Tu as invoqué Laplace quand j'ai critiqué ta définition du verbe déterminer commeFeel O'Zof a écrit :Je ne sais pas quelle est la définition du déterminisme que tu crois que j'ai, mais c'est la même que celle que tu dis être de la science.
Or le déterminisme implique plus que causé par, mais causé exactement / précisément /quantitativement par.Feel O'Zof a écrit :je veux vraiment dire "déterminé" au sens de "causé par", que ce soit ou non calculable
Si on regarde un peu l'historique de ce terme, on se rend compte qu'à la base il décrivait une notion théologique selon laquelle la providence avait tout reglé. Plus tard c'est devenu un système selon lequel les phénomènes se produisent fatalement par un enchaînement nécessaire de causes et d'effets.
En science, on parle de déterminisme quand on peut calculer avec précision l'évolution de toutes les coordonnées observables d'un système. Cela implique de connaître ou pouvoir théoriquement connaître toutes les variables au temps initial du début de la prévision.
Qui prétend que la physique quantique marque la fin du déterminisme ?Feel O'Zof a écrit :Pas du tout. C'est simplement que je n'ai pas encore compris pourquoi l'on prétendait que la physique quantique marquait la fin du déterminisme... Comment peut-on être sûrs et certains qu'il n'y a pas simplement des facteurs qui nous échappent encore?Zwielicht a écrit :Mais comment on peut étendre "logiquement" ce que nous apprend la science et arriver avec des résultats incompatibles à ce que la science rapporte ? Est-ce que pour toi la physique s'est arrêtée au 18e siècle ?
D'abord ce n'est pas que la quantique qui "pose" problème. La science pour l'instant fait intervenir des types de matière et d'énergie exotiques, jamais détectées ou observées, dont on ignore les propriétés. Faire l'hypothèse qu'une fois ces trucs découverts, ils se comporteront exactement comme la matière ordinaire, est quelque chose à mon avis d'assez précaire.
Pour la quantique; les effets quantiques ont été importants dans les instants qui ont suivi le Big Bang. La physique pour l'instant n'a pas de solution déterministe une fois parvenu à l'échelle quantique et doit s'en remettre à des lois probabilistes. Des considérations émanant de la quantique elle-même suggèrent que : s'il y a des variables cachées déterministes, on ne pourra probablement jamais les détecter donc en discuter est une perte de temps et d'autres considérations suggèrent qu'il ne peut y avoir de variables cachées locales. Ceux qui élaborent des interprétations alternatives déterministes à la mécanique quantique doivent sacrifier un concept comme la localité ou même l'unicité de l'univers. C'est ainsi depuis ~80 ans.
Je ne dis pas que c'est la "fin de l'histoire". Comme je disais plus tôt à Nikopol, il y a une différence entre (1) soupçonner qu'il y a autre chose derrière ce probabilisme (tout en se renseignant) et (2) être convaincu qu'il y en a (au point de dire que c'est simplement "logique") et que ce n'est qu'une question de temps avant de le découvrir. Il n'y a rien de mal à dire (2), mais à moins de travailler soi-même sur la question (scientifiquement), on ne peut pas dire que ce point de vue est une extension logique de la science.
(edit en rouge)