Enquête de terrain : quelques conseils pratiques

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Buckwild

Enquête de terrain : quelques conseils pratiques

#1

Message par Buckwild » 08 sept. 2010, 20:18

Bonjour,


Enquête de terrain : quelques conseils pratiques
par Eric Maillot* :

* : http://rr0.org/personne/m/MaillotEric/
http://www.book-e-book.com/index.asp?fx=2&p_id=125





Un ovni a été observé près de chez vous ? Quelques conseils pour bien mener l’enquête...
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Avant d’aller sur place...

- Si vous envoyez un questionnaire d’enquête, veillez à ce qu’il n’induise aucune idée préconçue sur l’ovni (pas d’effet physiques listés, pas de formes dessinées ou listées à choisir, pas de Qcm, ...) mais qu’il permette cependant de récolter un récit, un dessin, un plan exact, des données utilisables : date, heure, lieu exact, directions, repères visuels proches devant-derrière-à côté de l’objet, angle H°/Az° fin et début, trajectoire dessinée comme elle fut vue sur le paysage (éviter les reconstrutions sophistiquées trompeuses !!).

Vous poserez des questions complémentaires plus ciblées ultérieurement si besoin.

- Si vous avez un bref résumé de leur observation) cherchez tout ce qui peut être susceptible d’être une méprise qui collerait bien ou a peu près ;

- Prévoyez une carte astro pour l’heure dite de jour comme de nuit (soleil, lune étoile) et pensez à avoir une carte 1/50000 ou 1/25000 des lieux avant pour vous en imprégner. Attention aux erreurs possibles suite à l’usage mal maîtrisé d’un logiciel d’astronomie (Long/Lat, Heure Légale ou TU, Date des Changement d’horaire,...).

- Listez le matériel nécessaire (boussole, rapporteur bricolé pour mesurer les élévations angulaires, décamètre ou ficelle marquée, magnéto, piles, K7, données publiées sur l’observation, ...).

- Essayez de prendre rendez-vous avec la famille ou le témoin par téléphone. Il commence parfois à raconter, prenez des notes et faites attention à vos questions (évitez-les si possible, et notez-les !).

Bref une enquête se prépare.
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Sur les lieux de l’observation...

- Arrivé sur place, notez un maximum (même si vous utilisez un magnéto/dictaphone/vidéo sur pied pour le témoin). On oublie très vite même ses propres idées, pistes ou impressions.

- Faire une enquête à deux, c’est bien. Chacun ayant son rôle et ses tâches. A trois cela fait trop pour le témoin sauf si le 3eme ne rencontre pas le témoin (phase récit+question) et fait autre chose (on gagne alors du temps et il y a un regard extérieur) ; seul on oublie trop de choses.

- Evitez d’enquêter avec une personne qui "pense comme vous" (s’il s’agit d’un novice, informez-le des erreurs à ne pas commettre (inflencer le témoin)).

- Ne donnez jamais votre position "sceptique/tenant" au témoin même s’il vous le demande d’emblée (fréquent). Soyez neutre et curieux.

S’il y a plusieurs témoins, consultez-les tous absolument et indépendamment (et ne pas hésiter à leur expliquer pourquoi). Rien de plus désastreux que le dominant qui parle à la place du dominé (fréquent) ou celui qui n’a rien vu (ou vu juste une partie !) mais qui raconte quand même ce que l’autre a vu en entier... ou toute la famille qui se met à disgresser a volo alors que vous désirez des infos claires et que le temps passe. Evaluer les liens entre les témoins.

- Demandez l’autorisation d’enregistrer les propos (pour ne pas les déformer ensuite à la rédaction, c’est mieux...) :

* a/ Demandez au témoin de raconter librement, en commençant par ce qu’il faisait avant de voir puis ce qu’il a vu, dans l’ordre précis et ce qu’il a fait après. Laisser parler sans poser des questions (erreur à éviter !) Demandez au témoin s’il n’a rien à ajouter ou rien oublié, s’il veut préciser de lui-même un point particulier.

* b/ Passez aux questions. Faire préciser les propos du témoin avec des questions ouvertes qui ne contiennent pas des réponses ou des choix (genre QCM => erreur de nombreux questionnaires d’enquête et enquêteurs). C’est difficile mais indispensable. Si vous constatez des incohérences ou des erreurs ne les signalez pas sous peine d’influencer le témoin (modification du récit). Méfiez-vous des expressions, comparaisons imagées où chacun met l’image qu’il veut... Chaque détail précis (qualifié et quantifié ou comparé à un repère connu) est une info utile. Bruits de l’environnement normal ? Entendus ou pas ? Odeurs normales ou anomales ? Circulation auto , passage d’avions, ... Météo et vent ? ...

Si l’observation se déroule en plusieurs phases, faites préciser les moments de non visibilité du phénomène, leur durée, les différences éventuelles d’aspect (il peut s’agir de phénomènes différents).

Attention à une erreur courante : se contenter d’avoir demandé des vitesses en km/h, des distances en mètres, une taille métrique de l’objet, etc.
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Demandez plutôt :

o 1/ l’angle parcouru et la durée de parcours
o 2/ la taille comparée avec un objet du paysage (mesurer cet objet)
o 3/ la taille mesurée à bout de bras (comparateur)

L’évaluation avec la taille comparée à la lune est complexe mais très riche pour celui qui la maîtrise (elle mesure les erreurs perceptives du témoin à condition de lui demander quelle est la taille de la lune à bout de bras et de ne pas limiter cette taille avec un comparateur !).

* c/ Faites dessiner le témoin, même s’il dit ne pas savoir (on n’est pas à un concours de dessin).Insistez gentillement, cela marche. Faite ensuite préciser quels détails ne sont pas ressemblants (s’il dessine assez mal : espacement, proportions, nombre,...). Refusez de dessiner quoique ce soit devant et pour le témoin (expliquez que vous influencez alors son souvenir), ne pas montrer de catalogue d’ovni ou formes d’ovnis (cela s’est pratiqué),...

* e/ vérifier la datation (de quels repères même imprécis le témoin est-il certain ; lesquels sont douteux ; l’heure ou la durée : comment la connaît-il ? quand a-t-il regardé sa montre ? Et le lieu (repères visuels proches et lointains exacts mémorisés) ; les astres visibles et leur position dont le témoin se souvient (très utile de jour ou de nuit !). Si la Lune était visible demandez au témoin de la dessiner et de la positionner dans le ciel (test utile pour évaluer la fiabilité des souvenirs de formes et de positions).

- Aller sur site dans les conditions les plus proches possibles de l’observation (mois, météo, heure, jour). Y retourner dans ces conditions idéales si cela n’a pas été possible la première fois.

- Faire un maximum de photos (de jour et de nuit) en panoramique 360°, vu de la position du témoin (ou de ses diverses positions). Penser à se mettre à sa hauteur (assis en voiture, monté sur un mur, enfant de 1m, homme de 1,90m) pour faire les photos. Et noter vos prises de vues et les orientations visées avec une boussole (pas sur dires du témoin) : centre de l’axe photo = azimut.

- Retourner voir le témoin avec ces photos et lui faire dessiner sur calque ou transparent la taille et position de l’objet. Utiliser des photocopies agrandies 2 ou 3 fois (au format A4) correspondant au mieux à la taille apparente du paysage (la feuille étant tenue à bout de bras), afin d’éviter les erreurs de proportion.

- dresser un plan précis des lieux et des environs, certains détails importants a posteriori n’étant ni sur carte ni visibles sur les photos parfois (arbres, bâtiments qui masquent)

* f/ Demander à qui le témoin a déjà raconté son témoignage et combien de fois, quel a été l’avis ou la réaction de ces personnes ? En cas d’enquête sur un cas médiatisé, vérifier s’il a lu/entendu quelque chose à propos de son observation (journal, revue, radio). Procurez-vous ces infos (à comparer avec les dires du témoin).

* g/ Creusez le contexte avant observation, ses convictions , son analyse a posteriori, sa santé/ses traitements, testez son acuité, son audition, ... ses connaissances et ses loisirs (astro, nature, technique, ...) ; s’il a déjà observé quelque chose avant ou ses proches (influences fréquentes) et quoi (vous rebondirez souvent sur d’autres "ovnis"...) ? Essayez de savoir si le témoin a une ou des explications, une position face au phénomène (des attentes ou pas). Si c’est le témoin qui vous a contacté, vérifiez si sa démarche est de partager une expérience (mystique, message, anecdotique...) ou s’il s’agit vraiment de chercher une explication.

* h/ demandez si le témoin est un habitué du lieu d’observation, depuis combien de temps (de jour ou de nuit ?)

* i/ soumettez au témoin une liste de méprise (et motifs de méprises possibles) et demandez lui sur quel critère il les exclut et s’il a déjà vu cet effet qui cause la méprise (même si ce n’est pas le cas pour son ovni).

* j/ Sur le terrain notez les bruits environnants, les passages d’avions, le nombre de voitures (là on comprend qu’à deux c’est mieux et qu’un troisième est aussi utile)...

* k/ Parfois (affaire médiatisée ou très insolite) l’avis du voisinage est utile et instructif.

* l/ Rappelez au témoin que l’anonymat est possible mais que cela dévalorise le témoignage (vérif impossible par un tiers).

Après avoir rencontré le témoin

Après rencontre du témoin , une autre grosse partie du travail d’enquête vous attend...

- Recensez et complétez, cherchez les infos manquantes.

- Vérifiez les nouvelles méprises envisageables (même les improbables, on a des surprises à la vérification !)

- Rédigez le rapport pour faire un constat descriptif de faits et y adjoindre vos vérifications de méprises puis vos conclusions argumentées. Joignez-y un plan, des schémas, les dessins du témoin, légendez les photos d’enquête précisément, indiquez même le type d’appareil utilisé (focale, zoom, format).

Un rapport doit permette au lecteur de saisir le lieu, les mouvements de l’objet, de comprendre la personnalité du témoin, de pratiquer l’empathie et revivre le plus fidèlement son vécu, ...

Une bonne enquête résumée sur une RR1, 2 ou 3 fait en général une dizaine de pages. Le dossier d’enquête brut en fait souvent une centaine !

Ne jetez jamais vos notes d’enquêtes : on ne pense pas à tout du premier coup et certains petits détails anodins le sont souvent moins relus à froid ou par un autre que vous. Sur une lumière ponctuelle lointaine diurne ou nocturne, quelques pages suffisent et une investigation "minimale" aussi.
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En guise de conclusion...

L’enquête est un art difficile. Il s’aquiert sur le terrain. Les conseils ci-dessus ne remplacent pas l’expérience mais vous aideront à éviter quelques erreurs, à collecter des données fiables. J’estime n’avoir pu mener et publier qu’une enquête digne de ce nom (une centaine de pages : RR2 de Bertre, Tarn) mais avoir mené nombre d’investigations de niveau très variable (et pas mal de contre-enquêtes et contre-investigations de niveau tout aussi variable). On comprend alors beaucoup mieux pourquoi il y a si peu d’enquêtes ufologiques, directement exploitables sans recherches d’infos complémentaires manquantes (avec quantité et qualité des infos) depuis 1950, à mes yeux au moins.

Ce n’est pas quelques pages web sur ovniland ou ailleurs qui changeront la donne à l’heure où on a tendance à croire que l’on est ufologue quand on a créé un site web sur les ovnis ou que l’on a lu quelques bouquins sur l’ufologie... :-(

Quand il faut bosser (et avec méthode), les volontaires se font rares.

Une chose pourrait faire évoluer les rapports d’enquête : qu’un enquêteur tenant (qui tient un cas de RR qui lui semble solide !) demande à un sceptique (ufologue ou pas) de l’accompagner dans son enquête (ou d’être son collaborateur à distance via le web). Et vice versa !

J’ai fait cette proposition deux fois à des enquêteurs "convaincus de l’HET [1]" (ou d’avoir des cas solides en vue), ils m’ont dit "oui, bonne idée" mais jamais ils ne m’ont contacté... ;-) Je la renouvelle ici.

Je n’ai jamais eu la même proposition que la mienne émanant spontanément d’un tenant. Un signe d’ouverture de pensée qui ne trompe pas... Et les tenants ressassent (explicitement ou implicitement) que les sceptiques sont sectaires !
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Notes
[1] HET = Hypothèse Extra-Terrestre


Source : http://www.cielinsolite.fr (ne fonctionne plus)



++
Buck

Buckwild

Re: Enquête de terrain : quelques conseils pratiques

#2

Message par Buckwild » 08 sept. 2010, 20:39

Re,

Je présume qu'à l'époque ou Eric avait rédigé cet article, il n'y avait pas encore d'outils disponibles gratuitement sur le web, outils qui facilitent énormément les choses. Voici donc une petite liste non exhaustive de ma sélection personnelle et donc à compléter ultérieurement...


Astronomie :

Carte du ciel :
http://www.stellarium.org/

Essaims météoritiques (observables depuis la France) :
http://pgj.pagesperso-orange.fr/meteor2010.htm


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Astronautique :

-Autre logiciel (graticiel) à télécharger mais un peu plus complexe d'utilisation, Orbitron pour vérifier les passages de satellites :
http://www.softpedia.com/get/Others/Mis ... tron.shtml

-Maintenant, passons à un logiciel (graticiel) de prédiction de rentrée astmosphérique, SatEvo :
http://www.wingar.demon.co.uk/satevo/

-Pour tout ce qui pourrait avoir un rapport avec des satellites militaires non répertoriés sur les dits logiciels (Orbitron & SatEvo), il y a sur le net, une liste de discussion d'amateurs très performants qui répertorient ce genre de satellites, vous pourrez leur poser vos questions içi : http://www.satobs.org/seesat/seesatindex.html

Attention cependant, si vous n'êtes pas capable de leur donner des données assez précises en suivant leur méthodologie, ils ne pourront pas vous aider, pour utilisateurs/enquêteurs avertis donc...


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Météorologie :

-Pour ce qui est des conditions météo archivées (France uniquement, pour le Canada, je ne sais pas) :
http://www.infoclimat.fr/archives/?s=&d=


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Aéronautique :

-Pour l'aéronautique (France uniquement : couloirs aériens, aéroports, aérodromes, altipistes, altisurfaces, héliports ?) :
http://francois.fouchet.free.fr/
http://www.sia.aviation-civile.gouv.fr/

nb : A noter que les militaires font ce qu'ils veulent et ou ils veulent plus ou moins, je dispose de leurs cartes (2009) et j'ai observé des manoeuvres militaires de pénétration (Mirage 2000) en vol à tba dans des zones géographiques qui ne sont pas reportées sur leurs cartes comme des zones d'entraînement.


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Géolocalisation :

-Pour le relief, les obstacles, la géolocalisation, relevés azimutaux, etc... :
Google Earth 3D et Google Street, ça vous le saviez déjà... ;)



Voilà, déjà avec tout ça, cela devrait vous permettre de vérifier, voir éliminer certains candidats pour des méprises. N'hésitez pas à compléter ma liste avec d'autres logiciels ou liens pour le Canada. A noter que je n'ai pas donné de lien vers ceux de suivi du trafic aérien en quasi temps-réel. Concernant les "fuel/fluid dumps" de la Navette spatiale ou de certaines fusées ou missiles balistiques, je suppose qu'il faille poser la question aux différentes agences spatiales concernées. Pour tout ce qui est militaire à ce niveau, je suppose que c'est peine perdue.

En espérant que cela vous sera utile. :a1:


++
Buck

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