Wooden ali a écrit :L'amusant (?) paradoxe avec la situation grecque est qu'elle a appliqué (plus ou moins volontairement, d'accord) les merveilleuses recettes du néolibéralisme. Un état discret et peu intervenant complété par une fiscalité très réduite. Une sorte de paradis économique, en quelque sorte, qui laisse toute sa place à l'initiative individuelle !
C'est tout à fait faux. Au contraire, l'Etat grec était surdimensionné (un grand nombre de fonctionnaires et d'entreprises publiques), beaucoup de profession sont verrouillées par des avantages acquis, des codes pour y entrer, des privilèges (par exemple les armateurs sont exempt de certain impôt, certaine entreprise publique sont quasiment des corporations type ancien régime avec des éléments de clientélisme qui remonte jusqu'au politique.)
La discrétion de l'impôt est surtout dû à une conception de l'Etat très clientéliste, où la fonction publique est moins un service de l'Etat qu'un emploi à vie et protégé offert aux amis quand il s'agit de la haute fonction publique. De fait, la qualité des fonctionnaires s'en ressent, surtout quand la population entière à prit l'habitude de ne pas payer l'impôt correctement parce que la fonction publique n'était pas vigilante.
L'initiative individuelle en Grèce est bridée par les verrous que met ce clientélisme dans la répartition des marchés, par la mauvaise gestion de l'Etat en matière de financement et d'investissement (certains bâtiments sont laissés à l'abandon après construction, parce qu'une fois la tractation sur le marché public que représente l'investissement, ni l'Etat qui a fourni du travail à une société amie, ni la société qui a obtenue le marché public, ne s’intéresse à la suite. C'est le cas de certain bâtiment des JO d'Athènes par exemple.)
Le libéralisme économique ne prône pas ça mais:
-Un état réduit (pas discret, réduit) au moins possible de fonction régalienne, donc par conséquent un impôt réduit pour juste financer cet Etat (ce qui n'est pas le cas en Grèce, puisque l'Etat possèdent de nombreuses sociétés, finance des infrastructures et s'occupe de nombreuses missions)
-une concurrence avec le minimum de règles possibles entre acteur de l'économie. Tous les acteurs, depuis le salarié jusqu'au conglomérat d'entreprises. (ce qui n'est pas le cas en Grèce où des professions sont verrouillée, où certaine ont des privilèges, où certaines entreprises sont publiques et possèdent parfois un monopole.)
-une loi identique pour tous en matière d'économie et la moins contraignante possible (là encore, ça n'était pas le cas en grèce)
-un Etat efficace malgré tout, pour assurer la sécurité et la paix dans la société, nécessaire au bon déroulement du commerce.
La Grèce n'était pas du tout dans cette configuration et certainement pas libérale (en fait, aucun pays de la planète ne l'est réellement... probablement parce qu'aucun autre humain que les libéraux fanatiques ne rêve d'une telle société et même eux, je doute qu'ils rêvent de voir vraiment le résultat.).
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)