On y trouve la reconnaissance de l'expérimentation comme juge suprême et une description correcte de l'effet placebo par l'utilisation d'une recette des Laboratoires Boiron.Du 6 avril 1786,
Lettre d'un Curé des environs de Civrai, à l'Auteur des Affiches.
Plusieurs de mes paroissiens, M., ont été attaqués de la dissentrie pendant le mois de décembre dernier ;
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je n'entends point faire la guerre ni à la tisane d'orge & de réglisse ; mais d'après l'expérience qui est la maîtresse des arts* je pose en fait ; que le seigle est plus doux que l'orge, & la racine de polypode, plus laxative que la réglisse.
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il faut les tromper malgré soi. Comme ils n'ont de confiance que dans les remèdes, j'ai été souvent obligé de leur faire prendre
trois grains de sucre ordinaire, dans trois pintes d'eau, pour tromper cette aveugle confiance : je ne saurois jamais vous nombrer
combien mon sucre a guéri de malades, tant il est vrai qu'en écoutant la voix de l'humanité & de la raison, en consultant &
étudiant leurs préjugés, on peut guérir des esprits à bien peu de frais.J'ai l'honneur d'être, etc.
AdP 06/04-29/06/1786, v. 27 (n°14, p.1)

Pas mal pour un petit curé de campagne, non ?
* c'est moi qui souligne