Wet VS Dry Skeptics

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Mikaël
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Wet VS Dry Skeptics

#1

Message par Mikaël » 20 mai 2004, 13:28

Extrait de la FAQ de sci.skeptic :

« Skeptics vary on the attitude they take towards a new fringe idea, varying from the "wet" to the "dry". The question of which attitude is better is very much a live issue in the skeptical community. Here is a brief summary of the two extremes:


DRY:
There is no reason to treat these people seriously. Anyone with half an ounce of sense can see that their ideas are completely bogus. Time spent trying to "understand their ideas" and "examine their evidence" beyond that necessary for debunking is wasted time, and life is short. Furthermore, such behaviour lends them respectability. If we take them seriously, so will other people. We must ridicule their ideas so that others will see how silly they are. "One belly laugh is worth a thousand syllogisms" (H.L. Mencken, quoted by Martin Gardner).

WET:
If we lay into these people without giving them a fair hearing then we run two risks:
We might miss someone who is actually right. History contains many examples.
We give them a weapon against us. Ad-hominem attacks and sloppy logic bring us down to their level. If we are truly the rational, scientific people we claim to be then we should ask for their evidence, and then pronounce our considered opinion of it.
The two extremes are perhaps personified by Martin Gardner (dry) and Marcello Truzzi (wet). Note that no particular judgement is attached to these terms. They are just handy labels.

People who read articles by dry skeptics often get the impression that skeptics are as pig-headed as any fundamentalist or stage psychic. I think that this is a valid criticism of some skeptics on the dry end. However, an article which ridicules fringe beliefs may also contain sound logic based on careful investigation. As always, you have to read carefully, distinguish logic from rhetoric, and then make a judgement. »


Qui ici se considère comme plutôt wet ? dry ? entre les deux ? :)

Tout le monde aura compris, j'imagine, que pour ma part je suis un fan inconditionnel du "wet skepticism" :)
La zététique appliquée à elle-même : http://metazet.over-blog.com/
"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)

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de_passage
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#2

Message par de_passage » 01 juin 2004, 18:10

Salut Mickael

je découvre avec pas mal de retard ce post sur wet/dry skeptics. Merci, c'est bien plus clair maintenant !

A la lecture de ces définitions, je ferai deux commentaires, le premier un peu iconoclaste, le second un peu vaniteux :

1) Le "dry skeptic" n'est pas sceptique du tout selon moi, c'est un pseudo-sceptique, si le mot "sceptique" a encore un sens. Le "dry skeptic" est un "disbeliever" comme disent les anglo-saxons (et Truzzi), c'est à dire des croyants "négatifs". Leur attitude, telle que décrite dans l'article que tu cites, n'est pas scientifique, ni rationnelle, ni même juste. Elle consiste à avoir des préjugés, des a prioris inébranlables, non justifiés si ce n'est par "c'est évident que ...", et à un certain prosélytisme agressif visant à ridiculiser ceux qui ne pensent pas pareil (bref, en pratique, on frôle souvent l'ad hominem, sans jamais l'éviter :-)
Or on sait ce qu'il en est des "évidences" et du "bon sens"...Il y a quelques siècles encore il était "évident" que la terre n'était pas rond car sinon les habitants des antipodes tomberaient...
Enfin, la définition même de "debunker" implique la mauvaise foi, ce que je ne puis tolérer : le debunker est prêt à mentir, à inventer n'importe quelle explication, même s'il la sait fausse, pour convaincre les "crédules" que tel phénomène n'est pas mystérieux ou paranormal mais parfaitement ordinaire.

2) Malgré mon apparence de zozo (bin oui quoi, je crois que certains ovnis sont réels et non réductibles à des canulars ou des méprises ! C'est dingue non ?), je me sens plutôt proche des "wet skeptics", notamment sur deux points : la démarche (rationnelle/logique), et la recherche de la contradiction.
Disons que c'est une sorte d'idéal que j'essaie d'atteindre :wink:

Bon, évidemment, tout ça demanderait à être nuancé, on n'est jamais totalement wet ou dry. Par exemple je suis totalement "dry" vis à vis des illuminés de la secte du mandarom et de son gourou priapique, qui prétendait protéger la terre chaque nuit, en détruisant pendant son sommeil des milliards (!) de méchants lémuriens (les cousins des atlantes, pas les animaux) ! Il m'est difficile de m'imaginer prendre le temps de parler sérieusement avec l'un de ces cinglés pour lui démontrer par a+b l'immensité galactique de ces conneries.
Je pense plutôt qu'ils auraient besoin de réconfort, de sécurité sociale (au sens littéral du terme), d'amour (familial, amical, maternel...), voire de soins psys...

A+
"Le meilleur moyen de ne pas trouver de preuves, c'est de ne pas en chercher".
Pierre Guérin, astrophysicien, directeur de recherches au CNRS (décédé en 2000), et ufologue pendant 50 ans.

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Mikaël
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#3

Message par Mikaël » 02 juin 2004, 00:02

Salut Alain,
de_passage a écrit :1) Le "dry skeptic" n'est pas sceptique du tout selon moi, c'est un pseudo-sceptique, si le mot "sceptique" a encore un sens. Le "dry skeptic" est un "disbeliever" comme disent les anglo-saxons (et Truzzi), c'est à dire des croyants "négatifs". Leur attitude, telle que décrite dans l'article que tu cites, n'est pas scientifique, ni rationnelle, ni même juste. Elle consiste à avoir des préjugés, des a prioris inébranlables, non justifiés si ce n'est par "c'est évident que ...", et à un certain prosélytisme agressif visant à ridiculiser ceux qui ne pensent pas pareil (bref, en pratique, on frôle souvent l'ad hominem, sans jamais l'éviter :-)
Or on sait ce qu'il en est des "évidences" et du "bon sens"...Il y a quelques siècles encore il était "évident" que la terre n'était pas rond car sinon les habitants des antipodes tomberaient...
Enfin, la définition même de "debunker" implique la mauvaise foi, ce que je ne puis tolérer : le debunker est prêt à mentir, à inventer n'importe quelle explication, même s'il la sait fausse, pour convaincre les "crédules" que tel phénomène n'est pas mystérieux ou paranormal mais parfaitement ordinaire.

(...)

Par exemple je suis totalement "dry" vis à vis des illuminés de la secte du mandarom et de son gourou priapique, qui prétendait protéger la terre chaque nuit, en détruisant pendant son sommeil des milliards (!) de méchants lémuriens (les cousins des atlantes, pas les animaux) ! Il m'est difficile de m'imaginer prendre le temps de parler sérieusement avec l'un de ces cinglés pour lui démontrer par a+b l'immensité galactique de ces conneries.
Je pense plutôt qu'ils auraient besoin de réconfort, de sécurité sociale (au sens littéral du terme), d'amour (familial, amical, maternel...), voire de soins psys...
Tout le problème c'est qu'on est toujours le "dry skeptic" d'un autre et le zozo d'un autre encore ;)

Il est fort possible que ta position sur les OVNIs, pour certains sceptiques (ou [auto-]proclamés tels...), ne soit guère différente (en degré de zozoterie) de celle des illuminés du mandarom pour toi...

A+
La zététique appliquée à elle-même : http://metazet.over-blog.com/
"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)

zozo
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#4

Message par zozo » 02 juin 2004, 12:22

Miky a écrit :Tout le problème c'est qu'on est toujours le "dry skeptic" d'un autre et le zozo d'un autre encore ;-)
La preuve par neuf, certains sont considérés comme sceptique sur le forum qui réunit la plus grande concentration francophone de religieux de la soucoupe et autres produits dérivés (oui, celui-là même où une petite fenêtre pop-up demande au zozo combien il serait-il possible de lui soutirer quand le journal de l'ufologie paraitra en kiosque... :lol:); beaucoup moins (sceptique) sur d'autres.

Comme dit le proverbe: au royaume des zozos, le zoze est roi. Toutefois quand ça s'y frotte aux réalités...
Dernière modification par zozo le 02 juin 2004, 12:56, modifié 1 fois.

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de_passage
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#5

Message par de_passage » 02 juin 2004, 12:22

Salut Micky

certes, j'approuve, on est toujours le zeze ou le zozo de quelqu'un.
Ca me rappelle (aucun rapport avec la choucroute) les malentendus fréquents générés par le mot "technique". On est toujours le "technicien" de quelqu'un. Quand le 1er ministre a défini une stratégie il confie les détails "techniques" au ministre ad hoc. Après s'être approprié les aspects "stratégiques" du dit projet, celui ci confie la réalisation "technique" à son chef de cabinet ou tel directeur de son administration centrale. Qui lui même ... ad lib jusqu'au niveau du fonctionnaire subalterne, Cadre catégorie A au mieux, qui lui va devoir faire le truc.
Dans mon métier (systèmes d'information) c'est pareil, on est toujours le "technique" ou le "fonctionnel" de quelqu'un.

Fin de la digression.

En revanche je ne suis pas d'accord avec la fin de ton post, qui pousse ce relativisme à son extreme.
La démarche "dry skeptic" décrite, est clairement, sans ambiguité, injustifiée, non rationnelle et autoritaire (mais je n'ai pas dit zozo). Elle présuppose que certaines hypothèses ou théories, sont fausses et ridicules à la fois. C'est un postulat de départ non justifié et totalement subjectif.

Bien entendu, croire en l'existence de dragons roses à pois verts est ridicule et erroné. Tout comme croire au Mandarom et aux attaques nocturnes de milliards de Lémuriens.
La différence c'est qu'aucun scientifique ne croit et ne professe sa croyance aux dragons roses à pois verts. Aucune observation sérieuse (hors cas éthyliques ou de folie patente) n'a jamais été rapporté de ces sympathiques bestioles.
Alors que dans le cas du "paranormal", il y a à la fois observation/allégations persistantes au cours des temps (vraies ou fausses c'est un autre débat), et soutien public de "personnalités" (scientifiques, écrivains, ingénieurs, pilotes, ....), études officielles gouvernementales ou privés ayant couté des M$ depuis 50 ans, etc. Quel gourou de secte, voyante/astrologue ou dragon rose peut en dire autant ?

On ne peut pas tout relativiser, tout mettre au même plan, l'affiliation béate à une secte idiote comme le Mandarom, et les 50 ans d'étude scientifique des OVNIS par le regretté Pierre Guérin, astronome au CNRS !

En revanche, que cela soit perçu comme tel par certains sceptiques (minoritaires j'ose l'espérer), ça j'en suis certain ! Il n'y a qu'à voir certaines déclarations péremptoires (et lamentables) de A. Brahic ou G. CHarpak sur les ovnis ! Avec tout le respect que j'ai pour eux, le jour où ils ont dit ça, ils ont dit une belle grosse connerie, et auraient mieux fait de tourner leur langue 7 fois dans leur bouche (je te retrouverai les citations, mais ça allait en gros dans ton sens : étudier les ovnis est aussi insensé que de croire aux susdits dragons roses à pois verts).
Cette vision caricaturale des choses, manichéenne, binaire, est d'ailleurs je trouve assez symptomatique de certains "ultras" sceptiques, et c'est un des symptomes je pense de ce que j'ai déjà appelé plusieurs fois ici le "blocage mental", qui avait tant fait hurler José K. L'expression est certainement maladroite ou ambigue. Mais c'est l'idée.

Bref, d'accord pour relativiser les mots sceptiques/croyants, zeze/zozo. Mais pas au point d'en oublier son bon sens et sacrifier quelques garde-fous évidents. Il faut essayer de "hiérarchiser" un peu le spectre de la zeze/zozoterie, allant du dry/wet skeptic à l'allumé frappadingue. J'espère être entre les deux, voire même assez loin du frappadingue. :wink:

Il faut être conscient que l'on est toujours un peu subjectif dans nos raisonnements. Personne n'est objectif à 100%, quel que soit le sujet (les fameux "biais" socio-psycho-culturels de JF). Pas mal d'ufologues "sérieux" en sont conscients, et savent qu'ils sont parfois un peu zozos. Mais j'ai parfois l'impression que de l'autre coté, les "sceptiques" pensent être 100% zezes, et 100% objectifs.

Me trompes-je ?

Alain
"Le meilleur moyen de ne pas trouver de preuves, c'est de ne pas en chercher".
Pierre Guérin, astrophysicien, directeur de recherches au CNRS (décédé en 2000), et ufologue pendant 50 ans.

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