Salut Yann,
À propos des deux propositions de Viola, vous dites :
Je n'ai pas le choix de les reprendre ou pas.En les reprenant, y donnez-vous crédit ?
Elles appartiennent à Viola et c'est lui qui les a mises en jeu. Je n'ai aucun contrôle de censure sur les propositions émises par les autres joueurs (voir Caractéristique 15), ni sur les termes qu'ils utilisent.
(note : les bouts rouges ne sont pas de Viola)Viola a écrit :P1: Les analystes du dossier Pantel sont tous des cons.
Viola : 0,0001% | Gatti : ? | Denis : 20% | Yann : ? | Ghost : ? | Quivoudra : ?
P2: Pantel nous prend tous pour des cons depuis le début et ne s'en lasse apparemment pas.
Viola: 99,999% | Gatti : ? | Denis : 99% | Yann : ? | Ghost : ? | Quivoudra : ?
Le seul "crédit" que j'accorde à ces P1 & P2 est via mes degrés d'accord déclarés (20% et 99%, en rouge). J'ai d'ailleurs eu un peu de mal à les évaluer, précisément parce que le mot "con", comme vous l'avez remarqué, est passablement flou.
À propos de mes D1-D2-D3, vous dites :
Là, vous m'étonnez un peu.Je n'arrive pas à évaluer en termes de pourcentage.
J'ai déjà dit:
Moi, des probabilités subjectives, j'en ai des zillions. C'est beaucoup plus raffiné qu'un simple "peut-être", associé à un autre "peut-être" pour la proposition complémentaire.Je considère qu'un système d'opinions (ou, plus emphatiquement, un modèle du monde) est essentiellement un faisceau de probabilités subjectives appliquées à plein de propositions.
Par exemple, considérez les deux propositions (complémentaires) suivantes :
A1 : Le cheval le plus âgé de la planète vit au Liechtenstein.
A2 : Le cheval le plus âgé de la planète vit ailleurs qu'au Liechtenstein.
Évaluer chacune au niveau "peut-être", ça manque terriblement de raffinement~éloquence. Bien sûr que, dans l'état actuel de mon modèle du monde, A1 est peut-être vrai. Mais le "peut-être" de A2 est beaucoup plus gros que le "peut-être" de A1. Pour vous aussi, je suppose.
En fait, j'accorde environ 0.002% à A1 et 99.998% à A2. Autrement dit, si on me proposait un pari (avec mises inégales), je serais disposé à parier pour A1 si la mise de l'autre parieur vaut plus que 50 000 fois la mienne. Si le quotient des mises est inférieur à 50 000, je préfère parier pour A2.
Je vous rappelle la Loi 14 :
Je prétends que, contrairement aux deux propositions de Viola, les trois miennes sont suffisamment précises pour être questions de faits (plutôt que d'interprétation floue).Loi 14 : En REDICO, quand une proposition est "question de fait", chacun évalue au mieux la probabilité (subjective) que ce prétendu fait soit vrai. Si la proposition à évaluer est plus floue et déborde sur les "questions de goût ou d'opinion", on indique une sorte de "degré global d'accord".
Vous avez "évalué" D1-D2-D3 en disant :
Mmmmhhh...j'aborde les messages sans a prioris. Donc pour le moment je veux bien y croire.
(...)
Mais lorsque je dis que je veux bien y croire, cela ne signifie pas pour autant que j'en suis convaincu, ni que ce sera toujours le cas.
Combien vaut un "je veux bien y croire" ? 90%? 50%? 98%?
Ce n'est pas à moi de répondre à ça. Ça me ferait strawmanner, ce qui est, dans une discussion, horriblement peaudebanané.
Essayez d'imaginer trois paris (avec mises inégales, mais assez petites pour que l'utilité soit linéaire). Puis, en vous introspectant, essayez d'imaginer quel devrait être le quotient des mises pour qu'il vous soit indifférent de parier pour ou contre chacune des propositions D1-D2-D3. Ce quotient critique des mises permet d'évaluer vos probabilités subjectives. C'est un truc commode pour évaluer une probabilité subjective.
Par exemple, pour
D2 : Les paroles de Karzenstein qu'on entend ici ont été prononcées par une personne ordinaire, en chair et en os, parlant près d'un micro.
avec mises égales que vous disent vos tripes?
Auriez vous l'impression de faire un meilleur pari en pariant pour D2 ou contre D2 ? (toutes autres choses étant égales, évidemment; on ne focusse que sur le pari, pas sur les implications philo-socio-machins associées au "vrai" ou au "faux"; les "souhaits~préférences" ne doivent pas interférer dans l'évaluation).
Si vous parvenez à déterminer votre option préférée (avec mises égales), c'est déjà un gros progrès par rapport à un vague "peut-être" ou à un aussi vague "je veux bien y croire". Si vous parvenez à vous introspecter avec suffisamment de finesse pour juger du quotient critique des mises qui vous ferait hésiter entre parier "pour D2" ou "contre D2", ce sera encore un autre progrès. On pourra en déduire votre opinion (probabiliste) sur D2. Si vous déclarez votre opinion (probabiliste) sur l'affaire, la discussion sera beaucoup plus franche et, éventuellement, détordante (si la partie se poursuit).
Si vous pensez que le rapport signal/bruit est meilleur dans un débat en style libre que dans un débat-Redico, nous avons là une bien grosse épine (terme redico-technique pour "désaccord d'opinion"). Moi, je pense exactement le contraire. Vos critiques s'appliquent incomparablement plus au style libre qu'au Redico.Yann a écrit :Le redico ne s'intéresse pas à l'objet, seulement au sujet au travers des croyances de chacun, ce qui affaiblit selon moi le rapport signal/bruit du débat et fait courir le risque d'augmenter en flèche les guéguerres de religion.
Non. C'est plutôt un mode de discussion hautement interactif, avec des engrenages et un échiquier sous les pièces, ce qui manque lamentablement en style libre (bourré de rhétorique, de strawmen et de faux-fuyants).Yann a écrit :Le redico n'est rien d'autre qu'un sondage d'opinions où l'objet est l'opinion subjective par nature des sondés...
Aussi, vous négligez la suite. Les propositions actuellement au dossier (P1-P2-D1-D2-D3) ne sont qu'un début de partie. C'est la suite qui devient intéressante, quand on promène la loupe mentale aux alentours des épines. Pour plus de précision, voir vers le tiers du texte sur le Redico :
Moi, j'aimerais beaucoup essayer de cartographier sereinement, avec vous, la "frontière étrange" où nos opinions se détachent, entre le pays de l'accord et le pays du désaccord.Quand deux personnes sont en désaccord au sujet d'une certaine proposition, c'est rarement pour les mêmes raisons. Il convient alors de savoir si elles sont d'accord sur ces diverses raisons antécédentes (sont-ce des faits?), puis sur les raisons de ces raisons, etc.
Les deux personnes ne sont certainement pas en désaccord sur tout.
Dans l'espace abstrait des "propositions intéressantes", il y a donc, grosso modo, le pays de l'accord et le pays du désaccord. Après avoir planté quelques piquets~propositions dans le pays de l'accord et quelques autres dans le pays du désaccord, chacun essaie (par ses prochaines propositions) de promener le mieux possible sa "loupe mentale" aux alentours du mi-chemin entre les deux pays. Chacun essaie de cartographier les contours de la frontière étrange où nos opinions se détachent. D'où le nom du jeu : REcherche des DIscontinuités entre les COnclusions.
Mais ça, ça se fait à deux. Misère!
