Ne peut-on y voir une incapacité du cerveau à ''oublier'', à faire abstraction des deux sens à la fois que désormais il ''re-connaît'' comme présents simultanément : ce qui l'empêche désormais de faire jutement... un choix.
Ba non, c'est précisément parce qu'il n'oublie pas qu'il n'arrive pas à se fixer correctement sur une lecture.
Ce qu'il faut en comprendre, c'est que le cerveau accomplie une action selon ce qu'il a déjà appris à faire. Dans le cas de la lecture, il s'agit de rechercher la signification d'une série de symboles codés (c'est de base le principe de la l'écriture: utiliser un ensemble de symbole selon un code admis par tous pour refléter à l'écrit les éléments de la langue et permettre de véhiculer une information.).
Le problème de ce texte, c'est que le cerveau fait
précisément ce qu'il a appris à faire avec les symboles que sont les lettres, à savoir décoder le message en fonction du code (l'alphabet et sa correspondance lettre=phonème et le vocabulaire de la langue parlée par l'auteur), mais à partir du moment où il sait qu'il y a deux codes dans la même série de symbole, il se retrouve coincé parce qu'il n'est mécaniquement pas capable de décoder les deux en même temps (parce que le code utilisé impose de lire les symboles à la suite), mais le but de la lecture lui impose en même temps de lier sens et série de symbole.
Le principal problème du cerveau dans ce cas, c'est qu'aucun sens dans le texte n'est plus légitime qu'un autre, ce qui permettrait de faire abstraction. A partir du moment où le lecteur a conscience que le second message transmet une information à dessein (sciement mit là par son auteur et non pas par hasard), sa pratique de la lecture l'oblige à en tenir compte quand il lit, puisque la lecture vise à cette recherche d'information et fait le tri entre ce qui relève de l'utilisation des symboles à dessein et ce qui relève des combinaisons hasardeuses.
Le fait que l'on ait l'habitude de lire de haut en bas fait qu'on commencera par cette lecture, mais le fait de connaître la seconde information rendra cette lecture désagréable, parce qu'allant contre l'intuition première de l'individu qui est: rechercher le maximum d'information non du au hasard dans la série de symbole.
A tout moment le cerveau jauge et tranche, à notre insu.
Oui, mais encore faut-il qu'il puisse trancher.
Là, ce n'est pas tout à fait le cas.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le cerveau, lorsqu'il décrypte quelque chose qu'il voit, se sert de sa mémoire pour valider le sens qu'il donne à l'information qu'il reçoit.
Dans le cas d'un texte, ça veut dire qu'il va décrypter et rester sur l'information qui lui semble la plus légitime dans le texte, à savoir celle qui a le plus haut niveau de décryptage (celle qui utilise à la fois le code de l'alphabet, de la syntaxe, de la grammaire, de l'orthographe, du vocabulaire; qui correspond à son souvenir de ce qu'est un texte portant une information et, plus important, qui est perçu comme intentionnellement mit là.)
Mais les deux sens sont légitimes dans ce texte car perçu comme intentionnels tout les deux, même si l'un ne respecte pas le sens commun de la lecture.
Sujet du message: Re: Comment savons-nous ce que nous savons ? Répondre en citant
Merci BeetleJuice
Citer:
Dans le cas du texte, c'est clairement ça: notre conditionnement culturel nous amène à d'abord lire de haut en bas, puis la découverte du second sens rend la lecture pénible, parce que même si on lira encore instinctivement de haut en bas par habitude, le cerveau, conscient du second sens, fera des allez retour entre les lignes pour ne rien louper et finira par s'y perdre (tout comme il n'arrive pas à se déterminer sur l'illusion d'optique.)
=> Ne peut-on y voir une incapacité du cerveau à ''oublier'', à faire abstraction des deux sens à la fois que désormais il ''re-connaît'' comme présents simultanément : ce qui l'empêche désormais de faire jutement... un choix.
A tout moment le cerveau jauge et tranche, à notre insu. Sans quoi, nous ne pourrions même pas savoir que nous pensons telle ou telle chose.
Citer:
Mais ça n'a rien à voir avec le sens du texte en lui même, c'est juste lié au fait que le cerveau sait qu'il y a un sens (peu importe lequel) et que la lecture est une opération visant précisément à chercher le sens d'un ensemble de symbole..Le sens en lui même n'a pas d'importance, c'est juste sa présence qui compte.
Ce n'est pas la présence stricto sensu dans un texte de deux significations étrangères et bidouillées, mais la re-connaissance par le cerveau de cette présence simultanée et parfaitement contradictoire
Ca dépend ce que vous entendez par contradictoire.
Si c'est contradictoire dans la forme (l'un va vers le haut et l'autre vers le bas), effectivement, c'est ce qui coince. Ca fait entrer en conflit la pratique usuelle de la lecture selon les codes apprit (lire de bas en haut, une phrase après l'autre) et le but de la lecture (chercher le sens d'un groupe de symboles dont les symboles sont reconnus comme formant un ensemble cohérent)
Si c'est contradictoire sur le fond, je doute que ça ait un impact. Les deux textes pourraient parler de chose proches, à partir du moment où ils ont un sens différents, le problème se pose s'ils utilisent le même ensemble de symboles.
Le coté contradictoire du sens des deux textes jouent peut-être un peu sur la difficulté à la relecture, mais c'est surtout le fait d'avoir deux sens dans un même ensemble de symbole qui fait la difficulté.
Ce qui tend à démontrer encore que le cerveau fonctionne par choix, plutôt a-priori, ou inconscients, que conscients et à postériori.
Bien sur, mais je doute que quiconque ait contesté ça.
Cela dit, le terme choix est un peu impropre dans la mesure où le cerveau est capable de modifier la perception, donc influence aussi bien l'information qu'il n'est influencé par elle, par exemple, il est capable de modifier la perception qu'il a d'un son s'il y reconnait vaguement un mot et cela même si par ailleurs, on est parfaitement conscient qu'il n'y a pas ce mot là dans le son écouté. (C'est le principe de l'illusion auditive.)
Celui-ci ayant une fonction de réductionnisme d'état : ramener la réalité à la description d'un état unique permettant l'action car masquant tous les autres sens possibles ou présents dans le système.
Mouais...j'ai très peur qu'en disant ça, vous sous-entendiez des trucs zozo du type "la vérité est cachée entre les lignes" ou "on ne peut pas connaître la vérité, toute le monde à SA vérité".
Dans l'absolue, c'est pas complètement faux, la partie consciente de la compréhension se focalise sur le sens le plus légitime d'une information (celle qui est décrypté selon le plus de critère en mémoire) et l'élément d'information jugé le plus intéressant (par exemple l'odeur de l'objet qu'on sent directement au détriment du "bruit de fond"). Cela dit, ça ne veut pas dire que le cerveau rejette les autres niveaux de compréhension, il ne les utilise peut-être qu’inconsciemment.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)