Salut Sceptigo,
Sceptigo a écrit :En fait, ta position est l'average utilitarianism dont j'avais parlé plus tôt dans la discussion. Ça consiste à additionner les bonheurs et à les diviser par le nombre d'individus.
En effet, ça revient pas mal à la même chose!
Sceptigo a écrit :Tu parles ensuite des groupes qui doivent être traités comme une seul entité. Moi, je verrais plutôt ça comme ça : lorsque des personnes sont en interaction les unes avec les autres, une souffrance qui affecte un individu parmi le groupe fait aussi souffrir les autres membres du groupe. Donc, si une personne se fait couper une jambe, ça fait aussi souffrir les autres membres du groupe qui doivent par exemple faire des efforts pour aider la personnes handicapée....
Pour répondre à ta question
ci-dessous, moi je considère que les conséquences représentent ce que tu expliques
ci-dessus.
Encore une fois, c'est du pareil au même seulement nous n'employons tout à fait les mêmes termes, ce qui n'est
pas très grave pour ce sujet (mais je vais préciser plus bas)
Sceptigo a écrit :Ensuite, tu parles des "conséquences". De quelles conséquences parles-tu?
Pour le reste que je ne cite pas, je percois encore que nous somme d'accord.
Sceptigo a écrit :Je pense que les seules conséquences qui importent lorsque vient le temps de choisir l'action à faire, ce sont les conséquences sur le bonheur.
Je comprends ce que tu veux dire mais je ne suis pas d'accord que se sont
les seules qui importent. Moi je suis porté
à préférer plus de précision et de discernement. Effectivement, « les conséquences sur le "bonheur" » peuvent faire partie de
l'équation, mais il y a d'autres cas où le mot bonheur ne serait pas le plus approprié. bref pour moi il n'est pas le seul qui soit important.
Si on prend p. ex. le cas d'un groupe interactionnel de 20 soldats en mission dans la jungle, décider de retirer un « gros avantage »
à un seul ou des « moyens avantages » à 15 soldats du groupe ne concerne pas nécessairement ou précisément la notion de
bonheur, mais plutôt le degré d'opérabilité ou de fonctionnalité du groupe en tant qu'entité. C'est pour cela que je préfère parler de
conséquences (avantageuse ou désavantageuse).
C'est pour cela que lorsqu'un groupe dont la présence de tous les membres à une incidence sur tous les autres (comme ton
exemple : « ...faire des efforts pour aider la/les personne(s) handicapée(s)»), je considère que la décision doit être mesuré
en fonction des conséquences (toi tu utilises bonheur). La différence est que « mes » conséquences incluent nécessairement
« ta » notion de bonheur, mais
sans toutefois être exclusive.
Bien sûr, pour mon exemple du groupe de soldat, on pourra toujours dire que de toute façon
leurs bonheurs est que le groupe soit le plus opérationnel possible et atteigne son but, mais ce serait une mauvaise extension.
(sinon tant qu'à faire on pourrait relier absolument tout à la notion de bonheur)
Ce dont je suis pointilleux s'applique en fait aux relations catégorielles d'inclusions.
«
Pour bien raisonné, il est nécessaire (selon Piaget 1959) de comprendre la catégorisation et les relations catégorielles, notamment
l'inclusion. Cette capacité, par exemple, à différencier deux catégories d'animaux comme les chiens et les chats, au sein d'une
catégorie supérieure (par exemple, les animaux).» (La formulation est de moi, je ne me souviens plus de la citation exacte.)
(Si ça t'intéresse, j'ai trouvé ceci :
Développement des processus de catégorisation et conceptualisation des relations catégorielles)
Donc pour moi, il est nécessaire de discerner que « bonheur » fait partie, comme plusieurs autres choses, de la catégorie des
conséquences lorsqu'on « ampute » ou retire quelque chose à quelqu'un ou un groupe.
Par conséquent, je considère que ce qui doit être précisément pris en compte lors de notre décision, lors d'un choix entre
« plusieurs petits
X » ou « un grand
X » doit être la « catégorie des conséquences » et non la « sous-catégorie du bonheur »
qui, de toute façon
est incluse dans la première.
Pourquoi prendre la peine de bien discerner cette notion d'inclusion entre concepts?
Parce que les conséquences n'ont pas forcement toutes un rapport direct avec la notion du bonheur. Si p. ex. certaines
conséquences impliquent la dépense d'argent, mais que les gens en ont largement les moyens de payer, la conséquence de
devoir débourser de l'argent n'entraine pas directement de la souffrance ou un sentiment malheureux, mais n'en est pas moins
non-souhaitable pour autant!
C'est pour cela que je prétends que le choix doit prendre en considération l'ensemble des conséquences dans un groupe et non
pas seulement l'une d'elles qui est, effectivement, la notion de bonheur.
Sceptigo a écrit :1- Comparons un gros bonheur avec plusieurs petits. Tu dois choisir entre créer un énorme bonheur à une seule personne ou créer un petit bonheur à plusieurs millions de personnes. Laquelle des deux alternatives ton éthique te dit-elle de choisir?
Malheureusement, puisque « la chose » est plutôt vague, il m'est difficile de juger des conséquences qu'entrainerait l'une par rapport
à l'autre. Si les conséquences des « petits bonheurs » sont telles qu'ils n'auront pas vraiment d'incidence dans le cours d'une journée
pour les millions de personne, je choisirais l'autre dans ce cas, mais sans précision, c'est un choix quelque peu à l'aveuglette.
Sceptigo a écrit :2- Tu dois choisir entre donner un sac de bonbons à 50 millions de personnes ou offrir un buffet à une seule personne. On suppose que les 50 millions de personnes ont déjà suffisamment de nourriture et que les sacs de bonbons ne sont que des luxes. Qu’est-ce que ton éthique te dit de choisir?
Bon, là c'est plus précis! Dans ce cas, je considère que la somme des conséquences est plus grande, par rapport à une seule
personne, pour le deuxième choix.
Et je vais pouvoir te donner un exemple précis de ce que j'entends par « conséquence » versus « bonheur »
Les conséquences pour le choix n
o1 sont :
- 1. « Ha super, j'ai des bonbons, miam! » (équivalent à un « petit bonheur » si on veut),
2. un ou deux dollars d'économie dans le compte de banque.
Les conséquences pour le choix n
o2 sont :
- 1. « Ha super un gros buffet chinois à volonté! » (équivalent à un « moyen bonheur » si on veut),
2. Une quinzaine de dollars d'économie dans le compte de banque,
3. La possibilité d'inviter sa blonde ou son enfant (même s'il débourse, c'est déjà moins cher),
4. Pas de souper à préparer (travail),
5. Pas de nourriture consommé dans le frigo,
6. Pas de vaisselle à laver.
Bon c'est sur qu'on peut tout relier au bonheur d'une certaine façon, mais p. ex. le « quinze dollars d'économie » ou
« la nourriture non consommée dans le frigo » ne fait pas nécessairement la différence de bonheur du mec dans sa journée!
C'est en ce sens qu'ils sont des conséquences pour moi, même si certaines peuvent avoir un certain lien avec la notion de bonheur.