Salut Dash
Sans me montrer ultra-susceptible comme je l'ai peut-être fait précédemment, puis-je émettre le souhait que les échanges soient exempts de termes péjoratifs comme «ridicule» «hypocrite» ou encore d'expressions condescendantes comme «tu ne connais pas», dont tu chapeautes bon nombre de tes paragraphes ?
Après la mauvaise foi, généreusement écartée d'emblée, les trous de mémoire, encore exploités, voici l'ignorance, qui peut facilement expliquer tout. Ce que toi tu n'as pas l'air de comprendre (je ne le ferai plus), c'est que je n'arrive pas ici désemparé par une expérience de la veille, cherchant à me la faire expliquer par des savants qui ont étudié la question — et, tu l'admettras, l'ont classée pour de bon. On ne cherche pas à savoir ici ce qui peut bien se passer, mais à détromper les zozos ou ceux qui menacent de le devenir. Et, je l'ai dit, c'est ben correct, indispensable, même.
Pour en revenir à moi, considère que, malgré toutes les carences que tu me prêtes (ignorance, biais cognitifs, confusion, trous de mémoire,
a priori, un peu de malhonnêteté intellectuelle, propension à la panique, etc) malgré tout ça, je ne suis pas si sot. Je n'ai pas non plus l'esprit désorganisé. Et ça fait des décennies que je me pose les questions qui conviennent sur ces sujets qui me reviennent. Il y a donc un bon débroussaillage qui a été fait. Les contre-propositions, comme celle des gyrophares que j'aime bien, figure-toi que ça fait longtemps que je me les suis formulées moi-même, et que je les ai pesées. (Admets que ce n'est pas là l'approche habituelle d'un a-prioriste qui ne cherche qu'à prouver ses croyances.) Si je n'en suis pas arrivé à éliminer complètement cette hypothèse, disons qu'elle a été émincée jusqu'à devenir très ténue, comme le montre mon échange avec Invité.
Vient alors le temps de juger des probabilités respectives — un exercice pour lequel je suis totalement démuni, dis-tu, et que je ferais mieux de confier à des experts. Justement, il y en a ici...
Du fond de mon ignorance des mathématiques, je me permets tout de même de te signaler un point dans ta comparaison avec la loterie. Oui, à force de jouer, une personne a certaines chances de gagner, et si on multiplie par le nombre de personnes, eh bien il y a un gagnant par semaine. Mais as-tu bien songé que dans le cas qui nous occupe, la corrélation panique - prémonition (on reparle de ce mot bientôt), c'est comme si un individu qui achète deux fois un billet de loto dans sa vie gagnait le gros lot les deux fois ?
Je signale également que la question que tu proposes de poser à Denis est biaisée, si elle est formulée comme tu l'as fait hier :
Demande à Denis (mathématicien sur ce site) qu'elles sont les probabilités que quelqu'un qui fait 2 crises de paniques dans sa vie puisse les faire simultanément (chacune) à un événement comme l'arrivée de la police, des pompiers, d'un accident, de la mort d'un proche, d'un tremblement de terre, d'un meurtre, d'un braquage de banque, etc.
Ne perds pas de vue que l'événement doit en être un qui porte deux caractéristiques fondamentales :
1- il me vise personnellement et à peu près uniquement
2- la réaction qu'il déclenche va avoir un effet sur le déroulement de l'événement (effet heureux ou malheureux)
Alors on élimine le tremblement de terre, le vol de banque, peut-être l'accident, peut-être les pompiers... La rigueur, c'est pour tout le monde.
C'est pour cette raison que je resterai sur mon quant-à-soi vis à vis les éventuelles réponses de Denis. Sans avoir l'impertinence de mettre en doute ses compétences en statistiques, la difficulté ici est de bien rassembler l'ensemble des facteurs pertinents, d'éliminer les autres, et de donner à chacun une valeur appropriée. Un exercice qui va bien au delà de la mathématique. Une fois ces éléments correctement rassemblés et cotés, le calcul peut commencer. Mais il y a du stock ! On ne peut jamais prétendre traiter toutes les données. Pense à l'effet papillon en météo. À un moment donné, il faut se dire qu'on va procéder avec x données, sans chercher à entrer dans le calcul le battement d'ailes simultané de tous les papillons du monde. Faut fixer un seuil. Dans le cas qui nous occupe, qui a cette autorité ? Denis ? A-t-il également celle de déterminer les valeurs propres aux hypothèses «paranormales» ? On prend ça où ? Est-ce scientifique ? (Cette dernière question était de mauvaise foi : en effet, comment attribuer scientifiquement des valeurs de probabilités à des lubies de zozos ?)
Dash a écrit :
Il y a donc aussi des « gagnants », comme toi, qui pensent avoir eu des prémonitions un instinct qui a fait réagir leur corps au bon moment ! (Sauf que toi, tu attribut au mot instinct un truc nébuleux, car tu prétends qu'il ne se met pas en activité à cause d'information percue par un de tes 5 sens. Là, on n'est plus dans « l'instinct » alors !)
Je t'invite à aller consulter la définition du mot
instinct dans un dictionnaire. Avec ta permission, c'est celle-là que j'utilise. Dans le Robert, un long article — comme d'habitude. À nulle part, on n'y établit que l'instinct doit procéder d'un sens — sans écarter non plus cette possibilité. Au point 3, on dit :
(Chez l'humain) L'intuition, le sentiment - opposé à Raison.
Au point 4, on dit :
Faculté naturelle de sentir, de pressentir, de deviner. Voir inspiration, intuition.
Alors merci pour la leçon de français après les lecons de maths, mais c'était pas nécessaire là non-plus.
Mais tu m'ouvres une porte. Dans le Robert, on parle de la capacité des animaux de se diriger par instinct. J'ai tout de suite pensé aux oiseaux grands migrateurs. Comment font-ils, au-dessus des océans, pour garder le cap, la nuit sous couvert nuageux ? Le bon dieu ? On a trouvé la réponse il n'y a pas si longtemps : il perçoivent le champ magnétique par un organe à la racine du bec. Autrement dit, un sixième sens. (Ce qui fait que, finalement, c'est plutôt un septième sens dont on traite ici. On se met-tu une réserve, au cas ? Disons huitième, pour parer à toute nouvelle découverte. Car celle-ci ne semble pas sur le point d'aboutir...)
En ce qui a trait à ma réticence à utiliser le terme «prémonition», tu as mis le doigt sur quelque chose, bravo, mais tu y prêtes une intention quelque peu différente. Alors voici pourquoi je prends cette précaution. Il y a deux raisons.
1- Comme tu le dis toi-même, ce terme a — ici — une connotation négative. Je dirais plutôt que c'est un abominable blasphème. À éviter si on ne veut pas se faire crucifier dès l'entrée du temple ! (Impression qui s'est très atténuée depuis, je le confesse)
2- Mais surtout, il déborde de ce que je veux exposer. Je parle de sentiment pur, non nommé, qui ressemble à de la panique. Une prémonition peut être plus élaborée, comporter «du texte», des «directives» précises, comme ce qu'évoque Milou juste un peu plus haut. Ce n'est pas la même chose. Alors je m'en tiens à «instinct», pour le moment, terme que j'avais quand même pris le soin de formuler de la manière suivante «une SORTE d'instinct». Cette nuance t'aura échappé...
Tu sembles croire que, parce que tu n'as pas conscience de comment quelque chose fonctionne ou procède, que cela ne peut être que le fruit de quelque chose d'irraisonné et indépendante de tes 5 sens.

Dis-moi, si cela n'implique aucunement aucun de tes 5 sens, que reste-t-il?
Il reste ce dont on parle depuis le début, tout simplement. C'est pourtant clair — sauf peut-être si on a un
a priori qui classifie ça comme inexistant...
Le fameux mot « instinct » que tu aimes utiliser (parce qu'il te parait plutôt neutre comme mot, j'imagine

), tu crois vraiment qu'il se met en activité indépendamment des 5 sens chez les animaux? Pas du tout voyons! l'instinct « agit » en fonction de ce que les animaux sentent, voient, entendent, etc.
Faux. Voir réponse plus haut. Merci pour les ti-bonhommes, en passant.
Je t'avais posé une question à laquelle tu n’as jamais répondu. Je te la repose et réponds S.V.P :
Si tu avais été sourd et aveugle à 100% et que tu n'avais pas su que tu te trouvais dans un endroit illégal, penses-tu que tu aurais eu la même réaction ou « prémonition » ou que ton instinct aurait fait la même chose?
J'avais répondu : je ne sais pas. (Et toi non plus). Je maintiens cette réponse, appropriée il me semble devant une question hautement hypothétique.
Tu fais de la projection. Tu ne sembles pas réaliser que c'est toi qui es convaincu d'avance et que tu cherches uniquement des réponses qui iraient dans le sens de ton interprétation. Nous, selon l'histoire que tu nous racontes et selon les détails, il nous parait juste que cela n'a rien d'extraordinaire.
Tu fais de la projection, toi. Je ne cherche pas à démontrer que ce phénomène est extraordinaire. Tout au contraire, je m'évertue à répéter qu'il découle d'un sens naturel, que tout le monde possède.
Bon, à part les redites et autres redondances, ça fait le tour, je pense, pour l'heure.
Merci du temps que tu consacres à cet échange. C'est très apprécié, car je suis moi-même en mesure de le... mesurer !
Quasimodo
Le sceptique est celui qui est prêt à douter de tout — à commencer, de ses propres certitudes.
Doute bien ordonné commence par soi-même.