d’être moins concilliant et de se faire un peu plus ferme pour préserver les institutions de la libre pensée et repousser, à nouveau, la religiosité castratrice hors de l’appareil d’État et surtout, pour l’empêcher de menacer des droits qui ont été si difficilement acquis!
«lequel est pour le religieux un concept haïssable, qui mène à l'adoration de l'homme par lui-même, et partant aux maux que sont la libre-pensée, l'émancipation de l'individu, etc. Notez qu'il s'agit exactement au même argument que celui avancé régulièrement par toutes les dictatures qui prônent la supériorité de l'intérêt collectif sur les droits individuels ...»
Oui, c’est bien noté, merci! Cette remarque me paraît hautement pertinente (pour ne pas dire évidente). :clapclap:

Vous dites qu’elles n’ont jamais visé l’éthique, misant sur la culpabilité et la peur. C’est d’autant plus pertinent maintenant, alors que confondant notions, concepts, éthique, morale, opinion, pensée critique… etc, la religiosité re-montante pose des accusations, par le biais de groupes de pression, de racisme et d’intolérance religieuse (rapport, man, entre race et religion??) à quiconque tente de ralentir l’invasion de nos institutions laïques par la religiosité! Et comme les religions sont fortes pour pointer du doigt et accuser, j’aimerais bien leur rappeler que selon leurs propres mythologies et dans leurs textes sacrés, en hébreu, accusateur et adversaire se dit «satan»…;o) Non, mais tant qu’à faire de l’allégorie et de la ridiculerie…
«C'est hélas mal formulé: L'histoire des religions montre au contraire que dieu(x) et souffrance ont quasiment toujours été considérés comme parfaitement compatibles.»
Je n’ai pas été clair, en effet. Je précise donc plus clairement l’intention derrière mon énoncé : le dieu brandi par ces fanatiques a des conséquences d’une cruauté inouïe, ça me fait friser; mais le concept premier de la croyance en un dieu qui serait amour, ce dieu qu'ils nous vantent tant, si bon, si doux, on peut bien le chercher, même dans leurs textes sacrés, il est incompatible avec la réalité ET avec leurs propres cultes. Suis-je moins nébuleux ainsi? En ce sens, le fameux «dieu d’amour» que les religions nous promettent est non seulement inexistant dans leurs propres textes « sacrés », mais en plus, ils font la démonstration, par leur attitude, de l’inverse. Ce dieu impose, militarise, tue, restreint, contraint, massacre et promet tout un génocide pour la fin des temps. De plus, cet hypothétique dieu d’amour n’a rien de compatible avec la réalité, qui est elle-même d’une cruauté qui soulèverait n’importe quel groupe sensé non pas à adorer celui qui les y aurait plongés, mais au contraire, à le démettre! L'existence pourrait être un lilas, elle est un saxifrage.
«les croyances religieuses, lesquelles sont par définition exemptées de toute interrogation au moyen des armes déloyales que sont doute et logique.»
Il est plutôt étourdissant de les entendre parler ainsi, alors que le doute est l’un des plus importants ferments de l’évolution de la pensée. Oups, j’oubliais, ils ne croient pas en l’évolution…
«Eteignoir pour vous, mais lumières pour le croyant qui s'afflige de ne pouvoir, maudite laïcité, retourner à l'âge d'or que nient les athées ...»
L’âge d’or vient bien assez vite, ne me rappelez pas mon âge…

En effet, l’ère obscurantiste, ils l’appellent «la grande clarté», tandis que l’Aufklärung, pour eux, c’est le début du Kali-Yuga, l’âge des ténèbres, l’ère des démons lâchés lousses. Il paraît que j’en suis un. Il faut dire que mon père en était un. Ils l’auraient béatifié.
«Oui, mais que de grandeur dans le slogan "plutôt mourir libre que [rouge/athée]" ;)»
Ça y est, on va se mettre à fabriquer des plaques automobiles avec des devises…

Ça renflouerait ptêt les coffres de l’organismes. Et quelques chandails, marqués : «J’aime penser, je ne suis pas une crevette!».

Le dialogue est difficile avec eux, certes. Mais tiens-je encore à dialoguer avec eux, après tant d'années de discussions stériles? J’ai UN ami, parmi mes amis croyants, qui possède une plume phénoménale et qui défend son point de façon très articulée – ce qui bien sûr n’est pas suffisant devant le bon sens, mais ses efforts sont intéressants à observer -. Je n’en ai pas rencontré d’autres, mais il me faut avouer que je n’y tiens plus. Ils commencent à m’épuiser.

Je ne suis plus très jeune et je commence à ressentir l’envie de parler aussi avec des gens qui partagent mon point de vue. Vos commentaires étaient donc un baume sur une peau très échauffée.

Domo arigato.

Christian :

J’ai noté, avec quelques gloussements dignes de mon pseudo, votre citations de Sophie-Anne Legendre :o)
« Peut-être pas. il me semble que depuis Darwin, il y a eu pas mal de réalisations...»
Peut-être que Darwin, c’est notre Adam, à nous…

À la prochaine!

Jean-Francois
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#14

Message par Jean-Francois » 08 oct. 2008, 00:31

Dr Giggles a écrit :Cette religion nouvelle, populaire en affaires, du «winner» qui a compris l’univers et du «loser» qui serait responsable de ses propres souffrances puisqu’il les «appelle», elle me fait peur également
Je comprends. Comme toutes les fadaises nuageuses, le (pas-si-)Secret(-que-ça) contient un côté sombre derrière sa façade inoffensive. Prendre ça au sérieux, c'est renoncer à comprendre les choses au profit d'une ignorance superficellement rassurante. Comme pour le Paradis des croyants plus classiques, c'est une forme de béquille pour les intellectuels déséquilibrés (sans aller jusqu'à prétendre que c'est un organe de branque*).

C'est un sujet que l'on n'a pas vraiment abordé sur le forum, d'ailleurs, Ze Secret.
mais le concept premier de la croyance en un dieu qui serait amour, ce dieu qu'ils nous vantent tant, si bon, si doux, on peut bien le chercher, même dans leurs textes sacrés, il est incompatible avec la réalité ET avec leurs propres cultes
Faudrait quand même pas généraliser à outrance, il y a des religieux bons et doux (enfin, pas plus mauvais que la moyenne). (Il y a même des religieux très fréquentables, ceux qui tiennent la religion pour une affaire éminemment privée, voire de l'ordre de la dispute de couple - entre dieu et eux.) D'accord, dans ce dernier cas, faut pas qu'ils suivent trop leurs textes sacrés.
De plus, cet hypothétique dieu d’amour n’a rien de compatible avec la réalité, qui est elle-même d’une cruauté qui soulèverait n’importe quel groupe sensé non pas à adorer celui qui les y aurait plongés, mais au contraire, à le démettre!
Vous lisez l'anglais? (Si oui cliquez ici, ce texte devrait vous amuser.)
Et quelques chandails, marqués : «J’aime penser, je ne suis pas une crevette!»
J'en veux un :lol:

Jean-François

* Avec toutes mes excuses.
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#15

Message par Hallucigenia » 08 oct. 2008, 00:57

Salut Doc !
Dr Giggles a écrit : Cartaphillus :

J’aime bien votre logo; vous frappez à la porte de ma zone d’inculture, car je n’en replace pas la provenance, bien que cela ressemble à du Gustave Doré. Qu’est-ce?
Tu confonds Gustave Doré et Francisco de Goya ?

La honte ! Tout le monde connait ça !

Hihihi

:a4: Hallucigenia

Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#16

Message par Dr Giggles » 08 oct. 2008, 01:19

Hello Hallucigenia,

oui, quelle inculture! :oops: Je suis un analphabète de l'art (très) ancien! :triste: Malheureusement, je ne trouve plus le cilice de mon grand-père, alors je ne peux pas m'autoflageller. Je vais donc changer ça pour une soirée de sexe :menteur: , ça va me consoler, puis une journée au Musée des Beaux-Arts, pour ne plus me faire prendre! Et je regarderai un album des oeuvres de Goya (à la chandelle, pour le réalisme :pinocchio: ).

Sérieusement, je suis nul en peinture, ça se voit. :? Surtout quand je peinture mon appart. Mais bon, je connais bien les impressionnistes. Ma Compagne, :harpe: par contre, est une grande connaisseuse de tous les arts d'outrejadis, alors je lui demanderai des conseils.

Je trouvais tellement que ça ressemblait aux illustration de «Paradise Lost»... mais vu en plus gros, sur le lien fourni, ça change tout. Je deviens peut-être presbyte, en autant que ça ne me rapproche pas du presbytère ça va aller. Anyway, ma blonde m'appelle, j'y vais.

Merci de m'avoir instruit! :incline:

Doc. :mefiance:

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#17

Message par Cartaphilus » 08 oct. 2008, 20:27

Hello , Dr Giggles, vous dites :
Beaucoup trop d'éloges pour ma modeste personne :oops: ; je suis pas sûr de les mériter.
Dr Giggles a écrit :Malheureusement, je ne trouve plus le cilice de mon grand-père, alors je ne peux pas m'autoflageller.
Est-il permis au mécréant que je suis de préciser que la discipline est plus adaptée pour l'auto-flagellation ?
A défaut d'en avoir l'usage, Tartuffe en faisait grand étalage.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

Dr Giggles
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#18

Message par Dr Giggles » 09 oct. 2008, 01:07

Bonjour/Bonsoir/Bonne nuit, :dizzy:

Jean-François
:

Ah, de très intéressants points, mon cher JF!
Faudrait quand même pas généraliser à outrance, il y a des religieux bons et doux (enfin, pas plus mauvais que la moyenne). (Il y a même des religieux très fréquentables, ceux qui tiennent la religion pour une affaire éminemment privée, voire de l'ordre de la dispute de couple - entre dieu et eux.) D'accord, dans ce dernier cas, faut pas qu'ils suivent trop leurs textes sacrés.
Généraliser à outrance, moâ? :lol: Allons, les procédés littéraires - dans lesquels j'ose parfois, par nécessité sociale, inclure la démagogie :lol: - , le sens de la figure de style, ce n'est pas ma seconde nature, mais ma nature, point... J'aime ça, quoi. Depuis que je fais ainsi, j'obtiens enfin un débat. Les remarques mesurées ne m'attiraient jamais de réponse. L'utilitaire d'abord...

Dîtes qu'il fait soleil. Vous n'obtiendrez que des réponses distraites, des automatismes. Dites que l'étoile de merde vous les casse avec ses micro-ondes et que vous préféreriez de loin un bon Déluge avec 6 mètres d'eau, vous obtiendrez probablement une réaction. La tactique politique n'a pas été inventée pour rien :mdr:

J'ai effectivement connu de ces "religieux bons et doux". Claude, un chef-d'oeuvre d'acception de la différence et de respect des autres visions du monde, André, un intimiste pour qui Dieu est une affaire personnelle qui se dégrade et se corrompt quand on la communique, quelques autres - et d'ailleurs, leur grande humanité a fait en sorte qu'un jour, ils sont tous devenus des humanistes athées -. ;)

Sinon, sur une échelle plus planétaire, on peut penser à Gandhi, Martin Luther King, qui d'ailleurs auraient été bien plus efficaces et n'auraient pas ajouté d'énormités à leur sagesse s'ils avaient été athées. Gandhi a fait des merveilles avec ses tactiques non-violentes, mais offrir à ses généraux que les plus performants obtiendraient le "privilège" de faire un lavement au Maître (par l'anus) :grimace: ... j'aurais sûrement trouvé la mesure très désincitative et me serais engagé chez les fantassins anglais (cf son Autobiographie chez PUF). Une telle bonté est peut-être émouvante, après tout, l'on ne présente pas son derrière à n'importe qui, mais bon, j'ai quelques réserves. Il était, d'ailleurs, surtout un excellent tacticien et l'aurait été mieux encore sans ses délires religieux. (Et ne vous méprenez pas sur l'ironie de mon propos, j'admire le personnage, j'ai prononcé deux conférences sur lui, mais bon, tout a ses limites...)

Ensuite, j'ai vérifié un événement curieux, et je serais tout autrement curieux si l'on se décidait à le vérifier en laboratoire : dès que l'on débat de foi avec un croyant "bon et doux", qu'on le questionne sérieusement, l'on découvre que Dr Jeckyll & Mr Hyde n'était pas une oeuvre d'imagination. Leur grande bonté se transforme progressivement en jugements sévères, attaques personnelles, condamnation unilatérale. C'est un phénomène assez intéressant, tout au moins, dans la localité où je l'ai vu se manifester (quelques petits coins du Québec). Cette observation n'a bien sûr aucune valeur scientifique, c'est pour la curiosité de la chose.

L'Église elle-même, dans sa volonté "d'ouverture, de tolérance et d'amour" comme le disait Jean-Paul II, n'a jamais hésité à condamner avec mille injures des oeuvres pourtant d'imagination, romans et films, qui ne font pas son affaire, encore, aujourd'hui. Et mes amis croyants bons et doux n'hésitent pas à approuver cet index.

Ils sont bien gentils, et maintenant, faisons un jeu, donnons-leur le pouvoir et voyons comment se manifeste cette gentillesse. Il y a certaines... «gentillesses» dont je me passerais volontiers.

Le croyant modéré serait, à mon avis, un fanatique latent.

Ceci dit, je peux me tromper, puisque ce ne sont que des observations basées sur l'expérience personnelle, l'histoire politique et sociale, la psychologie sociale et les annales judiciaires. Moi, ce que je voudrais voir, c'est quelqu'observation dans le style des expériences de Milgram, disons, un groupe de croyants modérés, un groupe de croyants fanatiques, un groupe d'athées, des témoins, des observateurs et des analystes, puis, lancer une expérience clinique de provocation idéologique, observer les réactions de chacun des groupes. J'aimerais beaucoup voir les résultats d'une telle expérience, et de constater les changements que cette expérience aura eu sur les sujets, disons, 15 ans plus tard.

L'examen des forums sceptiques et croyants, dans leurs confrontations, est déjà une observation fascinante. Il faudrait créer une grille de facteurs à noter, remplir la grille et soumettre le tout à l'analyse.

J'accepterais avec un enthousiasme tout intellectuel - car tout me passionne - les résultats d'un tel boulot, qui d'après mes recherches intensives, ne semble pas avoir été conçu (sinon trop partiellement). Mais parie-t-on un voyage aux Fidji qu'une telle expérience serait désapprouvée par les autorités religieuses?

Comme je n'ai pas les moyens de parier un voyage aux Fidji, mon éthique m'oblige à vous en faire part. Disons, je parie une tablette de chocolat contre un voyage aux Fidji. :mrgreen:

Là-dessus, comme je le disais dans mon autre texte, je voterais contre toute loi qui viserait à enfermer les croyants dans des camps de rééducation ou qui brimerait leurs droits humains, dans la mesure ou ils peuvent également respecter nos droits et ne pas s'élever en danger social. On ne peut brimer un groupe social, mais on peut réprimer un facteur de danger réel.

Un revolver brandi devant notre visage, par exemple. Chargée (l'arme, pas le visage.."). On ne peut enfermer quelqu'un qui aime les armes et fait du tir aux pigeons d'argile; mais j'espère bien que la loi se donne le droit d'être en désaccord avec l'action de décharger ces armes sur un visage candide.

Lorsque l'Église, qui a beaucoup d'influence auprès de beaucoup de gens, insiste pour parler des dangers et du diabolisme de Harry Potter, et qui espère que les foules n'iront pas voir le film, l'impact auprès des enfants et des familles doit être considéré, car si on lui donnait du pouvoir politique, ce genre d'énoncé nous démontre que sitôt ce pouvoir récupéré, l'Église, pourtant considérée aujourd'hui comme modérée, ferait ce qu'elle a toujours fait : empêcher d'éclore des oeuvres artistiques, des découvertes scientifiques, bloquer la libre pensée et la libre création. En observant ce comportement, j'ose bien me dire, tout au moins à moi seul (ne le répétez pas, chut!), que l'approche modérée n'est qu'un fanatisme latent qui attend l'occasion de pouvoir opprimer à nouveau.

Mes propres conversations avec mes amis croyants modérés, tournent de cette façon; dans toute leur modération, leurs oeilles devenues rouges, leur sourire figé, leur tolérance qui se sent "obligée" m'explique avec beaucoup de bonté et de douceur à quel point je suis un imbécile de ne pas être croyant, un traître vu que je fus des leurs, et un attardé mental de ne pas être rendu à leur niveau. Cette douceur cotonneuse, c'est vrai, elle existe, je dois vous le concéder, elle est charmante. :mrgreen:

Ceci posé, en ce qui regarde le texte anglais... Tout d'abord, merci pour la référence. Ensuite, je comprends parfaitement l'anglais parlé, je ne le parle pas du tout, et je le lis très laborieusement. Aussi, je vais demander à ma Comagne :harpe: qui est bilingue pratiquement de naissance, de m'aider à le comprendre.

Pour le chandail-crevette, je vais voir si ça peut se faire :a2: J'en veux un aussi. Pour le porter sur une plage des Fidji, par exemple.

Tout ceci posé, je ne remets évidemment pas en question la pertinence de vos points et je sais que je nage en eaux troubles. C'est pour le plaisir de la chose. :a2:

Cartaphilus:

Je m'incline devant la discipline! En effet, voilà plus pertinent objet. Je n'en ai vu un que lors d'un spectacle de Rammstein (dont mes oreilles tardent à guérir). C'était «Rosenrot», d'ailleurs.

Je suis revenu à Debussy depuis, sauf les jours de tempête, où il faut crier plus fort que le voisin et ses enfants (que j'ai d'ailleurs surnommés Décibel avec ses Moires - aucun lien de parenté avec Cybelle en son miroir -).
A défaut d'en avoir l'usage, Tartuffe en faisait grand étalage.
Que l'on soit peinard ou bien plus malléable, l'on nage en toutes choses de façon fort semblable ;)

À la prochaine les copains!
Doc G. :mefiance:

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#19

Message par Jiti-way » 27 oct. 2008, 18:06

Dr Giggles a écrit :Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

Ne pas confondre intégrisme laïque et intégrisme athée, ce dernier étant en fin de compte le négatif de l'intégrisme religieux.
Un intégriste laïque, a supposer que cela existe car ça me semble un peu absurde comme notion(la laïcité étant un contre-pouvoir à l'intégrisme ou au favoritisme d'un système religieux justement), serait un personnage ayant un rôle politique à assumer en accord avec des principes essentiels et humanistes d'une république, et qui ne pourrait pas se permettre de favoriser un culte plutôt qu'un autre dans les lois. Ainsi l'intégriste laïque n'est en fin de compte qu'un homme (ou femme) politique, ou même n'importe quel citoyen, qui respecte les fondamentaux démocratiques et républicains et les protèges pour son propre interêt.
L'intégriste laïque ne lutte pas contre la Religion (si tu penses que Religion et laïcité sont opposées), il lutte pour leur coexistence sur un même pied d'égalité au regard de la Loi. L'athée intégriste, lui, peut lutter contre la Religion.
La laïcité est un consensus juridique et culturel mais pas l'athéisme qui ne concerne que la sphère privée.
☼ "Pour expliquer un brin de paille, il faut démonter tout l'Univers" ☼ (Remy de Gourmont)

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#20

Message par Cartaphilus » 27 oct. 2008, 19:35

Jiti-way a écrit :L'intégriste laïque ne lutte pas contre la Religion (si tu penses que Religion et laïcité sont opposées), il lutte pour leur coexistence sur un même pied d'égalité au regard de la Loi.
Voulez-vous dire que toutes les religions doivent être également traitées au regard de la loi laïque, ou qu'il faut placer sur un "même pied d'égalité au regard de la loi" religion et laïcité ?

Dans le second cas, et au risque de passer pour un "intégriste laïc", je soutiens la primauté de la loi laïque sur tout autre commandement, imposés par le dogme d'une religion, d'une secte ou de tout mouvement censé détenir la "Vérité".

"Écrasons l'infâme", dit Voltaire ; était-il un intégriste laïc ?
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#21

Message par BeetleJuice » 27 oct. 2008, 20:45

A mon avis, c'est la première interprétation, vu que la seconde est un non-sens et est parfaitement impossible.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#22

Message par Cartaphilus » 28 oct. 2008, 13:15

BeetleJuice a écrit :A mon avis, c'est la première interprétation, vu que la seconde est un non-sens et est parfaitement impossible.
Sans doute, mais la phrase est équivoque ; il est évident que mettre sur un "même pied d'égalité au regard de la loi" religion et laïcité est un non-sens.

Malheureusement, tout le monde ne semble avoir une aussi claire vision de la prééminence de la laïcité :
"Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur..." [*]
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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#23

Message par BeetleJuice » 28 oct. 2008, 13:23

Pfff, ça me déprime rien que d'entendre cet abruti ouvrir la bouche...même le fait de ne pas avoir voté pour lui ne réussit pas à me consoler de le savoir président.

Le fond du fond du pire du pire, je coirs, c'est quand il a inventé le principe de laïcité positive. On a atteint le point zéro de l'intelligence avec un non-sens pareil. Déjà que discrimination positive c'était un mot stupide et une idée anti-républicaine, mais alors là, c'est quasiment la mort de l'idéal laïque s'il met en pratique son concept foireux.

Je sens que je vais immigrer sur Mars à force de voir que la bêtise se propage plus vite que le SIDA de nos jours.
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(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#24

Message par Cartaphilus » 28 oct. 2008, 16:13

BeetleJuice a écrit :Le fond du fond du pire du pire, je coirs, c'est quand il a inventé le principe de laïcité positive.
J'ai écrit plus haut ce que je pensais de la de "laïcité positive".

C'est un concept fumeux, partagé plus ou moins par d'autres politiques, de différentes tendances, faisant ami-ami avec les religieux de tout poil (!), désirant reviser la loi de 1905.

Pour le reste de votre message, il semblerait que nous ayons quelques points communs. :mrgreen:
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Existe-t-il vraiment un intégrisme laïque?

#25

Message par BeetleJuice » 28 oct. 2008, 16:19

Un autre adepte de l'émigration martienne :mrgreen: ?
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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