Bonsoir,
Nablator a écrit :Mais comment reconnait-on un "vrai pro-HET" qui n'est pas un croyant ? Là j'aimerais savoir.
Le caractère principal est la modération. A la base, être pro-HET, c'est avoir une opinion selon laquelle on admet l'existence de formes de vies extraterrestres, que cela soit de façon très générale ou éventuellement traduite par des faits particuliers : découverte de germe de vie potentiels, d'intelligence (signaux lointains...), de phénomènes qui surviennent (lointains ou immédiats), etc. Mais j'insiste, c'est une
opinion, car rien ne vient démontrer ou contredire si elle est raisonnablement fondée ou non, en théorie. C'est une question de point de vue qui doit être considéré comme tel.
Vu qu'on ne sait pas et que rien ne démontre en substance la véracité d'une telle opinion, un "vrai" proHET, réaliste, s'exprimera avec les réserves qui s'imposent. Il ne sera jamais bien éloigné d'un sceptique, et comprendra dans ses arguments, un discours propre à démystifier, corriger, les idées reçues, réfuter les impostures et la propagande, les inexactitudes et tout autre argument tendant à être fallacieux . Le proHET peut être vu comme une plante qui germe dans un milieu aride : elle est obligée pour survivre d'aller chercher son énergie très profondément dans le sol, mais ça ne consiste pas pour autant à justifier son raisonnement en allant chercher midi à 14h.
Maintenant , chez les proHET, on peut avoir des opinions exaltées, des a priori, des raisonnements qui n'en sont pas et tiennent non plus d'un discours raisonnable mais de l'endoctrinement par des instituts de la rumeur quelconque. On peut avoir une curiosité saine, heureusement, ou chercher un exutoire, des histoires à faire frissonner les ados et se faire un film sur cette base. Le problème est que les débats en ufologie rassemblent bien souvent des personnes qui ne sont pas sur la même longueur d'onde : les uns peuvent s'exprimer comme des témoins de Jéovah et les autres comme des physiciens de l'université du Colorado, pour donner une image des extrêmes qui tentent de se rejoindre. Ainsi, les débats ne sont pas des débats, ce sont des pièges : on en vient à parler de sceptique ou de croyant comme si cela rentrait dans "lé pétit manouel des taras congénitalès". Alors que dans la réalité qui est nuancée, il vaut mieux un croyant modéré et raisonnable qu'un cartésien radical et scientiste. Mais quoi qu'il en soit dans l'idéal, il vaut toujours mieux un bon vieux cartésien raisonnable, averti et informé, mais qui sait différencier l'opinion de l'assertion, ou le questionnement spontané naturel de l'être humain du questionnement scientifique organisé.
Si on est prohET, on doit simplement admettre que l'on doit apprendre à réfléchir de la façon la plus pertinente possible. Car la difficulté est de faire sentir aux autres la nécessité ou l'intérêt de pouvoir débattre sainement de l'HET, sans se faire passer pour un crétin qui gobe n'importe quoi. On doit émerger du cloaque ufogonique qui, lui, est en rupture avec la réalité. Les manoeuvres sont bien étroites, d'un côté les abysses de l'inconnu, de l'incertitude, et de l'autre la paroi abrupte de la réalité véridique. Je pense qu'il est difficile d'emprunter ce genre de sentier sans avoir de réflexions essentielles, lesquelles doivent tenir compte de toute les ressources "intellectuelles" à disposition.
Donc, en fait, on ne peut pas définir a priori, ce qu'est un proHET, sinon seulment qu'il ne faut pas confondre un proHET avec un soucoupiste invétéré imbibé de new-age.
Dans le langage actuel, "casuistique" signifie "au cas par cas". En fait, la signification se rapprocherait plus de :
étude, approche, de cas particuliers, et cela concerne spécifiquement des cas pratiques donc. Cela induit qu'un cas particulier peut se présenter comme un exception disons, sans toutefois ne rien altérer à la loi, au principe, à la règle, à laquelle il est sensé obéir. Par exemple, un calcul de probabilités peut tenir compte d'exceptions, ou encore une étude statistique.
Pour aller plus loin : un psy étudie un cas particulier. Il cherchera les similarités avec les nombreux exemples que sa science lui enseigne, et donc les théories qui en découlent et sont à sa disposition. Nous avons là un système fondateur des sciences qui est celui de Bacon et qui fonctionne en appliquant une logique de concordances - avec la particularité cependant que ce genre de méthode ne conduit pas à la formulation d'hypothèse. Il s'agit de déterminer à quoi répond un cas particulier, ex : un comportement individuel peut répondre à des principes sociaux, réflexologiques, biologiques, physiologiques, etc, du fait qu'il présente des similarités avec des cas recensés qui obéissent à ces principes.
Dans la théologie, c'est un peu plus "particulier", car le dogme détermine des faits de conscience qui, pour nous sont naturels et justifiés (le doute par exemple) en les soumettant à des préceptes propres aux institutions religieuses (hérésie, sacrilège, tentation, possession, ...). Ces faits de conscience particuliers - particuliers parce qu'ils échappent au moule - entraîne une réponse des systèmes de morale et de répression. Par exemple, une jolie rousse a une crise d'appendicite, alors c'est une sorcière qui, par son commerce avec le Démon, se retrouve inéluctablement possédée par cet esprit surpuissant et maléfique. A savoir que, si une autre pathologie possède des similarités, ex : crise de foie, intoxication alimentaire, alors la personne finit pareil, jugée comme possédée.
Donc chez un ufologue à tendance soucoupiste, le terme "casuistique" possède une consonance péjorative, celle de soumettre un cas sensé être exceptionnel à une réduction qui le ramène dans le commun, ou à l'état de fait élémentaire que seul le contexte, les circonstances, ont rendu exceptionnel. Le double sens fait que, par "casuistique", on peut voir "méthode sceptique", mais vu que le terme emprunte à divers paradigmes (religieux, philo, scientifique...), se traduit par des subtilités et une bonne dose de sophisme, on peut voir aussi dans cela, une sorte d'équilibre, faute de mieux, qui fait que personne n'a tort ou raison : l'exception peut confirmer aussi bien la règle sceptique que la règle ufologique, redonnant du même coup toute sa valeur à la partisanerie proET : le sceptique étudie un cas sensé être exceptionnel selon une approche réductionniste systématique (le réductionnisme étant vu comme une solution politique et non pas méthodologique) contraire à celle de l'ufologie qui consiste en une mise en valeur de certains faits particuliers qui n'ont rien de commun, du moins sont-ils considérés ainsi.
Mais si pourtant on cherche à éviter ce climat controversé qui ne consiste qu'en un climat de logique très faillible, l'étude d'un cas pratique débute toujours par la détermination de ses aspects les plus élémentaires - c'est la phase réductionniste - permettant ensuite d'orienter vers une phase plus spécifique une fois l'obtention réussie de certains critères de base, de certaines "caractéristiques-clé", d'éléments significatifs, propres à une pré-identification conduisant progressivment à une réponse finale et objective - dans la mesure ou c'est possible.