La contamination par des traces infimes de carbone moderne, lorsqu'on parle de quantités de C14 aussi infimes que celles qui sont en jeu pour des échantillons de plus de 40 000 ans, ce n'est pas le résultat d'une erreur de manipulation, c'est quelque chose qui est à peu près impossible à éviter à 100%, surtout pour le charbon. Les spécialistes du domaine sont bien conscients que l'élimination de l'inévitable contamination des échantillons est un processus extrêmement difficile à réaliser et souvent aléatoire. Les mêmes opérations, sur les mêmes échantillons, peuvent donner des résultats très variables lorsqu'on est à la limite de détection de l'appareil. Le rapport C14/C d'un échantillon de dolomite peut, par exemple, varier entre 0,01 et 0,5 pmc (42000 à 74000 ans) selon les soins pris pour éviter toute contamination avec du C14 moderne (Middleton et al., 1989).Julien a écrit : La contamination … j’ai déjà répondu à ce sujet. C’est un argument qui ne tient plus. Vous croyez que les 15 000 échantillons documentés au travers du temps ont tous été contaminés ? Savez vous qu’on passe plusieurs test d’acide pour enlever tout C14 qui ne serait pas intrinsèque ?
Ce n'est pas étonnant qu'on mesure des traces de C14 dans les 15 000 échantillons que vous mentionnez. La plupart des datations d'échantillons de charbon radioactivement mort sont faites non pas pour dater ce charbon, mais pour évaluer le bruit de fond de l'appareil et l'inévitable contamination afin de corriger les résultats obtenus pour les échantillons qu'on veut dater. On fait subir au charbon, qui servira de référence, le même traitement que celui subit par l'échantillon testé. C'est plus simple de soustraire la valeur obtenue avec le charbon que de mettre en oeuvre de complexes traitements destinés à éliminer complètement toute contamination (chose qu'on ne peut, de toute façon, jamais être sûr d'avoir réussie).
Il faut même tenir compte de la taille de l'échantillon pour évaluer l'inévitable taux de contamination :
Vous n'allez quand même pas me dire que la taille de l'échantillon a un rapport avec son âge réel !?In several studies, researchers have found that background levels in their AMS 14C measurements rise with decreasing sample size and are consistent with the introduction of a constant mass of modern carbon during sample processing and/or measurement [1–3]. Several formulations have been developed to try to correct for the contaminant contribution to the measured ratios of unknown samples.
[1] J. S. Vogel, D. E. Nelson and J. R. Southon, Proc. Workshop on Techniques in AMS, Oxford, UK, 1986, pp. 8–13.
[2] J. S. Vogel, D. E. Nelson and J. R. Southon, Radiocarbon 29 (1987), 323.
[3] D. J. Donahue, A. J. T. Jull and L. J. Toolin, Nucl. Instr. and Method. B52 (1990), 224
Corrections for Contamination Background in AMS 14 C Measurements
T.A. Brown J.R. Southon
7th International Conference on Accelerator Mass Spectrometry
Tucson, AZ, May 20-24, 1996
https://e-reports-ext.llnl.gov/pdf/229581.pdf
L'AMS détecte du C14 même dans le diamant. Pourtant, le diamant ne se forme pas à partir du carbone atmosphérique, il ne devrait donc pas du tout contenir de C14.
Et puis la contamination n'est pas la seule raison invoquée pour expliquer la détection de C14 dans des échantillons qui ne devraient plus en contenir. D'autres raisons ont aussi été avancées.
Évidemment puisque c'est indéfendable. L'ensemble des faits connus en géologie, en paléotologie, en astrophysique, en physique nucléaire ou en astronomie sont en contradicion avec votre hypothèse d'un univers de quelques milliers d'années. Les faits reconnus en géologie contredisent complètement l'hypothèse créationniste d'un déluge universel responsable de la formation soudaine et simultanée de toutes les strates sédimentaires.Julien a écrit :Ça ne m’intéresse pas de défendre le moment où le déluge s’est produit, pas plus que de couper un cheveu en quatre.
Julien a écrit :Mais l’article en question démontre que les données sont comptable avec un évènement unique.
Non, pas du tout. Où voyez-vous ça ? les valeurs qu'on peut voir dans le tableau des résultats varient de 0.014 pmc à 0,7 pmc soit de plus de 100 000 ans à environ 30 000 ans. Comment expliquez-vous que des gisements de carbone fossile qui sont supposés s'être formés au même moment affichent des teneurs en C14 aussi variées ? On connaît même des gisements qui ont des valeurs sous 0,01 pmc. On utilise, dans les détecteurs à neutrino, des hydrocarbures provenant de ces gisements. Le détecteur de Borexino, par exemple, contient 300 tonnes d'hydrocarbure dont le nombre de scintillations produites ne dépasse pas 1 scintillation par tonne de liquide par semaine.
De plus, si votre déluge avait eu lieu il y a quatre à six mille ans (c'est bien ce qu'on peut déduire de la Bible, non?), on observerait dans le charbon des taux de C14 de l'ordre de 40 à 50 pmc. On en est très, très loin. Des centaines de fois plus loin. Alors, si vous acceptez les résultats obtenus, vous devez admettre, toujours si vous écartez les explications communément admises par les spécialistes en AMS, que le déluge s'est déroulé il y a plus de 100 000 ans sur une période qui se serait étalée sur plus de 50 000 ans !
Il est plus facile, à mon avis, d'expliquer pourquoi on peut trouver des traces de C14 équivalant à la limite de sensibilité des appareils dans des échantillons qui ne devraient pas en contenir que d'expliquer pourquoi des échantillons qui devraient en contenir beaucoup (l'équivalent d'un âge de 4000 à 6000 ans) n'en contiennent à peu près pas. D'autant plus qu'il vous faut aussi nier toutes les autres méthodes de datation qui donnent des âges de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'années aux dépôts de carbone fossile.
Les faits contredisent votre hypothèse. Je ne sais pas si les différentes hypothèses avancées par les spécialistes pour expliquer la détection de C14 dans des échantillons qui ne devraient théoriquement pas en contenir sont toutes valables, mais même si on découvrait qu'elles ne peuvent pas tout expliquer, les datations obtenues n'en seraient pas moins en contradiction avec votre hypothèse. Votre explication bibliste est la moins bonne des explications avancées pour expliquer qu'on détecte des traces de C14 dans des échantillons qui ne devraient pas en contenir.
Enfin, comment expliquez-vous que les créationnistes, qui ont toujours nié la validité de toutes les méthodes de datations radiométriques, reconnaissent maintenant la méthode au C14 (tout en persistant à rejeter les autres)? N'est-ce pas la preuve que pour eux, une découverte scientifique n'est un fait reconnu que si cette découverte peut servir à conforter leurs dogmes religieux ? Que pour eux, ce ne sont pas les faits qui font la théorie, mais la théorie (le dogme religieux) qui sert à sélectionner les faits. Moi, je trouve que cet argument du C14 est une belle démonstration que le créationnisme n'a rien de scientifique, qu'en fait, il marche à contresens de la science.