Je vais essayer de répondre en vrac^^.
Au sujet de l'article, c'est vrai que c'est assez curieux de dire qu'on voit trop d'anglais en France, voire d'anglophilie. C'est sans doute dans le monde occidental, le pays qui parle le moins bien l'anglais. L'anglais comme langue... internationale. On préférerait tous retourner à XVIIe quand le français était la langue diplomatique mais c'est pas le cas^^. On parle très mal anglais en France et on s'en moque un peu d'ailleurs, vu qu'on a tout ce qui est nécessaire... en français. Par ailleurs un grand nombre de Français parlent une autre langue, celle de leurs parents, et on compte peut d'anglophones immigrés. La langue française entant que langue n'est absolument pas en danger en France. En revanche, on peut penser qu'on la parle moins bien, c'est probable. Mais ce n'est pas la faute de l'anglais, vu qu'on ne le parle pas mieux. Il est d'ailleurs assez amusant de remarquer que si on essaye de baragouiner en anglais devant un autre Français, on va se faire chambrer. C'est souvent à l'origine de bonne poilade. On est nul en anglais et on l'assume. Tout le contraire des Québecois qui il me semble sont minoritaires et parlent pour une très grande part, aussi anglais, sans accent (quand je dis sans accent, on sent l'accent mais les mots sont parfaitement prononcés : en France, à l'école par exemple, pour "work" on va le dire comme on le lit en français, "ouorke" et non une sorte de "werk" - désolé, chui Français). Un Montréalais serait donc plus proche d'un Bruxellois il me semble. Il est donc normal de vouloir préserver sa langue quand on est minoritaire. D'autant plus quand on est... sujet de la Reine d'Angleterre^^.
Il n'existe pas un français mais plusieurs, même si le français parisien tend à s'imposer (on fait du doublage de film au Québec il me semble et on y prend l'accent parisien). Donc qu'un Québecois qui vient pour la première fois à Paris ne se fasse pas toujours comprendre, c'est parfaitement normal. Un Suisse, un Belge n'utilisent parfois pas les mêmes mots (je me souviens d'un Suisse me parlant d'une "lavette", on a à Paris un autre mot, qui n'est pas anglais, "serviette" en France, et apparemment "débarbouillette" au Québec - comme c'est mignon !). Dans les régions, non seulement, il y a des mots spécifiques, mais aussi souvent des mots qui n'ont pas le même sens, voire une prononciation différente. C'est toute la richesse d'une langue d'être multiple. Et le "québecois" participe à enrichir la francophonie. Mais le français du Québec, n'est pas LE français. C'est n'est qu'un français dans la vaste marmite francophone. Sa spécificité, c'est qu'il est très protégé. C'est sans doute nécessaire, mais en France, pas du tout. Ou presque.
Ce qui est agaçant en France, c'est que ne parlant pas anglais, tout ce qui fait "anglais", peut paraitre "cool"... aux yeux souvent des publicitaires ou des "djeunes". Star, ok, yes (en forme de "si", lui même déjà inspiré d'autre chose^^ - à ce sujet j'avais des amis franco-brésiliens qui refusaient catégoriquement d'utiliser le "si" et pour utiliser le "oui" accentué dans par exemple "si j'ai raison", ils disaient "oui ! j'ai raison") hot. Plein de mots pour faire... "cool". Mais là, c'est typiquement l'influence de la culture anglophone. La culture contemporaine, parce que effectivement, on ne va pas dire "elle est hot cette star !" en lisant Shakespeare - mais là, c'est vraiment un problème à l'école il me semble où on enseigne "le français" et non la "littérature".
Il n'y a pas d'anti-américanisme en France. On adore tout ce qui est Américain, Anglais (un peu moins Canadien^^). C'est vrai effectivement pour le cinéma, les séries tv (là on a un gros retard, en ne comprenant pas l'incroyable essor de ce "format" tv - le problème, c'est que tout commence avec des scénaristes, et en France, y en a pas), la musique. Pour la littérature, c'est tellement vrai qu'un certain nombre d'écrivains français prennent des pseudos à consonance anglaise. Marketing... Oops (re... houlala). Quand on tire sur les usa, c'est un peu parce qu'on les aime, et beaucoup parce qu'on tire sur tout. On n'est pas anti-américain, on est anti tout. Un Français qui ne se plaint pas et ne critique pas, il peut émigrer à Montréal. On a une réputation de grincheux à respecter.
Bref, l'anglais, il est surtout gavant dans la publicité, voire dans le langage d'entreprise. Et chez les djeunes donc. Ok (roh lala) ça fait beaucoup, mais j'insiste pour nos amis québecois, pour l'instant, chez nous, pas d'invasion.
Si la langue est présente à titre d'information (panneaux ou quoi qu'est-ce), c'est pour les touristes. Et le plus souvent, il n'y a pas que l'anglais. Pour le métro, on a droit à de l'allemand, de l'espagnol et de l'italien...
L'anglais devient utile pour remplacer des termes vieillis ou pour remplacer un vide. Il n'y a pas de mal à cela. Bien sûr, il y aurait pas mal de termes à revisiter et donc une parti de la langue qui se perd mais chacun peut les réactiver à tout moment. Ce n'est pas le monde qui manque ! Y a pas pénurie. D'ailleurs, il me semble avoir vu que la francophonie se développait pas mal. Il n'y a donc pas péril en la demeure. Que les Québecois se protègent s'est naturel, mais la francophonie se porte bien dans le monde. Il y a bien d'autres langues malheureusement qui se perdent...
Une dernière chose pour dire que les langues évoluent et s'enrichissent mutuellement. C'est un peu un poncif, mais il est bon de le rappeler. On est encore très très loin d'être envahi par l'anglais, comme a pu être envahi, influencé... l'anglais par... le français. 28% des mots anglais auraient une origine française (via Richard Cœur de lion, etc. )
http://en.wikipedia.org/wiki/French_phr ... h_speakers
Donc bon y a pas à se plaindre... On est loin de 28%.