Penser par soi-même ou s’instruire? La science, c'est quoi?
Ce texte ne s'adresse pas aux sceptiques ou aux adeptes confirmés qui pratiquent la pensée critique, mais à tous les autres! Néanmoins, si certains sceptiques ou érudits constatent que j'ai écrit de grosses bourdes, je vous invite naturellement à me les souligner! 
Penser par soi-même VS être instruit
Dans ce message, Morphogenetic prétend :
J’en fais un nouveau sujet entièrement dédié, car on entend souvent ce genre de réflexion de la part de certaines personnes. En fait, je me faisais exactement la même réflexion lorsque j'avais 16 ans et cette dernière m’a induit en erreur pour les 10 années qui ont suivi.Morphogenetic a écrit :Je pense vraiment par moi-même et non par un subsconcient programmé de concept et de croyance apprises sur des années d'études. Je fait mes propres expériences et réflexion par moi-même sans que mes réflexes automatique se mettre à travers mon jugement spontané.

Origine et vision « binaire »
Ce genre de réflexion : « Je pense vraiment par moi-même et non par un subconscient programmé de concept et de croyance appris sur des années d'études. Je fais mes propres expériences et réflexions par moi-même sans que mes réflexes automatiques se mettre à travers mon jugement spontané. », on en est souvent témoin sur ce site !
L'origine de ce genre de raisonnement n'est, bien sûr, pas complètement absurde. Il provient d'une pensée potentielle qui peut se former lorsqu'on oppose diamétralement les deux idées suivantes :
- Un esprit instruit et connaissant n'a pas besoin de toujours re-réfléchir sur chaque question et sujet, et ce, à chaque instant, car il connait déjà certaines réponses;
- Un esprit possédant très peu de connaissance doit nécessairement effectuer une réflexion avant de se prononcer sur une question ou un sujet.

En pratique, tout n'est pas aussi « figé » ou diamétralement opposé
Il faut réaliser qu'il y a un monde de différences et de nuances entre un raisonnement « statique » et théorique, comme celui-ci, et les agissements (comportements réels et concrets) des êtres humains. La première chose à réaliser, si l'on est le moindrement brillant et de bonne foi, c'est que l'un n'empêche pas l'autre! La psychologie humaine est complexe et personne n'agit de façon aussi tranchée et extrême — en pratique — à propos de ces deux façons de faire.
Les connaissances, préjugés, croyances et opinions; concernent tout le monde, mais pas dans une même mesure
Il est tout à fait normal et même nécessaire de ne pas systématiquement tout remettre en question à chaque instant, car sinon, il serait impossible de fonctionner. Encore une fois, si l'on est le moindrement brillant et de bonne foi, nous réalisons que tout le monde, sans exception, utilise parfois leurs réflexes et « habitudes de pensée » à propos d'une foule de sujets. Même les gens très peu instruits (académiquement parlant) ont des « automatismes de pensée », des opinions préfabriquées, et ce, sur des myriades de sujets.
À partir du moment où un individu effectue une première réflexion et qu'il se forge (accepte, par lui-même) une opinion sur un sujet : cette dernière devient, pour lui, un « savoir personnel » au même titre que toute autre forme de connaissance (au sens général)! Il est très important de saisir que les gens — instruits ou non — possèdent tous un bagage d'informations : connaissances, opinions, préjugés et croyances qui forment leur « savoir personnel ». Ce n'est donc pas parce que quelqu'un n'a pas fréquenté l'université ou possède moins de savoir qu'un érudit : qu'il s'empêche alors systématiquement et consciemment de répondre par automatisme pour autant (selon ses opinions et son « savoir personnel »). Ben voyons! De plus, il est judicieux d'être capable de discerner les différences de nature entre toutes nos idées : certaines sont des opinions (plutôt arbitraire), d’autres sont des connaissances (admises et vérifiés empiriquement), d’autres sont des préjugés basés sur des généralisations hâtives et abusives, et enfin, d’autres sont des croyances qui ne reposent sur rien de bien concret, mais plutôt sur la foi, les impressions ou les sentiments.
La « résolution » et la précision de notre pensée
On peut déjà constater, à ce stade de ma démonstration, qu’il est nécessaire d’élargir le spectre ou la « résolution » de sa pensée, ainsi que d’acquérir une certaine précision dans notre capacité à discerner les nuances entre les éléments traités : si on veut raisonner de façon moins « grossière » ou simpliste. Pour faire une analogie, si dans Photoshop on travaille avec une image de 2px par 2px, nous n’arriverons jamais à créer une image définie et détaillée. Le résultat est similaire avec les éléments qu’on utilise pour effectuer nos réflexions : si on fourre toujours tout seulement dans deux catégories diamétralement opposées (bien/mal, connaissance/croyance, vrai/faux, fermé d’esprit/ouvert d’esprit, tout/rien, etc.) sans se soucier de toutes les nuances, différences et implications selon les contextes : ben faut pas s’attendre à faire des raisonnements précis et détaillés qui correspondent précisément avec la réalité objective. Un appareil photo avec un capteur CCD de 2px par 2px n’arrivera jamais à faire une photo qui corresponde à la réalité! Effectuer des réflexions avec seulement quelques « blocs conceptuels » grossiers (bon/pas bon, D'oh!) c'est le propre des idiots et des paresseux intellectuel.

Les différentes formes de savoir
On peut distinguer 3 principales formes de connaissances :
- Le « savoir global » d’un individu (ou d’un peuple) qui inclut toutes les formes de connaissances, au sens large (opinions, préjugés, connaissances techniques ou pratico-pratiques, connaissance scientifique, croyances, mythe, etc.);
- Les « connaissances techniques » qui ont fait leurs preuves dans la pratique, mais qui ne nécessitent pas nécessairement d’encadrement scientifique. Elles se vérifient naturellement par tous ou se transmettent de génération en génération ( coudre, pêcher, chasser, peindre, jouer d’un instrument de musique, compter, lire, fabrication diverse, etc.);
- Les connaissances scientifiques : Elles sont les plus sûrs, les plus précises et celle qui sont le moins susceptible d’être erronée par rapport aux autres formes de connaissances (j’y reviendrai plus loin.).
L'enseignement et l'endoctrinement sont deux choses différentes!
Il serait stupide et de très mauvaise foi de ne pas considérer la différence, ou, à tout le moins, les multiples nuances entre ce qu'est l'enseignement (telle qu'enseigner dans les écoles) et certaines formes d'endoctrinement (sectaire, religieuse ou politique, etc.). Pour ce qui concerne certaines philosophies (ou des sujets à caractère éthique ou moraliste), on peut toujours débattre, argumenter et évoquer les aspects relatif et arbitraire, mais pour le reste des connaissances enseignées, et la façon d'ont elles sont enseignées : l'école ne se classerait surement pas au premier rang si nous faisions un classement des méthodes
Réinventer la roue ou apprendre des erreurs du passé?
L'enseignement n'est que le partage de différentes connaissances qui ont été acquises au cours de nombreuses années, par plusieurs personnes, et à la suite de nombres d'essaies et d'erreurs. Ces dernières ont été examinées, étudié, testé et retourné dans tous les sens par de nombreuses personnes spécialisées. Le partage de connaissance par l'enseignement académique sert principalement à transmettre des connaissances sans avoir à refaire le même parcours et les mêmes erreurs que les pionniers (et que l'ensemble de tous leurs successeurs) ont du faire, souvent au prix du sacrifice d'une vie entière. Prétendre que nous somme — seul — plus intelligent ou efficient que la somme de tous les intervenants spécialisés ayant contribué — pendant de nombreuses années — à former un domaine de connaissance relève d’un terrible manque de jugement et d’une prétention démesurée.

Une erreur fréquente est de se dire qu’il y a des exceptions et que certains ont déjà bouleversé ce qui était établi (Einstein, p. ex.). Ouais, ils ont trouvé de nouvelles choses, assurément, mais encore ici, il faut faire attention de ne pas effectuer de réflexions simplistes et binaires : ils n’ont pas abouti à leurs formidables découvertes en partant de rien, depuis le début, coupé de tous, seul sur une ile déserte! Ils n’ont fait que corriger, développer ou modifier ce qu’ils avaient déjà étudié pour ensuite proposer une nouvelle interprétation (théorie). Si Einstein avait été fermier ou simple paysan et n’avait jamais étudié la physique classique et les mathématique : serait-il arrivé au même résultat simplement en réfléchissant dans son hamac, entre deux labourages de terre? De même, de nos jours, quelqu’un qui n’a pas fait d’étude supérieure (et qui n’œuvre pas) dans un domaine spécifique : n’a que très, très, très peu de chance de faire une découvert capitale (ou de penser à une idée que « la science » n'aurait pas pensé) en s’intéressant simplement à un sujet, ou en lisant des livres ou des sites web dans ses temps libres.
Fausse idée à propos de l'enseignement supérieur et de la science
Jamais il est dit de ne pas remettre en question, de ne pas chercher à corriger de possibles erreurs ou de ne pas tenter de trouver de nouvelles choses. Cette idée, ce préjugé est un mythe et provient essentiellement de la frustration que vivent certaines personnes lorsqu'ils se font dire qu'ils ont tort par une autre qui est plus connaissante à propos du sujet discuté. Naturellement, il faut que notre « idée », théorie ou prétention puisse être vérifiée ou, au moins, sembler probable. Très souvent, les gens connaissants, les intellectuels, les professionnels s'obstinent et argumentent entre eux. Nous pouvons même le constater lors de certaines émissions de télévision (ou même sur ce site). Croire, de façon simpliste, que les gens plus connaissants ont cessé de s'interroger, de se poser des questions, de remettre en questions des trucs, etc. : ne corresponds pas du tout à ce qui se passe concrètement — en pratique — dans la réalité. C’est précisément ce que font spécifiquement les scientifiques et les adeptes de la pensée critique : douter et remettre en question!. La fausse impression de fermeture d’esprit et de rigidité des scientifiques provient de la rencontre (ou du « choc ») d’avec des personnes qui ne possèdent pas de connaissances suffisantes dans un domaine et qui sont d’écus que ceux qui en possèdent considèrent leurs idées ou hypothèses comme étant improbables. Aussi, plusieurs se méprennent au sujet de « douter et remettre en question » : entre deux proposition ou hypothèse, on doute et remet en question celle qui apparait la moins probable, pas l’inverse.
Question de répartition et d'équivalence
Dans toutes les sphères, dans toutes les classes, dans tous les domaines, il y a des gens stupides, mal intentionnés, plus fermé d'esprit, etc. Naturellement, il y a également des gens brillants, bien intentionnés et plus ouverts d'esprit. À partir d'un certain nombre d'individus, chaque « sphère » est représentative de l'ensemble de la société à propos des qualités et défauts de la nature humaine. Attribuer une totale fermeture d'esprit uniquement à un groupe ou un autre, c'est faire preuve d'une pensée simpliste et dualiste. Oui, bien sûr, certains groupes sont fermés d'esprit à propos de certains sujets très particuliers et précis, c'est évident, mais savoir discerner entre ce qu'est une opinion, une croyance, et une connaissance (admise et mainte fois vérifié concrètement) : c'est faire preuve d'intelligence et de discernement. Il ne suffit pas d'interchanger bêtement (comme le fait Morphogenetic) le mot « connaissance » par « croyance » pour changer la valeur du premier mot. Jouer sur les mots, sans respecter et admettre qu'il y a une différence fondamentale entre certaines connaissances et ce qu'est, par définition, une croyance, une opinion ou une impression : c'est soit faire usage de mauvaise foi, soit un signe d’ignorance crasse ou de pensée simpliste à « faible résolution » (incapacité de discerner des nuances). Il est tout à fait normal que les scientifiques, les sceptiques ou certaines autres personnes doutent ou expriment que certaines idées ou théories personnelles présentées par des gens ne soient que pure fabulation ou croyance. Attribuer ce comportement à une fermeture d'esprit, dans le contexte, c'est manquer de discernement (ou ignorer sur quel forum on se trouve).
Des principales différences entre ceux qui ont des connaissances et ceux qui en ont moins
Comme nous l'avons vue précédemment, tout le monde possède plein de « savoir » et tout le monde peut se mettre sur le « mode automatique » pour réfléchir ou juger. Ce qui diffère réellement, c'est plutôt la qualité et la nature des connaissances ainsi que les moyens de se les approprier. Ceux qui n'ont pas fait d'étude précise ou supérieure ou ceux qui ne cherchent pas à développer et à raffiner leur raisonnement, sont beaucoup plus susceptible de :
- Raisonner grossièrement avec une palette de nuance restreinte et des éléments et concepts plutôt flous et imprécis;
- Ne pas avoir connaissance des principales erreurs de raisonnement (paralogisme, sophisme);
- Ne pas être conscient de tous les biais qui peuvent fausser les observations, interprétations et jugements;
- D’ignorer les études qui ont été réalisées à propos de certains sujets;
- De ne pas posséder certaines informations spécifiques;
Aucun rapport, aucune corrélation
Des gens qui pensent moins par eux-mêmes, qui ont tendance à être plus fermés d'esprit ou à ne pas être assez rigoureux : il y en a dans toutes les sphères de la société. Des gens qui pensent par eux-mêmes, qui sont ouverts, créatifs et imaginatifs tout en étant rigoureux : il y en a aussi dans toutes les sphères! Posséder des connaissances académiques et scientifiques ne devient donc qu’un avantage par rapport à ceux qui n’en possèdent pas!
À chaque fois que je vois ce genre de prétention (« Je n’ai pas de connaissance, mais au moins, moi, je pense par moi-même »), je m'étonne d'avoir pu adhérer à cela à une certaine époque! J'ai encore deux ou trois amis qui lorsque je discute avec eux et que je leur cite un personnage ou leur mentionne un sophisme, me disent : « Dash, lâche donc tes beaux mots et ce que disent les professionnels et pense donc par toi-même à la place ».

Comme si de connaitre certaines choses m'empêchait de juger — par moi-même — si je les trouve logiques et sensés. Comnme si de prendre en compte l’avis d’un professionnel m’empêchait d’être critique. Comme si, parce que j'ai découvert les erreurs de raisonnement et le « beau » mot qui les désigne (sophisme), je m'abstenais alors de réfléchir et de me faire mes propres opinions sur tout! Le pire, c'est que lorsque nous débattons ensemble, ils ne réalisent pas le nombre d'erreurs qu'ils commettent à propos de leur raisonnement et argument, mais ils sont très fiers de croire qu'ils pensent par eux-mêmes!

Souvent, ils me partagent des réflexions tout en croyant qu’ils viennent d’inventer ou de trouver quelque chose de nouveau alors que ça correspond (en plus pauvre et moins développé) à ce que certains grands penseurs ont exprimé il y a plus de 100, 200 ou 1000 ans! … mais ils sont très fiers de croire qu'ils pensent par eux-mêmes!

Il y a aussi deux autres choses que plusieurs personnes semblent souvent ignorer et cette ignorance semble les empêcher d’accorder leur confiance aux scientifiques et sceptique.
Économie de temps et d’énergie
Les modes de raisonnement que l’on utilise tout les jours dans notre vie quotidienne sont très imprécis et sujets à erreur parce qu’ils sont principalement basés sur des inférences inductives et des heuristiques : c'est-à-dire que notre cerveau procède par simplification excessive et par généralisation abusive pour pouvoir traiter l’information et agir rapidement, sans avoir à tout prendre en considération pendant des heures. C’est une question de fonctionnalité pratico-pratique et de survie. Ce qui est bien, c’est que pour la majorité des situations communes de notre vie quotidienne ces modes de raisonnement sont suffisants pour juger relativement efficacement. Le problème, c’est que ceux qui ne sont pas des scientifiques ou qui n’ont jamais été initié à la pensée critique utilisent (simplement par habitude et ignorance), ces modes de raisonnement pour des questions ou sujet qui nécessiterais : soit l’encadrement de la méthode scientifique, soit un mode de raisonnement critique (qui implique de connaitre les différents « pièges de la raison »).
La science, c’est quoi?
Plusieurs personnes ont une idée incomplète ou faussée de ce qu’est « la science ». Pour plusieurs, le mot n’est qu’un terme qui sert à désigner des sphères de connaissances admises ou qui ont été testées. Le problème, c’est que plusieurs ignorent à quel point les protocoles de la méthode scientifique sont nombreux et rigoureux. Plusieurs croient que la science teste des choses comme nous pouvons aussi tester des trucs (par expérience) dans notre vie personnelle. Bon, d'accord, les gens s'imaginent bien que les labos disposent d'outils spécifiques et de personnel qualifiés, mais sont-ils vraiment conscients des méthodologies employées? Non. Les gens sont plutôt portés à considérer (de façon simpliste) la science comme étant de l’observation et des expériences effectuées par des gens brillant et instruit, mais humain, comme eux. Ce n’est pas faux, mais c’est plus que ça!
Dans l’esprit de plusieurs, puisque la science est faite par des humains imparfaits et surtout parce qu’ils ignorent les particularités de la méthode scientifique, ils sont portés à faire des raisonnements du genre : « Puisque l’humain peut se tromper, la science peut également se tromper. » Ou encore : « puisque l’humain peut avoir un parti pris, être partial ou tricher, certains scientifiques peuvent également faire ceci, etc. ». En effet, ça semble logique et raisonnable!
Mais ce genre de raisonnement et de comparaison, que nous pouvons tous faire dans notre esprit : est le parfait exemple de ce qu’est une forme de raisonnement qui procède par simplification excessive et par généralisation abusive! La question n’est pas que le raisonnement est illogique en soi, mais il est erroné, car il ne prend pas en compte tout les détails, éléments et circonstances qui ont une incidence et qui font la différence en science. Vous trouvez que j’exagère en disant que plusieurs personnes n’ont en fait pas vraiment idée de ce qu’est la science? Demandez à 2, 3 personnes, dans votre entourage, de vous dire ce qu’est la science ou qu'est-ce qui la caractérise par rapport à d'autres disciplines. Vous obtiendrez des réponses plutôt vagues et imprécises et rares sont ceux qui vont évoquer les particularités des méthodes de recherche scientifique.
Quels sont-ils, ces détails qui font la différence? Les procédés de la méthode scientifique!
Le mot « science » et l’adjectif « scientifique » ne servent pas seulement à rassembler et désigner des domaines de connaissance, ils désignent précisément une méthode : la méthode scientifique. La méthode scientifique est un procédé particulier qui permet de découvrir, d’expliquer, de démontrer et d'appliquer plus précisément que tout autre procédé et dont la marge d’erreur est la moins pire de toutes les autres façons de faire. Cette méthode comporte des règles strictes et des procédés qui permettent d’éviter des erreurs de toutes sortes. Toute discipline ou recherche qui veut être qualifiée de « scientifique »; doit se conformer et procéder selon la méthodologie scientifique. Avant que les divers procédés ne soient tous réunis pour former la méthode scientifique utilisée de nos jours, les gens se limitaient à expliquer les phénomènes par des arguments logiques, mais sans vérification rigoureuse. C’est pourquoi, avant le XIVe siècle et les premières expériences de Galilée, entre autres, très peu de découvertes et de progrès ont été réalisés. Avant, il suffisait d’émettre une hypothèse qui nous semblait logique ou qui relevait du « gros bon sens » comme de dire : « la terre est plate, car si elle était ronde, nous tomberions dans le vide » pour alors accepter cette idée comme étant la réalité! C’est précisément à cause de nombreuses erreurs de ce genre que, petit à petit, des chercheurs et des penseurs ont commencé à imaginer et mettre en place des mécanismes de recherche et de validation qui évitent de prendre ce qui nous semble parfois logique (ou relever du « gros bon sens ») comme étant exacte.
Quels sont donc ces procédés qui permettent de minimiser les risques d’erreur? Sans tous les nommer, voici les plus importants :
- Éviter les divers biais possibles. Selon les domaines de recherches, que ce soit pour éviter la mauvaise foi (tromperie), la subjectivité, les partis-pris, désirs, craintes ou les divers illusions et pièges que notre cerveau peut produire : les observations et expériences sont effectuées en « en double aveugle ». Pour faire simple, disons qu’il y a un groupe de « sujets », et un groupe « d'exécutants ». Les participants doivent ignorer ce qui est expérimenté ou testé sur eux et les exécutants doivent ignorer ce qui est testé envers les sujets. Ils doivent seulement recueillir des données ne sachant pas qu'est-ce qui est testé ou administré et à qui. Un troisième groupe (les chercheurs), lui, cumule, analyse et tire des conclusions uniquement à partir des données recueillies, sans jamais échanger avec les deux premiers groupes.
- L'expérience doit être reproductible. Toutes études, recherches ou résultats doivent être reproductibles plus d’une fois tout en donnant exactement les mêmes résultats (ou similaire s’il s’agit de probabilité) et ce, par d’autres équipes de chercheurs n’ayant aucun lien direct les uns envers les autres. C’est un impératif et c’est pourquoi les chercheurs doivent présenter leurs expériences dans des congrès et revues scientifiques pour permettre qu’elles puissent être connues, reproduites et vérifiées par plusieurs autres scientifiques.
- Les résultats doivent être utiles au niveau prédictif ou reproductif. Les résultats doivent permettre de prédire (avec un certain degré de probabilité) quelque chose ou alors de reproduire un effet constaté (ce qui permet parfois, avec des combinaisons, de créer de nouvelle chose, entre autres).
Si l'on ne peut rien reproduire, rien créer, n’y rien prédire (ou avec un tau de succès ou de précision qui ne dépasse pas le hasard ou qui est moins précis que d’autres méthodes), c’est que les résultats ne permettent pas de tirer quoi que ce soit de concret et n’ont donc aucune utilité pratique, sinon celle d’une hypothèse qu’on ne peut vérifier (donc inintéressante). Cet aspect est l’aspect « pratico-pratique » ou pragmatique de la science. Elle évite donc de tomber et de perdre temps et énergie dans des spéculations métaphysiques ou philosophiques desquelles on ne peut rien tirer ou vérifier.
- Les théorie ou hypothese doivent être réfutable. On doit avoir la possibilité de tenter de démontrer que les prétentions s’ont fausse ou inexacte. S’il est impossible de tenter de démontrer qu’une expérience ou une théorie est fausse, c’est qu’elle tente de se soustraire à la présente methode scientifique et ne peut, par consequant, pas être considérer comme étant scientifique.


Une théorie dite « réfutable » ne veut pas dire qu’elle a été réfutée (invalidée) ou qu’elle le sera forcément : cela veut dire qu’on peut la tester ou tenter de prouver qu’elle est fausse ou inexacte! Autrement dit, les circonstances doivent permettre la possibilité d’effectuer la tâche de la réfuter. S’il est impossible de réfuter les prétentions de quelqu’un, cela veut seulement dire qu’il n’existe aucun moyen de vérifier et de tester la prétention ou la théorie.
La science fait donc exprès de rejeter systématiquement tout ce qui n’est pas réfutable (testable), car sinon, n’importe qui pourrait prétendre n’importe quoi sans qu’il soit possible de vérifier quoi que ce soit!. L’exemple classique d’une prétention qui n’est pas réfutable est celui qui prétend qu’un ou des dieux existent. Sans matière, « objets » ou manifestations à étudier, ce genre de prétention n’est pas réfutable. On ne peut la réfuter (ni la valider), car il est impossible de la tester ou de la vérifier (c'est pourquoi « croire en Dieu » est un acte de foi, uniquement).
Nous venons de voir les 4 points principaux qui caractérisent la méthode scientifique. En fait, elle est encore plus rigoureuse que cela, car tout ce qui peut être prétendu ou proposé doit : soit cadrer logiquement avec les lois, principes et formules déjà connues et validées, ou sinon apporter une meilleure explication ou des résultats plus précis.
D’autres règles ou « garde-fous »
Il y a tellement de « garde-fous » que nous ne pouvons tous les nommer, mais mentionnons en un (parmi tant d’autres) qui est relativement connue. En statistiques existe une formule qui démontrent le tau de probabilité de ce que peut produire le hasard. Donc, toute personne qui voudrait démontrer une relation de cause à effet qui lierait potentiellement deux événements : dois obtenir des résultats supérieurs que le simple hasard peut produire! Sinon, c’est que, manifestement, on ne peut rien en tirer, rien prédire et donc rien reproduire. Du moins, pas plus précisément que si nous tirions à pile ou face! Bref, une multitude de « garde-fous » du même genre servent à filtrer les observations et interprétations pour éviter aux maximums tout risque d’erreurs de toutes sortes.
Conslusion
Ce qu’il est important de comprendre et de retenir, c’est que la science n’est pas qu’un mot qui regroupe divers champs de connaissance, c’est avant tout et spécifiquement une méthodologie de travail. C’est, à ce jour, la méthode la plus rigoureuse ainsi que celle qui a permis d’obtenir le plus de résultats concrets; plus que n'importe quelle autre façon de procéder au cours de l’histoire. Avant l’utilisation de la méthode scientifique, les gens ne se fiaient qu’au raisonnement analytique, à leur sentiment, aux a priori de leurs observations qui semblaient évidentes (inférence inductive) : et c’est pourquoi tous croyaient que la terre était gouvernée par des dieux, était au centre de l’univers et était « plate » (entre autres).

À propos des différents moyens qui permettent de recueillir des connaissances, vous aurez compris, à présent, qu’il y a un monde entre nos méthodes d’acquisitions de connaissances personnelles dans notre vie quotidienne et celles utilisées par la science. Même si notre savoir personnel résulte parfois d’expériences empiriques ou de raisonnements d'apparences logiques, il faut cependant faire attention de ne pas lui accorder la même valeur que les connaissances scientifiques.
Bien sûr, certaines connaissances, de par leurs fonctions ou utilités, n’ont aucun besoin de passer par le filtre de la méthode scientifique. Quelle utilité de faire une étude scientifique rigoureuse pour démontrer p. ex. que seuls le temps et la pratique vous rendront meilleur si vous jouez d’un instrument de musique? Ce n’est pas nécessaire parce que c’est une évidence pour tous, tout simplement. Il faut donc faire attention de bien discerner entre les connaissances pragmatiques qui « fonctionnent » et qui n’ont aucun besoin d’être validées par la rigueur scientifique; d'autres qui semblent aussi résulter de l’observation et de la pratique, mais qui peuvent être trompeuses. Par exemple, certains individus croient qu’il suffit d’observer ou d’expérimenter un certain nombre de fois quelque chose pour ensuite pouvoir en tirer des conclusions sûres et certaines (ce qui est risqué). C’est là que la méthode scientifique et l’application de la pensée critique font toute la différence et évitent de faire des erreurs ou de se mettre à croire à des faussetés. Parfois, même souvent, ce que l’on peut observer ou expérimenter, même un certain nombre de fois, ne garantit nullement que l’interprétation et l’explication qu’on en déduira sera conforme avec la réalité de ce qui se passe réellement. Pourquoi? Parce que la majorité des « gens du peuple » ignorent totalement les pièges de la raison, les divers biais qui induisent en erreur, ainsi que toutes les lois, principes et formules qu’il est nécessaire de connaitre pour départager ce qui semble être, de ce qui est vraiment!
La science se trompe parfois, oui! ...Mais entre elle et nous, assis, seul devant notre écran à théoriser de ceci ou de cela, c'est la science qui se trompe le moins souvent! C'est pourquoi, nous sceptiques et adeptes de la pensée critique, nous nous y référons souvent!
