Jean-François a écrit :Si je privilégie la thèse mystique parce que je trouve qu'elle tient mieux face au rasoir d'Ockam: il en existe des version bien étayée (celle de Doherty, entre autres) et ne demande pas d'inventer un Jésus historique dont on ne connait rien sinon au travers d'un texte douteux*
C'est biaisé comme raisonnement ça. Que ce soit la thèse du mythe ou celle de l'historicité de Jésus, les deux servent à répondre à la question: y a-t-il eu un personnage servant de modèle au Jésus biblique?
Il n'y a pas a inventer un Jésus historique pour répondre oui, l'analyse des textes suffit, surtout que dans le cas d'une thèse du mythe, il faut aussi postuler le mythe d'origine (à savoir le récit mithridaïque qui est avancé dans la thèse de Doherty, si je me souviens bien, et dont on n'a pas plus de trace que pour le Jésus historique.)
Un point partout je dirais.
dont il n'existe aucune trace
Si, il en reste des traces, le tout est de savoir si ces traces indiquent un mythe ou pas. Le débat n'est pas complètement tranché mais penche en faveur de l'historique pour le moment, en l'absence de nouvelles analyses pertinentes et de nouveaux faits.
vous ne pouvez pas me prouver que Jésus n'a pas existé, donc j'ai raison
Pas du tout. Les historiens ont beau ne pas être des scientifiques au même titre que les biologistes ou les physiciens, ils n'en ont pas moins des méthodes de travail visant à garantir un minimum de subjectivité et de sophisme de ce type.
S'il n'y avait effectivement rien permettant de dire qu'il s'agit de quelqu'un qui a existé, les historiens diraient qu'ils ne savent pas.
J'ai l'impression que vous prenez la thèse mythiste comme une thèse par défaut, à savoir que si rien n'indique que Jésus ait existé, c'est que c'est un mythe, mais c'est un raisonnement qui ne se tient pas en science humaine. Le mythe est autant un fait historique que l'existence du personnage et en l'absence de donnée il faudrait dire que l'on ne sait pas, parce que le mythe répond lui aussi à un besoin de preuve correspondant à ce qui fait un mythe à cette époque. Or, l'originalité des textes c'est justement que ça ne correspond pas à un mythe tel que c'est écrit, d'où le problème.
sinon au travers d'un texte douteux*.
C'est pourtant ce même texte douteux qui sert à établir la figure du Jésus mythique dans les thèse du même non.
Ce qui m'amène à abonder dans le sens de l'improbabilité de la mythisation ex-nihilo du gourou Yeshou Ben Pantera dit Jésus de Nazareth. Contrairement à ce qui est dit précédement, je pense plus simple la création du mythe à partir d'un personnage de chair et d'os dont on a enjoliver, voire transformé le destin pour mieux de faire correspondre à l'idée qu'on se faisait du leader juif de l'époque.
Il n'y a pas que ça, il y a surtout que la création d'un personnage mythologique dans l'antiquité répond à un ensemble de critère précis que ne réunit pas le personnage de Jésus. Un héros antique est le plus souvent une représentation d'un aspect de l'identité que ce donne la société qui le crée. Or, Jésus ne correspond pas vraiment à cet archétype, surtout si l'on imagine qu'il a été une création juive, alors même que la plupart des juifs n'aimait pas les messie auto proclamé.
La reprise de l'idée de messie pour la figure de Jésus laisse aussi planer un gros doute sur son invention, puisqu'il est très difficilement pensable que des juifs aient inventé de toute pièce un messie.
Dans une religion polythéiste, la thèse mythiste aurait été valable, mais pas dans la religion juive et surtout pas avec la création ex nihilo d'un messie.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)