Ptoufle a écrit :Quelle certitudes as-tu que le phénomène se déroule lentement ? Ces derniers "100 000 ou 200 000 ans", les changements ont été lents parce que les températures ont varié très lentement. De plus, l'humanité comptait lors de ces changements tout au plus quelques millions d'individus, sans civilisation.
Oh ! Je ne me permettrais pas de comparer les vitesses de modification des températures d'une époque à l'autre ! Je signalerais simplement que les catastrophes annoncées ne vont pas se produire de façon fulgurante. La fonte des glaciers ne va pas TOUS nous surprendre dans notre sommeil, ni les excès de pluie ou de neige, ni la malaria, ni le changement du cours du Gulf Stream, ni la sécheresse, ni la montée des eaux. Les changements climatiques se font avec assez de lenteur pour donner à la plupart des gens la possibilité de réagir en conséquence avec assez d'intelligence.
Ptoufle a écrit :ADN_ARN a écrit :L'humain risque d'être confronté à un problème de migration d'où sortiront comme d'habitude avec le vivant en général et l'humanité en particulier une importante masse de malchanceux et une quantité assez importante de chanceux pour que la pérennité de l'espèce soit assurée.
Comment peut-on s'afficher "pas si pessimiste" et faire ce genre de prédiction ?
En étant chanceux, tiens, cette question !
Mais chacun a un point de vue bien personnel sur la chance.
Celui-ci vivra dans un pays défavorisé et s'estimera chanceux d'avoir 24 enfants, car il en survivra 8 ou 10 qui assureront la pérennité de sa lignée et aussi sa subsistance à lui au moment de sa retraite. (Mode évolutif équivalent à celui des espèces à
stratégie r )
Celui-là vivra dans un pays du G8 et s'estimera chanceux de n'avoir que 1 ou 2 enfants, ou même pas du tout, ce qui lui permettra de s'offrir la Porche et le voyage aux îles Fidji dont il rêve depuis au moins 6 mois. (Mode évolutif équivalent à celui des espèces à
stratégie K )
(Dans le premier cas [celui représentatif de la stratégie r des pays défavorisés] 12 ou 14 enfants seront morts avant l'âge de 5 ans. Aujourd'hui, ce sont ceux-là les moins chanceux...)
Ici, au Canada en général et au Québec en particulier, notre chance vient de l'immensité du territoire ayant le potentiel d'être exploité et habité grâce au réchauffement climatique. Les terres pouvant être dégagées pour l'agriculture représentent un potentiel d'expansion agricole à ne pas négliger. Et d'ailleurs, les agriculteurs québécois ne s'en plaignent pas, aujourd'hui même, je crois.
La Russie se trouve dans la même situation, avec la Sibérie.
Au Groenland voisin, on commence à planter des légumes dans des endroits où rien n'avait jamais poussé depuis des siècles et on voit d'un très bon œil un recul des glaciers qui va permettre de dégager un accès à des ressources minières et pétrolières littéralement gigantesques.
En Allemagne, l'industrie du tourisme commence plus tôt et se termine plus tard, ce dont ne se plaignent ni les restaurateurs, ni les hôtelier de ce pays, pas plus que ceux des pays baltiques, Pologne, Létonie, Estonie, etc.
Ptoufle a écrit :ADN_ARN a écrit :Mais cela n'a-t-il pas été le sort de l'humanité depuis qu'elle existe sur terre ? Ne commettons-nous pas l'erreur de penser que la sédentarisation de l'humain est définitive ?
Finalement la civilisation, ça ne serait pas très important ? Tu fais comment pour organiser un monde nomade de plus de 7 milliards d'individus ?
Je serais bien incapable de te dire comment moi, seul, je m'y prendrais pour organiser le sort de plus de 7 milliards de personnes, mais je peux te dire comment je me suis organisé pour changer au cours de ma vie deux fois de continent et de pays en ayant prévu à chaque fois de m'y installer définitivement ...
Notons simplement que pratiquement aucun individu ne vit aujourd'hui sur le lieu de sa naissance. Ce n'est pas en cherchant à organiser le nomadisme par l'intermédiaire d'un organisme mondial qu'on parviendra à le réaliser. C'est en laissant chacun le soin d'organiser le sien au sein de sa propre communauté d'entraide et en profitant de toutes les possibilités qui s'offriront à lui.
Je ne pense pas que la civilisation soit en danger à cause de ça. Par contre, oui, LES civilisations sont en danger. Mais elles l'ont toujours été et nombreuses sont celles qui ont disparu sans que LA civilisation n'ait risqué quoi que ce soit.
Je signalerais simplement à titre anecdotique que pendant qu'on regrette sincèrement de provoquer l'engloutissement des îles Tuvalu, qui sont devenues l'emblème mondial du risque de migration des futurs réfugiés climatiques, les habitants de ces îles négocient avec succès l'organisation de leur déménagement vers la Nouvelle-Zélande.
Ptoufle a écrit :ADN_ARN a écrit :Cela dit, tout me porte à croire qu'une solution globale au problème posé par les changements climatiques est carrément impossible. Ce problème ne pourra être réglé que par des actions ponctuelles à des échelons locaux et avec plus ou moins d'efficacité selon des mentalités et des moyens mis en œuvre ponctuellement et localement. Comme d'habitude.
Ça n'est pas complètement faux, mais cela pourrait être plus efficace d'adopter une démarche globale. Il est donc nécessaire de la tenter. Je ne crois pas qu'il sera possible de diminuer suffisamment les rejets de gaz à effet de serre de manière globale pour que ce soit sensible au niveau du climat. Cependant, des actions globales pour s'adapter aux changements à venir seront certainement profitables.
Alors nos avis divergent de façon inconciliable.
Je pense que toute concertation mondiale sur quelque sujet que ce soit est condamnée à l'échec.
La raison ? Elle se trouve dans l'essence même de l'humain, qui est absolument incapable d'appréhender l'essence même de l'humanité, concept qui n'a en réalité aucune signification pour lui.
L'humanité ? L'individu ne sait absolument pas ce que c'est ! Sauf, évidemment, sur le plan purement théorique de l'expression d'une pure et simple volonté d'APPARENCE de bonne volonté, de DISSIMULATION de ses pensées les plus secrètes.
La vérité de l'humain, c'est que s'il avait le choix entre sa mère qui se casse la jambe et 200 000 individus qui meurent noyés à 20 000 kilomètres, il choisira que sa mère conserve sa jambe intacte et se foutra pas mal des 200 000 individus du bout de la terre, qui pourront tous crever sans que ça le touche le moins du monde. C'est ainsi que chacun pense et c'est ainsi que chacun dit ne pas penser.
Ptoufle a écrit :ADN_ARN a écrit :Tout le monde ne va pas sortir indemne de cette histoire, mais c'est ainsi que va la vie depuis la nuit des temps.
Alors, "c'est pas grave" ? Des centaines de millions de personnes vont déguster mais "ne soyons pas si pessimistes", de notre côté nous resterons
tranquillou dans notre confort occidental ?
Il est trop tard pour tenir ce langage. L'Occidental est en train de perdre la partie qu'il avait organisée. Le confort se prépare aujourd'hui à être oriental, asiatique, du côté de 2 ou 3 milliards de personnes qui ont la ferme intention de produire autant de CO2 que nous PAR HABITANT.
Ptoufle a écrit :ADN_ARN a écrit :Il ne s'agit pas de se résigner.
Il s'agit d'adhérer.
A quoi ?
À la réalité ...
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