5 – Ces auteurs tiennent des raisonnements fallacieux où sont mélangées des populations distinctes pour faire porter les risques associés à l’une sur l’autre. Ainsi les risques associés à la population des homosexuels sont généralisés aux parents homosexuels sans précaution.
Effectivement, Cameron a tenu ce genre de raisonnement et ce n’est pas très rigoureux.
5-1- Ainsi , ces militants conservateurs se sont emparés de l’étude de Golombok (1995) ou de celle de Stacey et Biblarz (2001) pour mettre en avant et exagérer les résultats qui pouvaient accréditer leurs thèses.
Cette partie de l’étude longitudinale de Golombok est une des meilleurs du genre parce que :
- La sélection des participants est faite avant le outcome;
- Les comportements sexuels sont des choses moins subjectives à mesurer;
- La mesure est faite auprès des enfants et non par l’entremise des parents.
Les résultats montrent qu’âge l’âge adulte (23 ans), les filles élevées par des mères lesbiennes :
- Sont plus attirées sexuellement par des personne du même sexe que les filles élevées par des mères hétérosexuels (36% contre 22%);
- Envisagent d’avoir des rapports homosexuels (56 % contre 14%);
- On effectivement eu des rapports homosexuels (24% contre 0%);
- S’identifient comme lesbiennes ou bisexuelles (8% contre 0%)
Les résultats sont significatifs statistiquement même si l’échantillon est très petit. C’est dire combien l’os est dur à couper.
Stacey et Biblarz indiquent en effet dans leur synthèse des études (2001), qu’il existerait quelques (rares) différences entre les enfants élevés dans un foyer homoparental et les autres.
Aucune de ces différences ne s’applique cependant à l’estime de soi, au bien-être, au développement psychologique ou à l’ajustement social des enfants.
Ces différences de plus, ne sont pas des déficits mais plutôt des avantages. Par exemple, de nombreuses études montrent que les co-mères partagent de manière plus équitable que les couples hétérosexuels les tâches domestiques et parentales et les résultats indiquent que les enfants tirent un bénéfice de ce partage égalitaire.
La publication de Stacey et Biblarz est une revue de littérature rédigée comme un pamphlet politique. Il n’y a rien de bon à en tirer
Il y aussi d’autres recherches qui montrent des différences. Ces différences semblent petites, mais comment les interpréter? Un des problèmes est que le spectre du développement est un spectre très large et aucune combinaison d’instrument ne peut en couvrir que de petits segments. Aussi, enregistrer des différences a plus de porté qu’il n’y parait et cela soulèvent d’autres questions. Pourquoi les auteurs de ces recherches font-ils comme vous et se dépêchent de minimiser ces différences et de conclure qu’il n’y a que du positif là-dedans? Moi, ca soulève plutôt ma curiosité.
Le second problème, au risque de me répéter, est que ces différences ont été mesurées par des chercheurs militants auprès de sujets auto-sélectionnés. On ne va pas loin avec ça!
5-2- Certaines études indiquent que les fils de mères lesbiennes sont moins agressifs et qu’ils expriment plus facilement leurs sentiments.
Ceci est interprété par les opposants à l’homoparentalité, de manière abusive comme un trouble de l’identité sexuelle, une confusion de genre, un symptôme dû à l’absence de père., alors que cela peut au contraire être considéré comme positif. On est là dans le registre des opinions de ce qui est bien ou mal et non dans un registre scientifique.
Même commentaire!
5-3- Quant à l’orientation sexuelle de nos enfants , les conclusions des études de Golombok (1995) et du Dr Williams (2000) conduisent à 9% d’enfants avec une orientation homosexuelle.
5-3-1- Les auteurs de « No es igual » (Espagne , 2005) prétendent comparer ce pourcentage à celui de la population générale qui serait de 1%.
Or les pourcentages minimum retenus par les rapports Kinsey (1948) sont de 4 % mimimum (et potentiellement jusqu’à 10 %.
Kinsey et ses collègues ont estimé que 4 % des hommes étaient des homosexuels purs (Kinsey et al., 1948).Le rapport ultérieur de Kinsey en 1953 sur l’homosexualité chez les femmes ne contenait pas d’estimations exactes du phénomène.
Dans leurs études minutieusement conçues, Laumann et al. (1994) ont pu établir que 2,8 % des hommes déclarent être gais et 1,4 % des femmes se disent lesbiennes. Ces chiffres correspondent aux taux de relations exclusivement de même sexe chez les hommes et les femmes (3 % chez les hommes, et 1,6 % chez les femmes).
Selon les analyses statistiques sophistiquées de Black et al. (2000), 4,7 % des hommes et 3,5 % des femmes avaient eu au moins une expérience homosexuelle depuis l’âge de 18 ans. Par contre, seulement 2,5 % des hommes et seulement 1,4 % des femmes avaient participé exclusivement à des activités homosexuelles au cours de l’année précédant le sondage.
Dans l’ensemble, Gates et Sanders (2002) estiment qu’entre 2 % et 5 % des hommes sont gais et qu’entre 1 % à 3,5 % des femmes sont lesbiennes.
Ces estimations sont presque identiques à celles de l’étude de Laumann et al., soit de 4 % pour les deux sexes.
De plus, tout dépend de la manière dont on définit l’orientation sexuelle.
Le recensement américain de 1990 a révélé que 22 % des lesbiennes vivant en couple avaient un enfant de moins de 18 ans à leur charge, par rapport à 6 % des couples gais (Black et al., 2000).
Au Canada, le recensement de 2001 a révélé que 15 % des lesbiennes vivant en couple avaient des enfants à leur charge, par rapport à 3 % des hommes gais vivant en couple (Statistique Canada, 2002).
Ces ménages sont sans doute plus nombreux et ces chiffres déclaratifs ne reflètent pas tout à fait la réalité (un nombre non négligeable des personnes interrogées ne révélant pas leur homosexualité estimant que cela relève de leur vie privée).
De plus, ces données n’incluent ni les homosexuels célibataires (sans partenaire) qui ont un enfant à leur charge, ni ceux et celles mariés à une personne de sexe opposé qui ont un enfant ou plus à leur charge.
Black et al. (2000) estiment que plus de 28 % de l’ensemble des lesbiennes et 14 % de l’ensemble des hommes gais aux USA ont des enfants à leur charge.
Cependant, les chiffres n’incluent pas les gays et les lesbiennes dont l’ex-conjoint(e) a la garde de leur(s) enfant(s) suite à un divorce (…) »…. Toutes ces données indiquent que le chiffre de 1% d'homosexuels dans la population, auquel se réfère « No es igual » n'est pas avéré.

Paradoxalement, vous faite ici exactement ce que vous reprochiez à Cameron de faire plus haut. Vous interpolez des données d’un contexte de recherche à un autre. Ca ne marche pas comme ça la science. La comparaison doit être faite avec le groupe contrôle évalué dans les même conditions pas avec des donnée normatives obtenu dans un autre contexte.
Il n’y a effectivement pas de quoi s’étrangler avec les résultats obtenu par Golombok. Surtout que l’échantillon était petit et que les résultats n’ont pas encore été vérifié dans d’autres études longitudinales. Mais si vos détracteurs exagèrent l’implication de ces résultats, moi j’observe que vous vous le minimisez …
5-3-2- Dans l’étude de Golombok (1995) l’auteure compare un groupe d’enfants élevés par des mères lesbiennes et un groupe d’enfants élevés par une mère hétérosexuelle. Et le pourcentage d’enfants homosexuels est semblable dans les deux groupes, du fait qu’elle utilise la même définition pour un groupe et pour l’autre.
Il n’est cependant pas surprenant d’avoir des résultats qui indiquent que les enfants de parents gays et lesbiens sont plus enclins à considérer l’homosexualité comme une option envisageable.
Et même si une étude indiquait que les enfants élevés par des homosexuels deviendraient eux-mêmes homosexuels, l'homosexualité n'étant pas une pathologie, pourquoi faudrait-il absolument éviter que les enfants le deviennent?
Le fait central et la question conséquente ne sont pas là. Le fait est que les militants gais, déguisés en blousse blanche, affirment qu’il n’y a aucune différence dans le développement des enfants alors que des différences sensibles sont mesurées (malgré tous les efforts fait pour qu’il n’en soit rien). La question est : Pourqoi alors dire qu’il n’y a pas de différentes mesurées ou que les différences ne sont que « positives » pour les enfants? Estimez-vous vraiment que de devenir lesbienne est un avantage pour une jeune femme?
5-4- Dans les revues de la littérature scientifique sur ce sujet, publiées par Stacey (2001)ou Patterson, (1995- 2005) il n’y a pas d’étude(s) concluant que les gays et les lesbiennes ne devraient pas être parents.
En effet, mais c’est une position militante prise pas deux militantes et non une conséquence scientifique de leurs recherches.
Les opposants à l’homoparentalité l’imputent à une prétendue partialité des auteurs.
Tout à fait! Moi aussi d'ailleur je l'impute à leur partialité. La partialité de certains auteurs est flagrante! Et il n’ a que les militants gais pour ne pas la voir!
Comme souligné précédemment, les études publiées dans des revues scientifiques sont soumises à une sélection rigoureuse.
En ce qui regarde la sélection rigoureuse des articles, j’ai expliqué plus haut que c’était bien relatif et bien insuffisant. Il faut analyser les protocoles de recherche avec des grilles rigoureuses pour en juger la valeur des recherches.
Il n’y a en réalité aucune étude sérieuse publiée dans le champ du développement de l’enfant qui arrive à la conclusion que les gays et les lesbiennes ne devraient pas être parents.
Ce n’est pas le rôle de la science prise isolément que de se prononcer sur ces questions. Il y a des implications culturelles et politiques qui débordent le champ de la science.
5-5- autre argument invoqué : le rejet par l'enfant du compagnon ou de la compagne au profit de l’autre géniteur :
Ce n’est pas un problème psychologique, c’est une question de loyauté de l’enfant vis-à-vis de ses parents. Il en va de même vis-à-vis du beau -parent dans les familles recomposées. Il est évident que dans le cas où le foyer est recomposé, cette question se pose.
Je n’ai jamais lu cet argument. Vous avez des références?
5-6- autre argument invoqué : Nos enfants souffriraient d’expérience traumatiques parce que les couples homosexuels se sépareraient bien plus que les couples mariés.
Ici on devrait comparer les parents homosexuels aux parents hétérosexuels mariés et non les couples homosexuels en général aux couples mariés en général.
Effectivement, l’interpolation est erronée. On ne peut pas transposer des données d’une population générale à une sous-population spécifique. C’est l’erreur de Cameron (et la votre un peu plus haut à propos de études sur l’orientation sexuelle)
5-7- Les personnes homosexuelles expérimenteraient plus fréquemment que la population générale une santé détériorée et des conduites à risque dans les relations affectives…
Là aussi on traite la population homosexuelle dans son ensemble plutôt que les parents.
Oui!
5-8- Ces auteurs se demandent s’il existe une preuve scientifique de l’aptitude des couples de même sexe pour adopter des enfants. Une telle preuve peut-elle même exister ?
Je partage votre question
5-9- Sur les abus sexuels :
Nos enfants seraient prétendument victimes d’abus sexuels paternels. Ceci est avancé par Cameron et Cameron (1996, 1998, 2005) qui ont été exclus de l’APA (American psychological association) pour avoir manipulé leurs données.
Non, seul Paul Cameron a été radié et c’est parce qu’il avait refusé de collaborer à une enquête du syndic.
Les études existantes montrent d’une part, que presque tous les pédophiles sont des hommes (Finkelhor et Russel, 1984), d’autre part que la très grande majorité des cas d’abus sexuels d’enfants impliquent un homme adulte abusant d’une petite fille (Jenny et al, 1994), enfin que les gays ne sont pas plus susceptibles de commettre des abus sexuels que les hétérosexuels.
L’étude de Jenny et al (1994) portait sur 352 enfants victimes d’abus sexuel et visait à déterminer le pourcentage de gays, de lesbiennes ou de bisexuels dans la population des pédophiles qui avaient abusé sexuellement de ces enfants. Les enfants abusés par des personnes majeures étaient des filles pour 81,5%. Les agressions sur les filles ont été commises par des hommes à 77%. Les autres se répartissent entre des femmes et des couples homme/femme.
La plupart des agresseurs étaient des proches et aucun n’était homosexuel. Quant aux garçons abusés sexuellement, ils l’ont été par des hommes menant une vie hétérosexuelle. Seuls deux abuseurs ont été considérés comme homosexuels. Ceux qui abusent des enfants du même sexe qu’eux sont la plupart du temps des adultes hétérosexuels ayant des rapports occasionnels avec des enfants. La crainte que des enfants soient abusés sexuellement par leurs parents homosexuels est selon ces études, dépourvue de tout fondement.
Il y a quelques généralisations hâtives dans votre analyse, mais effectivement, on ne peut pas à partir de ces données affirmer que les parents de même sexe sont plus susceptibles d’abuser sexuellement leurs enfants.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell