Moi, je dirais plutôt que les tests de QI mesurent assez bien quelques unes des principales composantes de l'intelligence.
Je ne pense pas que quelqu'un t'ait vraiment contredit la dessus sauf en soulevant le problème du biais culturel. Des comparaisons de QI sur un échantillonnage dont les biais culturels sont minimum ont même été reconnus comme pouvant avoir un certain intérêt (c'était l'idée de Binet quand il l'a inventé).
Ta formulation est prudente. Tu reconnais qu'il y a d'autres composantes principales de l'intelligence qui sont ignorées par le test du QI. Les négliger au point de faire d'absurdes comparaisons entre les
moyennes de population aux différences culturelles évidentes et aux degrés d'éducation incomparables présente -t-il un quelconque intérêt ? Que tu le veuilles ou non, ton « une des composantes principales » sera vite transcrite en « l'intelligence » et pourra servir une soupe bien grasse à des malfaisants.
Nos énarques sont des machines à traiter des données du plus haut niveau et sont probablement tous dotés de QI confortables. Les conneries qu'ils peuvent faire et les désastres qu'ils ont provoqués ne se comptent pourtant plus. Poser un problème correctement ne relève que très partiellement de l'intelligence conceptuelle et de la capacité à moudre des données qui, on veut bien le croire avec réserves, n'est pas trop mal évaluée par le QI. Cette habileté là (comme l'a souligné Fair) ne se mesure pas facilement. Elle devrait être pourtant indissociable du QI. Je ne sais pas si tu as remarqué mais à l'école on apprend à résoudre des problèmes compliqués mais parfaitement posés (un bon QI y est clairement un avantage). Quand on arrive dans la vraie vie, on s'aperçoit qu'on doit faire l'inverse : les problèmes sont le plus souvent faciles à résoudre, c'est de les poser correctement par un choix intelligent de données pertinentes qui est compliqué (et le QI y perd beaucoup de son lustre).
On peut se poser la question si monter en épingle un seul composant de l'intelligence en le séparant d'un de ses pendants nécessaires pour qu'il s'exprime, uniquement par ce qu'
on sait le mesurer n'est pas une caricature du scientisme qui sévissait il y a peu. Il était facile de mesurer le volume crânien et l'angle facial. On a vite fait de ces deux paramètres une vérité scientifique démontrant la supériorité de l'homme blanc. Rebelote avec le QI, j'ai bien l'impression.
Parler des conséquences de telles publications n'est pas un épouvantail rhétorique. On garde toujours la responsabilité de ce qu'on dit et de ses conséquences. Rigoler des soucoupes volantes ou du volant relativiste de Gatti, pas de problème, pas de conséquences graves en vue. Dire qu'il existe des groupes humains identifiables qui ne sont pas complètement dotés de la propriété émergente qui fait l'identité de l'Humanité, devant ce que ça peut entraîner, mérite une étude d'une rigueur méthodologique dont n'ont jamais fait preuve Larivée et al. Et je ne vois pas de solution de continuité entre ce que tu dis, Denis, et ce qu'affirment Larivée, Lynn et Rushton. On passe de l'un à l'autre avec une facilité extrême.
En revanche, isoler un point dont on peut montrer qu'il est favorable à son idéologie est un procédé couramment employé par les rhéteurs de tous bords. Il est en général suivi de généralisations fantaisistes mais qui profitent indument de la rigueur de la démonstration partielle. Dire QI en sachant que beaucoup de gens penseront intelligence (naïvement ou malignement) relève de ce procédé.
Tu pourras m'attribuer tous les points « Wilson » que tu voudras. Tant qu'on ne m'aura pas dit à quoi, en pratique, peuvent servir de telles études, je continuerai à considérer qu'elles sont mues par de bien noirs desseins.
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust
Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens
Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu