Salut Courcheval,
Vous dites :
On croirait lire un ayatollah. Ou Jim Jones.l'essence de l'enseignement religieux, c'est la transmission d'une vérité humaine profonde, immuable, un apprentissage de règles de vie en commun simples mais solides permettant un développement collectif et fluide.
Même farine.
À propos de la théocratie jésuite au Paraguay du 17ième, on dit, ici :
Je veux bien admettre que "civiliser des sauvages" ne soit pas petite entreprise. Mais de là à les abrutir de liturgie, il y a une marge. Pauvres Guaranis! À côté d'eux, les Afghans sous régime taliban ont l'air bien émancipés.La présence jésuite se manifesta notamment par la création, à partir de 1609, de « réductions », villages composés de plusieurs centaines ou milliers d'Indiens sédentarisés et encadrés seulement par deux jésuites. On a pu à cet égard parler de « communisme chrétien » (Clovis Lugon), dans la mesure où la vie des Guaranis était communautaire (jusqu'à la distribution chaque matin des outils pour aller travailler aux champs) et fortement encadrée par la religion (messe obligatoire à 5h 30, le matin, et journée rythmée par les célébrations religieuses).
Je veux bien admettre que les Guaranis du "pays jésuite" n'ont pas plus souffert que leurs cousins des alentours. Ils ont souffert différemment.
Vous dites aussi :
Je n'en doute pas. Faut quand même admettre que diriger une "réduction" de 2000 Guaranis soumis, ça devait procurer un power trip pas mal gratifiant.Il en fallait une dose de foi pour s'embarquer dans des embarcations improbables et s'installer sur des terres hostiles en méconnaissance totale de son avenir.
Mais, surtout, que ne ferait-on pas pour sauver son âme immortelle?
À ce propos, j'ai beaucoup plus d'admiration pour Norman Bethune que pour, par exemple, Mère Teresa. Son dévouement est beaucoup plus désintéressé. Beaucoup plus noble.
Vous dites enfin :
Travailler fort maintenant pour avoir un avenir moins misérable, c'est une stratégie de vie aussi naturelle que raisonnable.j'ai rencontré des hommes de foi qui ont transformé des déserts en oasis. Y seraient ils arrivés sans une foi profonde permettant de sublimer la douleur? J'en doute.
La foi en une survie éternelle (dont la qualité dépendrait de l'observance d'une morale religieuse particulière) n'a strictement rien à voir avec la stratégie de vie "aussi naturelle que raisonnable" dont je viens de parler.
Mais tout ça nous éloigne bigrement du fatras de superstitions magiques qu'est l'astrologie.
