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par Gilles F. » 06 oct. 2010, 18:01
Ben, dans l'absolu, à l'aide d'une corrélation, c'est assez difficile.
Par exemple (totalement fictif), imaginons que le nombre d'interactions entre une mère et son nourrisson entre 0 et deux ans (X) soit corrélé positivement avec le niveau langagier que celui-ci aura à 4 ans (Y)
X peut être la cause : Ce sont les interactions précoces de la mère qui ont enrichi précocement le bébé et celui ci développe de meilleures capacités langagières.
Y peut être la cause : Les nourrissons qui ont un niveau langagier non verbal plus élevé appèlent et interagissent plus souvent que ceux qui ont un niveau de langage non verbal moins élevé, avec leur mère.
X et Y sont en causalité circulaire ou en boucle de rétroaction : X ou Y appelle Y ou X qui a sont tour, etc... Pas de poule, ni d'œuf, les variables ont le même poids causal et s'auto enrichissent, alimentent.
Z : Il existe une variable latente. Les mamans qui interagissent plus longtemps avec leur nourrisson sont celles qui sont socialement favorisées et ont plus de temps à consacrer à leurs enfants, de même que leur milieu est plus riche. C'est la CSP et le milieu plus favorisé ou riche en stimuli qui expliquerait tant X que Y et la corrélation n'a rien à voir avec une causalité directe entre X et Y, on nage en plein artefact à s'intéresser au lien entre X et Y.
Des modèles plus complexes. X Y Z A B etc, bref tout un tas de variables sont nécessaires pour expliquer tout cela, et ne s'intéresser qu'à X Y ou Z est totalement réducteur et peu explicatif pour rendre compte du système complexe en question.
En d'autres termes, une corrélation, à mon sens, est un bon outil pour émettre une ou des hypothèses "causales" que l'on doit tester à l'aide d'autres paradigmes, pour la ou les valider.
Par exemple, pour vérifier X comme cause, maintenir la capacité non verbale du nourrisson constante par un test de capacité non verbale du nourrisson (corrélation partielle), pour vérifier Y comme cause, idem, pour Z, contrôler la variable Z et la maintenir constante (n'avoir que des mamans de même situation SC) et vérifier si la corrélation demeure, etc.
Bref, émettre une hypothèse à partir d'une corrélation, et trouver d'autres paradigmes, manip pour la valider ou non.
Pour cette corrélation, je crois me rappeler (un pb sur le blog de JMA) que les fréquences cumulées apportent un indice supplémentaire à l'hypothèse de Paquay.
Ce que je dis, c'est qu'il est clair que l'appel à témoin, la presse, les publications, émissions, sur les ovnis amènent les gens à "lever les yeux vers le ciel" (pour être très très schématique) et crée un "climat" propice à témoigner, d'objets célestes ou terrestres auxquels on ne s'intéressent pas forcément et qui peuvent devenir insolites et renvoyer directement et de façon biaisé au "sème" ovni que l'on a lu, vu, etc par la presse. Cela gonfle les observations de façon artificielle.
De mémoire, c'est simplement ce que Patay tient à dire avant tout (en tout cas, j'ai lu ainsi), et ses corrélations, fréquences cumulées vont en ce sens. Il y a sans aucun doute un stimulus initial ou plusieurs en début de vague, mais que la presse etc apportent "du bruit" et gonflent les observations, témoignages ensuite, alors que ce qui est vu ou que ce que l'on se rappelle avoir vu, suite à l'entrée des médias ou appel à témoin, n'a rien à voir avec le stimulus initial ou les stimuli initiaux en début de vague.
Le cas de Beert est un bon exemple. Sur S.O., on a discuté également du cas de Cosford. Je pense qu'il va également en ce sens, car il y a des observations témoignées qui n'ont rien à voir avec le stimulus initial (la rentrée du propulseur russe). L'appel à la base météo amène Elliott à "lever les yeux vers le ciel" et là un hélicoptère devient "ovni", pareillement ici et là pour ce qui fait parti du dossier avant la rentrée atmosphérique.
L'appel à témoin, couverture médiatique, etc. "créent des ovnis" ou en tout cas participent largement et sont un puissant moteur à créer une vague.
Je ne sais pas si je suis clair.