Vous voulez dire que par défaut on se dit que Hercule-fils-de-Zeus a existé et on cherche à identifier dans les textes (et autres artefacts) ce qui soutient l'existence d'Hercule? Si oui, je vais perdre une certaine estime "des historiens"
Non, on ne se dit rien. Il n'y a pas d'hypothèse par défaut dans la mesure où l'histoire ne cherche pas à montrer l'existence de quelque chose, mais à comprendre comment ce quelque chose est arrivé et ce qu'il a produit ensuite.
Ni la thèse mythiste, ni la thèse historique ne sont des hypothèses par défaut, chacune à la même valeur et doit reposer sur des preuves. L'absence de preuve de l'une ne prouve ni ne renforce l'autre, au même titre que l'absence de preuve dans le créationnisme ne prouve pas l'évolution ou que, l'absence de preuve dans le géocentrisme ne prouve pas l'héliocentrisme.
Face à la figure de Héraklès fils de Zeus, l'historien se demande: est-ce qu'il a existé?
A partir de là, 4 options sont possible:
-on n'en sait rien faute de matière
-c'est un mythe ou une invention romanesque et l'on a des traces de cette invention et le récit correspond à la structure d'un mythe.
-ce n'est pas un mythe et l'on a des traces de ça.
-c'est un personnage réel et l'on en a des trace.
Le "15" reposant principalement sur la tradition chrétienne.
Mais la tradition chrétienne a aussi de la valeur. Vous semblez ôté, par exemple, toute valeur aux évangiles, mais elles en ont en réalité et sont une source comme une autre. Certes, ce ne sont pas des sources fiables, mais l'essentiel du travail préalable à l'hypothèse consiste justement à savoir faire la critique de la source. La thèse mythiste aussi s'en sert comme référence importante. Pourquoi leur analyse aurait-elle de la valeur uniquement pour appuyer l'idée d'un mythe et pas pour appuyer celle d'un Jésus historique?
L'idée d'une invention d'un messie du jour au lendemain est sans doute impossible. Mais une vision "évolutive" (transformations lentes mais additives sur la durée) n'est pas impossible: les idées évoluent et se transforment, surtout dans les milieu plutôt fermés/isolés/sectaires. Et, c'était d'autant plus facile d'être isolé il y a 2000 ans, avant la popularisation de l'écriture (et internet

). Doherty défend - avec des arguments - justement que l'idée de "jésus-incarné" a été développée dans un groupe isolé.
C'est faire abstraction d'une partie de l'histoire du christianisme. Le christianisme a d'abord été une secte juive, et la construction d'une figure messianique est antérieure à son ouverture aux non juifs. Or, la création d'une figure messianique (donc potentiellement d'une divinité parallèle) dans une secte juive est difficilement possible. Si le caractère messianique de Jésus avait été développé après l'ouverture et après sa diffusion dans l'orient, j'aurais été d'accord, mais pas là. D'autant que l'assimilation du caractère messianique à la figure de Jésus, si elle est faite après coup relève d'avantage de l'accroche d'un caractère à un personnage existant que d'une création. Cela relève d'avantage d'une déification progressive et de la création d'une "légende doré" d'un personnage ayant existé que d'un ajout à un mythe, qui prendrait plus de temps.
Il y a aussi le fait que les histoires soit datés, choses très inhabituelle pour un récit religieux mythique.
L'idée d'offrir à boire du sang, même de manière métaphorique, par exemple.
L'idée de boire du sang est en effet étrange, mais la libation en tant que tel n'est pas bizarre. Il faudrait que je vérifie jusqu'à quand les Juif ont fait des sacrifices, auquel cas, ça ne serait pas si bizarre que ça (on peut y voir un mélange entre sacrifice sanglant et libation, dans la mesure où les chrétiens le voit à la fois prophète et dieu.)
Cela dit, je penche pour une création postérieur vu, effectivement l'étrangeté de la scène si elle s'était produite. Ca renforce en effet la thèse mythiste sur ce point, mais ça peut aussi s'expliquer par la déification progressive de Jésus (historique ou non) et donc la reprise de principe qui, eux, appartiennent à la mythologie.
C'est tout le problème des évangiles d'ailleurs, à savoir que certains passages apparaissent clairement relever de la mythologie et de la symbolique qu'elle porte, mais souvent, ils sont imbriqué dans des passages qui ne le sont pas. (le fait que la scène se passe à un moment déterminé dans le temps et surtout dans le siècle étant très bizarre pour un texte mythique...)
Je vous propose d'ajourner le débat, histoire de me laisser le temps de me renseigner. Je cites de mémoires les arguments mais n'étant pas spécialement passionné par cette question j'ai besoin d'information. Si ça vous interresse de reprendre, je vous propose de le faire dans un autre topic prévu à cet effet et je me laisse jusqu'à samedi pour lire un peu sur mon temps libre.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)