FOZ a écrit :Effectivement, on pourrait aborder la question selon la perspective de l'écosystème. Ainsi, une espèce pourrait avoir un rôle à jouer sur Terre, par rapport aux autres espèces, pour maintenir l'homéostasie de l'écosystème. Ça nous permettait d'utiliser le concept de «rôle» sans y voir une notion téléologique. Les rôles étant apparus progressivement par la sélection naturelle. Le rôle de l'abeille par rapport à la fleur est comme le rôle du foie par rapport aux poumons: contribuer au maintient de l'équilibre d'un système dont ils font partie.
Ca serait quand même téléologique.
La notion de rôle dans un système est un constat à postériori d'une place prise par un des constituant lorsque le système s'équilibre. Mais ça n'a de sens qu'avec un temps figé et le présupposé que le système sera toujours équilibré, bref, ça n'a qu'un intérêt en terme de classement et pas de valeur réelle en tant que fait (d'ailleurs, même la notion de système n'a qu'un sens de classement, puisqu'aucun système n'est totalement exclue des influences extérieures et donc totalement en homéostasie).
A partir du moment où le système cesse d'exister parce qu'il se déséquilibre, la notion de rôle devient caduque, pourtant les constituants du système peuvent n'avoir pas changé en eux même (dans le cas d'une perturbation extérieure, par exemple).
Donc la notion de rôle n'a d'intérêt que dans le système considéré et n'est jamais intrinsèque au constituant lui même. L'abeille, de l'exemple, n'a pas pour caractéristique intrinsèque d'avoir le rôle de pollinisateur, elle ne l'a que parce que le système c'est constitué comme ça et cessera de l'avoir quand le système n'existera plus. C'est l'observateur qui lui donne ce rôle en étudiant le système, et non elle même qui se l'est donné. Si on prend un autre système, l'abeille peut parfaitement ne pas avoir ce rôle, du coup, quel est son rôle indépendamment de l'observateur du système?
L'avantage de l'humain sur l'abeille, c'est qu'il est suffisamment intelligent pour être son propre observateur, même imparfaitement et observer son rôle et son système, mais aussi d'être assez intelligent déterminer lui même son propre rôle et assez débrouillard pour essayer de créer le système dans lequel il jouerait ce rôle.
Donc le rôle de l'humain sur terre est fonction de celui qu'il se donne, dans la limite de son environnement, de la pression sélective et de ses capacités et n'est en rien un but intrinsèque à son statut d'humain, et qu'il lui faudrait atteindre, indépendamment de sa décision (et qui viendrait donc d'une décision supérieure, qui aurait conçu l'humain pour un rôle précis).
Reste que l'humain en général, ne s'est pas posé collectivement la question de ce rôle à déterminer et ne ce l'est posé qu'individuellement.
Doù une partie des problèmes de l'humain à maintenir l'équilibre de son système actuel, faute de cohérence dans la façon d'y arriver et de capacité à prendre en main ses tendances d'animaux, à savoir la consommation de ressource et la reproduction. On est actuellement encore, incapable d'être collectivement à la fois observateur de notre système, acteur de celui-ci et créateur d'un système équilibré intégrant notre façon de vivre, du coup, on vit collectivement en déséquilibrant le système actuel et en essayant individuellement d'apporter des solutions à ce déséquilibre, faute de se déterminer un rôle commun et de jouer collectivement le rôle d'observateur du système.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)