Samuel Rooke a écrit :
J'aimerais bien en apprendre plus sur votre goût, à vous de m'apprendre...
La première fois que j'ai lu Nietzsche, c'était son Zarathoustra. J'avais été enfermé deux mois dans un asile psychiatrique pour désintoxication. Je suis tombé amoureux -mon premier amour- d'une charmante infirmière dont la relation s'est terminée quelques mois après. C'est elle qui ma donné ce livre et m'a fait connaître Nietzsche. Tout ceci se passait en Alsace, alors, tu vois, le baroque je connais :-)
C'est drôle, parce qu'hier j'ai retrouvé sur un autre ordinateur tous mes document importants, des années de travail, que je croyais définitivement perdus par une mauvaise manipulation lors d'une synchronisation. Et cela depuis deux ou trois mois. Quel bonheur, que le 4 décembre 2011!
Pour vérifier le contenu, ce matin j'ai ouvert sur un fichier et j'ai lu ceci. Je le copie ici tel quel, mais si je me fie à la dernière ligne, car il y a d'autres paragraphes à la suite, ce texte serait de S. Zweig. Mais pas sûr... En lisant cela, tu comprendras mieux ma remarque au sujet de tes goûts.
La souffrance de Nietzsche
"Car seule la souffrance donne la science. il n'y a pas de psychologie chez les bien portants.
Tout savoir provient de la souffrance, "la douleur cherche toujours à connaitre les causes, tandis que le plaisir a tendance à rester où il est sans regarder en arrière". On devient toujours plus fin dans la douleur". "La grande douleur est le dernier libérateur de l'esprit ; elle seule nous contraint à descendre dans nos dernières profondeurs", et justement celui pour qui elle a été presque mortelle a ensuite le droit de prendre à son compte cette fière parole : "Je connais mieux la vie, parce que j'ai été si souvent sur le point de la perdre."
ce n'est que dans les tourments, dans la torture qu'il puise cette foi. Cependant, sa chimie savante ne découvre pas seulement la valeur de sa maladie, mais aussi son pole opposé : la valeur de la santé ; seule leur union apporte l'accomplissement de la vie, cette tension permanente d'épreuve et d'extase grace à laquelle l'homme fini se précipite dans l'infini. Toutes les deux sont nécessaires : la maladie, comme chemin, et la santé, comme but.
(...)
Or guérir, recouvrer la santé, signifie plus qu'atteindre simplement l'état de vie normale ; ce n'est pas seulement une transformation, mais c'est infiniment plus ; c'est une ascension, une élévation et un accroissement de finesse. (...) et cette seconde santé qui suit la maladie, cette santé "fruit de la conquete et de la souffrance", qui n'est pas un bien gratuit, aveuglément reçu, mais un trésor ardemment désiré, recherché avec beaucoup de peine, acheté par cent soupirs, cris et douleurs, est mille fois plus vivante que le bien-etre grossier de ceux qui se portent toujours bien."
"Nietzsche" de Stefan Zweig
Je dois préciser que cela n'est pas ma tasse de thé, ce genre de vision. Bien que je me sois beaucoup référé à lui -du point de vue de la raison et de son combat contre l'obscurantisme de son temps, les religions et le socialisme- je ne l'aime pas beaucoup.