L'art Contemporain: Un sida de civilisation

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Bretzel
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L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#1

Message par Bretzel » 20 janv. 2012, 01:34

Voici un excellent texte d'un blogueur nommé Yan Barcelo. Je connais assez bien le milieu de l'art contemporain et je ne peux faire autrement qu'être d'accord.

Je ne rejette pas totalement l'art contemporain, il y a des choses très intéressantes qui se font dans ce domaine, d'autres moins.

L'art québécois est trop dépendant du gouvernement, des fonctionnaires qui décident ce qui est bon ou pas à la place du public, et des dogmes universitaires.

Les dogmes universitaires imposent une sorte de "pensée unique", que les étudiants et artistes remettent rarement en question. C'est une sorte de secte qui fait un lavage de cerveau, et le public ne suit plus vraiment, tandis qu'un certain snobisme consiste à "faire semblant" d'aimer des choses très hermétiques.

Si j'en parle sur un forum de sceptiques, c'est que je crois qu'il y a une certaine supercherie derrière tout cela, qui mérite qu'on s'y arrête pour y réfléchir. Après tout, ce sont nos impôts qui financent cela.

D'ailleurs un des principaux DOGMES que la secte a créé pour faire taire toute critique est que le "beau" et le "laid" sont des critères inadéquats pour juger leur art.

Le beau et le laid seraient des constructions de la culture et de l'expérience personnelle du spectateur, et n'auraient par le fait même, rien qui puisse être universel. C'est vrai, mais en partie seulement...

Partie 1:
http://les7duquebec.com/2009/06/07/sida ... s-arts-14/
(...) Mais 1909 a vu la production de deux œuvres qui, par leurs explorations atonales, ont tout fait chavirer. Il s’agit d’Erwartung, d’Arnold Schoenberg, et des Six pièces pour orchestre, du disciple du précédent, Anton Webern. La brisure avec la tradition harmonique et mélodique était ici consommée, même si Schoenberg n’allait pas composer systématiquement avant une douzaine d’années selon sa théorie dodécaphonique où toute tonalité était définitivement abolie, les douze tons de la gamme étant traités sur un pied d’égalité.

Après Schoenberg, ce fut le tohu-bohu, les écoles, sectes, révolutions et contre-révolutions se multipliant à l’infini : sérialisme, musique concrète, musique aléatoire, néo-sérialisme, alouette. Elles ont ceci en commun : presque personne ne les écoute. Demandez au mélomane moyen s’il connaît trois noms de la musique contemporaine et, plus probablement, il ne pourra en nommer un seul. Et pour cause. Aucun compositeur de musique sérieuse contemporaine n’a atteint à une renommée serait-elle un tantinet populaire. Aucun! Il n’en était pourtant pas ainsi auparavant. Beethoven à son époque était une idole et, à sa mort, son cortège funéraire comptait plus de 100 000 admirateurs.(...)

(...) On peut donc conclure à l’échec de toute l’entreprise. Il est grand temps de fermer le chapitre et de passer à autre chose. Les monstres qui ont vu le jour dans les laboratoires de ces compositeurs, davantage des blouses blanches du son que des compositeurs, n’ont jamais eu la force de vivre au grand air. Ils sont nés grâce au système absurde de bourses décernées entre pairs et, sans cette injection artificielle de fonds, ils ne survivraient pas. Fermons le laboratoire.
Partie 2:
http://les7duquebec.com/2009/06/28/sida ... ts-2-de-4/
(...)En danse, les chorégraphes et leurs musiciens se sont occupés de choses qui ont l’air de moins en moins d’une danse, de plus en plus d’une série de convulsions plus ou moins organisées. Je me rappelle le manifeste d’un certain Jean-Pierre Perreault, que certains critiques saluaient comme un génie de la danse, où celui-ci disait qu’il ne se vouait plus qu’au geste de la marionnette, au mouvement cassé, brisé, déchu. Exactement le contraire de l’impulsion la plus élémentaire de la danse, qui procède de la joie, de l’exultation, de la tentative d’exprimer l’esprit libéré de la chair.

(...) Ce qu’ont tenté de faire tous les autres arts est la même chose que ce que les auteurs les plus autistiques ont fait en littérature : on a pris les support de chaque art – mot, son, couleur, forme – et on en a fait l’unique objet de considération. C’est ainsi qu’en littérature, on a vu certains marginaux asséner leurs lecteurs et auditeurs d’interminables onomatopées éviscérées de tout sens, et appeler ça de la poésie, du théâtre ou du roman. Évidemment, la supercherie ne peut pas fonctionner longtemps. Ça peut être amusant et même divertissant un soir – mais pas deux. La littérature, pour continuer de vivre, n’a pas eu le choix que de s’en tenir au langage commun et son discours du sens. Mais dans les autres arts, voici cent ans que la supercherie perdure.

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Bretzel
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#2

Message par Bretzel » 20 janv. 2012, 02:39

Partie 3:
http://les7duquebec.com/2009/07/05/sida ... ts-3-de-5/


Partie 4:
http://les7duquebec.com/2009/07/12/sida ... ts-4-de-6/
(...) Ce qui ressort de cette course à l’originalité à tous prix de la scène contemporaine des arts, c’est plutôt une volonté d’être original. Ce qui est très différent – et plutôt désagréable. Certes, certains réussissent à se détacher, mais c’est au prix d’une empilade d’éléments de plus en plus rébarbatifs et repoussants, comme l’accumulation de sons inaudibles ou de formes accablantes, qui les enferment de plus en plus dans un solipsisme et une incommunicabilité desséchants, pour ne pas dire autistiques.

Il est d’ailleurs ironique de constater que cette originalité à tous prix est un impératif qui provient du monde de la commercialité – que ces artistes méprisent tant. Dans l’économie de marché, il est absolument requis de mettre en marché le nouvau Tide ou la nouvelle pâte dentifrice, question de préserver sa part de marché ou d’en acquérir une nouvelle. Dans le monde artistique, une telle course à la nouveauté est risible. (...)
Partie 5:
http://les7duquebec.com/2009/07/19/sida ... ts-5-de-6/
La grande victime de l’idéologie de la contemporanéité demeure l’idéal de beauté, un des trois grands transcendentaux, avec la Vérité et le Bien, sur lesquels l’Occident s’est érigé, celui de Beauté fondant les arts. Or, la beauté on l’a disséquée, déconstruite, triturée et finalement saccagée, pour en arriver finalement à dire qu’elle n’existe tout simplement pas – ce même constat s’étendant évidemment à la vérité et au bien.(...)

(...) Pourtant, malgré notre acharnement à nier la beauté, on finit toujours par se retrouver face à certaines choses (paysages, personnes, œuvres) devant lesquelles on ne peut que s’exclamer : « C’est beau! ». Et cette petite exclamation « c’est beau! » est à la source de toute l’expérience esthétique de l’art.(...)

(...) Or, l’idée de plaire est devenue anathème dans l’art contemporain. La moindre tentative mélodique de la part d’un musicien, le moindre petit morceau figuratif du peintre, le moindre détail un brin trop accrocheur du sculpteur sont considérés par leurs pairs comme de la prostitution pure et simple. (...)

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Bretzel
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#3

Message par Bretzel » 20 janv. 2012, 02:46

Partie 6 et fin:
http://les7duquebec.com/2009/07/26/sida ... ts-6-de-6/
(...) Or, l’hyper-subjectivité dans laquelle s’est enlisée tout la mouvance de l’art contemporain au cours des 100 dernières années, constitue une destruction culturelle majeure pour notre civilisation. Elle est un symptôme de plus de notre SIDA de civilisation.(...)

(...) Il résulte de tout cela une faille devenue insurmontable dans nos cultures. D’un côté, on trouve un art savant et sur-sophistiqué qui s’est coupé de ses sources métaphysiques de beauté et de vérité; de l’autre, un art populaire qui se complaît trop souvent dans la facilité, la sentimentalité, même la vulgarité.(...)

Or, tout le milieu de l’art sérieux est verrouillé par le terrorisme intellectuel qu’exerce la faction contemporaine.

(...) Et le plus dérisoire, c’est que cet impérialisme est en réalité un « académisme de la révolution perpétuelle », un académisme intolérant et empesé, entretenu par une toute petite coterie d’artistes petit-bourgeois, le plus souvent professeurs d’université, fort bien entretenus.(...)

(...) L’intervention de « gouvernemaman » au cours du dernier siècle a court-circuité toute la relation entre les créateurs et leurs publics, leur donnant le privilège exorbitant de se financer en vase-clos. Pas étonnant qu’ils aient développé les attitudes d’adolescents capricieux et turbulents qu’on leur connaît.(...)

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D'accord avec Barcelo

#4

Message par Denis » 20 janv. 2012, 02:55


Salut Bretzel,

Tu dis :
Voici un excellent texte d'un blogueur nommé Yan Barcelo. Je connais assez bien le milieu de l'art contemporain et je ne peux faire autrement qu'être d'accord.
Moi aussi je suis d'accord, en particulier sur son "dégoût" pour la non-musique de Schoenberg & Co.

Il y a 2 ans j'ai mis sur Youyou "mon" Top 100 des compositeurs classiques. (Le Volume 5 est ici; les autres sont autour). Un commentateur m'a fait remarquer (sans vraiment me le reprocher) d'avoir ignoré Schoenberg, Webern, Cage, Stockhausen, Messiaen, Berg "and all the staff"... Si je les ai ignorés, c'est simplement faute d'y avoir trouvé quoi que ce soit qui mérite d'être écouté. Pourtant, j'ai cherché fort.
Yan Barcelo a écrit :il s’agit de chapelles très restreintes dont aucune des idoles n’a atteint ne serait-ce qu’un centième de la stature des derniers grands noms de la musique classique comme Ravel, Mahler ou Sibelius.
Là, je trouve que Barcelo coupe un peu court. Il néglige Bartok, Chostakovitch, Stravinsky et, surtout, Prokofiev qui, dans mon TOP 100, s'est mérité le 11ième rang de tous les temps.

Cordialomusicalement,

:) Denis
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#5

Message par ovide » 20 janv. 2012, 04:53

Bonsoir

DEnis, tu dis ;
Là, je trouve que Barcelo coupe un peu court. Il néglige Bartok, Chostakovitch, Stravinsky et, surtout, Prokofiev qui, dans mon TOP 100, s'est mérité le 11ième rang de tous les temps.
Bien d'accord avec tout ça , mais ton premier rang à ta liste me dérange toujours , wolgang amadeus mozart est le meilleur de tous et beethoveen vient au deuxième rangs.

Mais c'est mon avis et celui de plusieurs autres également. ;)

Ovide
La plupart des zozos ont un mode d'argumentation qui ne méritent que des coups de la légendaire massue de la rationalité transfixée du clou du sarcasme ...

REF; un sceptique de ce forum....!

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Pardalis
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#6

Message par Pardalis » 20 janv. 2012, 05:25

«SIDA», «secte», «dogmes», «lavage de cerveau»,« terrorisme», il pourrait faire passer son message plus subtilement sans toutes ces hyperboles ennuyantes.

Moi ça me donne pas le goût de le lire.
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Wooden Ali
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#7

Message par Wooden Ali » 20 janv. 2012, 09:22

Denis a écrit :Un commentateur m'a fait remarquer (sans vraiment me le reprocher) d'avoir ignoré Schoenberg, Webern, Cage, Stockhausen, Messiaen, Berg "and all the staff"...
Je te trouve bien sévère, Denis, surtout avec Stockhausen et Cage. Il ont le grand mérite d'avoir fait amplement usage du silence dans leurs compositions. Dans ces moments là, je les trouve ... sublimes. C'est quand ils les interrompent que ça se gâte ! ;)
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

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Brève de comptoir
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#8

Message par Brève de comptoir » 20 janv. 2012, 11:16

Oui l'usage de certains mots n'est pas forcément utile, mais sur le fond je suis assez d'accord. Ce n'est à personne, surtout pas des institutions gouvernementales, de définir ce qu'est l'art. On peut déféquer dans un bocal et dire que c'est de l'art, aucun problème, reste qu'il faut autre chose qu'une signature et des explications fumeuses pour exprimer l'art. On nous avance souvent que si on aidait pas les petits artistes, ils ne survivraient pas. Et alors ? si ce sont des petits artistes ?^

Aujourd'hui tout le monde peut être artiste, il suffit d'avoir un carnet d'adresse. On fait de l'art une profession, alors que dans l'histoire ça l'a rarement été. Bien souvent les artistes vivaient d'un autre métier. Et s'ils ne gagnaient pas leur vie grâce à leur art... certains avaient la fortune familiale, les autres n'avaient qu'à devenir des artistes maudits. On rêve d'être un artiste maudit et on gueule parce qu'on n'a pas nos aides d'État...

Qu'on ait en France, un ministère de la culture pour la préservation de pièces d'art reconnues, anciennes, pour promouvoir l'histoire de l'art, etc. d'accord. Mais ce n'est pas à un ministère de faire la culture contemporaine de son pays. Ça devient de la culture de cour. Subventionner certains arts quand c'est la crise, c'est un peu déplacé... On n'est pas obligé d'être payé pour se produire sur scène, pour écrire de la musique et la faire jouer. Si quelqu'un veut payer, qu'il le fasse, mais à titre personnel. Ce n'est pas le rôle de l'État.

L'art aujourd'hui, on le trouve par exemple dans la peinture digitale. Eh oui même en travaillant avec photoshop, c'est de l'art. On nous dit qu'il faut aider des auteurs exigeants parce que c'est de la culture, et que tout est culture, dans ce cas, la moindre connerie télévisuelle a la même valeur artistique que les choses subventionnées. Un art exigeant, je ne sais pas ce que c'est, et je ne veux pas savoir ce que c'est. C'est à chacun de décider ce qui est de qualité. On aiderait encore l'expression artistique à se développer dans les quartiers populaires, pourquoi pas, mais l'argent qui sert à subventionner les artistes va droit dans les poches des "amis", donc pas vraiment des pauvres, des ouvriers, des "incultes". Un État est au service de toute sa population, pas d'un cour. S'il peut être utile de financer des salles de spectacle dans des villes, on n'est pas obligé d'y ajouter la subvention pour y présenter des pièces "amateurs". Avant de se faire payer et de devenir un gagne pain, l'art est avant tout une passion. Moi j'aime les trains électriques, c'est ma passion, je vais pas demander une subvention pour être payé à regarder mes tchou-tchou faire le tour de ma salle de jeu. Si un mécène trouve que c'est de l'art, il me paye mes heures à regarder mon tchou-tchou, mais s'il me paye parce que je suis le fils du ministre du budget... ça pue.

En tout cas, ce n'est pas l'art contemporain qui est à remettre en cause. C'est le mode de fonctionnement d'une culture dont une poignée vont décider de sa valeur selon des critères qui n'ont souvent aucun rapport avec l'art. Il n'y a qu'une seule règle dans l'art, c'est celle de plaire. Après on peut être plus exigeant et réclamer que l'art soit divertissant, ou éduque, ou les deux, ou autre chose. Mais le but il est là : plaire. Et c'est au public de dire si ça lui plait ou non. Si c'est "exigeant" et si l'artiste le mérite, il sera peut-être redécouvert un jour, il n'est jamais trop tard. Mais on ne va pas donner du fric à tous les artistes sous prétexte d'avoir peur de rater l'artiste maudit. Si on apprécie tant les artistes maudits bah maudissons les. C'est comme les faux rebelles^ Être un artiste maudit, ça ne se décrète pas.

Perso je préfère les silences chez Prokofiev. Vouloir faire des silences "ostensibles" c'est déjà sortir de l'art pour faire de la didactique. "Vous voyez comment je m'arrête pour insister sur le silence ? c'est parce que mon silence est plein de sens et parce que je suis super intelligent !" Un artiste n'a pas à nous expliquer en quoi son œuvre est géniale. On s'en fout. Elle parle pour elle – ou pas. Aujourd'hui le discours devient plus important que l'œuvre en elle-même. Ces artistes peuvent bien cracher sur le mercantilisme, c'est exactement ce qu'ils font. Du service après vente. Quant aux silences, vouloir les exagérer pour les rendre évidents et pesant, on peut bien vouloir y mettre du sens, ce ne sera jamais que le sens du vide et de la bêtise. Il n'y a pas de silence chez Prokoviev ? Mozart ou Chopin ? Mille soupirs à la suite représente bien ce que ça évoque chez le public. On dit bien que le silence qui suit un concerto de Mozart est encore de Mozart... Ce n'est pas le silence en lui-même qui fait le génie. C'est tout ce qui précède. Ce silence de Mozart, c'est l'extase accomplie, la jouissance finale qui s'achève dans la plénitude d'un silence. Vouloir foutre des silences à la queue leu leu, c'est du gang banging, c'est la pornographie de la musique, c'est une collection de foutres en bocal. On croyait avoir fermé les maisons closes ? Non, on les a fermé au petit peuple. Les gens de la "haute" continuent de les fréquenter. Ils pourront toujours nous dire que ce n'est pas de la prostitution... Depuis quand l'art n'est pas de la prostitution ? L'art a toujours été de la prostitution. Il n'y a que les vulgaires pédants pour dire le contraire. Ceux qui se prostituent... mais pas à n'importe qui. Ceux qui ne gardent leurs "charmes" sophistiqués qu'aux "gens de valeur". Le gang banging dans des droits de soie.

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Cartaphilus
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Le vocabulaire n'est pas neutre.

#9

Message par Cartaphilus » 20 janv. 2012, 13:38

Salut à tous.

Au risque de jouer les esprits chagrins, et de détonner au sein du consensus qui semble se dégager à la lecture de cet article, la remarque de Pardalis n'est pas dénué de fondement.

Le choix d'un vocabulaire n'est pas neutre, et le terme de sida avec sa forte connotation péjorative, appliqué à l'art, n'est pas sans rappeler le sida mental de Louis Pauwels et d'autres expressions du même tonneau en vogue dans les années 80 en France.

Il est, à mon humble avis, des façons plus élaborées de dire que l'on considère la musique contemporaine comme une imposture.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Etienne Beauman
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#10

Message par Etienne Beauman » 20 janv. 2012, 15:39

Salut tout le monde,
Elles ont ceci en commun : presque personne ne les écoute. Demandez au mélomane moyen s’il connaît trois noms de la musique contemporaine et, plus probablement, il ne pourra en nommer un seul. Et pour cause. Aucun compositeur de musique sérieuse contemporaine n’a atteint à une renommée serait-elle un tantinet populaire. Aucun!
Mouaip :roll:
C'est un peu oublié que mélomane ça se limite pas à amateur de musique classique, et qu'une bonne partie de la musique populaire puise une partie de son inspiration là où elle veut.
Kraftwerk pionner de la musique électronique qui quarante ans plus tard fait danser toute la planète.
De plus faut penser aussi que la musique populaire se diffuse beaucoup plus facilement de nos jours qu'aux XIXès, le succès populaire des musiciens classiques en leur temps n'avait pas la concurrence de Michael Jackson, Madonna, Piaf, Dylan, etc.
L'appel à la popularité me semble complétement biaisé, c'est pas un sophisme au fait ?
Je tiens pas particulièrement à défendre la musique contemporaine que j'écoute pas vraiment, mais ça me fait toujours assez bloqué les grandes théories pour expliquer que mon gout à moi et meilleur que celui des autres.
Qu'il y est un art d'état, qu'est ce que ça peut bien faire ?
Ça empêche les "vrais" artistes de créer ?
Non.
Ah c'est juste une question de pognon alors.
Bon bah tant pis je pensais que c'était un sujet à propos de l'art.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Bretzel
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#11

Message par Bretzel » 20 janv. 2012, 17:11

Brève de comptoir a écrit :
Aujourd'hui tout le monde peut être artiste, il suffit d'avoir un carnet d'adresse.
En effet! Pour une fois Brève de comptoir on est d'accords. J'approuve tout ce que tu as dit. Finallement t'es peut-être pas un escroc accupuncteur. :lol:

Je ne m'y connais pas tellement en musique contemporaine, mais surtout les Arts Visuels (remarquez que "Beaux-Arts" ne s'utilise plus aujourd'hui dans ce domaine, car ça contient le mot "beau").

Cependant, il y a des ressemblances dans la mentalités derrière toutes ces formes d'art contemporain.

Je suis déjà allée à un concert de musique contemporaine expérimentale au Centre canadien d'architecture (la qualité accoustique de la petite salle est incroyable!). Et bien quoi dire de plus que... ce n'était pas de la musique! Juste des sons désordonnés, sans rythme, ni mélodie. Il faut croire que c'est quétaine une mélodie dans la "haute culture".

Pourtant les musiciens présents avaient des CV impressionnants, la carrière internationale, les collaborations avec un tel et tel autre. (La musique contemporaine n'était pas leur seule activité). Puis dans la salle, les spectateurs semblaient être l'élite intellectuelle de Montréal. Ils avaient l'air de trouver cela super génial. Je me disais qu'ils font sûrement semblant. Ou alors c'est moi qui est conne.

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Pardalis
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#12

Message par Pardalis » 20 janv. 2012, 18:22

Wooden Ali a écrit :
Denis a écrit :Un commentateur m'a fait remarquer (sans vraiment me le reprocher) d'avoir ignoré Schoenberg, Webern, Cage, Stockhausen, Messiaen, Berg "and all the staff"...
Je te trouve bien sévère, Denis, surtout avec Stockhausen et Cage. Il ont le grand mérite d'avoir fait amplement usage du silence dans leurs compositions. Dans ces moments là, je les trouve ... sublimes. C'est quand ils les interrompent que ça se gâte ! ;)
Stockhausen s'écoute mieux accompagné d'images.
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#13

Message par Etienne Beauman » 20 janv. 2012, 18:43

Bretzel a écrit :Je me disais qu'ils font sûrement semblant. Ou alors c'est moi qui est conne.
Ouais c'est comme moi, quand on sert les huitres je les regarde tous se régaler mais je me dis qu'ils font sûrement semblant vu que c'est pas bon. :roll:
Pardalis a écrit :Stockhausen s'écoute mieux accompagné d'images.
J'ai lancé la vidéo pendant que je rédige ce message et même sans les images c’est plutôt à mon goût, mais je fais sûrement semblant :lol:
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Wooden Ali
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#14

Message par Wooden Ali » 21 janv. 2012, 00:30

Etienne Beauman a écrit :J'ai lancé la vidéo pendant que je rédige ce message et même sans les images c’est plutôt à mon goût, mais je fais sûrement semblant :lol:
J'ai essayé pour ma part en coupant le son : ce n'est pas mal non plus. :a1:

Sans plaisanter, Pardalis, ça ressemble effectivement à une bande-son : il y a des apparentements évidents avec celle de "The Blair Witch Project".

Il y a des musiques qu'on apprécie mieux en fermant les yeux et d'autres où on doit les ouvrir. Il faut de tout pour faire un monde !
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

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Re: Le vocabulaire n'est pas neutre.

#15

Message par HarryCauvert » 21 janv. 2012, 16:18

Amis de l'Art et du Bon Goût, coucou
Cartaphilus a écrit :Le choix d'un vocabulaire n'est pas neutre, et le terme de sida avec sa forte connotation péjorative, appliqué à l'art, n'est pas sans rappeler le sida mental de Louis Pauwels et d'autres expressions du même tonneau en vogue dans les années 80 en France.
On nous avait déjà parlé des 7duquebec sur ce forum. Me souvenant de cette mémorable première expérience, je ne suis pas vraiment étonné de trouver des expressions comme "sida de civilisation" chez ces messieurs.
Etienne Beauman a écrit :Je tiens pas particulièrement à défendre la musique contemporaine que j'écoute pas vraiment, mais ça me fait toujours assez bloqué les grandes théories pour expliquer que mon gout à moi et meilleur que celui des autres.
+1
Juste pour le fun: Fitz And The Tantrums, The Walker

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Re: Le vocabulaire n'est pas neutre.

#16

Message par Bretzel » 22 janv. 2012, 00:45

HarryCauvert a écrit :Me souvenant de cette mémorable première expérience, je ne suis pas vraiment étonné de trouver des expressions comme "sida de civilisation" chez ces messieurs.
Bonjour, j'aime avatar avec le toutou Castor.

Que tu n'aime pas les 7 du Québec c'est une chose, mais il faut voir les arguments avant de s'attaquer à son auteur.

Sur le web, il faut parfois avoir des titres percutants pour se démarquer. Mais je suis gobalement d'accord avec ces textes, car je le pensais déjà avant de le lire. Il y a beaucoup d' intellectuels (en France) qui se sont penchés sur ce sujet et qui vont dans le même sens. Malheureusement au Québec il n'y a jamais eu de débats sur la question. Le milieux est très petit ici, et il ne faut pas compter sur le milieux artistique pour remettre leur système en question. Le système ne peut pas se critiquer lui même. Il ne faudrait pas vexer une clique et manquer un plug ou une subvention. Donc, tout le monde ferme sa gueule.

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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#17

Message par Brève de comptoir » 22 janv. 2012, 01:24

Non mais y a des artistes de qualité au Québec. Laziz est une figure incontournable du burlesque montréalais.

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Re: Le vocabulaire n'est pas neutre.

#18

Message par Pardalis » 22 janv. 2012, 02:22

Bretzel a écrit :Sur le web, il faut parfois avoir des titres percutants pour se démarquer.
Choquer juste pour choquer ça devient lassant assez vite.
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#19

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2012, 03:05

Pardalis a écrit :
Bretzel a écrit :Sur le web, il faut parfois avoir des titres percutants pour se démarquer.
Choquer juste pour choquer ça devient lassant assez vite.
+1
Surtout quand l'auteur s'amuse "de constater que cette originalité à tous prix est un impératif qui provient du monde de la commercialité – que ces artistes méprisent tant."
8=)
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#20

Message par Bretzel » 22 janv. 2012, 18:58

Etienne Beauman a écrit : +1
Surtout quand l'auteur s'amuse "de constater que cette originalité à tous prix est un impératif qui provient du monde de la commercialité – que ces artistes méprisent tant."
8=)
Pourtant c'est tout-à-fait vrai.

"Art Contemporain" correpond à l'art de la seconde moitié du XXe siècle. "Art Actuel" signifie l'art de maintenant, tandis que "Art Moderne" correspond à l'art de la fin du XIXe siècle jusqu'à 1950 environ.

L'Art Contemporain a été promu principalement aux États-Unis pour compétitionner ce qui se faisait en Europe. L'art européen s'inscrivait dans une longue tradition de plusieurs siècles. Les américains devaient bien trouver quelque chose pour se démarquer.

Il fallait donc inventer un nouveau concept qui allait à l'encontre des traditions artistiques, en misant sur la nouveauté à tout prix. C'est le même langage que celui du commerce et de la publicité.

Tout l'objectif de la chose était de pouvoir monter la cote des artistes et faire de l'argent avec la spéculation dans le commerce de l'art. C'est à New York principalement que se brassait les grosses affaires. Aujourd'hui le phénomène est mondialisé et les chinois sont devenus des joueurs importants. Il se brasse beaucoup beaucoup d'argent.

Paralèlement à cela, les arts québécois, qui sont en-dehors de tout ces grands réseaux se démarquent difficilement sur le plan international, essaient de suivre les mêmes tendances, mais ont besoin des fonds publics pour y arriver, ce qui crée un art "institutionnalisé". La France a ni plus ni moins le même problème, car ils ont commis les mêmes erreurs. Paris n'est plus un joueur important aujourd'hui, contrairement à Berlin.

C'est du business tout cela.

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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#21

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2012, 19:43

Bretzel a écrit :Pourtant c'est tout-à-fait vrai.
Ai-je dit que c'était faux ?
Non, je m'amuse juste à mon tour que l'auteur utilise les mêmes méthodes (l'originalité à tout prix "il faut parfois avoir des titres percutants pour se démarquer") qui selon lui est paradoxal avec le mépris de la "commercialité", car quand je voie ce qu'il me pense du populaire, qui on est bien d'accord se vend super bien, "un art populaire qui se complaît trop souvent dans la facilité, la sentimentalité, même la vulgarité", je tends à penser qu'il la méprise tout autant.
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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#22

Message par Bretzel » 22 janv. 2012, 22:58

Etienne Beauman a écrit : Ai-je dit que c'était faux ?
C'est quoi ton problème alors?

Picasso était d'origine espagnole: On part un débat là-dessus maintenant? Ça prend tu des statistiques et des liens pour le prouver aussi?

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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#23

Message par Brève de comptoir » 22 janv. 2012, 23:26

J'ai rien compris du rapport entre l'art contemporain (en art plastique je suppose) et les États-unis. Si NY a pu devenir une place forte de la culture, c'est grâce à la construction à la fin du XIXe siècle de nombreux édifices, musées, d'institutions, parce que la ville devenant le premier port du monde (il me semble), les grandes fortunes voulaient donner du prestige à la ville. Mais ça, c'est un peu ce qui s'est fait de tous temps (Florence, Paris). Après il doit y avoir un truc que je pige pas dans cette définition de "l'art contemporain". Pour moi le basculement entre l'Europe et les USA (et en particulier NY), il est bien là, pas cinquante ans après. En Europe, le surréalisme et tout l'art abstrait, c'est le début de la fin. Après ça, l'art devient concept, devient quelque chose d'intellectuel. Mais le basculement artistique, s'il se fait en faveur des USA, c'est surtout le signe que d'autres arts sont en pleine expansion. On parle d'industrie, de commercialisation pour le cinéma ou la musique, deux secteurs où les USA deviennent incontournables. J'y connais pas grand chose en "art contemporain" plastique mais je suis pas sûr que ça relève du même problème. Au contraire, les musées américains achètent des œuvres européennes. Ce sont elles qui demeurent populaires. Alors quand en plus il faut rechercher le lien avec la course à l'originalité par les auteurs, je nage dans la déconfiture^. Je suis peut-être un inculte en art plastique mais là je suis passablement largué... Je ne sais pas si c'est moi qui comprends rien où si tout le monde parle un peu en même temps de tout et de n'importe quoi^

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Re: L'art Contemporain: Un sida de civilisation

#24

Message par Bretzel » 23 janv. 2012, 19:38

Dans mes folies de jeunesse, je suis allé étudier en Histoire de l'art, mais ça c'est une autre histoire.

Brève de Comptoir, c'est quoi que tu comprends pas exactement? Je ne sais pas par quel bout commencer avec toi.

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