Nuance, vous semblez avoir une identité qui se confond avec les grands évènements de votre pays (le mien aussi, mais je n'ai jamais vraiment eu la fibre nationale française, même si j'en défends certains principes, par conformisme culturel). Or, un évènement n'est qu'un évènement, qui n'existerait pas sans la période qui le précède et celle qui la suit.Ildefonse a écrit :Contrairement à Nemrod, j'ai une identité qui se confond avec l'histoire de mon pays, et j'ai pris acte que chaque changement majeur s'est fait sinon dans le sang, du moins les larmes
La révolution, par exemple, c'est faite dans le sang, mais n'aurait pas exister sans 2 siècles d'évolution culturelle, ni sans 1 millénaire de construction étatique, ni sans 2 millénaire de construction légale, ni sans 2500 ans de philosophie.....
Le changement se construit sur le temps court, moyen et long selon les composante à considéré et on ne peut pas résumer celui-ci à l'évènement qui crée la rupture au final d'un période, quand bien même cet évènement serait sanglant, destructeur et présent dans la conscience collective.
C'est un peu pour ça que je qualifie vos dernières réflexions de simplistes, justement parce que vous résumer un peu l'histoire de France à ces grands moments et avec pour seule trame sur le long terme, le catholicisme, parce que ça sert votre propos. Et vous faites la même chose en face, en considérant pour les population musulmane,, uniquement l'évènement de la migration et la seule trame islamique vu de loin en toile de fond (parce que la version que vous donnez est pas mal éloigné de la réalité, en particulier sur le lien entre religion et Etat, qui est très différent au Maroc, en Algérie, au Mali, en Turquie et autre, alors que vous définissez abruptement que musulman=loi du coran au dessus de tous et au coeur de l'Etat)
C'est manquer sérieusement de nuance et raisonner en terme de classe et de groupe, plutôt qu'en terme d'intérêt individuel et commun (bref, c'est à la limite entre la pratique de l'histoire classique évènementielle et la sociologie marxiste, et on en est un peu revenu depuis.)
A mon sens, le problème est bien plus profond et complexe que le simple choc des civilisation prophétisé par Huntington et un peu trop largement entré dans les mœurs à mon sens (au point d'influencer les perceptions et du coup, d'amener ceux qui veulent l'éviter à l'encourager malgré eux...)
La religion est un des lobbys les plus puissant du monde et cela dans tous les Etats. La France a un Etat laïc et a réussit, progressivement à laïcisé sa culture (au point d'avoir une des plus grande proportion d'agnostique et d'athée d'Europe) mais ça ne veut pas dire que les religions y ont perdue tout moyen d'action. Malheureusement, les gouvernants sont obligé de composer avec un certain nombre de lobbys s'ils veulent gouverner et donc l'Eglise catholique, les associations juives, les associations musulmanes ont des moyens de pression. On n'empêche pas les gens d'être crédule avec des lois, malheureusement, même si ça y contribue quand même.Pardalis a écrit :Mais si la laïcité est inscrite dans la loi, comme règle absolue, alors même les plus fondamentalistes ont beau essayer, ils ne peuvent pas rien faire qui puisse change la société, non?
C'est d'ailleurs tout le problème et je le précisais plus haut. En tant que tel, le problème est plus identitaire que religieux, à l'origine. Sauf que, comme dans tous problème identitaire, la population qui le traverse est sujette à se retourner vers ce qu'elle a de plus radicale comme éléments d'identité, afin de l'affirmer à ceux qui la rejette. Dans le cas de certain, c'est un replis sur le patriotisme le plus xénophobe à l'égard de sa région, de sa commune, de son quartier, dans d'autre cas, c'est un replis sur la religion, qui est aussi une composante d'identité. Les intégristes, qui malheureusement, sont aussi fanatiques que doué pour sentir ceux qui pourront les écouter et les croire, ont juste vu de la lumière et sont entrés.Ildefonse a écrit :Et leur but premier n'est pas de changer la société. C'est d'abord de garder la population musulmane à l'écart du reste de la population. C'est le concept de la ghettoisation (pas très français ce mot là). Certains représentant officiels de la communauté musulmane ont même demandé l'application de la charia en France sur les litiges familiaux et matrimoniaux. Evidemment, là, ça a été refusé. Mais, le fait de l'avoir demandé montre bien où nous en sommes.