Bonsoir,
Sinon, très chers, j'ai "du" réagir à un commentaire de Gildas Bourdais, à propos de Roswell. Rien à voir avec ma pensée envers De-Passage, qui est une discussion, ELLE.
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Samedi dernier, Gildas Bourdais a laissé un commentaire "laconique" à propos de mon ouvrage sur son blog :
"Bonjour,
J'ai encore oublié de répondre à une question, cette fois sur le livre de Gilles Fernandez sur Roswell. Non, je nai pas lu ce livre, et je n'ai pas l'intention de le lire car je connais à peu près ses idées. C'est lui qui m'attaqué l'année dernière sur ce blog, en ressortant l'histoire éculée des ballons Mogul. J'avais fait une critique détaillée de l'histoire Mogul dans mon livre de 2004, et je l'ai évoquée plus brièvement dans celui de 2009, "Le crash de Roswell", ainsi que dans mon dernier livre "OVNIS. Vers la fin du secret ?", car c'est pour moi déjà de l'histoire ancienne. Mais puisque ce Gilles Fernandez a cru bon de la relancer en France, j'ai fait un article spécifique sur les ballons Mogul qui figure sur ce blog, et je vous y renvoie.
Cordialement,
Gildas Bourdais"
Au delà du fait que je n'ai trouvé aucune mention d'une telle question dans le fil de discussion sur le blog de Gildas Bourdais, et au-delà du fait que je suis interdit sur son blog, j'aimerais faire un petit commentaire (tout en en appréciant la mention de "ce" Gilles Fernandez, au passage...).
En effet, en août 2009, Gildas Bourdais avait créé un billet intitulé "Retour sur l'imposture des ballons Mogul"
(
http://bourdais.blogspot.com/2009/08/re ... mogul.html), apprenant que je préparais un livre sceptique sur Roswell et suite à nos premiers échanges, à la suite desquels il décida rapidement de m'interdire de commentaires.
Il y a de nombreux points abordés dans l'ouvrage qui démontrent que de nombreux pans de la thèse extraterrestre d'outre-Atlantique que reprend Gildas Bourdais en France sont faux, erronés, ainsi que d'autres aspects du dossier carrément occultés ou mal compris sur le dossier Roswell, et sur le dossier Mogul également, parmi ceux qu'il reprend dans ce billet de 2009.
Je ne vais pas revenir là-dessus puisque cela prend justement un ouvrage entier, c'est à dire de l'espace et du temps.
Cependant, Gildas Bourdais admet dans ce billet que le fermier Brazel ne pouvait pas inventer le fameux ruban scotch à motif, mention faite dans l'interview et qu'il s'agit d'une marque de la New York University et donc de Mogul. Il contourne alors cette marque de fabrique qui "tue" la thèse extraterrestre par le passage suivant :
"Ce n'est pas parfaitement clair, mais il faut admettre que Brazel avait bien fait mention de ruban adhésif avec des dessins de fleurs. A moins de supposer qu’il débordait d'imagination, il a bien cité là un détail "qui ne s'invente pas", et qui semble être, à première vue, un point en faveur de la découverte d'un train de ballons NYU. Soulignons cependant que c'est le 14 juin, alors que le communiqué de presse du 8 juillet parlait d’une découverte la semaine précédente.
« L’objet volant a atterri sur un ranch près de Roswell la semaine dernière ». Qu'avait donc trouvé Brazel, le 14 juin, c'est-à-dire au moins quinze jours pus tôt ? Le train de ballons Mogul numéro 4 ? Une hypothèse bien plus probable est celle de la découverte d'une simple grappe de quelques ballons météorologiques avec plusieurs cibles radar, qui ne l’avait d’ailleurs pas ému le moins du monde : on en trouvait assez souvent dans la région et ce n’était pas pour cela qu’il avait fait le voyage à Roswell le 6 juillet."
Or, comme je le montre dans le livre, Brazel va voir les époux Proctor le week end de l'indépendance (du 4 au 6 juillet), c'est à dire avant d'aller à Roswell (le 7 juillet) et donc avant de donner son interview (le 8 juillet).
Il décrit aux Proctor les débris du Ranch et ceux-ci lui apprennent l'existence des "soucoupes volantes" et d'une forte prime (3000 dollars à qui rapporterait des débris de "soucoupes"). De même qu'il est allé à la ville de Corona ce même week-end pour apprendre le même genre de choses (il n'a ni radio, ni téléphone dans son ranch).
En ce sens, pour l'épisode avec les époux Proctor, on ne peut invoquer un étouffement de l'armée, puisque ces témoignages sont recueillis post-1978 et prennent place dans le temps et l'espace de l'évènement, avant toute intervention de l'armée, le week end de l'Indépendance. Étouffement, pour la thèse soucoupique, selon lequel Brazel aurait été dicté par l'armée lors de cette interview (cela ne tient pas pour d'autres raisons, mais là encore, il faudrait plusieurs pages).
Mais je signale simplement un petit détail, si l'on peut dire, qui a son importance, qui a lieu avant toute implication de l'armée.
En effet, par deux fois, Loretta Proctor, à propos de cette rencontre et de la description des débris faite par Brazel, avant que celui-ci se rende à Roswell et son interview donc, se remémore :
" Il y avait aussi quelque chose qu’il [Mac Brazel] a décrit comme une bande qui avait des impressions dessus. La couleur des impressions était une sorte de mauve. "
(Affidavit 5/5/1991. "There was also something he [Mac Brazel] described as tape which had printing on it. The color of the printing was a kind of purple .")
" Il a dit qu’il y avait d’autres choses là-bas, comme un ruban qui avait des sortes de figures dessus."
(Kevin Randle and Don Schmitt, UFO Crash at Roswell, 1991. "He said there was more stuff there, like a tape that had some sort of figures on it. ")
A moins de supposer que Loretta Proctor débordait d'imagination, à nouveau, elle a bien cité là, A SON TOUR, un détail "qui ne s'invente pas" : la marque ADN d'une cible-radar "NYU". Comme d'autres témoins...
Chess and mat.
En conséquence, les débris du Ranch Foster qu'il décrit aux époux Proctor comportaient ce ruban qui est la marque ADN d'une cible radar ML307 telle qu'en utilisait la New York University en charge du projet Mogul, argument défendu (entre autres) dans l'ouvrage. A moins de s'en remettre à plus d'arguments ad hoc dont certains ufologues sont si friands pour garder leur thèse coûte que coûte, et malgré les acrobaties de Monsieur Gildas Bourdais envers le lecteur, c'est au lecteur d'en juger.
Cordialement,
Gilles Fernandez, 6 septembre 2010.
(Copies faites sur SdQ, S.O, le blog "scepticisme scientifique et acte notarié)