Marc137 a écrit :Ça ressemble à une façon désespérée de détourner l'attention

Absolument. Maintenant qu'il n'est plus possible de faire taire ni blâmer les victimes, il s'agit de trouver d'autres boucs émissaires afin de détourner l'attention de la façon inique dont l'institution a géré ces affaires, dédouanner le chef et garder les ouailles au sein de l'institution.
Je tiens ici à noter qu'il y a lieu de faire une claire distinction entre les agissements délibérément criminels d'un certain nombre de membres du clergé qui ont commis des crimes ou les ont couverts, et ceux de l'institution en général, qui, comme le montrent les propos cité en début d'enfilade, relèvent de la plus profonde stupidité couplée à de la panique face à un phénomène qu'elle ne maîtrise plus, situation nouvelle qu'elle ne sait pas gérer.
Il faut se souvenir de plusieurs choses :
- le vatican, malgré toutes ses fautes (et il y en a), ne promeut ni n'encourage les abus sur les enfants (toutes les paroisses ne sont pas touchées, tous les curés ne sont pas des criminels, loin de là). Il a de tous temps été confronté, comme toutes les institutions qui mettent des gens en position d'autorité sur des populations vulnérables, à un certain pourcentage de pervers qui se sont prévalu de la situation avantageuse du clergé v pour commettre leurs forfaits. Comme bien des institutions confrontées à ce problème *, le vatican a réagi de façon prévisible, à savoir en tentant de cacher la merde au chat, croyant ainsi étouffer le scandale. Le fait que la religion (mais la nature humaine en général aussi) tende à faire croire à des contes de fées du genre "sincérité de la repentance" de la part de pervers manipulateurs n'arrange rien. Malheureusement, la merde finit toujours par vous rebondir au visage ... C'est à la fois idiot et criminel, mais pas autant que la commission du crime lui-même.
- détecter un pervers avant qu'il ait sévi est très difficile, et tant que le saint-esprit lui-même (ou la science du 3ème millénaire
TM) ne donne pas une recette, ni le vatican, ni aucune institution n'est à l'abri de tels problèmes.
- le vatican est une organisation politique, au même titre que n'importe quel gouvernement ou parti. En tant que tel, il contient divers courants, dont un certain nombre d'imbéciles qui soutiendront à tout pris le chef et la doctrine, même contre l'évidence la plus patente, et au prix des déclarations les plus stupides, injustes, infondées et calomnieuses. Les déclarations de quelques crétins n'engagent pas nécessairement l'ensemble de l'institution.
Bref, il est indispensable de tomber comme une tonne de brique sur les abuseurs, ceux qui les ont délibérément couverts, l'institution qui n'a pas pris ses responsabilités, ceux qui en son sein essaient toujours d'empêcher que lumière et réparation soient faites, ceux qui tentent de transférer le blâme sur autrui, mais il ne faut pas tout mélanger.
* je pense à une organisation sportive dont j'ai fait partie, qui a refusé de prendre en compte des avertissements et a tenté d'éloigner les "whistle-blowers" sous prétexte qu'ils voulaient nuire à l'institution, et qui a subséquement dû se rendre à l'évidence et a perdu la majorité de ses membres; aux diverses agences de l'ONU, confrontées il y a quelques années en Afrique de l'Est à des pédophiles qui se refilaient les "bonnes adresses" et se recommandaient entre eux pour se faire engager, ou à de véritables réseaux de prostitution au Sierra Leone et au Liberia, et qui ont commencé par nier les problèmes, accuser les accusateurs de calomnie, etc.
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken