Textes préalables :
Texte n°1 :
« Au moment de la publication de l'Origine des espèces, Darwin n'a pas de preuve directe de l'existence de la sélection naturelle. Une première piste apparaît quatre ans plus tard, en 1863, quand un naturaliste britannique, Henry W. Bates, rapporte que certaines espèces de papillons d'Amazonie présentent des motifs colorés sur leurs ailes recopiant fidèlement ceux qui figurent sur les ailes d'une espèce de papillon nauséabond que les oiseaux évitent de manger. Ce cas de mimétisme ne peut s'expliquer que par la sélection naturelle: plus les motifs colorés d'un papillon ressemblent à ceux de l'espèce nauséabonde, plus il a de chances de survivre et de laisser des descendants. Au bout d'un certain temps, la ressemblance sera quasi parfaite entre les papillons nauséabonds et leurs «imitateurs». Darwin introduira cet exemple dans les éditions ultérieures de l'Origine des espèces. »
(Source : http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_CON_013)
Texte n°2 :
« La dérive des continents offre un exemple intéressant de théorie "victime" du rasoir d'Occam (et rejetée par les scientifiques) seulement pour se voir prouvée plusieurs années plus tard. Il a été reconnu il y a plusieurs siècles, par des marins et des cartographes, que l'Amérique du Sud et l'Afrique avaient des frontières et des côtes communes. Respectivement leurs côtes Ouest et Est semblent être telles qu'elles furent un jour imbriquées les unes dans les autres à la manière d'un énorme puzzle. D'autres preuves géologiques et fossiles suggèrent aussi que les continents ont bougé comme un radeau à la surface de la terre. Le météorologiste Alfred Wegener codifia cette idée dans un livre en 1915 "On the Origin of Continent and Oceans" (sur l'origine des continents et des océans). Il proposait que tous les continents étaient, par le passé, fusionnés en un méga continent qu'il appela le Pangée (grec pour "toute la terre"). La théorie selon laquelle des masses de terrain migrèrent sur la terre était pourtant presque unanimement tournée en dérision par les scientifiques. Les preuves géologiques et fossiles étaient perçues comme non convaincantes étant donné qu'elles pouvaient être tout aussi bien expliquées par d'autres théories. La première débâcle de la théorie de Wegener était son hypothèse de l'existence de forces gargantuesques requises pour bouger les continents. Ses tentatives pour tenir compte de cet élément n'étaient pas persuasives pour la communauté scientifique et Wegener lui-même n'était pas convaincu. Un des exemples invoquait la gravité comme la force responsable de la dérive des continents. Les physiciens ridiculisèrent cette possibilité en montrant mathématiquement que les forces gravitationnelles étaient beaucoup trop faibles pour alimenter de telles errances des continents. Plusieurs années passèrent jusqu'à ce qu'un mécanisme plausible fut proposé cette fois-ci par un géologue écossais du nom de Arthur Holmes. Il proposa que la croûte terrestre était composée d'une mosaïque de plaques rigides et fracturées. En outre, il déclara que des courants de convection du manteau de la terre, alimentée par un dépérissement radioactif, bougeant ces plaques dans différentes directions à la surface de la terre. Ceci et d'autres propositions se développèrent dans la théorie d'Holmes nommée ensuite tectonique des plaques, qui dorénavant sert de base à notre compréhension moderne de la géologie et de l'évolution de la terre elle-même. Une entière acceptation pris plusieurs années, mais lorsque les preuves des plaques tectoniques devinrent incontestables, la dérive des continents eut finalement un mécanisme plausible pour son hypothèse dont l'acceptation fut pourtant retardée pendant des décennies. »
(Source : http://charlatans.free.fr/rasoir_occam.shtml)
Texte n° 3 :
« L’abduction, que certains appellent aussi rétroduction, est un cheminement de construction de la connaissance comme l’induction et la déduction, mais qui est moins formalisé par la logique. Pour le philosophe américain Peirce, c’est le raisonnement qui, d’un ensemble de faits, conduit éventuellement à une hypothèse explicative de cet ensemble.
Le philosophe américain Paul Thagard la décrit par une expérience personnelle. Voyageant un jour en avion, il avait remarqué parmi les passagers un groupe de six jeunes gens, certains étaient des Noirs, d’autres des Blancs ; ils étaient vêtus de tenues voyantes, vestes d’or lamé, pantalons de cuir noir collants, portaient des boucles et divers objets métalliques aux oreilles. Sans réflexion consciente, il se dit en lui-même : ce doit être un groupe rock. Car, écrit Thagard, c’était l’explication la plus évidente de la présence dans un avion de ligne d’un groupe multiracial vêtu de manière voyante et non-conformiste. Abductivement, il avait fait l’hypothèse qu’il s’agissait d’un groupe rock, et considérait cette hypothèse comme fort robuste.
Il existe un exemple historique célèbre d’abduction. A une époque où il était admis que toutes les orbites des planètes étaient circulaires, Kepler découvre avec étonnement que ces orbites sont elliptiques. Pour expliquer ce qui resta jusqu’à Newton une observation surprenante, il faut ajouter aux hypothèses de la mécanique classique une loi de gravitation qui rende l’attraction entre chaque planète et le soleil inversement proportionnelle au carré de leurs distances respectives. Le même raisonnement explique les trajectoires paraboliques des objets lancés de la surface de la terre, découverte de Galilée expliquée par Newton. En logique, on peut ainsi décrire le raisonnement abductif :
Une classe de phénomènes observés apparaît surprenante.
Si une hypothèse quelconque appartenant à cette classe est démontrée vraie, alors la classe de phénomènes n’apparaît plus surprenante, parce que cette hypothèse l’explique.
On teste donc les unes après les autres les hypothèses possibles jusqu’à trouver la bonne (ou plutôt la meilleure).
On peut peut-être rapprocher l’abduction de ce qu’on appelle, dans la connaissance du sens commun, l’intuition.
L’abduction n’aurait certainement pas été considérée par les Positivistes comme une démarche scientifique légitime, mais elle me semble être un pont tout à fait intéressant entre la connaissance au sens commun ou "naïve" et la connaissance scientifique. C’est peut-être tout simplement l’induction vue du côté du sens commun.
On n’insistera pas ici plus longuement sur l’abduction comme mode de construction de la connaissance scientifique, sinon pour constater qu’il s’agit en fait d’une démarche proche de l’induction, mais qui ne repose pas sur la répétition volontaire d’observations en vue de généralisation. Mais, dans une réflexion sur la construction de la connaissance en géographie (et peut-être dans toutes les sciences sociales et humaines), il me semble que l’abduction mérite une grande attention ; elle apparaît comme un point de départ très fréquent de la formulation d’hypothèses qui demandent ensuite à être vérifiées de manière consciemment inductive ; mais l’analyse du discours géographique n’est pas assez avancée pour qu’il soit possible de s’aventurer plus loin pour l’instant. »
(Source : http://www.georama.net/article.php3?id_article=25)
Texte n° 4 :
http://www.crocodilus.org/philosophie/abduction.htm
Texte n° 5 :
http://www.callisto.si.usherb.ca:8080/m ... ction.html
Texte n° 6 :
« Le contexte philosophique et scientifique de la Naturphilosophie fait de celle-ci un programme de recherche, indistinctement philosophique et scientifique, dont la mise en oeuvre fut conditionnée par les modalités de l'interaction de la science et de la philosophie dans l'Allemagne de l'époque. Le recours des scientifiques à des concepts philosophiques justifiait en retour que les philosophes quittent le strict point de vue de l'abstraction de la philosophie transcendantale et qu'ils s'engagent par eux-mêmes dans l'étude des modalités de l'application des principes généraux aux phénomènes particuliers. C'est là une caractéristique méthodologique fondamentale de la Naturphilosophie. Dans ce contexte, les scientifiques (tels C. F Link, F. Hidelbrandt, Oersted) n'hésitent pas à chercher chez les philosophes la clarification des fondements de leurs disciplines, alors que les philosophes (Kant, Schelling, Hegel) n'ont pas encore abandonné l'espoir de répondre à leurs attentes. L'analyse critique de ce dialogue entre science et philosophie constitue un premier axe de recherche.
La Naturphilosophie fut l'occasion de progrès scientifique en physique, avec la découverte le l'électromagnétisme par Oersted (fortement influencés par Schelling, Ritter et Winterl). Des auteurs comme Goethe et Oken ou comme le physiologiste J. Müller (fortement influencé par Hegel) contribuèrent au développement des sciences de la vie au début du 19éme siècle. Un historien des sciences comme D. v. Engelhardt a pu considérer que dans l'histoire des sciences, la période qui s'étend de 1770 à 1830 est celle de la chimie, tant les innovations théoriques y sont décisives (Lavoisier, Berthollet, Dalton, Berzélius), tant la chimie y influe sur la conception du monde (Les affinités électives de Goethe). C'est sans doute au sujet de cette discipline, de même que pour l'électrologie et les théories du magnétisme, que l'étude de l'interaction de la science de l'époque et de la Naturphilosophie sera la plus féconde. La Naturphilosophie s'est également rendue célèbre soit pour son mépris des savoirs positifs, soit pour de retentissantes polémiques contre certains des savoirs positifs qui semblaient les mieux fondés. Ainsi la philosophie de la nature (Goethe, Hegel) devait-elle entrer en conflit frontal avec les théories de Newton. Il nous faudra également rendre compte de ces critiques adressées aux sciences. »
(Source : http://crephinat.u-bordeaux3.fr/pres/na ... ophie.html)
Texte n° 7 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Popper
Proposition à évaluer :
La spéculation, pour autant qu'elle soit menée avec une certaine rigueur, peut permettre des avancées de la connaissance, même si elle n'est pas en mesure de se prêter immédiatement à une tentative de réfutation de type poppérien.
De l'utilité de la spéculation.
De l'utilité de la spéculation.
La zététique appliquée à elle-même : http://metazet.over-blog.com/
"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)
"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)
Pas beaucoup de réponses à mon sondage. Personne ne veut se mouiller ? 
Pour faire contre-poid à mes textes, voici la meilleure critique que j'ai trouvé de la proposition que j'ai soumis à votre évalution :
http://www.cuyamaca.net/bruce.thompson/ ... arcane.asp
« Arcane Explanation
Description:
The argument proposes an explanation that appeals to causal mechanisms that are not currently or generally accepted, i.e. to the activity of entities or beings not generally thought to exist, or to mystical forces whose operation is not understood or recognized.
Comments:
Some typical entities appealed to by this fallacy include such beings as angels, aliens, ghosts and other spirits, or mystical forces such as ESP, pyramid power, animal magnetism, etc.
Examples:
"We must have a poltergeist in the house. When the dog ran under the table the vase just seemed to jump off the shelf all by itself."
"The loadstone has a soul because it moves iron. This proves that all things are full of gods."
--attributed to Thales by Aristotle
Discussion:
Explaining events by appealing to the action of conscious beings has certain disadvantages. Conscious beings are capricious and arbitrary. Hence they may do unexpected things that cannot be fit into predictable patterns. We can never be sure what a conscious being will do next, so explaining something as due to the actions of a conscious being gives us little or no basis for making testable predictions. It is a good idea to avoid explanations that appeal to the actions of conscious beings even when we know that such beings exist.
However, human beings are conscious entities, and we use the actions of human beings to explain things all the time. This is unavoidable. We know for a fact that human beings exist, and we know that many things that happen are due to the actions of human beings. While it may not be a good general strategy to appeal to the actions of conscious beings in offering explanations, it would be bad reasoning to pretend that nothing could be explained in this way. Are there conscious beings other than human beings whose actions we need to consider? Maybe. In fact there may be arcane beings and forces whose existence is not recognized by modern science. As Hamlet says, "There are more things in heaven and earth than are dreamt of in your philosophies." It is a mistake for scientists to get too full of themselves. We should stay open minded.
The fallacy of Arcane Explanation appeals to the actions of conscious beings or mysterious forces to explain something. In doing so it is mimicking explanations that appeal to the actions of human beings or to non-mysterious forces. The problem with arcane explanations is that they incorporate all of the disadvantages of appealing to a capricious, arbitrary and mysterious being or force without the advantage of appealing to something that we know exists. Really the only advantage to arcane explanations is that they are exciting and don't require much intellectual effort.
Classification: A False Cause Fallacy (a retroductive fallacy of soundness with a falsehood in the major premiss).
Source: I named this fallacy, but it is described by Francis Bacon in Novum Organum, 1620, as the third of his Idols of the Theater. »
Mon avis sur cette critique :
Elle est pleinement justifiée en général, mais je ne pense pas qu'elle s'applique, par exemple, aux spéculations sur la visite d'ETs élaborées pour "expliquer" les cas d'OVNIs non-explicables ou difficilement explicables par l'intervention de causes connues.
Et ce pour les raisons suivantes (que j'ai déjà plus ou moins évoquées par ailleurs) :
- Bien qu'assez spéculative, c'est malgré tout la moins spéculative des hypothèses qui, si elle était vrai, permettrait de comprendre les cas d'OVNIs qui demeurent inexplicables ou difficilement explicables pour le moment et rien qu'eux. D'autres hypothèses : fées, démons, bon Dieu, etc. sont bien plus lourdes en sous-hypothèses implicites non démontrées voire non-démontrables et elles "surdéterminent"/"surcausent" les données empiriques (elles pourraient, non seulement expliquer les cas de "vrais" OVNIs mais aussi toutes sortes d'autres phénomènes inexplicables sans liens les uns avec les autres, le summum étant l'hypothèse du bon Dieu qui expliquerait absolument tout et son contraire) ; or une bonne hypothèse doit seulement s'efforcer d'expliquer les données empiriques, toutes les données empiriques, rien que les données empiriques.
- Il est tentant, pour un phénomène qui semble obéir à une certaine régularité, à un certain déterminisme, de rechercher des explications en terme de lois, ce qui permet de faire des prédictions testables (sur ce point je rejoins pleinement l'auteur). Mais quand le phénomène semble capricieux et arbitraire, n'est-il pas justifié d'y voir plutôt la manifestation de qqch de capricieux et d'arbitraire ?
- Je préconise que, bien entendu, les données empiriques soient rigoureusement analysées et que toute explication par une cause connue puisse être écartée comme peu plausible, avant que soient émises des hypothèses spéculatives. Dans l'exemple, donné par l'auteur, du vase qui bouge tout seul lorsque le chien court sous la table et qui fait dire qu'il y a un poltergeist à la maison, il est bien évident que ce genre d'analyse n'a pas été faite...
Miky

Pour faire contre-poid à mes textes, voici la meilleure critique que j'ai trouvé de la proposition que j'ai soumis à votre évalution :
http://www.cuyamaca.net/bruce.thompson/ ... arcane.asp
« Arcane Explanation
Description:
The argument proposes an explanation that appeals to causal mechanisms that are not currently or generally accepted, i.e. to the activity of entities or beings not generally thought to exist, or to mystical forces whose operation is not understood or recognized.
Comments:
Some typical entities appealed to by this fallacy include such beings as angels, aliens, ghosts and other spirits, or mystical forces such as ESP, pyramid power, animal magnetism, etc.
Examples:
"We must have a poltergeist in the house. When the dog ran under the table the vase just seemed to jump off the shelf all by itself."
"The loadstone has a soul because it moves iron. This proves that all things are full of gods."
--attributed to Thales by Aristotle
Discussion:
Explaining events by appealing to the action of conscious beings has certain disadvantages. Conscious beings are capricious and arbitrary. Hence they may do unexpected things that cannot be fit into predictable patterns. We can never be sure what a conscious being will do next, so explaining something as due to the actions of a conscious being gives us little or no basis for making testable predictions. It is a good idea to avoid explanations that appeal to the actions of conscious beings even when we know that such beings exist.
However, human beings are conscious entities, and we use the actions of human beings to explain things all the time. This is unavoidable. We know for a fact that human beings exist, and we know that many things that happen are due to the actions of human beings. While it may not be a good general strategy to appeal to the actions of conscious beings in offering explanations, it would be bad reasoning to pretend that nothing could be explained in this way. Are there conscious beings other than human beings whose actions we need to consider? Maybe. In fact there may be arcane beings and forces whose existence is not recognized by modern science. As Hamlet says, "There are more things in heaven and earth than are dreamt of in your philosophies." It is a mistake for scientists to get too full of themselves. We should stay open minded.
The fallacy of Arcane Explanation appeals to the actions of conscious beings or mysterious forces to explain something. In doing so it is mimicking explanations that appeal to the actions of human beings or to non-mysterious forces. The problem with arcane explanations is that they incorporate all of the disadvantages of appealing to a capricious, arbitrary and mysterious being or force without the advantage of appealing to something that we know exists. Really the only advantage to arcane explanations is that they are exciting and don't require much intellectual effort.
Classification: A False Cause Fallacy (a retroductive fallacy of soundness with a falsehood in the major premiss).
Source: I named this fallacy, but it is described by Francis Bacon in Novum Organum, 1620, as the third of his Idols of the Theater. »
Mon avis sur cette critique :
Elle est pleinement justifiée en général, mais je ne pense pas qu'elle s'applique, par exemple, aux spéculations sur la visite d'ETs élaborées pour "expliquer" les cas d'OVNIs non-explicables ou difficilement explicables par l'intervention de causes connues.
Et ce pour les raisons suivantes (que j'ai déjà plus ou moins évoquées par ailleurs) :
- Bien qu'assez spéculative, c'est malgré tout la moins spéculative des hypothèses qui, si elle était vrai, permettrait de comprendre les cas d'OVNIs qui demeurent inexplicables ou difficilement explicables pour le moment et rien qu'eux. D'autres hypothèses : fées, démons, bon Dieu, etc. sont bien plus lourdes en sous-hypothèses implicites non démontrées voire non-démontrables et elles "surdéterminent"/"surcausent" les données empiriques (elles pourraient, non seulement expliquer les cas de "vrais" OVNIs mais aussi toutes sortes d'autres phénomènes inexplicables sans liens les uns avec les autres, le summum étant l'hypothèse du bon Dieu qui expliquerait absolument tout et son contraire) ; or une bonne hypothèse doit seulement s'efforcer d'expliquer les données empiriques, toutes les données empiriques, rien que les données empiriques.
- Il est tentant, pour un phénomène qui semble obéir à une certaine régularité, à un certain déterminisme, de rechercher des explications en terme de lois, ce qui permet de faire des prédictions testables (sur ce point je rejoins pleinement l'auteur). Mais quand le phénomène semble capricieux et arbitraire, n'est-il pas justifié d'y voir plutôt la manifestation de qqch de capricieux et d'arbitraire ?
- Je préconise que, bien entendu, les données empiriques soient rigoureusement analysées et que toute explication par une cause connue puisse être écartée comme peu plausible, avant que soient émises des hypothèses spéculatives. Dans l'exemple, donné par l'auteur, du vase qui bouge tout seul lorsque le chien court sous la table et qui fait dire qu'il y a un poltergeist à la maison, il est bien évident que ce genre d'analyse n'a pas été faite...
Miky
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"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)
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Si on prend ta question dans le contexte des discussions précédentes, il y a un peu d'épouvantail là-dedans.Mikaël a écrit :Pas beaucoup de réponses à mon sondage. Personne ne veut se mouiller ?
Personne ne nie l'intérêt de la spéculation, ce sont ses limites et les conclusions qu'on en tire qui sont criticables. Et ce d'autant plus lorsqu'on touche au paranormal (au sens large).
Deux critiques sur tes exemples:
- Darwin ne faisait pas de la pure spéculation théorique et éthérée ("si... si... si..."): il apportait énormément d'exemples pratiques pour appuyer son hypothèse.
- Concernant ton texte #2: Je trouve normal que l'on rejette une idée qui est mal défendue: celle-ci sera plus souvent fausse que vraie. C'est bien joli, le "syndrome de Galilée", mais il est basé sur une vision très sélective des choses: il y a certainement beaucoup plus d'idées qui ont été rejettées qui n'étaient pas valides du tout*, que d'idées qui ont finalement été retenues (ou re-découvertes par la suite). Pour un Wegener, il y aura quoi, cent Hahnemann?
Jean-François
* Une idée, il n'y a rien de plus facile à sortir.
Mais justement, l'idée de Wegener, était-ce une idée lancée en l'air ? Non, elle était liée à l'étonnement, suite au constat de la grande similtude entre les côtes euro-africaines et les côtes américaines. Cet étonnement était-il justifié ? Je pense que oui, un calcul de probabilité montrerait sans doute l'extrême bizarrerie dans cette coincidence. Wegener a-t-il réfléchi à des hypothèses plausibles pour l'époque, avant de proposer la "dérive des continents" ? Je ne sais pas, mais en tout cas il répondait aux critiques qu'on lui adressait, et on peut raisonnablement supposer que, parmi ces critiques, il y en avait qui tentaient de rendre compte de la grande similtude entre les côtes euro-africaines et les côtes américaines par des hypothèses plausibles pour l'époque (pour expliquer la répartition des fossiles, par exemple, des auteurs invoquaient l'existence, par le passé, de bandes de terre entre l'Afrique et l'Amérique, aujourd'hui immergées). Retrouve-t-on la même démarche dans les spéculations homéopathiques d'Hahnemann ?Jean-Francois a écrit :Mikaël a écrit :- Concernant ton texte #2: Je trouve normal que l'on rejette une idée qui est mal défendue: celle-ci sera plus souvent fausse que vraie. C'est bien joli, le "syndrome de Galilée", mais il est basé sur une vision très sélective des choses: il y a certainement beaucoup plus d'idées qui ont été rejettées qui n'étaient pas valides du tout*, que d'idées qui ont finalement été retenues (ou re-découvertes par la suite). Pour un Wegener, il y aura quoi, cent Hahnemann?
Miky
La zététique appliquée à elle-même : http://metazet.over-blog.com/
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"Pour douter, ne faut-il pas des raisons qui fondent le doute ?" (Ludwig Wittgenstein, De la certitude, § 122)
"Esprit : Chacun sait ce que c'est qu'un esprit ; c'est ce qui n'est point matière. Toutes les fois que vous ne saurez pas comment une cause agit, vous n'aurez qu'à dire que cette cause est un esprit, et vous serez très pleinement éclairci." (Le baron d'Holbach, Théologie portative ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne)
Salut Mikaël, le sujet est intéressant mais demande pas mal de temps pour participer valablement. Je n'en ai pas en ce moment. Mais je lis (rapidement) les échangesMikaël a écrit :Pas beaucoup de réponses à mon sondage. Personne ne veut se mouiller ?

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nikoteen.
"Si vous cherchez a me prendre en defaut sur ma connaissance du dossier Pantel il faudra vous lever de bonheur."
--Francis Gatti, Juillet 2004
--Francis Gatti, Juillet 2004
Et pourquoi pas un phenomene du au hasard etant donne que le hasard semble occuper une grande place dans notre vie.Mikael a écrit :Mais quand le phénomène semble capricieux et arbitraire, n'est-il pas justifié d'y voir plutôt la manifestation de qqch de capricieux et d'arbitraire ?
Cela expliquerait egalement la non-reproductibilite.
La plus grande theorie des theories n'est t'elles pas elle meme non-reproductible???
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L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence.
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