Hallucigenia a écrit :Donc pour ma part, et sérieusement cette fois, j'estime que puisqu'un test HIV est systématiquement effectué, et qu'en cas de détection le donneur est identifié, informé de sa séropositivité, et retiré des listes, le mieux à faire, en terme de santé publique, est d'autoriser tout le monde à offrir son sang. Surtout qu'en la matière, on manque cruellement de donneurs.
Kraepelin a écrit :Tient! Voilà la rectitude politique qui se pointe le bout du nez sous la couverture de l'ironie. Jamais bien loin cette saleté!
Feel O'Zof a écrit :Tiens! Voilà l'homophobie qui se pointe le bout du nez sous la couverture de la raison. Jamais bien loin cette saleté!
Je suis évidemment capable de percevoir la différence entre un procès d'intention et un fait.Kraepelin a écrit :Votre affirmation est gratuite parce qu'elle repose sur la pierre angulaire de la rectitude: le procès d'intentions. La mienne ne l'est pas puisqu'elle est une constatation de fait. Hallu dit bien ce qu'il dit et assimile la mise en cause des revendications gay au racisme et aux préjugés de classes.
Êtes-vouas capable de faire la différence?
Ce que vous ne semblez pas réaliser c'est que, paradoxalement, vous tombez dans le même paralogisme que celui des partisans de la rectitude qui voit du racisme dans tout ce qui s'en rapproche. Peut-être que Hallu, dans son opinion (qui est aussi la mienne), est motivé par un désir autre que la rectitude politique. Peut-être que c'est juste le gros bon sens qui voudrait qu'on n'écarte des dons de sang que les individus qui sont susceptibles de donner du sang contaminé?
Il me semble que si toutes les précautions sont prises pour détecter ou prévenir le sang contaminé, il n'y a rien qui justifie d'écarter un groupe social particulier des dons de sang sous le couvert d'une corrélation quelconque, autre qu'un dédain irrationnel et discriminatoire à l'idée de recevoir du sang d'un des membres de ce groupe. Ce ne serait donc pas un procès d'intention que de présumer qu'une personne qui demeure contre le don de sang des gays soit homophobe, ce serait une déduction logique. On peut résumer cette confrontation d'idée de cette manière:
Discrimination initiale : «Les gays ne peuvent pas donner de sang.»
La rectitude politique dit : «Tout le monde doit être traité exactement pareil donc les gays doivent pouvoir donner du sang comme les hétéros!»
Objection légitime : «Il est nécessaire d'éviter que les gens porteurs de maladies transmissibles par le sang ne donnent du sang...»
Compromis du gros bon sens : «Donc, analysons le sang de chacun et leur historique personnel (à savoir s'ils ont eu un comportement à risque) avant de prendre leur sang, quelle que soit leur orientation.»
Objection persistante discriminatoire : «Oui mais... ça c'est de la rectitude politique! Je ne veux pas que les gays donnent du sang!»
On fait la même chose dans les autres débats de société. Comme sur le port du voile:
La rectitude politique dit : «Chacun doit pouvoir pratiquer sa religion comme il veut donc le port du voile c'est correct.»
Objection légitime : «Mais, dans certains contextes, il est important que l'individu soit identifiable...»
Compromis du gros bon sens : «Donc, contraignons les gens à se dévoiler le visage lorsqu'ils doivent être identifiés (sur leur photos d'identité ou lorsqu'ils entrent dans une banque ou un dépanneur) mais laissons-les se vêtir comme ils veulent le reste du temps.»
Objection persistante discriminatoire : «Oui mais... ça c'est de la rectitude politique! Je ne veux pas voir de symboles religieux ostentatoires d'une autre religion que la mienne!»
Ça suit toujours ce même pattern. Il y a toujours une faction des intolérants/haineux qui va dénoncer les abus de la rectitude politique dans le seul but de défendre son droit d'être intolérante et haineuse. Je ne pense pas que ce soit ton cas, vu tes réponses précédentes (et ceux de l'autre fil identique). Mais si je n'avais lu de toi que la réplique que tu as faite au commentaire d'Hallucigenia, c'est très certainement ce que j'aurais pensé.