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Message
par Quasimodo » 16 oct. 2011, 15:49
Boujour tout le monde.
Merci pour vos réponses.
Pour les sirènes, Dash a deviné ma réplique : pas de sirènes. Sans quoi, Francis et moi ne nous serions pas posé de questions, et aurions déguerpi tout simplement.
Pour le crissement de pneus, les voitures de police étaient encore trop loin au moment de ma «décision» pour qu’on puisse en entendre, encore eût-il fallu qu’elles en émettent de façon particulière. Or, elles roulaient en ligne droite, du moins, jusqu’à leur arrivée tout près de l’autobus, mais là, il était trop tard. De plus, on parle de Berri / Maisonneuve, ici, et même en 1976, il y avait pas mal de trafic.
Pour la situation interdite, la piste semble intéressante à première vue. Mais il faut savoir que Francis et moi, depuis l’enfance, avions fait pas mal mieux (pire ?). Et cette solution règlerait la question si, d’entrée de jeu, j’avais été un peu stressé, puis de plus en plus, jusqu’à ne plus y tenir.
Mais ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé, je l’ai souligné quelque part plus haut, et cette différence est selon moi déterminante : très détendu tout au long du séjour (comme Francis, au demeurant), j’ai reçu d’un seul coup une douche d’adrénaline, à un moment très précis. Francis, avec qui, je l’ai dit, je m’étais très souvent par le passé mis dans des situations bien plus dangereuses (vous n’aurez pas de détails…), Francis, dis-je, a été surpris, pas habitué de me voir réagir de la sorte. Cette «crise de panique» chez moi avait un caractère tout à fait exceptionnel, donc. Je ne passe pas mon temps, croyez-moi, à quitter des lieux précipitamment sous le coup d’une peur soudaine. Que je l’aie fait exactement à ce moment précis (on parle de secondes) doit, je pense, être considéré sérieusement.
Dash exige une fréquence de 3 fois par semaine depuis 3 ans. À ce compte-là, je ne serais pas ici à chercher des explications. Je serais multi-milliardaire, et toutes les loteries du monde seraient en faillite. Mais, chiffre pour chiffre, il faudrait tenir compte du fait que justement, je ne fais pas non plus de crises de panique 3 fois par semaine. Au risque d’être redondant, je répète que je n’en fais jamais. Un taux de corrélation de 100 % pour le moment, avec cette histoire.
Quand on aura bien fait le tour de ce cas-ci, je pourrai fournir un autre exemple, très analogue, avec cette fois deux témoins, Francis encore, et René. Sauf que cette fois-là, mon «alarme» ne nous a pas sauvés, bien au contraire. Bien cachés, nous pouvions rester là en toute sécurité, mais j’ai exigé de partir, et on s’est jetés dans les bras de la police qui tournait le coin (ne vous en faites pas, on était des enfants).
On y reviendra. Si j’ai anticipé sur ce cas, c’est pour éliminer l’hypothèse d’une cause salvatrice, bienveillante (un ange gardien…) qui veillerait sur moi, hypothèse évoquée par Dash avec son récit du feu de circulation. Je pense plutôt à quelque chose de neutre, un instinct, mettons, qui s’éveille en temps utile, me laissant décider quoi faire avec, pour le meilleur ou pour le pire.
En terminant, je vous remercie de réaffirmer votre absence de doutes quant à ma sincérité. Mais je vais demander davantage : ne cherchons pas du côté des trous de mémoire, des imprécisions dans les souvenirs. Ce serait un faux-fuyant. Voici pourquoi.
De tels incidents ne sont pas banals, ne serait-ce que pour la forte impression qu’ils provoquent en moi — et mes témoins — dès leur survenue. Ce sont par conséquent des faits que je raconte assez fréquemment, depuis ce temps. Ce n’est donc pas la durée qui a «embelli» l’histoire jusqu’à lui conférer des caractéristiques étonnantes, puisque le fait que je me suis tout de suite mis à les raconter découle justement de leur caractère tout de suite étonnant. Une conséquence ne peut précéder sa cause (sauf peut-être en physique quantique ?).
Je pense aussi avoir montré ici suffisamment d’esprit d’analyse pour que vous admettiez que je suis capable de reconnaître les éléments déterminants d’une situation, dès le départ, et de les retenir par la suite, puisque tout s’y fonde. Je ne puis vous assurer du nombre exact de cigarettes qu’on a fumées dans le bus, de l’heure exacte, ou du nombre exact de voitures de police (au moins 3 ou 4 en tout cas) qui sont arrivées sur les lieux.
Ce qui était frappant, et important, c’est la simultanéité des événements, et l’intensité de ma réaction, complètement hors de mes habitudes. Une coïncidence peut s’imager par deux roues de fortune qui tournent, et qui finissent parfois par s’arrêter toutes les deux sur le même chiffre. Mais ici, une des deux roues (celle de mes «crises de panique») ne tourne tout simplement pas, bloquée à zéro — sauf deux fois dans ma vie, et les deux fois, il y a eu corrélation.
Et d’autres cas, dépourvus de «panique», s’ajoutent. Mais commençons par le commencement.
Merci encore de prêter attention à mes propositions.
Quasimodo.
Le sceptique est celui qui est prêt à douter de tout — à commencer, de ses propres certitudes.
Doute bien ordonné commence par soi-même.