Bonsoir
Il m'a fallu quelques jours d'attente pour accepter le fait de m'être fait berné des promesses de Didier Geslain. Vous dire qu'il n'était en rien "complice" trouve ici sa vérification... Je ferais en sorte pour ma part de faire connaitre ce qui fut son attitude.
Je suis dés lors absolument désolé Denis de cela. Pour vous et votre temps. Peut être y aura t'il une autre possibilité, mais la suspicion légitime d'une tricherie dans un choix de dates rend cela problématique au possible. Je reste pourtant à votre disposition.
Dans l'atente et pour vous montrer quelques questionnement de l'astrologie, je me permets de vous éditer les derniers travaux préparatoires au congrés de Novembre.
Merci beaucoup de votre patience, compréhension. Je reste à l disposition de la moindre solution qui me permette, enfin, de mesurer statistiquement l'astro-chronobiologie.
Bonne soirée à vous et, Denis, encore une fois, désolé !
roger
L’Astrologie et le Monde- le colloque.
Réflexions autour de rencontres avec quelques astrologues Par J. Halbronn
Compte-rendu des diverses réunions préparatoires qui se tinrent au cours du mois de juillet, à Paris et à Amsterdam, en vue du Colloque MAU des 12-13 novembre 2004 et réactions aux rapports..
Le but du Colloque est double et se résume en cette formule: le regard de l’astrologie sur le monde et du monde sur l’astrologie. Les astrologues sont confrontés à trois défis à gérer : le Ciel, l’Histoire, les Hommes. Il y a deux réponses : celle qui refuse les limites et celle qui pose des bornes au champ de l’astrologie. Ce qui nous frappe, c’est que les tentatives pour endiguer l’astrologie aient en grande partie échoué, comme si l’astrologie n’était pas capable de se centrer, comme si elle voulait, de façon boulimique, s’approprier le monde, sans critère et sans limite. On pourrait parler des vertiges impérialistes de l’astrologie qui l’empêchent de renoncer à certains excès, à cer
tains dépassements. L’urgence d’une réforme de l’astrologie nous semble flagrante, celle d’une cure d’amaigrissement, d’un régime assez rigoureux.
Roger Hequet, la cinquantaine, fait partie de ceux qui exigent beaucoup de l’astrologie et peut-être trop; il est en tout cas aux antipodes de l’astrologie humaniste et de l’astrologie conditionaliste, qu’il trouve probablement trop “molles” et vagues. On peut dire qu’il aborde, avec son ACB (Astrochronobiologie), l’astrologie mondiale avec les outils de l’astrologie individuelle, c’est à dire en dressant des thèmes pour des dates et des lieux précis, plutôt que de considérer les grands cycles planétaires. Ainsi, préférera-t-il fixer des moments cruciaux plutôt que des phases, des périodes. Hequet nous parle d’aspects exacts et non larges alors que par ailleurs les choses dans le monde suivent une progressio
n, se développent, se déploient. Les saisons ne sont pas des points se réduisant aux équinoxes et aux solstices mais des espaces, des temps, et il faut laisser le temps au temps, comme on dit. Le rôle de la statistique, selon Jacques Halbronn, ne consisterait-il point à montrer l’existence de tendances lourdes, persistantes, ce qui libérerait l’astrologue de la nécessité de cerner un événement dans son unicité? Pour Roger Héquet, c’est l’individu qui prime et tout passe par son thème, quitte à le faire progre
sser selon telle ou telle technique de directions plutôt qu’en prenant en compte les transits. Pour lui, l’accent mis sur le thème confirmerait symboliquement l’importance du biologique, de l’intérieur et limiterait en quelque sorte la part de l’astronomique, de l’extérieur.
.Quant à Daniel Cobbi, autre jeune quinquagénaire, s’il semble également fasciné par les délices de l’horoscopie avec son cortège de maisons et de maîtrises, il marque son engouement pour la question des ères, cycle long s’il en est et propose, à la suite d’un Max Duval, de remplacer le point vernal passant d’une constellation à l’autre par l’étoile fixe Régulus, qui a l’avantage de coïncider avec l’écliption astrologue dans le cadre du travail social de l’astrologue. En réalité, chacun manipule, instrumentalise, l’autre partie: l’astrologue fait croire à son client que ce dernier se connaît tellement bien qu’il pourra juger de la validité des propos qui lui sont tenus alors qu’en réalité l’astrologue lui impose de facto une certaine grille de lecture de ce qu’il est et de ce qui lui arrive tandis que le client fait croire à l’astrologue que l’astrologie est la planche de secours dont il ne saurait se passer....
Que penser enfin de ces astrologues qui jugent d’autres astrologues en allant les voir en consultation, comme le signale Daniel Cobbi? Situation pour le moins délicate pour l’astrologue ainsi consulté: voilà en effet un client qui connaît son propre thème, qui l’a pratiqué longuement, prenant la peine d’expliquer ceci et cela par tel et tel facteur et qui attend l’astrologue au tournant.
Il convient également de se demander quelle est l’importance du facteur féminin dans les orientations prises par l’astrologie. On sait, en tout cas, que les femmes sont les plus nombreuses à suivre des formations en astrologie. Souffrent-elles plus que les hommes d’une certaine tension entre le conscient d’ordre social et l’inconscient individuel dans un monde qui tend à plaquer sur elles un modèle égalitaire à la fois séduisant et contraignant? Par ailleurs, on se demandera si les femmes n’ont pas tendance à vouloir englober les phénomènes sans chercher nécessairement à les trier, à les filtrer. Et en ce sens, l’astrologie ne se serait-elle point singulièrement féminisée, elle qui, de nos jours, semble débordée par la quantité d’informations de toutes sortes à gérer, tant d’ordre événementiel qu’astronomique, d’ordre symbolique que psychique? Par ailleurs, est-ce que les catégories astrologiques ne viennent pas se substituer peu ou prou au critère de la sexuation, l’astrologie, au travers de ses typologies, apparaissant ainsi avantageusement, aux yeux des femmes, comme un savoir asexué ou plutôt qui introduise de l’animus et de l’anima sans considération du sexe de l’intéressé - ou de sa race d’ailleurs -, ce qui aurait pu influencer les représentations jungiennes?
Pour notre part, une approche anthropologique nous semble éminemment recommandable: d’où l’importance de la question: comment est née l’astrologie à savoir aussi bien la relation hommes/astres que le discours qui est tenu à ce sujet, à moins que les deux problèmes ne se recoupent? Si l’astrologie est la manifestation d’une projection de la part des sociétés humaines sur le cosmos et non pas le résultat - par quelles méthodes d’investigation? - du décryptage des effets de l’environnement céleste sur l’Homme, l’astrologie doit correspondre aux besoins et au savoir astronomique des sociétés humaines il y a des millénaires. C’est entre ces deux options que les astrologues contemporains sont censés se situer et cela entraîne des démarches bien différentes, notamment dans la prise en compte des nouvelles planètes inconnues des Anciens mais aussi dans une attente minimale ou maximale quant à ce que l’astrologie peut apporter à l’Homme pour comprendre ce qui se passe en lui et autour de lui. Le paradoxe, c’est que plus l’astrologie se voudra totalisante et plus ses rapports avec d’autres savoirs seront difficiles: il nous semble en effet que les autres professions attendent de l’astrologie qu’elle connaisse ses limites pour lui faire une place. Or, le discours astrologique nous semble foncièrement exclure ce qui n’est pas lui-même, ce qui signifie qu’il n’a besoin d’aucun autre savoir pour appréhender le monde dans sa totalité. L’astrologie semble ne pas avoir dépassé le stade “impérial”, où l’on cherche à annexer l’autre, à ne faire qu’un avec lui. Ce qui rend en effet le dialogue du non astrologue - qui n’est pas nécessairement anti-astrologue - avec l’astrologue pénible, c’est une certaine difficulté à reconnaître ce qui n’est pas soi alors même que le monde semble très bien pouvoir se passer - excès inverse - de l’astrologie....
En fait, le dilemme de la recherche astrologique ne tient-il pas au fait que soit l’astrologue rejoint ce que l’on sait déjà par d’autres moyens et cherche donc à se conformer à un discours dominant sur les gens et sur les événements, soit, il va tenir un discours décalé mais peut-être plus authentique et qu’il faudra chercher à valider autrement qu’en s’appuyant sur les représentations existantes?. En ce sens, nous dirons que l’astrologie a prioritairement à voir avec les processus inconscients et ne doit pas chercher à tout prix à correspondre aux processus conscients. Or, il semble bien que seules les statistiques soient en mesure de valider ce qui est de l’ordre de l’Inconscient en faisant apparaître des constantes par delà la multiplicité des variables.(cf notre étude “Anthropologie et Inconscient”, rubrique hypnologica, Encyclopaedia Hermetica en ligne)
Premières réactions de Daniel Cobbi au pré-rapport du 24. 07, en date du 25. 07 et réponses de J. H.
“1° Le but du colloque est: le regard de l’astrologie sur le monde et du monde sur l’astrologie. Au demeurant très palpitant mais ressemble trop à celui de l’oeuf et de la poule; nous n’en saurons jamais rien. Je préfère imaginer un immense système de correspondances entre les marins et les astres, les agriculteurs et leur calendrier astral, bref cette synchronicité dont Jung s'est fait le chantre.
“Reste la problématique de la situation actuelle de l’astrologie en 2004. La 2e partie du Xxe siècle a remis l’astrologie en vogue (Barbault, les humanistes, les conditionnalistes, les karmiques, les “noirs” luminaires). Mais l’on constate sur les trois plans -consultation, enseignement, recherche) une diminution que suscite l’intérêt de l’astrologie depuis 15 ans.
2° Il faut désengorger le mammouth: l’accroissement des symboles astrologiques, comme les trois transsaturniennes, suivant le modèle astronomique est aussi cohérent que l’intégration de l’Amérique et de l'Océanie comme nouveaux continents. A chaque nouvelle découverte astronomique correspond une intégration potentielle au savoir astrologique pour autant qu’il soit vérifié sur les deux plans qualitatifs (symbolique consensuelle) et quantitatifs.
“L’astrologie ne peut devenir réductrice; elle doit au contraire expérimenter les astéroïdes, les comètes, les trous noirs, les étoiles fixes de première grandeur (issues de la tradition car il ne s’agit en aucun cas d’une nouvelle science humaine mais traditionnelle à évolution constante), les degrés monomères, un des plus beaux joyaux de l’astrologie symbolique et mythologique et pourquoi pas pour l’avenir de la terre, la course du soleil au niveau de la galaxie etc... Je parle bien de la recherche astrologique, les applications pratiques ayant du faire leurs preuves.
3° L’astrologie perd pied devant les autres supports de voyance, tarot, graphologie etc), elle est trop complexe et trop mal utilisée par des charlatans mais à ma connaissance, après plusieurs consultations, elle donne des résultats prévisionnels incomparables. Ce serait un sacrilège (sic) de la réduire à une peau de chagrin pour qu’elle retrouve une place anonyme au sein des arts divinatoires?
4° Pour être plus clair, il y a trois niveaux d’intervention en astrologie :
- la recherche qui s’alimente sur l’éternel duo astronomie- astrologie où toutes les expérimenatations sont permises en thèmes personnels comme en mondiale.
- l’enseignement qui transmet ce savoir dont la partie est cohérente
- la consultation qui n’utilise que les outils performants
5° La consultation est, avant tout, un art qui demande des milliers d’études au préalable; la question n’a rien à voir avec le transfert et le contre-transfert tant l’astrologie est éloignée de la psychanalyse; en effet, c’est l’inverse qui se produit - pas un patient qui livre ses fantasmes à un grand manitou (j’ai suivi 10 ans de psy) mais un être mal dans sa peau qui n’attend point du tout l’analyse de sa psyché mais des solutions à un moment donné de sa vie pour la plupart des consultants. La parole est, en premier lieu, donnée à l’astrologue qui a évidemment vu par les transits et directions les malaises du patient, ça n’est pas sorcier pour un homme de l’art. Ensuite, après un exposé structurel et symbolique, se dégage une alchimie - sous la forme d’un dialogue où les deux protagonistes tissent ensemble les cycles du passé et du futur pour établir les pronostics et même les dates précises si l’astrologue est performant, l’astrologue possédant avec ses cartes la maille structurelle, l’intervenant y glissant sa chair, son vécu, tout ce que son environnement lui permet d’extrapoler. Tout ce processus qui doit durer au moins 2 heures pour être sérieux (on n’est pas des cartomanciennes à 100 euros la passe!) amène à l’élaboration de conseils (l’enregistrement est obligatoire, la réécoute est fondamentale)
“Alors, pourquoi vouloir simplifier l’astrologie sinon pour en faire un malheureux support d’art divinatoire comme les autres. Non, la qualité de la haute couture se paye en cette société et si vous préférez un jean libre à vous. Très bref exposé sur la consultation, code déontologique non appliqué; résultat des courses, l’on va payer un numérologue 150 euros pour ressortir bredouille, totalement abêtis.
Les logiciels informatiques ont complètement “cassé” le travail manuel de l’astrologue, dessiner un mandala, impliquant des énergies spirituelles, incomparable à une carte du ciel toute faite.
6° Jacques Halbronn parle apparemment confusément de l’astrologie féminine et de l’astrologie féminine. Il semble qu’il ait inversé les polarités de chacun :
- le cerveau gauche, dominant chez la plupart des hommes est en rapport avec l’approche scientifique, la matière, l’objectivité, l’observation et le raisonnement, la méthode déductive, alors que le cerveau droit privilégie l’approche traditionnelle, la psyché, la subjectivité, l’identification et l’intuition, la méthode inductive. Entre les deux hémisphères cérébraux existe le corps calleux qui assure la globalité du réel et les archétypes. Une astrologie globale tient compte des deux approches et si ce sont surtout les femmes qui sont friandes de l’astrologie traditionnelle, c’est qu’il manque une part de rationalité actuellement à l’instar de l’astrologie humanise. Vive les mathématiques sacrées!
7° D’accord avec J. Halbronn pour une astrologie ouverte aux autres disciplines et qui ne soit pas impériale, mais la récente astropsychologie me semble réductrice, l’approche symbolique et mythologique, vieille de 8000 ans est autrement plus puissante que les concepts des sciences humaines. Prudence à mon sens à ne pas réduire en éteignant l’essence de ce patrimoine. Nous sommes poussière d’étoiles alors que la psy a 150 ans!!!” (D. C.)
Le texte de Daniel Cobbi est tout à fait caractéristique des contradictions de l’astrologie contemporaine, laquelle revendique à la fois son ancrage dans un passé immémorial et une modernité qui la rend perméable aux dernières avancées astronomiques. Denis Labouré ou Barbara de La Motte Saint Pierre ont au moins le mérite de chercher à s’en tenir aux données astronomiques traditionnelles et connues, conscientisées par l’humanité depuis des millénaires. Inversement, d’autres astrologues, dans l’optique d’un Jean-Pierre Nicola, d’un Bernard Blanchet, d’un Christophe de Céne, se démarquent résolument et radicalement par rapport au legs de la Tradition et s’efforcent de repenser l’astrologie sur de nouvelles bases. Entre ces deux extrêmes, on a évidemment le “marais”, toute une population astrologique qui correspond assez bien au profil dessiné par D. C. Ce mélange des genres se poursuit, d’ailleurs, à d’autres niveaux et notamment à celui de la consultation assimilée à une recherche ou censée incarner à elle seule toute l’Astrologie. Distinguer comme nous le faisons entre le travail de l’astrologue consultant et celui du chercheur en astrologie; c’est souligner la complexité des paramètres et des enjeux de la consultation astrologique, laquelle dépasse largement le champ propre de l’Astrologie. Là encore, D. C. ne veut ou ne peut pas trancher. Il y a des astrologues, comme Illel Kieser Elbaz qui insistent précisément sur le caractère transférentiel de l’astrologie et le fait qu’elle est instrumentalisée par le client/patient. Or instrumentaliser signifie utiliser sans tenir compte de la réalité intrinsèque de l’objet, ce qui est d’ailleurs le cas aussi de la genèse de l’astrologie laquelle a instrumentalisé le cosmos sans avoir à se préoccuper de ce qu’il est en soi, ce qui rend assez vaine toute tentative de “corriger” ou “compléter” l’astrologie en y intégrant une meilleure connaissance du dit objet, ce qui n’est pas ici pertinent. Il y a des chercheurs, par ailleurs, qui, se situant sur un plan statistique, refusent de se polariser sur les cas particuliers propres à chacun mais s’efforcent de dégager des constantes qui se retrouvent chez ceux qui ont le même profil, sur un point donné et évidemment pas globalement.
Daniel Cobbi veut distinguer l’astrologie d’une part de la psychanalyse et d’autre part des arts divinatoires. Or, ce qui le gène dans la notion de contre-transfert, c’est la nécessité, en cours de route, d’une prise de distance demandée tant de la part du consultant que du consulté mais en fait le problème de D. C. est précisément qu’il reste attiré, justement, par la dimension divinatoire de l’astrologie. Il ne se demande pas pourquoi on va chez l’astrologue et si cela tient à la spécificité du transfert que cela engage et qui n’est pas du même ordre que par rapport à tel autre praticien, transfert qui relève essentiellement d’un fantasme, d’un supposé savoir qui est propre à l’image de l’astrologie bien plus qu’à son véritable modus operandi.
Oui, nous persistons et nous signons: il est opportun et salutaire d’appliquer une grille masculin/féminin pour appréhender les discours des astrologues. Au risque de nous faire traiter de misogyne ou d’homophobe, nous dirons que les femmes - et nous y incluons les homosexuels hommes - ne sont pas gênés, effarouchées par le fouillis qui règne en astrologie, à tous les niveaux et elles ne sont pas programmées dans leur inconscient pour se lancer dans des opérations de tri, tant rien pour elle n’est vraiment absolument incompatible ou contradictoire.
Ce n’est évidemment pas en cherchant à préserver la chèvre et le chou que l’astrologie parviendra à se sortir de l’ornière où elle se trouve... D’où l’importance de constituer des clubs de recherche exigeant une certaine rigueur intellectuelle, par delà bien entendu la diversité des positions des uns et des autres. Ce qui tue l’astrologie, ce sont les attitudes qui acceptent tout et son contraire et qui par conséquent s’épargnent d’avoir rien à prouver puisque l’on adopte une sorte de consensus mou et que l’on est d’accord avec tout le monde, sans se rendre compte des incompatibilités..
Ajoutons qu’il nous semble également devoir décider si l’astrologie doit s’aligner sur le savoir populaire ou sur un savoir plus sophistiqué. Dans le cadre de la consultation, en effet, le langage joue un rôle capital avec toute la polysémie, l'ambiguïté qui le caractérise, laquelle ambiguïté ravit certain(e)s plutôt qu’elle ne les trouble. Quand l’astrologue parle, son but n’est-il pas d’employer des mots qui font sens, d’une façon ou d’une autre, pour son client.? Mais ce niveau de langage est scientifiquement très insuffisant et certains semblent s’en contenter, s’y complaire, même dans le champ de l’astrologie mondiale. Il nous semble, bien au contraire, que l’astrologie doive dialoguer avec des représentations sensiblement plus élaborées, d’où la nécessité de s’adresser à des spécialistes, au lieu de faire des sciences humaines au rabais; cette façon qu’a l’astrologie de vouloir passer par dessus la tête des chercheurs en différentes sciences pour s’adresser, correspondre, aux représentations du monde que peut avoir le grand public est un travers qu’il convient de dénoncer. Car tel est bien là le problème: la consultation recourt à une perception très peu travaillée des concepts de la part de l’interlocuteur de l’astrologue. Et vouloir cantonner l’astrologie au niveau des conversations de café du commerce, en matière de politique ou de psychologie, nous semble bien être le principal vecteur de sa déchéance. Il revient au chercheur en astrologie - que nous distinguons ici de l’astrologue professionnel - tant en consultation qu’au niveau des médias - de ne pas se référer à des faits bruts mais de s’appuyer sur des conceptions de l’Histoire suffisamment élaborées, quand bien même ne seraient-elles pas familières du grand public, lequel ne saurait faire référence. Il faudrait pour cela que le dit chercheur ne se contentât point d’un tel langage approximatif, en cherchant, par ailleurs, à le compenser par la précision de ses pronostics! Mais il ne suffit pas non plus que le dit chercheur emploie un langage sophistiqué pour s’adresser à quelqu’un qui ne maîtrise pas, qui n’est pas averti de cette grille de lecture; il ne convient pas non plus que le dit chercheur se satisfasse de son jargon astrologique mais bien qu’il recourt à des formulations qui soient acceptables, compréhensibles, par les sciences de l’Homme. En fait, le progrès en sciences humaines nous semble autrement important pour l’astrologie que le progrès en fait d’astronomie, comme d’aucuns semblent le croire. Pour beaucoup d’astrologues, les spécialistes en sciences humaines ne sont censés que fournir des données brutes, de simples informations.
Plutôt que de parler doctement de cycle Saturne-Neptune, cette dernière planète n’ayant été découverte qu’en 1846, on ferait mieux de recourir à une terminologie un peu plus pointue en matière d’événements historiques, par exemple. D’ailleurs, dans le domaine du masculin et du féminin, il faudrait aussi ne pas se satisfaire de certains clichés assez éculés et passe-partout qui sont l’ordinaire de l’astrologue, combinant avec art formules hermétiques et sens commun, à l’instar des médecins de Molière avec leur latin de cuisine. Or, l’astrologue de terrain ne joue-t-il pas largement sur le principe bien discutable et douteux d’une intercompréhension spontanée et allant de soi entre lui et son client?
Autant, en effet, dénonçons-nous l’anachronisme d’une modernité astronomique projetée vers le passé et qui conduit d’ailleurs à discréditer une pratique astrologique millénaire et ignorante des nouvelles planètes, autant il nous semble indispensable de nous appuyer sur les travaux les plus avancés dans le domaine des sciences de l’Homme, étant donné que les recherches en ce domaine ne peuvent que nous renseigner toujours mieux sur son passé et son vécu ancestraux et sur notre hérédité. Ajoutons qu’il est urgent que l’astrologie passe par une certaine décantation, qu’elle perde ses boursouflures en s’ancrant sur la description de phénomènes relativement simples, répétitifs, récurrents, et en ne cherchant pas nécessairement à rendre compte de notre spécificité individuelle, au moyen de la seule carte du ciel. Car tel est bien ce qui distingue l’astrologue de terrain du véritable chercheur en astrologie, à savoir la fixation sur l’unicité de l’événement et de la personne sans se rendre compte que cela va carrément à l’encontre de la vocation de l’astrologie qui est de rapprocher ce qui peut paraître distinct et non pas de différencier à tout prix ce qui est semblable. Là encore, certains semblent être tout à fait indifférents à de telles contradictions et c’est pourquoi nous pensons que l’astrologie a besoin urgemment de recruter des esprits se refusant viscéralement à faire cohabiter ce qui ne va pas ensemble....
Retour d’Amsterdam
Nous avons passé trois jours à Amsterdam, à l’occasion du colloque qui se tint à l’Unversité du 26 au 28 juillet 2004. Par ailleurs, nous avons rencontré Theo Van Berkel en soirée avec lequel nous avons eu un entretien, en compagnie d’Amanda Phillimore. Ce colloque qui réunissait nombre de chercheurs de notre connaissance est le premier d’une série de manifestations précédant notre Colloque de novembre et auxquelles nous souhaitons assister toujours en vue de mieux nous préparer à notre Colloque: en septembre, les journées de la librairie Astres, animées par B. Rebillard, à Paris en octobre un colloque organisé par Fanchon Pradalier Roy en l’honneur de Charles Vouga, à Paris, en novembre, une semaine avant notre propre colloque un congrès à Milan, organisé par la FAES, Fédération des Astrologues de l’Europe du Sud. C’est aussi l’occasion de faire connaître notre programme voire de recruter de nouveaux intervenants. En août, nous aurons probablement une réunion préparatoire à Rennes.
Ces différentes manifestations sont pour nous source d’enseignement, parfois des exemples à ne pas suivre. La réunion d’Amsterdam traitait du thème Horoscopes and History et était organisée par l’allemand Kocku von Stuckrad, né en 1966, auteur de nombreux ouvrages d’Histoire de l’Astrologie, dont c’était la première expérience en la matière, à 38 ans. En 1986, nous avions 38 ans et une longue expérience d’une douzaine d’années en la matière. Force est de constater que dans le milieu astrologique français, nous n’avons plus d’exemple de manifestations organisées par des moins de 50 ans. En l’occurrence, on ne saurait nullement affirmer que K. Von S soit astrologue mais nous non plus, au demeurant...Notons que nombreux étaient les astrologues, anglais, américains, hollandais voire espagnols, présents dans la salle sinon sur l’estrade et curieusement il n’y avait guère d’étudiants alors que l’Université d’Amsterdam comporte un département d’études ésotériques, dirigé par Wouter Hanegraaf, qui ouvrit le Colloque. D’où ce que l’on pourrait appeler une rencontre entre astrologues et universitaires, certains étant d’ailleurs l’un et l’autre comme Nick Campion ou Robert Zoller, auteur d’un ouvrage sur les Parts Arabes, et d’ailleurs le rapport entre ces deux populations ne fut nullement absent des débats. Au vrai, une combinaison assez proche de celle qui devrait être la nôtre en novembre prochain et que nous espérons mieux maîtriser que ce fut le cas en Hollande, l’absence de réunions préparatoires pouvant d’ailleurs expliquer certains dérapages..
Le risque était grand de commettre des anachronismes : en effet, pour l’astrologue moderne se penchant sur le passé de l’astrologie, il est difficile d’admettre qu’une astrologie fondé sur des bases fausses puisse fonctionner. Or, le problème est récurrent notamment en raison d’une astronomie manquant souvent de précision et induisant l’astrologue d’autrefois en erreur, c’est le cas des conjonctions Jupiter-Saturne dont le cycle fut longtemps mal apprécié..
Un autre problème est celui du recours à une astronomie fictive ( dignités planétaires; décans, heures et jours planétaires etc) laquelle n’a pas été évacuée au sein de l’astrologie moderne, ce qui constitue également un anachronisme en sens inverse. Il ne faudrait pas en arriver à corriger le travail de l’astrologue d’antan pour l’aider, en quelque sorte, à améliorer ses performances.
Pour le britannique Nick Campion, l’interprétation d’un thème est comparable au fait d’apprendre à jouer du violon. Celui qui n’a pas appris à “lire” un thème serait dans la même situation que celui qui n’aurait pas appris à jouer du violon. Le problème, c’est que cet astrologue d’autrefois, si nous voulons le comprendre, nous pouvons l’aborder avec candeur ou avec scepticisme- croyait-il vraiment à ce qu’il faisait? - et il serait peut-être anachronique de l’imaginer aussi ingénu que l’astrologue d’aujourd’hui.....
Au coeur du débat, ce qui nous a le plus gêné, c’est l’assimilation Astrologie/Horoscopes comme si l’astrologie ne pouvait exister en dehors du thème astral. Il eut convenu de s’interroger notamment sur les raisons du déclin des horoscopes. Selon nous, le thème astral symbolise tout ce qui pèse sur l”individu, son environnement social. A partir du moment où cette pression sociale se modifie, que l’individu tend à se libérer d’un certain carcan, il est possible que cela ait enlevé de son sens au thème astral. Pour le belge Steven vanden Broecke, l’horoscope ne serait que le moyen logique pour un individu de se relier au cosmos. Or, il nous semble que les processus d’individuation, en règle générale, n’ont nullement besoin d’un tel formalisme. Ce qui pose problème avec l’horoscope, c’est la lourdeur du système. L’horoscope est un moment de l’astrologie et il vaudrait mieux distinguer sinon entre plusieurs astrologies existant simultanément, du moins entre plusieurs états successifs de l’astrologie.
Quel est donc le rôle de l’historien de l’astrologie et son apport face à l’astrologue lequel revendique le fait qu’il est le détenteur de ce que l’on pourrait appeler une certaine tradition orale ? Nous pensons que la pratique de l’astrologie ne contribue pas vraiment à former un sens sûr de la réflexion historique concernant la genèse de l’astrologie. L’Historien de l’astrologie ne peut pas faire l’économie d’un modèle de formation de l’astrologie, quand bien même aurait-il décidé de se concentrer sur une période tardive de la littérature astrologique, chose qui manque le plus souvent à l’astrologue ou plutôt qui ne fait l’objet d’aucun exposé un tant soit peu développé, le problème étant plutôt la coexistence de plusieurs grilles entre lesquelles l’astrologue a bien du mal à trancher, voulant le plus souvent le beurre et l’argent du beurre.
Il y a un regard propre à l’historien de l’astrologie, il importe qu’il souligne tous les syncrétismes qui peuvent le frapper, étant donné que l’astrologie ne cesse de cultiver les paradoxes. Ce serait donc ne pas faire honneur à l’astrologie que de négliger l’importance d’une telle production. En recensant l'extrême diversité des positionnements astrologiques, l’historien fait une œuvre bien plus féconde qu’en affirmant l’existence d’une quelconque homogénéité, qui est une vue de l’esprit..
Il convient tout de même d’éviter certaines naivetés.....C’est ainsi que K. Von Stuckrad reprocha à Robert Zoller de faire des spéculations sur la vie de l’astrologue danois H. Rantzau en lui faisant remarquer que c’était invérifiable donc infalsifiable puisque les événements ainsi supposés ne nous sont pas connus. Comme si le problème se situait là: la divination devient-elle scientifique quand elle vise juste?
Quelques mots sur la réunion en marge du Colloque d’Amsterdam
Dans notre discussion avec l’historienne anglo-argentine Amanda Phillimore, nous insistâmes sur le fait qu’en astrologie mondiale, l’épistémologie de l’Histoire est censée progresser tout autant que celle de l’Astronomie. Or, si l’on admet que l’astronomie ait progressé depuis le Moyen Age, il semble que la représentation de l’Histoire, quant à elle, n’ait guère évolué dans la pratique des astrologues, lesquels s’en tiennent aux formulations populaires.
Ce fut pour nous l’occasion de faire avec Theo Van Berkel le point sur nos recherches nostradamologiques. Dans la perspective du Colloque de Novembre, il semble que l’axe à considérer est celui qui touche à Nostradamus astrologue mais aussi et surtout le fait que cette dimension ait fini par être occultée par le phénomène centurique, lequel ne touche qu’accessoirement à l’astrologie. C’est dans les épîtres à César et à Henri II que les références astrologiques sont les plus explicites encore que noyées parmi des considérations d’un autre type. Pour notre part, nous déterminons trois étapes: 1° le Nostradamus astrologue, mettant des quatrains dans ses almanachs, 2° le Nostradamus supposé éditeur et commentateur de prophéties versifiées couvrant des périodes bien antérieures à son époque, et nullement censées être de sa plume, retrouvées dans son cabinet à sa mort et 3° le Nostradamus prophète et dont les Centuries qui sont désormais présentées comme son oeuvre stricto sensu, seront éditées et commentées pendant des siècles, la dimension astrologique finissant par être réduite à la portion congrue. C’est précisément à Amsterdam que l’édition de 1668 des Centuries fut publiée dont on peut dire qu’elle est fondatrice pour les trois siècles qui suivirent et que l’on peut ainsi parler des études nostradamiques pré-amsterdamiennes, étant donné qu’avant cette date, on a cent ans de préhistoire, exigeant une méthodologie bien différente de celle qui suivra cette date. Ajoutons qu’il nous apparaît que les études nostradamiques constituent un modèle à suivre pour l’Histoire de l’astrologie.
Réunion du 29 juillet, à la Providence
A notre retour des Pays Bas, nous avions une dernière réunion préparatoire pour le mois de juillet à animer, et qui regroupa Chantal Depoux, Véronique Glorieux, Roger Héquet, Didier Lustig et Camille Traian, à notre siège social, à la Bibliotheca Hermetica, rue de la Providence.
Comme nous l’avons noté dans notre réponse à Daniel Cobbi, nous sommes de plus en plus frappés par les contradictions qui jalonnent le discours de nombre d’astrologues. C’est ainsi que Roger Héquet laisse entendre que les astrologues d’antan, du fait qu’ils ignoraient les nouvelles planètes ne pouvaient pas faire du bon travail mais cela ne l’empêche pas de reprendre à son compte la tradition astrologique notamment des maisons et des maîtrises alors que l’on voit mal comment celle-ci pourrait être valable avec tant de lacunes d’ordre astronomique, en termes d’aspects notamment. . De même R. H. déclare-t-il ne pas accepter d’orbes mais en même temps il s’appuie essentiellement sur des cartes du ciel lesquelles sont censées annoncer des situations sur de nombreuses années et pas seulement au moment de l’érection du thème, est-ce que les progressions qu’il utilise; se refusant aux transits, ne constituent pas des sortes d’orbe?.Bien plus, en refusant une orbe aux aspects, Hequet veut formaliser à l’extrême, en le modélisant, le comportement des individus. Les progressions dont se sert Héquet ne correspondent pas à une époque où les astrologues ne parvenaient pas à connaître la position des astres longtemps à l’avance alors que le thème relevait d’une observation immédiate à partir de laquelle il suffisait d’extrapoler à court terme et non à long terme, ce qui permettait d’éviter les distorsions qui n’auraient pas manqué de se produire. C’est bel et bien une application du principe d’analogie générateur de constructions fictives. Les directions étaient des mouvements fictifs qui n’ont plus leur raison d’être de nos jours. Syncrétisme qui récupère, sans distinction, tout ce qui est d’ordre astrologique.
Autour de Chantal Depoux, qui faisait sa première apparition dans nos réunions mais qui avait enseigné plusieurs années à la fin des années 80 au Centre Providence, la consultation était à l’ordre du jour, dans le cadre de la commission “Astrologie et Société”, à savoir comment l’astrologie est perçue par la clientèle de l’astrologue, quel regard jette-t-on donc sur l’astrologie, en termes de “fascination et de rejet”, pour reprendre la formule d’Elizabeth Teissier, dans l’intitulé de sa thèse de sociologie? Les astrologues savent-ils en quoi leur savoir fait problème non pas tant pour ceux qui vont les consulter mais pour ceux qui s’informent de la nature de ce savoir, au travers notamment de la littérature astrologique? Il convient en effet de distinguer le rapport à l’astrologue quand on est en phase de consultation et le rapport à l’astrologie quand on est en phase d’apprentissage. L’astrologue, en effet, à travers sa personne, parvient à unifier l’astrologie tandis que l’enseignant a bien du mal à présenter celle-ci comme un ensemble homogène, encore que pour certains élèves ou lecteurs, cette hétérogénéité ne soit pas perçue comme telle et en ce sens on se demandera si l’astrologie n’est pas une contre-culture transgressant certains tabous de la rationalité concernant l’incompatibilité des propos...
Chantal Depoux, disciple du regretté Philippe Granger, reconnaît qu’il y a une grande part d’imaginaire dans le rapport du client à l’astrologie personnifiée par l’astrologue, supposé savoir; mais en même temps elle n’en va pas jusqu’à nier que l’astrologie accède à une réalité objective;. elle résiste à l’idée que l’astrologie ne soit qu’un fantasme. Mais elle se refuse aussi à se mettre trop la pression comme aurait tendance à le faire Roger Héquet, lequel s’impose une discipline de travail draconienne et génératrice selon nous d’un certain stress de par son exigence de précision dans la datation des événements, au lieu d’admettre qu’un processus a besoin de temps pour se déployer tout comme un galet lancé dans l’eau n’agit pas uniquement au point d’impact mais a des effets qui peuvent s’étendre dans le temps et dans l’espace et qui sont la résultante du premier impact.. Ne faut-il pas laisser à l’astrologue mais aussi à son client une certaine marge de manoeuvre? Cela dit, il est possible que certains clients n’”accrochent” à l’astrologie que sous une forme particulièrement “sévère” et “stricte”, condition de leur transfert, de façon enfin à parvenir à une relation normale autrement jugée hors de portée. Mais on ne saurait minimiser le fait que toute description est une prescription et que l’astrologue, par le biais de la prévision, est censé induire une action chez son client, lui fixer un certain calendrier, tant d’ailleurs pour l’avenir que pour le passé encore que l’on puisse se demander si le discours de l’astrologue sur le passé prend les mêmes formes que celui qu’il tient sur le passé, ce qui est certain c’est que le client ne l’entendra pas de la même façon...En tout état de cause, la demande explicite n’est-elle pas un prétexte mais dans ce cas ne convient-il pas d’en tirer les conséquences? Il est possible que l’idée même de prévision soit quelque part problématique et soit susceptible de changer de nature en cours de “traitement”: qu’est-ce à dire en effet que notre avenir soit fixé à l’avance, à quel besoin une telle croyance répond-elle? Est-ce une façon de se déculpabiliser, d’évacuer l’idée de faute?
En tout cas, la demande d’astrologie est spécifique, quand bien même les questions posées seraient les mêmes qu’auprès d’autres consultants. Pour notre part, nous proposons d’étudier la dimension pathologique de la demande d’astrologie et notamment les raisons d’une attente que nous qualifierons d’aseptisée, sans affect, comme le souhaite Roger Héquet. Jusqu’à quel point l’astrologue doit-il s’identifier aux représentations que son client se fait de l’astrologie et que peut-il apporter réellement de son côté, dans les termes de l’échange.? Une autre question est celle des raisons qui amènent certains à aller vers l’astrologie et d’autres à la fuir: qu’est-ce que cela nous enseigne sur la structure de la société.? Il semble que le client type de l’astrologue ait un problème d’écoute tant de lui-même que d’autrui, il cherche donc une issue pour débloquer une situation, en recourant à des moyens alternatifs.
Encore une fois, ce qui nous frappe dans le discours des astrologues, c’est la très grande difficulté à trancher entre plusieurs modèles, ce qui nous paraît une marque de sa féminisation. L’approche féminine accepte ainsi à la fois l’instrumentalisation du monde par les sociétés humaines par rapport à leurs besoins et à la fois ne refuse pas que les significations des planètes correspondent à une réalité intrinsèque qui serait la leur. On est dans le “et pourquoi pas?” et le “pas seulement”. comme si la fonction de tri n’était pas à l’oeuvre. Un tel syncrétisme intellectuel a des effets pervers: il ne sert à rien de préciser ses arguments puisque l’on accepte deux thèses opposées. De même, bien des astrologues ont du mal à percevoir l’existence de plusieurs astrologies qui ont fini par se mélanger et donc à se donner les moyens de remonter dans le passé, puisqu’ils ne perçoivent pas les lignes de clivage. L’approche féminine est marquée par l’ouverture aux représentations les plus contradictoires, dans la mesure où biologiquement, elle implique des croisements lors de la procréation, lesquels croisements débouchent sur un être à part entière. Donc pourquoi n’en serait-il pas de même sur le plan des idées? En outre, il y a une tendance du féminin à intégrer les valeurs de l’autre, d’où notamment la revendication d’une part masculine (animus) chez la femme; il nous semble que cela finit par une autre conception de l’altérité, l’autre n’étant plus perçu comme différent mais comme un élément à imiter ou à intégrer en nous-mêmes. Ne retrouve-t-on pas dans le thème astral, cette présence de l’autre et qui fait du thème un microcosme qui se suffirait à lui-même?
L’astrologie est-elle une culture ou un savoir et si elle est culture, a-t-elle besoin de prouver sa validité, ne lui suffit-elle pas d’être un langage partagé par une communauté? Là encore, aucun choix n’est fait entre diverses options, d’où des formulations toujours quelque peu exorbitantes, susceptibles de provoquer le rejet de la part de ceux qui sont allergiques au syncrétisme intellectuel où l’on trouve tout et son contraire. Grande difficulté, donc, pour l’astrologie à éliminer quoi que ce soit, du moment que cela existe et que cela parle grosso modo de la même chose. A force de devenir l’autre - et l’astrologue ne se prive pas d’aller sur les plates bandes de la médecine, de la politique ou de la psychanalyse - son rapport à l’autre ne peut qu’en souffrir.
L’astrologie est-elle au service de l’individualisme? On pourrait le croire au regard du thème astral mais nous avons montré qu’à l’origine, il s’agissait d’une organisation sociale, que le rapport aux astres était le fait de chacun et pas seulement de l’astrologue. Il y a donc eu une dérive dont il conviendrait de saisir la portée et qui correspond à une deuxième “vie” –un deuxième souffle - de l’astrologie. Le problème, c’est que c’est probablement le premier état de l’astrologie qui est le plus prégnant. Seule la « magie » de la consultation permet à cette astrologie n°2 d’exister alors que l’astrologie n°1 est inscrite dans notre Inconscient collectif et n’a pas besoin des astrologues pour se manifester. En fait, il y aurait eu une hypertrophie des modes d’application de l’astrologie aux cas individuels, générant de nouvelles techniques, qui seraient autant de métastases. La typologie planétaire n’a pas en soi vocation prévisionnelle, elle est un découpage totémique des fonctions sociales, comme le mettent en évidence les travaux de Gauquelin.(1929-1991). Il s’agit de comprendre que le pluralisme dans le temps peut s’articuler sur un seul vecteur, ce qui signifie qu’une seule planète peut suffire aux besoins des sociétés, dès lors que son parcours est subdivisé. Il conviendrait donc de ne pas confondre les outils caractérologiques et les outils prédictifs.
Ce qui nous semble être la grande faiblesse, le talon d’Achille, de la pensée astrologique contemporaine serait sa grande difficulté à faire des choix, ce qui tend à la rendre pléthorique mais aussi quelque part schizophrénique. Il importe de déterminer des critères permettant de mener un raisonnement en vue de conserver ou d’éliminer telle hypothèse. D’où le manque chronique de tonus dans les échanges entre astrologues, chacun restant sur ses positions ou acceptant en vrac tous les discours, en se disant que le seul critère de sélection est la pratique...En outre, certains sont persuadés que le passé ne nous est pas accessible, qu’il s’agit d’une dimension qui nous échappe et dont on peut tout affirmer, impunément et de façon non falsifiable.
Le jeu de l’Eté
Appliquant les méthodes développées dans le champ nostradamique, nous pensons faire prévaloir l’importance des argumentations entre plusieurs thèses, en demandant aux et aux autres de choisir et d’expliciter leurs choix. Nous avons déjà signalé que beaucoup d’astrologues se refusaient précisément à trancher et considèrent comme un moindre mal le fait de faire cohabiter les conceptions les plus antagonistes. Nous donnerons dans cet esprit à méditer, en vue de notre Colloque de novembre, les réflexions suivantes en attendant que certains nous répondent d’une façon ou d’une autre.
On sait que plusieurs théories sont en présence concernant l’origine de l’astrologie. Il y a ceux qui soutiennent que les astres constituent un environnement cosmique qui a fini par être déchiffré. Pour notre part, nous pensons que les astres ont reçu des significations de la part des hommes et qu’ils ne constituent absolument pas, en tout cas au départ, un processus qui agirait à l’insu des hommes ou en dehors des hommes; A l’appui de notre thèse, le fait que l’astrologie telle que nous la connaissons prend en considération des intervalles particuliers et parfaitement arbitraires entre les astres, appelés comme chacun sait “aspects” et qu’elle découpe la course des astres en un certain nombre de secteurs tout aussi arbitrairement découpés. Notre raisonnement est le suivant : si les astres agissaient par eux -mêmes et si leurs significations n’étaient pas simplement le reflet du rayonnement intellectuel de l’Humanité, ils ne se conformeraient certainement pas à une méta-astronomie, disposant à sa façon les astres selon un certain nombre de repères abstraits et fictifs; bien plus probablement, les astres, selon la thèse que nous réfutons, agiraient de par leur plus ou moins grande proximité par rapport à la Terre, critère qui, au demeurant, n’est généralement pas pris en compte par la pratique astrologique ou qui en tout cas est mêlé à bien d’autres. Si, par exemple, on privilégie l’aspect de carré/quadrature pour déterminer les phases d’un cycle entre deux astres, il nous semble assez évident qu’ une telle représentation est tout ce qu’il y a d’artificiel, à l’échelle du cosmos. Affirmer cela ne conduit nullement à rejeter l’astrologie mais à souligner le fait qu’à l’origine les hommes ont assigné des rôles aux planètes au regard de leurs besoins, en fixant des découpages de façon à structurer le temps cosmique, étant donné qu’un cercle n’a a priori ni début ni fin. C’est dire que toute forme de balisage est une invention des hommes (cf “Pseudo and metaastronomical representations in the astrological interpretation of horoscopes”, Encyclopaedia Hermetica, rubrique astrologica). Ce faisant, les hommes se sont auto-conditionné à se conformer à de tels découpages et ce processus a fini par basculer vers des automatismes progressivement devenant inconscients. L’astrologie, par conséquent, serait née de l’ingéniosité des hommes non pas du fait de leur aptitude à démêler l’écheveau des facteurs jouant un rôle mais plus simplement en ce que cette ingéniosité aurait surtout consisté à déterminer certaines configurations astrales et à polariser l’activité des hommes par rapport à celles-ci. Là dessus vient se greffer le débat sur la place à accorder à des astres au delà de Saturne qui ne sont connus que depuis peu et n’ont pas accompagné l’Humanité au cours de sa très longue Histoire. En effet, s’intéresser aux transsaturniennes, c’est ipso facto adopter, nous semble-t-il la thèse environnementale que nous rejetons. D’aucuns voudraient que les astres constituent d’entrée de jeu un système mythologique, mais on leur rappellera que le panthéon ne correspondait qu’incidemment aux planètes et que nombre de dieux ne se virent attribuer aucun astre avant le XIXe siècle, Uranus découvert en 1781 ayant d’abord pris le nom de son “inventeur”, William Herschel.(1738-1822)
J.H 31 Juillet 2004
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Ma réponse:
Les astrologues sont confrontés à trois défis à gérer : le Ciel, l’Histoire, les Hommes.
Il y a deux réponses : celle qui refuse les limites et celle qui pose des bornes au champ de l’astrologie.
Je serais peut être ici plus "modeste" que vous Monsieur Halbronn. Pour une fois… J'en arrive à penser que "nous" n'aurions, astrologues, "que" deux défis à relever plus qu'à gérer encore: le Ciel et l'Homme, ou les hommes par extension.
Je pense l'Histoire déjà trop "culturée", interprétée, "hantée" déjà du complexe humain, pour ainsi être ou devenir une "condition" à l'astrologie, son esprit, ses principes, sa finalité.
Il m'apparait que l'Histoire participe déjà d'une interprétation du monde, continue à participer à une vision Politique du monde, parfois politicienne. Une Histoire qui participe encore, comme la sociologie, la psychologie, la philosophie, à l'élaboration d'un schéma structurel "raisonnable", "sensé", du monde comme de Soi. Une "projection" humaine.
Une Histoire qui serait ainsi de l'ordre du "relatif" quand le "signe" astrologique, plus que son langage encore à élaborer de manière stricte, serait du ressors d'un absolu mathématique.
Sans doute alors ce signe astrologique ne serait pas, en aucun moment, accompagné d'autre sens que celui de sa chronologie. D'un "Ici et maintenant" absolu.
Tout autre sens lui sera offert dans un accompagnement humain, en réaction.
Qu'il nous faille, pour rendre intelligible ce "signe" à nos structures mentales et psychologiques, pour même qu'il nous devienne utile, l'"habiller", le faire accompagner de ce sens, qu'il soit spirituel, philosophique, psychanalytique, raisonnable ou historique, très bien, mais il est en ACB considéré dans le signe astrologique, sa finalité objective, sa "fin" mathématique, "sans âme" mais au Principe strict.
Une Puissance à la finalité brute qui s'imposera aux "moyens" humains. A ces besoins de compréhension, de maîtrise mentale. Une " Volonté de Puissance vers"… chère à Nietzsche et dont les buts dépasseraient largement les champs de notre conscience. Gagner le combat "du Vivant". De son vivant. Semblable combat du vivant en Soi comme dans tout l'univers.
L'astrologie nous donnerait à observer la coïncidence d'un temps, d'un idéal mathématique qui nous habite, avec la "nécessité" que nous aurions d'"être", de devenir, d'exister. L'existence comme prolongement énergétique à cet "être", un support à notre équilibre mental, pavée de toutes nos "bonnes intentions", nos "bonne raisons", fait d'une succession de "bulles", de formes projetée d'une formidable énergie contenue en chacune de nos cellules. Quelques moyens d'acheminer une "fin" brute qui se "fichera" pas mal de ce que nous aurions "mis en place" pour l'exister. Nous évitant ainsi quelques schizophrénies chroniques à notre approche de Soi et du monde.
L'astrologie comme Fin "obligée" et non comme Moyens. Ces derniers nous appartiennent. Appartiennent à notre raison, nos consciences limitées de ce formidable combat qui nous habite et habite le monde.
Ce qui nous frappe, c’est que les tentatives pour endiguer l’astrologie aient en grande partie échoué, comme si l’astrologie n’était pas capable de se centrer, comme si elle voulait, de façon boulimique, s’approprier le monde, sans critère et sans limite.
L’urgence d’une réforme de l’astrologie nous semble flagrante, celle d’une cure d’amaigrissement, d’un régime assez rigoureux.
Une cure d'amaigrissement ? Quand l'astrologie est déjà un corps rachitique de son peu d'efficacité, de cohérence, de sérieux souvent. Voyez le "poids" de la biologie, de la physique, de la mathématique ,sur la lecture que nous avons de nous même et du monde qui nous entoure.
S'approprier le monde, sans critère ni limite ? Mais je pense à ce qu'est l'Astrologie, plutôt à ce qu'elle serait si… elle fonctionnait exactement, systématiquement, comme on l'attend d'une science. Une science de l'action de Soi autant que de la Connaissance de Soi. Ce qu'il faudra bien qu'elle soi. Histoire déjà que nous ressemblions un peu plus à cet Etre Philosophique cher à notre siècle des "lumières". Et la Philosophie s'articule autour de ces deux axes d'action et de connaissance. Une science qui aura parfaitement sue ces cinquante dernières années s'approprier "l'espace humain" avec une astro-psychologie devenue performante et efficace, mais qui se devrait à présent sans doute de s'approprier son "temps". D'ainsi toujours plus "justement" coller à la réalité humaine qui fera véritablement de cet Homme un "espace-temps-sujet".
Cette science serait extra-ordinaire. Une de ces sciences qu'on nommait "magiques" à une autre époque parce qu'elle se devait de considérer toutes les dimensions du vivant.
L'astrologie qui me préoccupe concerne certainement plus le "Vivant" que l'individu qui lui donne conscience mais quel magnifique support de ce vivant dans cette condition humaine !
Je n'ai jamais cesser de rêver à l'astrologie comme on imagine une science absolue. Sinon de quelque absolu. Quand bien même celui ci serait mathématique, une équation radicale..
Alors la limiter dans ses possibles quand elle en est restée à des balbutiements ?
S'offusque t'on lorsque après avoir demandé le champs des possibles de la biologie, de la physique, un chercheur vous dit qu'il n'en sait rien, que tout est possible ?
Devons nous à ce point ôter à l'astrologie, à son Principe déjà, ce champs de ses possibles sous prétexte qu'avec ce peu de son savoir encore nous ne savons pas, n'avons pas su la faire la faire fonctionner telle qu'elle se devait, j'en suis certain pour beaucoup d'astrologue praticiens, de fonctionner dans nos esprits de chercheur aux premiers abords de notre recherche d'elle ?
Je prétends ainsi à l'astrologie un champs des possibles grandiose. A nous de le vérifier. De l'expérimenter. De la concevoir en nous appuyant bien sur et oh comment, avec conviction, sur cette "Tradition", cette connaissance empirique, qu'accompagnait sans doute quelques inconscients.. ce "savoir qui ne sait pas", mais aussi en faisant en sorte d'enfin dépasser cette "Tradition" qui sera devenue une tradition, presque une habitude.
Nous en sommes ici…. Nous voyons le résultat… Muni de nos connaissances et de celles de spécialistes de chacune de nos sciences allons maintenant plus loin. Et jusqu'aux trans-saturnienne puisqu'elles sont.
La complexité humaine moderne, consciente comme inconsciente, celle de son existence même, a bien besoin d'autres points de repères, d'autres éclairages qu'il fut nécessaire il y a encore 150 ans. Expérimentons !
En sachant bien évidemment nous séparer, avec objectivité, de ce qui ne "fonctionne" pas. En considération, encore une fois, de toutes les dimensions de l'Homme, de son espace psychique et de son temps déjà, qui lui offriront un "ici et maintenant" objectif, une réalité humaine individuelle et .. mesurable. Ainsi de toutes les réalités.
Roger Hequet, la cinquantaine, fait partie de ceux qui exigent beaucoup de l’astrologie et peut-être trop; il est en tout cas aux antipodes de l’astrologie humaniste et de l’astrologie conditionaliste, qu’il trouve probablement trop “molles” et vagues.
Il ne sera jamais inscrit sur le fronton de "mon" astrologie : " Ca m'suffit", c'est exact.
La vision "humaniste" ou conditionnaliste des choses nous la pensons trop "confortablement", intellectuellement, installée sans doute oui….
Je ne conçois la liberté humaine que d'accompagnement, d'adaptation, à son Intérêt Premier. Cosmo-génétique.
Un patrimoine humain que se partagera la biologie et l'astrologie si cette dernière le décrira dans une lecture "finalisée".
Liberté d'accompagnement: je me casse la figure, je n'ai pas choisi, mais maintenant il m'appartient, c'est vrai, de me relever en pleurnichant ou en pensant qu'il me faudra désormais faire plus attention. En me questionnant déjà sur les causes immédiates de ma chute. Et ainsi toute notre existence. C'est non seulement ainsi que je pense mais c'est aussi ainsi qu' expérimente la "chose" l'astro-chronobiologie. Nous apprenons d'expérience et n'avons aucune maîtrise sur la chronologie et la teneur avec laquelle cette "expérimentation" de l'existence se fera. Nous ne sommes "que" des "réactifs".
Dés lors en effet l'astro-chronobiologie fait figure d'épouvantail.
Mais où donc se situe notre libre arbitre ? Nous sommes déterminés de notre couple et de ce qui, en Soi, l’aura « provoqué » et le fera plus ou moins bien perdurer, déterminés de la Présence de nos enfants, de celle de nos voisins, de l’exigence à être de chacun de nos semblables rencontrés. Déterminés socialement , culturellement, économiquement, mais bien sur, et toujours, nous « acceptons » plus ou moins « heureusement » de l’être et jusqu’à l’oublier, pour quelque nécessité et raisons…
Ne croyons pas qu’un quelconque déterminisme cosmo-génétique, astrologique pour faire court, aurait lui, de son coté, forme d’extra-ordinaire. De monstruosité. De façon semblable il empruntera, il emprunte, la voie de la nécessité et de la raison. De la logique. De « notre » logique. C’est dés lors raisonnablement que nous existons déjà de ce déterminisme. Rien qui ne nous choque la plupart du temps de celui ci dans nos « ici et maintenant ». Tout nous pousse, tout nous entraîne, et jusqu’à notre raison et intelligence, vers ce dont nous sommes faits, vers ce que nous sommes destinés à être, à devenir. Sans heurt à notre nature puisque c’est elle même qui porte une destinée qui lui « correspondra » idéalement alors. Puisqu’elle même sera celle ci.
Il ressort encore de ces "écoles" et théories que l'astrologie ne sert à rien d'autre qu'à être un support supplémentaire, presque quelconque, à d'autres "intérêts" intellectuels: une spiritualité qui se vivra parfaitement sans l'aide de l'astrologie, une névrose qui saura se faire accompagner d'autres moyens thérapeutiques, un "humanisme" un peu trop "occidentalisé", "confortable", politique, etc.…
On peut dire qu’il aborde, avec son ACB (Astrochronobiologie), l’astrologie mondiale avec les outils de l’astrologie individuelle, c’est à dire en dressant des thèmes pour des dates et des lieux précis, plutôt que de considérer les grands cycles planétaires. Ainsi, préférera-t-il fixer des moments cruciaux plutôt que des phases, des périodes.
Si effectivement l'ACB utilise les outils traditionnels d'une astrologie individuelle pour "suivre" le monde, le plus précisément puisqu'à la journée, il est parfaitement possible à l'astro-chronobiologie d'extraire d'un Graphe dit mathématique, les "signes" astrologiques significatifs pour de longues périodes, sinon même d'une ère. De l'heure au millénaires.
Le manque de temps m'aura empêché d'explorer justement ces grands axes mondiaux, ces périodes mondiales qui sont si chères à l'historien que vous êtes Monsieur Halbronn.
Mais aussi tant et tant à comprendre de notre monde actuel, à suivre, à questionner, à expérimenter, peut être un jour à prévenir… quelque part.. N'est ce pas aussi une raison d'être de l'astrologie de nous donner à prévenir ? D'être utile à l'expression de notre vivant.
Qu'il soit alors donné à nos fonctionnements d'adaptation de toujours mieux fonctionner, plus raisonnablement. Idéalement. Au nom d'un "ordre", un "sens", humano-cosmo-biologique qui vaut sans doute bien autrement que celui des intérêts pétroliers.
Et quand bien même nous n'aurions que peu de marge de manœuvre dans un déterminisme quasi absolu, en Soi, de Soi, de sa dimension astrologique, je pense la liberté humaine dans ses possibilités de "déplacer" la finalité à ce déterminisme.
Cette liberté plongerait ses possibles dans l'analogie des mondes sectoriels. Les maisons astrologique. Véritables portes ouvrant sur un choix des possibles dans ce "déplacement" d'une "forme" à une autre de "substitution"…
Hequet nous parle d’aspects exacts et non larges alors que par ailleurs les choses dans le monde suivent une progression, se développent, se déploient.
Hum, en sommes nous encore à "mesurer" les saisons Monsieur Halbronn… Je plaisante en me souvenant d'une de vos réflexions à Chantal DEPOUX présente à notre réunion.
Demandons nous plus sérieusement si l'existence de certains de nos consultants leur laisse autant de "temps au temps" ? Et pourquoi d'ailleurs laisser ce temps au temps quand nous n'en avons que si peu et que déjà nous comptons chacun de nos pas qui devront nous emmener au terme ? Chaque jour est un jour nouveau de prolongements, de transformations, de formes nouvelles. Le regard de l'historien que de ne vouloir observer du vivant que ses grands mouvements collectifs ? La révolution française ne s'est certainement pas faites en un jour, ni en 1789, spontanément, mais plus vraisemblablement aura t'elle été issue, l'issue, d'une succession de personnages particuliers, de jours, d'instants, particuliers, qui eux mêmes auront été formateurs d'années particulières… qui pas à pas auront tissée une logique, une raison, historique. Qui en fera alors une nécessité. Nécessité qui, bien évidemment aussi, sera décelable dans sa pleine expression, pour l'année 1789. D'une autre force de projection qui nous en donnera la possibilité.
Chaque jour serait ainsi non seulement à mesurer mais à comprendre, à accompagner, à prolonger, sur le support astrologique. Chaque jour ainsi nous allons au devant de ce qui nous attend "brutalement" et les conditions de ce qui sera confrontation entre cette finalité et nos attentes humaines se comprendront, se prépareront, de chacun de nos jours. De chacun des éléments qui feront l'ensemble que nous auront "conscientisé" en finalité.
Pour la "petite histoire", je ne suis pas certain que la vie d'un gagnant au loto d'un million d'euros n'ai pas strictement changée à l'exact instant où il aura "remarqué", Vendredi à 20h45, qu'il avait gagné. Point d'orbe ici je vous assure…. Entre "sa veille" qui lui faisait craindre pour sa pleine sécurité et ce jour, cet Instant, qui lui offre de devenir plus confortablement quel point commun ? Pourra t'on ainsi englober dans un même "signe" ces deux "existences" aussi différentes, une qui se termine, une qui s'est à ce point transformée qu'elle semblera commencer ? L'important ne sera pas même uniquement celui du "signe" ou de la signature du "Fait". En ce signe, cet aspect, ce complexe, serait contenu la "finalité", au terme des transformations qui lui feront suite, à ce fait.
Je ne suis pas encore certain non plus que les habitants de Bagdad, de Tel Aviv ou de Ramallah, ne sanctifient pas quelque part chaque jour passé sans attentat meurtrier. Point d'orbe ici aussi pour ceux ci. Hier 20 morts dans un bus, aujourd'hui un peu de paix… L'astrologie ne ferait ainsi aucune différence entre ces deux jours ? Ces deux réalités successives ?
Comme en ACB mondiale, certaines possibilités techniques du système offrent d'extraire des potentialités individuelles sur de longs mois ou plusieurs années mais l'"urgence" du jour et de son lendemain est aussi quelque part devenue de notre monde.
Pour lui, l’accent mis sur le thème confirmerait symboliquement l’importance du biologique, de l’intérieur et limiterait en quelque sorte la part de l’astronomique, de l’extérieur.
Comme théorise la Tradition: "Ce qui est en haut est égale à ce qui est en bas"… Le plus "grand" comme le plus "petit"… Il y a déjà quelques années qu'avec l'avance de la biologie ce "plus bas", ce "plus petit", n'est plus l'Individu comme ensemble mais est sa biologie, ses gènes. L'endroit de son énergie "primale".
Dés lors l'ACB "s'adapte" sans doute en pensant que l'immensément grand cosmologique est égale à l'infiniment petit qu'est notre cellule. C'est dans cette cellule que le systéme placera, en son centre, la carte du ciel chère à nos pratiques. Schéma structurel encore primitif bien sur mais autant que peut l'être celui d'électrons tournant autour d'un noyau atomique. Nous serions composés d'elle. Nous serions elle, elle serait nous… A chacun de ses "pas" serait un des miens… Avec peut être un objectif à notre portée au moins: En conscience, faire coïncider notre temps et notre espace. Idéalement.
Nous portons dans notre génétique ce que l'ACB nomme un « idéal », les possibilités d’un « synchronisme » parfait entre ce que « nous veut » le ciel et ce que nous souhaitons profondément, abruptement, être. Et tout ce qui entrera, tous ceux qui entreront, dans notre sphère d’influence, notre espace vitale, en vertu d’un Principe premier, tendra, tendront, à nous conduire, à nous pousser et attirer, à celui ci. Plus ou moins aisément ou violemment.
Idéal que nous pouvons bien sur, c’est peu de parler alors de cette liberté ci, gâcher ou au contraire magnifier dans sa texture, au moyen toujours de quelque attitudes « affectives », humaines… trop humaines parfois : l’impatience pour le moins, la faiblesse ou la lâcheté, bien sur l’ignorance pour une grande part, mais aussi l’amour et la compassion. La confiance.
Mais en marge pourrait on dire de cet état de Soi, le fait, la situation, astrologiquement « attendus » pour tel ou tel jour, sera effectivement au rendez vous, abordée de quelque raison, entraînée de quelques nécessités et personne n’y échapperait qui même, de ses « petits bras musclés"